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hommes par lequel nous devions étre sauvés (4). Telles sont les paroles des Ecritures qui, selon les théologiens, font connaître la nécessité de la foi explicite en Jésus-Christ. Saint Augustin pense de même sur ce point, et personne selon ce docteur, ne sera préservé de la damnation, qui nous vient d'Adam, que par la foi de Jésus-Christ; ainsi ceux qui pourront dire : Nous n'avons pas entendu parler de l'Evangile du Christ, ne seront pas pour cela délivrés. Maintenant, nous dit aussi saint Thomas, tous doivent avoir la foi explicite sur les mystères de Jésus-Christ, surtout sur les articles de l'incarnation. Et il ajoute que ce grand mystère ne pouvant être cru explicitewent, sans la connaissance de la Trinité, on doit avoir aussi une croyance explicite de ce dogme

sacré.

Lorsqu'on a la facilité d'apprendre les autres vérités de la foi, il y a une obligation grave de les connaître et de les croire. Le symbole, les sacrements qu'on est en position de recevoir, etc., voilà surtout ce qui doit être l'objet de cette vertu. Une vie chrétienne suffit dans les circonstances ordinaires pour la profession extérieure de la foi; mais cette obligation deviendra plus étendue et plus rigoureuse dans les occasions où la religion aura des combats à soutenir. Il ne peut jamais être permis de la renier en aucune manière, car

(4) Act. 4.

le divin Sauveur reniera devant ses anges ceux qui l'auront renié devant les hommes (L. 2).

Disons quelques mots sur les péchés opposés à la foi. C'est d'abord l'infidélité positive où se trouvent ceux qui,connaissant la religion chrétienne, refusent cependant de l'embrasser. Tels sont la plupart des juifs, des mahométants, et un grand nombre de gentils, qui vivent au milieu des chrétiens. Nous ne plaçons pas dans cette catégorie les infidèles négatifs qui ignorent invinciblement l'existence du christianisme; l'infidélité ne leur sera jamais imputée comme un crime. Dieu ne les punira que des infractions de la loi naturelle dont ils se seront rendus coupable contre les lumières de leur conscience.

L'hérésie est le second péché contre la foi; car l'hérétique s'établit dans une erreur volontaire, opiniâtre contre des vérités révélées, et proposées par l'Eglise de Jésus-Christ. C'est de ce choix arbitraire de certains dogmes que vient le nom d'hérétique, en grec, aipeixos, qui choisit. Les protestants sont blessés de ce qu'on leur applique cette dénomination, qui leur semble injurieuses, tandis qu'ils acceptent volontiers la qualification de dis-sidents, et ils s'accommoderaient mieux encore de celle d'évangéliques ou de chrétiens par excellence. Nous comprenons cette susceptibilité, alors qu'ils se voient confondus avec tous les hérétiques qui les ont précédés, et flétris comme eux dans leur doctrine par les anathèmes de la véritable Eglise de Jésus-Christ. Mais qu'ils jettent un regard sur le

passé, qu'ils se considèrent eux-mêmes, et ils seront forcés de convenir que peu de sectes ont autant de droits à cette dénomination; car ils ne se bornent pas à la négation d'un dogme de la foi, d une hérésie, à un seul choix. Ils défigurent l'enseignement de Jésus-Christ et des apôtres dans la foi, les sacrements, la morale, et dans la discipline; tout est modifié, altéré par leur système d'examen et d'inspiration privée.

Quelques-uns de leurs sectaires en viennent aujourd'hui jusqu'à la négation du Christ, pour aboutir au naturalisme, à un déisme mal déguisé. Nous conviendrons que le terme hérésie pourra être changé pour ces hommes audacieux qui osent avouer les inductions logiques du protestantisme; ils ne seront plus appelés hérétiques, c'est une dénomination trop douce, trop peu significative, il sera plus vrai de leur dire en face: Vous êtes des déistes. En attendant que Jes sectes protestantes touchent cette dernière et inévitable limite, nous continuerons de les nommer hérétiques; c'est la qualification séculaire appliquée à tous ceux qui ont rejeté quelque dogme de la foi; au reste elle est en usage dans les livres saints, employée par saint Paul, qui recommande à Tite de fuir un homme hérétique après l'avoir repris une ou deux fois. « Hæreticum hominem post unam et secundam correptionem devita. Αιρετικὸν ἄνθρωπον μετὰ μίαν και δευτέραν νουθεσίαν παραιτοῦ. (3). »

On pèche encore contre la foi en doutant d'un

dogme révélé, suivant cet axiôme des théologiens: Qui doute dans la foi est infidèle. On peut dire enfin qu'il y a péché contre cette vertu, si par des conversations, des lectures, des fréquentations dangereuses', on s'expose sans nécessité à altérer dans son esprit les croyances de la religion, et à perdre la foi.

Nous n'avons pas à nous étendre beaucoup sur la nécessité de l'espérance, ayant examiné ailleurs ce qui est relatif à cette vertu. Elle est tellement liée à la foi, qu'elles doivent essentiellement se trouver ensemble, car ce que l'une croit devoir arriver, l'autre l'attend: la foi est le fondement des choses que l'on doit espérer (1). Aussi lisons-nous dans saint Paul que nous sommes sauvés par l'espérance (2), que nous devons tenir inaltérable én nous (3); la nécessité de cette vertu se montre encore plus manifeste pour la prière, et dans la réconciliation avec Dieu. Sans espérance, il n'y de demande possible, et les pécheurs ne pourront jamais s'exciter aux dispositions requises pour la rémission de leurs fautes, s'ils cessent d'espérer en la miséricorde divine, en se croyant pour toujours exclus du pardon et de T'amitié de leur Dieu. Ce qui a été dit ailleurs de la charité, nous dispense de revenir sur les devoirs qu'elle impose envers le Seigneur; mais

a pas

(1) Heb. 11.

(2) Rom. 8.

(3) Heb. 10.

après les explications des trois préceptes du Décalogue, nous examinerons ce qu'elle nous commande relativement au prochain.

Signalons en peu de mots les vices opposés à l'espérance et à la charité. A la première, est d'abord contraire le désespoir, ou cette défiance volontaire de posséder le bonheur éternel, et d'obtenir les grâces nécessaires pour y arriver. Ce désespoir blessera la bonté, la miséricorde, la fidélité ou la toute-puissance divine, selon qu'il proviendra d'une persuasion de cruauté, de rigueur excessive, de violation de promesses, ou d'impuissance de la part de Dieu; à cette vertu est encore opposée la présomption, qui consiste à attendre témérairement le ciel et les secours nécessaires pour y parvenir. On appelle cette présomption pélagienne, si l'on pense comme Pélage arriver au salut par des moyens purement naturels, et elle porte le nom de luthérienne, si l'on croit obtenir la gloire du ciel par la foi seule, sans pratiquer de bonnes œuvres ; enfin il y a une troisième présomption, celles de mauvais chrétiens qui s'enhardissent, se déterminent à faire le mal par l'espoir d'un pardon facile, ou qui ne veulent revenir à Dieu que vers la fin de leur vie désordonnée. La haine de Dieu est manifestement opposée à la charité ; et à un degré inférieur, l'indifférence et l'oubli. Les oppositions à l'objet secondaire de la charité, c'est-à-dire au prochain, se résument dans l'envie, la discorde, la contentión, le schisme, les rixes, les séditions et le scandale. Je

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