Obrazy na stronie
PDF
ePub

ment rachetées par notre Seigneur Jésus-Christ, si, supposé la vérité des faits énoncés, un confesseur ou un curé peut, sans danger, permettre à ses pénitents ou à ses paroissiens :

» 1° D'exercer le magnétisme animal ainsi caractérisé, comme s'il était un art auxiliaire et supplémentaire de la médecine;

» 2° De consentir à être plongés dans cet état de somnambulisme magnétique ;

» 3° De consulter, soit pour eux-mêmes, soit pour d'autres, les personnes ainsi magnétisées ;

>> 4° De faire l'une de ces trois choses, avec la précaution préalable de renoncer formellement dans leur coeur à tout pacte diabolique,explicite ou implicite, et même à toute intervention satanique, vu que, nonobstant cela, quelques personnes ont obtenu du magnétisme, ou les mêmes effets, ou du moins quelques-uns.

>> Eminentissime Seigneur, de Votre Eminence, par ordre du Révérendissime Evêque de Lausanne et Genève, le trèshumble et très- obéissant serviteur Jac.-Xavier Fontana, Chancelier de la Chancellerie épiscopale.

>> Fribourg en Suisse, Palais Episcopal, » Le 19 mai 1841. »

Responsio.

« Sacra pænitentiaria maturè perpensis expositis respondendum censet prout respondet : Usum magnetismi, prout in casu exponitur, non licere.

>> Datum Romæ in Sacra Pænitentiaria die 1 julii 1841.

» C. CARD. CASTRACANE, M. P.

>> PH. POMELLA, S. P. Secretarius (1).»

(1) L'Ami de la Religion, t. 110, p. 264.

TRENTE-HUITIÈME ENTRETIEN.

LE BLASPHEME.

LE D. Je ne puis regretter d'avoir provoqué ces développements sur les vices opposés à la vertu de religion. Je vous en remercie, et vous prie de compléter le sujet en ajoutant quelques mots sur les oppositions par défaut, comme vous les appelez.

LE TH. Il en est quatre indiquées par les théologiens, savoir le parjure, le blasphême, la tentation et le sacrilége. Ayant déjà parlé de la première, nous dirons en peu de mots ce qui concerne les trois dernières de ces oppositions. Suivant le sens littéral de ẞhaoqnμeiv, blasphemer signifierait une atteinte portée à la réputation du prochain, comme le montrent ces paroles de saint Paul à Tite Avertissez les fidèles de ne médire de personne : ὑπομέμνησκε αὐτοὺς μηδένα βλασφημεῖν (3). C'est aussi la signification que lui donne saint Augustin dans le livre deuxième des moeurs des Manichéens. « Est autem blasphemia, cùm aliqua mala dicuntur de nobis.» Mais ce terme est ordinnairement employé

pour exprimer qu'on parle mal de Dieu; et, dans cette acception, le blasphême sera toute parole injurieuse à Dieu.

Je vous prie d'observer que toute parole ne doit pas être pris avec une rigueur exclusive; car on peut se rendre coupable d'un blasphême intérieur, comme l'impie dont parle le roi-prophète, qui dit dans son coeur : Il n'y a point de Dieu (13). On blasphême aussi extérieurement par des signes, des mouvements et des écrits injurieux au Seigneur. L'hérésie y sera jointe si on lui attribue ce qui est en même temps faux et déshonorant, en disant, par exemple, qu'il est injuste, cruel, etc. On se rend coupable d'un blasphême d'imprécation, lorsqu'on va jusqu'à désirer que Dieu cessat d'exister, ou qu'on le maudit. Enfin il y a un troisième blasphême appelé déshonorant, quand on parle de Dieu, de ce qui lui appartient, avec outrage ou mépris. Tel est le crimé commis contre le divin Rédempteur pendant sa passion. Ceux qui passaient le blasphémaient en branlant la tête, et lui disaient : Que ne te sauves-tu toimême ? Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix (Matth. 27). Vous connaissez assez ces paroles blasphématoires de Julien Tu as vaincu, Galiléen! — On rattache à cette espèce de péché les expressions injurieuses aux saints, parce que l'outrage s'adresse indirectement à Dieu, auteur de leurs vertus et de leur sainteté.

Dans l'ancienne loi, le blasphémateur était puni de mort: Celui qui aura blasphémé le nom du Sei·

gneur sera mis à mort (1). Ceux qui auront maudit le Seigneur périront, dit aussi le roi-prophète. Le blasphême est en soi un péché mortel très-grave, à moins que le défaut d'advertance ou de consentement ne le rende véniel. Vous avez vu dans les Recueils de la législation française les édits sévères portés autrefois contre les blasphémateurs publics. On pensait alors, et avec raison, qu'une société se rend presque complice de ces outrages envers Dieu, alors qu'elle les laisse impunis dans son sein.

Après le blasphême vient la tentation, qui consiste à faire ou à demander une chose sans motiflégitime, pour éprouver quelqu'une des perfections de Dieu, et à attendre de lui des bienfaits, des grâces qui ne sont pas dans l'ordre de sa providence, ou sans employer des moyens nécessaires, si ce que nous désirons a été promis. Cette épreuve, à laquelle on veut mettre le Seigneur, renferme une irrévérence grave, que nous voyons interdite d'une manière générale dans le Deuteronome: Vous ne tenterez pas le Seigneur votre Dieu (6). On l'applique aussi à la demande téméraire qu'on lui adresserait de changer les lois ordinaires de sa providence, en sollicitant des miracles sans un motif très-grave; et c'est en ce sens que JésusChrist prononçait ces paroles, lorsque le démon l'engageait à se précipiter du haut du temple : Il est écrit: Vous ne tenterez pas le Seigneur votre

(1) Levit. 24, et Ps. 36.

« PoprzedniaDalej »