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sité, si la cessation du travail doit causer un dommage assez considérable; le bien commun ou une utilité publique; enfin la charité, qui occasionnera des œuvres serviles pour venir au secours du prochain dans un besoin pressant. On reconnaît dans ce précepte une légèreté de matière ; et ainsi le péché ne sera que véniel, si l'on ne se livre pas à un travail interdit, pendant un temps trop prolongé. Les théologiens ne sont pas unanimes pour le déterminer; ils assignent une heure, deux heures, surtout s'il y a quelque cause légère, insuffisante d'ailleurs par elle-même pour autoriser ce travail. Voilà quelques-unes des défenses relatives au dimanche.

Quant à l'obligation des oeuvres de piété, indiquées par ces paroles: Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat (Ex. 20), la principale est l'assistance au saint sacrifice de la messe, (qui trouve sa place naturelle dans l'eucharistie, envisagée comme sacrifice). Des théologiens affirment qu'on est encore tenu, sous faute grave, à pratiquer d'autres œuvres de piété, selon sa condition, sentiment qui paraît trop sévère pour l'appréciation du péché, qu'on ne regarde pas généralement comme mortel.

Il est triste et bien déplorable de voir aujourd'hui, en France, au milieu de nos villes et dans les campagnes, la violation publique du dimanche. Ceux qui gouvernent devraient considérer dans cette infraction de la loi divine, autre chose que la liberté pour chacun de rem

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plir ou d'omettre ses devoirs envers Dieu. La morale y est vivement intéressée, puisqu'elle ne peut se conserver sans la religion, et que pour un grand nombre, l'observation du dimanche est toute la profession du christianisme le seul hommage rendu au Créateur. Cette pratique retranchée on verra bientôt les populations tomber dans l'oubli de toute croyance religieuse, dans les désordres et l'immoralité qui en sont la suite.

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Que dire encore de ces maîtres qui gênent leurs subordonnés et leurs domestiques dans l'accomplissement de leurs devoirs religieux? Les insensés! ils ne voient pas qu'ils brisent de leurs mains la seule véritable règle de l'obéissance et du devoir, et qu'à la place de serviteurs laborieux, dévoués, respectueux, intègres, tels que la religion les fait, ils s'exposent à n'avoir plus que des mercenaires, cupides, infidèles, insolents et vicieux. On a beau s'agiter, se tourmenter dans des théories humaines, on ne parviendra jamais sans l'influence de la religion, à rendre l'homme moral et fidèle à l'accomplissement de ses de

voirs.

Si l'on ne peut empêcher des hommes impies ou avides de lucre de violer, dans le secret, ce précepte divin, qu'on arrête du moins la contagion du mauvais exemple; qu'on ne laisse pas à un maître cupide la faculté de renvoyer les ouvriers qui voudraient accomplir cette obligation du christianisme. On crie tant et si

haut à la liberté de conscience, et on laisse imposer une violence morale, irrésistible, à des milliers d'hommes qui ont à opter entre la misère de leurs familles, et la violation des jours consacrés au Seigneur.

TRENTE-CINQUIÈME ENTRETIEN.

LA SUPERSTITION.

LE D. En traitant les autres vertus, vous avez eu soin de me faire remarquer les vices qui leur sont opposés. Si vous n'étiez pas dans cette intention, relativement à la religion, je vous prierais de ne pas omettre ces explications, dont il me semble entrevoir l'utilité.

LE TH. Tranquillisez-vous; je m'étais proposé de vous parler aussi des vices opposés à la vertu de religion; c'est le complément nécessaire du sujet que nous venons d'examiner. Les théologiens rattachent toutes ces oppositions à la superstition et à l'irréligion, et ils disent dans la preque mière, on péche par excès contre la vertu de religion, et dans la seconde par défaut. Nous nous ferons une idée de la superstition, en nous la représentant comme un vice qui porte à adresser à la créature l'honneur souverain qui n'est dû qu'au créateur; ou, s'il fait rendre le culte à Dieu, ce n'est pas de la manière qu'il le veut et qu'il lui est dû. Ce dernier est appelé par saint Thomas culte pernicieux, lorsqu'il renferme des choses fausses, comme serait aujourd'hui le culte des

cérémonies judaïques, consacrées à un Messie attendu. On serait encore coupable de culte faux et pernicieux, en se servant de faux miracles, de prétendues révélations, de reliques sans authenticité, en un mot d'un moyen faux quel qu'il soit, pour exciter à l'honneur de Dieu, qui veut des adorateurs en esprit et en vérité.

Pour empêcher ce culte si pernicieux à l'honneur du vrai Dieu et à sa religion, l'Eglise se montre toujours extrêmement vigilante et sévère contre ceux qui voudraient l'introduire dans le christianisme, comme l'attestent ses ordonnances et les peines qui y sont portées. C'est donc avec la plus grande injustice que les protestants nous reprochent d'être crédules et faciles à admettre sans discernement, le vrai ou le faux dans nos croyan ces, dans nos pratiques catholiques. Qu'ils se rassurent; nous sommes sur ce point d'une sévérité qu'ils n'ont point imitée,eux qui,sans motif raisonnable et contre toute vérité, ont cependant adopté les opinions contradictoires de leurs patriarches, qu'ils ont regardés, au mépris du plus simple bon sens et de la piété, comme des hommes suscités de Dieu pour la réforme et la régénération de son Eglise.

On donne à ce culte le nom de superflu, lorsqu'on y emploie des pratiques vaines, inutiles, que Dieu ni son Eglise n'ont instituées, et qu'aucun usage légitime ne peut autoriser.

Ces courtes notions du culte faux et superflu, toujours si réprouvé par les pasteurs et les pon

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