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Fr 34.3

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FEB 7 1914

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Dans ce temps d'activité et de lumières, toute institution ne doit réellement plaire et progresser qu'en raison directe de l'utilité qu'elle exerce et des moyens dont elle dispose; se base-t-elle sur ce principe, ses développements seront certains et infaillibles. Tel est le point de vue sous lequel il faut envisager l'essor actuel donné aux principales Académies et Sociétés savantes de France.

Grâce à de bienfaisantes influences, et à cette sorte de surexcitation de l'esprit, la seconde moitié du XIXe siècle se recommande par plus d'un moyen ingénieux. L'innovation est à l'ordre du jour; nous voyons l'art se vulgariser, s'introduire sous des formes

multiples dans la vie ordinaire, devenir une nécessité et un besoin moral. Ce qui autrefois même était l'apanage de certaines organisations particulières, de gens d'érudition ou de métier, devient en quelque sorte la propriété de tous et un besoin impérieux chez les amis du vrai et du beau.

Sans doute cette diffusion de lumières part de certains rayons très élevés, et Paris est le foyer de cette vie intellectuelle dont les bienfaits se répandent dans les différentes localités; mais il est du devoir des grandes villes d'aider plus que jamais, par leur intervention dans les questions d'art et de science, aux progrès déjà accomplis, et d'étendre ce mouvement salutaire de décentralisation.

N'est-ce pas, en effet, un objet digne de remarque que cette décentralisation, présage des destinées heureuses pour l'avenir et la civilisation de la France? Si, en passant par tant de transitions, notre beau pays a vu, depuis cinquante années, bien des choses s'accomplir, et si l'instruction a pris un tel essor que rien ne semble plus arrêter son élan, ne faut-il pas en trouver la cause dans les données élevées de la littérature et dans l'application des sciences économiques et mathématiques? Il ne suffit que de jeter un coup d'œil rapide autour de

nous.

De nos jours, les langues des différents peuples se sont multipliées et sont devenues plus familières; la critique est établie sur un sol fertile et très étendu; les anciennes croyances et les anciennes erreurs disparaissent devant les récits et les rapports éclairés des

voyageurs qui explorent des pays lointains; les sciences physiques et naturelles, et celles qui s'appuient sur le calcul et l'observation enfantent presque des miracles; les principes ardus de la mécanique, dont les résultats échappaient jadis aux esprits les plus investigateurs, deviennent accessibles aux moindres intelligences.

Cette haute question d'unité n'a pas échappé non plus à votre zèle et à votre persévérance, et en cela vous avez suivi d'un commun accord l'impulsion donnée à la province par le gouvernement éclairé de l'Empereur et par la sage direction d'un ministre ami des sciences et des lettres.

Aussi, est-ce avec un double sentiment de satisfaction et de gratitude, qu'appelé par vous à l'examen et au résumé de vos travaux de l'année 1862, je vais m'efforcer de répondre dignement à cette marque d'honneur et de confiance.

En m'appuyant, dès le début de mon rapport, sur ce mouvement intellectuel parti de Paris, synthèse vivante de la France, il est de mon devoir d'essayer en même temps de vous montrer succinctement ce qui présage déjà à notre association un avenir sérieux et durable.

Dans toute Société scientifique et littéraire, deux choses principales établissent la force de ses pouvoirs et de sa constitution. La première réside dans le fonds même de sa communauté, de sa direction, et dans les moyens qui garantissent au dedans comme au dehors sa vie particulière; la deuxième émane de la nature de ses travaux et de ses spécialités.

Il est inutile de vous rappeler combien, depuis la fondation de la Société, ses recueils périodiques ont renfermé d'ouvrages variés et intéressants; les rapports en font foi, et le nombre toujours croissant de nos travaux nécessite plus que jamais leur publication annuelle.

Mais ce qui établit en outre la valeur intrinsèque de notre association est tiré de son propre fonds et de ses moyens d'exécution.

C'est, en effet, le fonds même de votre organisation qui établit et indique son but utilitaire; c'est son administration active qui livre à la connaissance et au jugement du public la publicité de vos travaux.

Que l'on prenne la peine de comparer les travaux actuels de votre association à ceux d'autrefois, qu'on les suive dans leurs développements, et l'on verra comment, en peu de temps, elle a su élargir son cercle d'action.

Aujourd'hui, les élucubrations de la science et des études variées attirent dans cette enceinte une réunion d'élite qui apporte chaque jour une pierre de plus à l'édifice construit avec soin par nos zélés Présidents. Nos correspondances se multiplient; nos échanges avec les principales Sociétés savantes se divisent avec une grande variété ; la presse, ce levier puissant du jour, surtout dans les questions d'art et de science, suit nos opérations et seconde favorablement l'essor de nos publications. L'administration municipale, par ses allocations particulières et son concours empressé, nous prouve qu'elle sait rendre hommage à l'utilité de toute

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