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res et de l'expérience acquises depuis sa promulgation, se sont efforcés d'en combler les lacunes et de satisfaire à toutes les exigences des spéculations nautiques. Il n'y a que la forme du Nantissement des Navires qu'on n'aperçoit nulle part dans le Droit Maritime européen. Notre première élaboration portera sur ce point capital et sur l'application des Warrants (') à la Valeur-navire. Pourquoi la Valeur-bâliment-demer ne serait-elle pas symboliquement représentée comme la Valeur-cargaison ? Il y a toute une révolution économique dans ces deux idées neuves et originales que nous avons eu l'honneur de soumettre sommairement et par écrit à Son Excellence le Ministre du Commerce.

Plus tard, nous traiterons, toujours au point de vue du Droit Maritime, le délicat et intéressant sujet : De l'exécution des jugements étrangers internationalement. Cette grave question a été l'objet d'une pétition que nous avons pris la respectueuse liberté d'adresser au Premier Corps de l'Etat. Le Sénat a daigné nous faire l'honneur d'accueillir favorablement cette pétition. Elle a été l'objet d'un remarquable et savant rapport de M. le sénateur Stourm (V. Moniteur 1er mars 1863).

(1) Voyez notre Institution du Crédit sur marchandises ou le Commerce

du Monde.

ÉTUDE

SUR LA

PRONONCIATION DE LA LANGUE LATINE

Au siècle d'Auguste,

PAR M. A. RISPAL,

Membre Résidant.

CHAPITRE PREMIER.

PROLEGOMÈNES.

Vouloir, d'après des témoignages écrits et que n'anime plus aucun souffle vivant, restituer la prononciation d'une langue éteinte depuis des siècles, est évidemment une entreprise au-dessus des forces humaines.

Si l'écriture peignait rigoureusement la parole, si tout signe graphique représentait une articulation ou un son invariable, et, réciproquement, si tout son et toute articulation de la bouche humaine n'avait qu'une seule expression écrite, le problème serait peut-être moins difficile à résoudre.

Malheureusement il n'en est point ainsi; les langues sé

mitiques, elles-mêmes, dont les consonnes ont tant de fixité, n'ont pu complétement échapper à cette mobilité qui est, après tout, le propre de la nature humaine. Le Kaleb (chien) hébraïque devenu Kelb chez les arabes, se prononce Tchelb à la côte d'Afrique; et cependant l'orthographe n'a pas varié. Ghebel (montagne) s'est transformé en Djebel qui a donné naissance au mot Monte Gibellino sous lequel les Siciliens, par souvenir des anciens maîtres du pays, désignent le mont Etna.

Un semblable phénomène, mais sur une bien plus large échelle, s'est produit dans nos langues modernes. Le caractère C varie de prononciation selon les nations, les provinces et même selon les mots.

Devant a, o, u, il a, presque partout, la valeur de K ou de Q; devant e, i, les italiens le prononcent tch; les allemands, les polonais, ts et les français, s.

Si, de nos jours, quelques langues, telles que l'Allemand, l'Italien, l'Espagnol et le Russe, ont réussi à produire une perfection relative, en sorte que les signes ne varient de prononciation que selon certaines règles fixes, en est-il de même chez les autres nations de l'Europe?

Et, sans parler des trop nombreuses irrégularités orthographiques de notre français, nous voyons, à côté de nous, une nation grande et intelligente, où ces irrégularités dépassent tout ce que peut imaginer l'esprit le plus bizarre.

Il serait étonnant qu'il en fut autrement. Les lettres, on le sait, sont d'antiques hiéroglyphes, qui ont fini par perdre leur signification primitive pour devenir phonétiques. Elles furent créeés, non par la réflexion, mais avec une sorte de spontanéité. D'abord elles présentaient à l'œil un dessin grossier de l'objet qu'on voulait exprimer. Par quel procédé ont-elles pu, du symbole des objets, passer au signe des sons? C'est un point sur lequel l'histoire n'a rien appris.

Plus tard les peuples voisins, soit par le commerce, soit par la conquête, ou mieux encore, par la religion, reçurent des caractères créés par un peuple qui avait des habitudes fort différentes d'intonation et d'articulation. Principalement lorsque, environ huit siècles avant l'ère chrétienne, l'invasion phénicienne, personnifiée sous le mythe de KADMUS, apporta l'écriture aux Grecs, les lettres sémitiques purent difficilement exprimer les sons de l'organe arien, auquel rien n'avait pu d'abord les approprier.

Sans prolonger cette revee qui ne se rattache qu'indirectement au sujet que je me propose d'effleurer, revenons à la langue latine.

Chaque peuple moderne, possédant des habitudes différentes d'orthographe, prononce à sa façon les langues mortes. Déjà les Italiens, les Espagnols, les Français et les Allemands ont quelque difficulté à se comprendre, quand ils emploient la langue de Cicéron. Mais l'intelligence mutuelle devient radicalement impossible, quand on l'entend prononcer par un Anglais. Il semble que ce peuple défigure à plaisir l'un des plus harmonieux langages qu'ait parlés l'humanité. Par exemple, il détruit parfois la prosodie en faisant d'une voyelle, brève chez les Latins, une diphthongue qui chez eux était très longue. Pourquoi i résonne-t-il aë dans une bouche anglaise ?

Je m'arrête, car je ne veux ici faire le procès à aucun peuple. Mon but unique est d'essayer de retrouver quelquesuns des sons perdus de cette belle langue latine qui a bercé notre enfance et qui console notre âge mûr dans les déceptions de la vie

Je veux chercher dans les travaux des anciens eux-mêmes, dans les règles bien connues de la prosodie, enfin dans l'onomatopée, les quelques vestiges épars qui peuvent nous donner une faible idée de ce langage si riche, si sonore et si admirable dans sa phrase synthétique et concrète.

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