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lui donner ce faible témoignage de nos vives sympathies, auquel a répondu le public par de nombreux applaudissements.

Plus d'une chose utile ressortira encore de ces séances périodiques.

De même que les spécialités professées à l'Hôtel-deVille, les concours auront pour nous de grands avantages. Les prix proposés serviront à étendre nos relations à l'extérieur; ils auront comme principe établi de nous rendre dans ces séances les interprètes de l'estime publique envers des travaux lointains et étrangers; car il arrive parfois que le succès ne couronne pas toujours des talents souvent ignorés dans leur pays ou dans leurs villes natales.

Vous le voyez, Messieurs, entrer dans le fonds même de votre organisation, c'était entrer dans ce qui constitue et votre force et votre vitalité. J'ai donc pensé qu'il était de mon devoir, avant de faire la revue intégrale de vos travaux et de vos rapports les plus intéressants, d'indiquer les résultats dus à votre communauté et à votre administration.

En entrant dans le domaine des sciences, nous signalerons d'abord la remarquable étude de M. MAIRE sur sur la Médecine naturelle et la Médecine scientifique, corollaire d'un travail déjà paru ayant pour titre : L'Homme de la Nature et l'Homme de la Civilisation.

Cette thèse vigoureuse montre dès le début combien

l'auteur se joue avec talent et liberté des questions les plus spécieuses et même du paradoxe.

L'homme est un règne à part, a dit un célèbre académicien, il est le roi de la nature, et son intelligence n'est pas réduite à la seule contemplation des objets matériels, puisque la raison est son privilège. Cependant, l'homme qui jouit de si belles prérogatives, et dont l'âme est immortelle, n'a pas sa destinée remplie ici-bas; la vie est pour lui une expiation, et le mal physique et moral l'envahit de toutes parts dans son cercle douloureux. Si donc l'humanité, au point de vue théologique, est condamnée à la souffrance, l'homme ne doit s'en prendre qu'à lui-même et à sa liberté, car c'est Dieu qui a permis le mal et l'homme qui l'a fait. Nous ne suivrons pas M. MAIRE dans cette théorie nécessitée pour le besoin de sa cause, car sa donnée a soulevé une multitude de systèmes; disons qu'à la suite de ces prolégomènes, il entre avec bonheur dans le fonds de son sujet, lorsqu'il montre, en termes clairs et précis, et à l'aide de savantes déductions, que la civilisation et le progrès ont enfanté à eux seuls plus de maladies et de maux que la nature intrinsèque de l'homme, et que l'on tend à s'éloigner de plus en plus des modes naturels de curation et des remèdes les plus simples recommandés jadis par le père de la médecine. Il est vrai que le nombre des maladies a nécessité le nombre des remèdes dont se sert la clinique actuelle ; mais reportons-nous un peu avec notre honorable collègue, au temps où naquit l'humanité, interrogeons la physiologie, et à l'aspect des ressorts du corps humain, si frêles qu'un souffle peut troubler leur inconcevable mécanisme et leur mutuelle harmonie,

remonterons instinctivement aux siècles où l'homme primitif utilisait sans effort les moyens naturels, et nous pénétrerons plus avant dans l'essence même de cette Providence qui ne veille pas seulement sur le petit de l'animal, mais qui apporte ses soins à la famille, à la société et au berceau de l'enfant nouveauné. S'écarter entièrement de ses prescriptions pour suivre la tradition ou un progrès perfide, c'est tomber dans l'erreur et dans de fausses applications.

Je le répète, l'œuvre de M. MAIRE doit être consultée avec soin, car elle est le résultat d'une conviction habilement poursuivie, et malgré certaines teintes prêtant à la réfutation, ce travail me semble avoir victorieusement conquis le succès que l'on doit sur le champ accorder à des passages d'importance réelle. En un mot, M. MAIRE est par son style et par ses idées aussi philosophe que médecin; il défend sa cause avec sûreté, et son genre, qui n'a rien de doctoral pour la forme, respire plutôt l'homme du monde qui discute avec aisance et agrément une thèse austère.

Un de nos collègues, pour lequel la science médicale est aussi un sujet constant d'études opiniâtres, et dont l'esprit synthétique se prête aux recherches les plus minutieuses, M. LECADRE, vous a lu la suite de son important travail sur les invasions du choléra dans l'arrondissement du Havre en 1848, 1849 et 1853, et la marche de cette terrible maladie dans notre ville, à ces mêmes époques. Nous sommes de l'avis de notre zélé archiviste si chaque médecin, dans les rayons où doivent se distribuer son devoir et son activité, cherchait à se rendre compte fidèlement des phénomènes de ce

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fléau redoutable, et s'il consignait dans des écrits sẻrieux le résultat de ses observations, peut-être l'analyse et la comparaison finiraient-elles par triompher des obscurités qui entourent les modes de curation.

M. LECADRE a été élevé à l'école du labeur et de la persévérance; ses aperçus, tout infiniment petits qu'ils paraissent à première vue, sont le produit d'une élaboration consciencieuse. Comme l'anatomiste, dont le scalpel scrute les moindres détails de l'organisme, M. LECADRE, à l'aide d'une sage patience, finit par aborder des points généraux, si profitables à la science, relativement à la maladie dont il cherche à combattre les effets.

Si de l'analyse de ces spécialités auxquelles nous devons chaque année tant de communications, nous descendons dans la partie historique, nous trouvons le mémoire Le Havre de Leure, œuvre locale due aux recherches savantes de M. l'abbé LECOMTE qui, en matière d'archéologie, sait faire profiter nos recueils d'études rapides et lumineuses.

Il ne paraît pas que Leure, dont les destinées semblent dès à présent assurées, ait été un port de quelque importance avant la fin du XIIIe siècle. Ce port, aujourd'hui comblé, ainsi que nous l'apprend M. LECOMTE, a joué un rôle important dans l'histoire de notre pays.

Cette notice, du plus haut intérêt, renferme, de plus, une liste des noms des armateurs et des capitaines dévoués au service de la patrie sous Philippe de Valois, et notre collègue a sagement pensé en relatant ces

noms oubliés, car, comme le dit M. l'abbé COCHET,

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dans

son rapport du 15 Septembre 1857, adressé à M. le Maire du Havre « Ces hommes de Leure sont les » ancêtres naturels des marins du Havre, et les aïeux directs de nos hommes de mer d'aujourd'hui. Les recherches de M. l'abbé LECOMTE augmentent le prix de son œuvre dont le style clair et soutenu ne se dément jamais.

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Une étude historique sur les Mormons nous a valu des lignes intéressantes dues à la plume de M. GRANSON, notre Trésorier.

L'auteur, après s'être demandé ce qu'est le Mormonisme, vous a prouvé qu'il est impossible à tout autre qu'à un Mormon de juger et de comprendre le but et la portée de cette œuvre. Joseph Smitz est le fondateur de cette religion, et ses disciples furent nombreux.

Après quelques considérations historiques, M. GRANSON vous a expliqué les dogmes principaux de cette secte. Le Mormonisme semble être la restauration et le complément du Christianisme; il embrasse toutes les vérités; il reconnaît que toutes les religions possèdent une partie de ces vérités, mais qu'elles sont mêlées à l'erreur. Placé une fois sur ce terrain délicat, M. GRANSON vous a développé avec lucidité les caractères particuliers et différentiels de ces croyances, a commenté divers points religieux, et a passé à l'administration de la justice chez les Mormons. Cette nouvelle étude renferme des passages curieux sur la polygamie, sur les tribunaux ecclésiastiques et sur les opinions de quelques savants et philosophes relatives à cette secte.

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