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c'est peu de chose qu'un univers, et combien ce mot implique contradiction par le sens que l'usage lui donne. Cependant pour capituler autant que possible avec l'usage, il m'est facile de conserver le nom d'univers à cette boule étoilée dont notre soleil occupe le centre, et qui doit en gamme exacte s'appeler tri-vers, puisqu'elle est touche de 3o degré. On se rappellera que sous le nom de Polyvers, je désigne toutes les touches du clavier, dont je n'ai nommé que la première octave.

En nous bornant aux limites de notre univers dans cette 4re [notice] ce serait déjà effaroucher le lecteur que de le faire voyager dans les astres de la voûte qu'on prétend si éloignée et qui le sont beaucoup moins qu'on ne croit. Il faudra donc débuter par l'examen d'objets plus rapprochés, comme nos planètes et comètes.

Il est assez embarrassant d'adopter ici une méthode régulière, car il faudrait procéder ou par analyse ou par synthèse; l'une et l'autre ennuieraient le lecteur. L'analyse exigerait que pour descendre de l'ensemble aux détails je raisonnasse d'abord sur notre univers et sa destinée, son âge, ses rapports avec les univers voisins que nous ne voyons pas. Ainsi, lorsqu'on enseigne à un enfant la géographie, on commence par l'instruire sur la mappemonde ou ensemble de l'objet à étudier; mais cette méthode rebuterait le lecteur : c'est assez d'avoir donné le premier chapitre, celui du Polyvers.

Il serait de même indiscret de procéder par la synthèse. Il faudrait ((passant d'un extrême à l'autre )) débuter par la mécanique des atomes, qui, malgré leur petitesse, paraîtraient assommants comme les énormes quintivers et sextivers. Quelle règle faut-il donc suivre, si l'on ne peut procéder ni par analyse ni par synthèse? L'initiation irrégulière, — se mettre à la portée du lecteur sans assujettissement à aucun ordre gênant; laisser dire les pédants qui ne rêvent que méthodes et style; commettre au besoin cent péchés contre la méthode et la rhétorique, pourvu qu'on parvienne à initier doucement et insensiblement les esprits: toute méthode est bonne quand elle atteint le but. On a critiqué d'Alembert sur ce qu'il proposait d'étudier l'histoire à rebours, en commençant par le présent et finissant par le passé. Cette manière serait bonne pour certains esprits. Il n'y a de faux en méthodes que celle qui veut tout assujettir à une règle uniforme : l'unité ou harmonie se compose de variétés et non de monotonie.

Je tâcherai de distribuer les matières dans l'ordre que je croirai le plus engageant. Je commencerai par les sujets sur lesquels on a beaucoup divagué sans y rien connaître, comme les comètes, les soleils, les maladies des astres et surtout celles de notre globe. De là je passerai aux sujets moius familiers.

CHAPITRE II.

SUR L'HARMONIE AROMALE DES ASTRES.

Quelques modernes ont soupçonné avec raison qu'il existait parmi les astres d'autres liens d'harmonie que ceux de pesanteur et gravitation. J'ai lu dans un poème mixte (les Martyrs, de Chateaubriand) « que divers « élus s'occupaient dans l'autre vie à étudier les mystères de l'harmonie « des sphères célestes. » Or, comme le nombre des élus sera fort petit, selon l'augure évangélique: Multi enim vocati, pauci verò electi, les neuf dixièmes d'entre nous peuvent craindre de ne point participer après la mort aux connaissances des élus sur l'harmonie sidérale et d'être au contraire plongés dans la géhenne, où il n'y a que pleurs et grincements de dents. En conséquence, il sera prudent aux amateurs de la science de chercher à s'initier dès la vie présente à ces mystères de l'harmonie des sphères célestes dont la connaissance doit être fort intéressante puisqu'elle forme la récréation des plus savants d'entre les élus.

Ceux qui ont pris les planètes pour des corps inanimés, sans fonctions et bornés à des promenades géométriques, ressemblent assez aux idiots qui croiraient que le cerveau est inanimé parce qu'il n'a aucune fonction visible, ou que le ventre est oisif parce qu'il n'a pas de travail visible comme celui des membres. On a toujours reproché aux civilisés de croire la nature bornée aux effets connus. Si les planètes n'étaient pas des créatures animées et pouvues de fonctions, Dieu serait donc bien ami de la paresse; il aurait créé des univers meublés de grands corps inertes passant l'éternité à se promener en allées et venues comme nos oisifs. On fonde cette opinion sur ce que les planètes n'ont pas d'autre emploi à nous connu c'est comme si l'on pensait que les feuilles d'un végétal ne concourent pas au travail de la fructification parce qu'on ne voit aucun signe extérieur de leur élaboration des sucs.

Les créatures de divers degrés du clavier polyversel ont toutes l'usage de 12 passions radicales, mais elles diffèrent quant au mode d'exercice. Il est grossier chez l'homme qui est créature de transition, puisqu'il est la dernière du clavier. Ainsi, l'homme se nourrit de matières épaisses, et la planète de matières subtiles qu'on nomme Aromes. Le vulgaire qui a cru que le soleil avalait des comètes, a sans doute commis une erreur grossière, mais moins ridicule que celle du monde savant qui croit que les astres ne se nourrissent de rien, qu'ils n'ont pas comme nous

l'usage des 5 sens: vue, ouïe, odorat, goût et tact: ils l'ont à un degré beaucoup plus parfait que nous.

On a beaucoup raisonné sur la nature et les propriétés des comètes; on n'a presque rien hasardé sur celle des planètes. Il est louable de se taire quand on n'a rien de certain à apprendre. Plût à Dieu qu'on eût fait de même sur tant de sujets qu'on a de plus en plus embrouillés, tels que les sciences dites incertaines.

Depuis quelque temps seulement, on commence à accorder quelques fonctions aux planètes, comme le versement d'aromes au soleil. Il a fallu bien des siècles pour obtenir cette légère concession: voilà donc les modernes parvenus à croire que les planètes ne sont pas tout-àfait inertes, et que Dieu n'a pas créé des univers de paresseux. Il me semble que MM. les humains auraient pu, sans trop de libéralité, accorder au grand corps planétaire qui les porte, au moins les facultés dont jouit l'homme. Ils n'ont pas même accordé aux planètes une ame; refus peu surprenant de la part de notre siècle, qui a tenté de la retrancher à l'homme et aux univers mêmes, puisqu'on voulait supprimer Dieu, qui est l'âme pivotale.

Chaque planète a non-seulement, comme nous, les 12 passions radicales, mais elle a de plus que nous 12 aromes radicaux analogues à ces passions et susceptibles, comme elles, de combinaisons sans nombre. C'est par les communications aromales que s'opèrent toutes les relations de ces grands corps qui exécutent des travaux aussi actifs que variés, quoique invisibles pour nous; mais nous pouvons acquérir sur tous ces mystères des connaissances très intéressantes qu'on a crues mal réservées aux élus.

à propos

La théorie du mouvement aromal dissipera de nombreux préjugés et d'abord ceux contre les comètes qui alarment les peuples. Elles sont un troupeau aromal destiné à nourrir le soleil et les planètes, et leur approche est un sujet de joie pour tous les astres. Elles ne peuvent jamais causer le moindre mal. Chaque astre en aspire divers sucs et leur en verse d'autres nécessaires à leur tempérament.

Les planètes et comètes lancent les jets ou fusées d'aromes aussi rapidement que la lumière, qui fait plus de 4,000,000 de lieues par minute. L'arome lumière est le seul visible, il tient parmi les radicaux le même rang que la passion universalisme, qui est un composé de toutes les autres. Cet arome contient bien d'autres couleurs que les 7 rayons visibles. Il en peut donner 32 non compris le blanc; mais notre globe n'est pas en mesure de les obtenir. Il est au minimum de communication. De là vient qu'il n'extrait que sept couleurs; il n'en obtiendra un plus grand nombre qu'après avoir régénéré son atmosphère.

Chaque planète a, selon ses degrés, un ou plusieurs aromes domi

nants, 'puis des toniques. La distribution, à cet égard, est la même que celle des caractères, indiquée (

).

Une planète de premier ou bas degré, comme les lunes de Jupiter, de Saturne, d'Herschell, n'a qu'un arome dominant. Les planètes de 2o degré, comme ces 3 cardinales et notre globe, ont 2 aromes dominants dont un en pivot. Ces classes d'astres correspondent aux caractères indiqués sous le nom de monogynes et dygynes. Notre soleil est du degré pentagyne et a 4 aromes dominants. Les étoiles Mars, Vénus, Bellone et Sapho sont de degré mono-mixte, qui comporte mélange d'aromes. Rappelons que la dominante d'un arome n'empêche pas l'astre d'avoir les 11 autres et d'en faire certains emplois.

Les aromes sidéraux ont un parfum auquel l'homme est initié : la jonquille nous fournit l'arome pivotal de Jupiter; la violette contient l'arome pivotal de notre globe; la rose donne l'arome dominant de Mercure. Chacun de ces végétaux a été créé par l'astre dont il nous transmet l'arome. On verra plus loin comment les astres exécutent ces créations: c'est la partie la plus intéressante de leur mécanisme.

J'ai promis de m'attacher à satisfaire la curiosité sans m'asservir aux formules méthodiques; cependant sans violer à plaisir les règles de la méthode, j'ai commencé par un sujet, le mouvement aromal, qui n'était pas le premier à traiter : il faut le suivre et lui donner au moins la section entière.

J'entrevois beaucoup de questions qu'on se hâterait d'adresser, et d'abord sur la génération des astres : « Comment les planètes se reproduisent-elles? On ne les voit pas engendrer de petits planetons. Pourquoi ne grandissent-elles pas comme nous? et sont-elles fixes en dimension? Si pourtant ce sont des corps animés, ils devraient être sujets aux phénomènes d'accroissement, de reproduction, de mort, etc.; l'on ne voit pas l'ombre de ces modifications. »

Je réponds ces notions ne sont pas les plus importantes à acqué rir ; il en est qui touchent de plus près à nos intérêts, entre autres celles du travail des planètes, dont je parlerai au chapitre suivant. Entre temps, je donne le présent article qui est hors de [cadre] et qui aidera à patienter.

Les germes des astres sont déposés et soignés dans la voie lactée, d'où ils sortent en essaims de comètes qui voyagent longtemps et gravitent d'ordinaire sur divers soleils avant de se fixer en plan dans un tourbillon.

Lesdits germes sont engendrés par copulation aromale des planètes entre elles et avec leur soleil. Il n'est pas encore temps d'entrer dans ces détails.

Nous voyons sous nos yeux la génération s'opérer de bien des ma

nières : une chienne, une poule, une carpe, une abeille diffèrent beau coup dans les détails de la génération et éducation. Une planète suit encore d'autres procédés. La nature est variée à l'infini en moyens, mais les fonctions sont les mêmes quant au fond; c'est toujours la génération sous diverses formes, et l'on ne saurait trop répéter à ce sujet qu'il ne faut pas croire la nature bornée aux effets connus de nous, ni penser que les planètes n'élèvent point de rejetons, parce que nous ignorons leurs procédés à cet égard.

Il en est de même quant à l'éducation et à l'accroissement dont les formes varient : on ne voit pas croître une planète et cependant elle croît et décroit, mais en titre d'aromes. Usons de comparaison. Une liqueur forte ne vaut pas le premier jour ce qu'elle vaudra après dix ans de bouteille. Cependant elle n'aura pas augmenté de volume: elle se sera raffinée en titre. Un violon sortant des mains de l'ouvrier a peu de valeur, il en acquiert beaucoup pendant 20 ans de jeu et sans augmenter de volume. Il en est de même d'une planète : c'est un corps immuable en dimension, quoique variable en titres qui ont leurs périodes croissante et décroissante. Le titre de la nôtre était des plus grossiers à l'époque des créations primitives; aussi furent-elles excessivement vicieuses, témoin les 430 espèces de serpents. On ne peut pas, avec de mauvais aromes, produire de bonnes créations. L'astre s'est raffiné depuis et dans les créations prochaines il donnera un très-précieux mobilier. Notre planète, malgré ce vice originel, est d'espèce vigoureuse. On peut la comparer à ces enfants couverts au berceau de croûtes et d'éruptions qui disparaissent avec le temps et auxquelles succède un bon système humoral.

Les planètes, sans changer de dimension, subissent des modifications d'atmosphère adjacentes ou transjacentes. J'appelle atmosphère adjacente celle qui est contigue à l'astre, comme l'air que nous respirons. L'atmosphère transjacente se compose de fluides annexes à l'astre et placés loin de lui en forme circulaire, sphérique ou autre. Les anneaux de Saturne et le cristallin solaire sont des atmosphères transjacentes qui se détachent du corps de l'astre et en sont fort éloignées. Notre petit globe aura deux anneaux comme Saturne, dont il est conjugale en octave majeure.

J'ai dit qu'une planète est un corps androgyne, pourvu des deux sexes et fonctionnant en masculin par les copulations du pôle nord, et en féminin par celles du pôle sud. (Voir le Traité de l'Unité universelle.)

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