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dustrie combinée qui tombe partout où s'introduit la fourberie, mais il est aisé de prévoir que les villes de construction harmonique présenteraient contre la fourberie des traiteurs une garantie suffisante, et qu'ils en viendraient bien vite à préparer pour 3 ou 400 ménages à la fois. Supposons 3 de ces grandes maisons contenant chacune 100 ménages, et où les propriétaires n'auront admis que des familles assez industrieuses ou assez aisées pour mériter crédit d'un mois sur la subsistance. Ces 3 maisons contigues pourront se ménager une communication couverte, et la maison centrale fera la cuisine pour les 3, en la disposant pour 3 classes d'inégale fortune. On a vu ailleurs de quelle excellente chère. et de quelle économie jouirait une telle réunion; elle ferait révolution à l'instant, et la vie de ménage tomberait à plat, excepté chez les gens riches encore préféreraient-ils généralement se faire servir par la cuisine unitaire, comme ils se font servir par le boulanger. Il est entendu que les 300 familles ne se mettraient pas comme nos bourgeois à la discrétion d'un traiteur qui, selon son caprice, frelate les vins, détériore les mets, achète de basses qualités, etc. On aurait aux cuisines un comité de surveillants tirés des 300 familles, et les plus riches feraient un fond pour l'approvisionnement direct, et pour se mettre à l'abri des astuces mercantiles.

Dès ce moment, la révolution de vie domestique serait consommée, et la vie de ménage abandonnée : cette combinaison fondamentale donnerait bien vite naissance à toutes les autres. Malheureusement ceux qui spéculent sur des réunions, comme la société coopérative de Londres, comptent pour rien la cuisine et les 2 combinaisons qu'elle peut former, l'une matérielle, par la bonne chère et les facilités de la préparation en 4 classes; l'autre spirituelle, par la variété des réunions qu'on peut, dans une masse de 300 familles, assortir et varier au gré de tous les goûts. C'est donc sur la cuisine combinée qu'il faut spéculer avant tout pour atteindre au double charme qui est le vœu de tous les humains, et il est certain qu'on serait arrivé promptement à ce but, dans une ville construite selon les règles d'architecture unitaire ou barmonique, dont nos architectes n'ont eu aucune idée, et dont nos philosophes s'éloignent de plus en plus par leur théorie de fausse liberté, consacrant le morcellement des ménages, le mauvais goût, les caprices individuels, sacrifiant le beau à de folles illusions sur le bon, opposés aux garanties de jouissances collectives. On a cru sur leur parole que le sentier de la vertu était dans la mauvaise cuisine, les sales habitations et les fourberies mercantiles. On peut juger maintenant quel crédit méritent ces visions qui prétendent faire régner le bon aux dépens du beau et protéger la fourberie sous prétexte de liberté individuelle, et qui repoussent tout principe sur la solidarité des individus pour les jouissances

de la masse, la solidarité des masses pour contribuer aux plaisirs et subvenir aux besoins de l'individu. En Civilisation, loin que la masse concoure aux plaisirs de l'individu, elle ne veut pas même coopérer pour satisfaire ses besoins, et l'on ose, dans un pareil état social, parler de garantie, de perfectionnement social!

Une des erreurs de la politique civilisée est de compter pour rien le plaisir, ignorer qu'il doit entrer pour moitié dans toute spéculation sur le bonheur social. C'est la morale qui fausse ainsi les esprits sur ce point, et qui les engage dans cette politique simple, spéculant sur l'utile sans y joindre l'agréable. Qu'en résulte-t-il? Qu'elle ne peut pas procurer l'utile aux sociétés humaines, le nécessaire et le travail au peuple.

On croit raisonner sagement en disant il n'est pas bien d'habituer le peuple aux plaisirs, il faudrait seulement pouvoir lui assurer le nécessaire.-Vous n'y réussirez jamais sans lui procurer en même temps le plaisir. Dieu a fait de l'homme un être composé, et non pas simple. Sa destinée collective, le destin des sociétés humaines, est composé et non pas simple. Elles doivent tendre au bon et au beau réunis, ne jamais séparer dans leurs vues l'agréable de l'utile, sinon elles n'arriveront ni à l'un ni à l'autre, et tomberont, comme le peuple anglais, dans l'extrême pauvreté à force d'industrie. Qu'on ne cite pas quelques exceptions de colonies naissantes, où la rareté de bras et l'abondance des terres procurent au peuple une aisance momentanée, elle cessera bien vite par l'accroissement de population. D'ailleurs, ces petites exceptions confirment la règle que les sociétés doivent tendre au beau et au bon à la fois, et ne peuvent pas arriver à l'un des deux isolément. La morale qui nous prêche le contraire, qui veut qu'on n'envisage que le bon, que l'utile, sans tendre au beau et au plaisir, est la plus trompeuse des sciences, le véritable ennemi de l'homme, car c'est elle qui lui a faussé le génie en politique sociale, et qui le jette dans l'anarchie simple, le détourne des vues de progrès composés, tendance au beau et au bon réunis.

J'ai dù établir cette thèse par un exemple très-matériel et très-sensuel, tiré des plaisirs de la vue, du tact et du goût, dont la voie se trouve dans l'architecture unitaire. Je pourrais établir même démonstration sur les autres sens, et prouver que si on spéculait sur l'ouïe, un moyen de donner l'oreille musicale à la nation la plus fausse d'oreille, aux Français, on n'y parviendrait que par des méthodes et dispositions qui seraient en même temps voie de progrès social et d'acheminement à d'autres garanties que celle de l'ouïe. C'est donc une grande erreur de prétendre que les sens sont des guides trompeurs, comme l'enseigne la morale; ils sont au contraire des guides très-surs en progrès social,

pourvu qu'on spécule sur le produit des sens en mode composé, collectif et intégral, en application à la masse du peuple entier, et non pas à quelques riches, selon les procédés de nos sciences économiques, dont les fruits ne s'étendent qu'aux classes riche ou moyenne.

Appuyons la thèse d'un exemple tiré du sens le plus impérieux, qui est celui du goût; examinons les résultats du développement de ce sens en mode composé, collectif et intégral, et en mode simple, individuel et incomplet.

Le goût de la bonne chère n'entraîne les individus qu'à des dépenses ruineuses, des excès préjudiciables; mais ce goût de bonne chère devient une voie de haute harmonie sociale, s'il est appliqué à la plus grande réunion domestique, 3 à 400 familles. Il devient alors voie d'économie et de concorde par le charme de varieté des compagnies, assortiment des caractères et des intrigues, auxquelles se joint le plaisir sensuel. Dans ce cas, l'exercice du sens du goût devient :

Composé, allié à un plaisir spirituel, celui des compagnies intriguées et variées;

Collectif, étendu à la masse entière par les 3 degrés de chères culinaires ;

Intégral, embrassant toutes les branches et relations qui tiennent au régime des subsistances.

Ainsi la nature, ou Attraction, soit en plaisirs sensuels, soit en plaisirs spirituels, est toujours un guide sûr, pourvu que l'homme sache l'employer selon le mode voulu par Dieu, qui est l'application aux masses les plus nombreuses possible. Je viens d'appliquer cette règle à un plaisir sensuel, qui paraît le plus étranger à la politique sociale. C'est l'architecture combinée, jouissance pour la vue et le tact; on a vu qu'elle conduit très-directement à la branche la plus importante d'association, celle du régime unitaire des subsistances en préparation et consommation.

Là finissent les diatribes de la morale contre les sens, dont on peutdire, comme des autres branches d'attraction: Dicu fit bien tout ce qu'il fit, et il n'y a de vicieux, dans nos passions, que la fausse direction. donnée par le mécanisme civilisé, qui les développe, en essor simple et non composé, en essor individuel et non collectif, en essor partiel et non intégral.

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C'est de l'accomplissement de ces 3 conditions que dépend l'accord du beau et du bon en emploi des sens, et si nos politiques sociaux avaient envisagé sous ce rapport l'exercice des sens, ils auraient depuis longtemps découvert que la morale est la vraie boîte de Pandore, en ce qu'elle a étouffé toute lumière sur l'emploi des sens, premiers guides que Dicu a donnés à l'homme, des sens dont le plus

impérieux, celui du goût, est celui qui fournit la voie la plus facile d'avènement à l'harmonie par une gestion combinée des subsistances.

C'est assez prouver que la nature nous avait ménagé des voies de toute espèce pour sortir de la Civilisation; il a fallu le génie malencontreux de nos sciences pour manquer des issues si nombreuses et si faciles, mais saura-t-on profiter de la découverte qui nous les enseigne toutes, et le génie de l'obscurantisme dominant depuis 3000 ans, triomphera-t-il encore dans cette conjoncture, ou l'humanité doublement accablée par le fâcheux dénouement de ses illusions industrielles et de ses tentatives en liberté, devrait reconnaître enfin la fausseté de jses lumières et la nécessité de recourir à une science neuve pour entrer dans la carrière sociale, incompatible avec la Civilisation?

VI.

VICES DES TENTATIVES FAITES EN ASSOCIATION.

A près avoir exposé la méthode naturelle en régime sociétaire, il est à propos de terminer par un examen des fautes commises à cet égard dans les réunions industrielles et les sociétés d'actionnaires qui ont une tendance à l'association. Le mot est bien profané avant qu'on connaisse la chose. Tous les sophistes sont à cheval sur le mot association qu'ils appliquent à des opérations mercantiles, tendant au bien de quelques riches seulement, sans rien faire pour le bien de la classe inférieure.

En conséquence, une société qui voudra réellement fonder l'association, devra éviter dans son titre ce mot devenu vide de sens par l'abus qu'on en a fait. Elle devra s'intituler Société d'attraction industrielle, nom qui exprime exactement le résultat auquel on doit toucher et auquel n'arrive aucune des réunions connues.

Il est très-fâcheux qu'aucune de ces sociétés n'entre dans la bonne voie. Une seule qui aurait opéré en mécanisme d'attraction industrielle aurait déjà effectué l'organisation universelle. Il est donc urgent de les éclairer sur la fausse marche qu'elles ont adoptée.

Un poète nous dit :

Faites-vous des amis prompts à vous censurer.

C'est ce qui manque à toutes nos sociétés. Les journaux les ont accablées de louanges... sur l'intention sans doute, car jusqu'ici elle n'est couronnée d'aucun succès. Il eût fallu au contraire les critiquer sur ce qu'elles prenaient l'intention pour moyen suffisant, et qu'elles négli geaient de rechercher et mettre au concours la découverte du procédé

d'association.

Entretemps tous les chefs et sociétaires se sont enivrés de louanges anticipées, et il en résulte que rien n'avance, que l'association n'existe qu'en paroles, et que loin d'avoir donné une impulsion salataire, on en a donné de vicieuses.

D'une part, on a excité le sophisme, les amis de l'arbitraire, à fonder des réunions monacales-industrielles, qui ne sont que la caricature de l'association et tendent à semer des préventions fâcheuses contre cette entreprise;

D'autre part, on a rebuté les souscripteurs qui auraient pu s'élever facilement en nombre suffisant, mais qui ne voyant dans ces tentatives que de l'arbitraire sans règle fixe, craignent qu'elles ne servent de masque à l'intérêt particulier.

C'est donc le cas de signaler franchement les fautes commises, afin qu'elles puissent être évitées par une nouvelle société, mieux dirigée que les précédentes.

Le personnage le plus marquant dans ces tentatives est M. Owen. Il s'est emparé du mot association, et l'on'est persuadé en Europe qu'il organise l'association. Il fait tout le contraire. Moi-même j'avais bien auguré de ses vues, mais depuis que j'ai lu son discours aux habitants de New-Lanark et ses statuts monastiques, je vois qu'il est imbu de tous les principes les plus opposés au régime d'attraétion industrielle et équilibre des passions. C'est tout simplement un moraliste qui veut réprimer les passions par des voies douces, persuasives, mais toujours voies de répression et non pas de développement de la nature.

En général on voit dans les plans des sociétés ou des chefs qui opèrent sur l'association, un penchant pour les vues d'égalité, chose la plus contraire à l'harmonie des passions. J'ai su de bonne part qu'à la société coopérative de Londres, beaucoup de membres donnent dans ce travers politique, et, pour le deviner, il suffirait de voir un plan d'édifice carré fait par l'une de ces sociétés. Or, le carré est la forme la plus inconvenante pour un batiment sociétaire, car c'est la forme qui prête le plus à l'égalité et à l'uniformité,

On ne peut pas espérer qu'aucune société convienne collectivement de ses préventions et de ses fausses méthodes. Au contraire, la plus récemment formée, celle de Coop-mut, donne pleinement dans le tort de mépriser l'expérience. Elle se range dans son programme et par son titre même sous la bannière des vicilles erreurs. Car le mot de Coopération mutuelle n'est que le refrain des philosophes de tous les siècles. Tous ont répétés en différentes expressions que les hommes doivent s'entraider comme frères, idée synonime de coopération mutuelle. Il n'y a done rien de neuf dans cette intention; mais fut-elle vraiment neuve, elle serait insignifiante si on ne trouve pas un moyen

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