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MODIFICATIONS A INTRODUIRE

DANS

L'ARCHITECTURE DES VILLES.

SOMMAIRE.

CHAPITRE I. Chance bizarre et magnifique offerts aux philosophes par la période du Garantisme.

CHAP. II. Des douze droits de l'homme et de leurs douze garanties collectives et individuelles.

CHAP. III. Du Garantisme en matériel.

CHAP. IV. Du Garantisme visuel en édifices spéciaux.

de 6o période.

CHAP. V. De la propriété composée en Garantisme.
CHAP. VI. Du Garantisme visuel en distributions générales.
CHAP. VII. Du Garantisme d'ouïe.

CHAP. VIII. De la Tribu simple, ou association de ménages.

CHAPITRE PREMIER.

Plan d'une ville

CHANCE BIZARRE ET MAGNIFIQUE OFFERTE AUX PHILOSOPHIES PAR LA PÉRIODE DE GARANTISME.

En descendant de la 7e période, Sérisophie, à la 6", Garantisme, nous approchons de la Civilisation, qui est 5e échelon. Nous voilà sous les murs de la forteresse, et nous allons lui donner l'assaut, la confondre, en lui montrant le bien que ses philosophes auraient pu faire sans génie inventif, sans sortir des usages civilisés, tels que le simple mariage permanent, la culture incohérente, la fourberie protégée, l'adultère toléré; ils pouvaient, sans s'écarter de ces coutumes révérées, arriver à la méta morphose sociale, sans inventer la série passionnelle, mais seulement un petit germe que je nommerai Tribu simple, et dont le gros bon sens

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aurait suffi à dicter les dispositions, si nos savants eussent eu quelque désir sincère de mettre un terme aux misères des peuples.

Ici plus que jamais nous devons reproduire la thèse des 7 fléaux à extirper, savoir:

1. Indigence; 2. fourberie; 3. oppression; 4. carnage méthodique ; 5. Excès climatériques; 6. venins morbifiques; 7. obscurité dogmatique :

DUPLICISME UNIVERSEL.

Quelle tâche que de traiter à la fois tant de plaies, quand on songe que depuis 3000 ans la philosophie s'escrime sur une seule des 7, sur l'indigence, qu'elle nomme opprobre éternel des sociétés civilisées! Pourquoi ne pas avouer les 7 opprobres? N'est-ce pas encore une ruse de métier que de s'apitoyer sans relâche sur un des 7 fléaux, pour cacher qu'il en est 6 autres non moins rebelles, sur lesquels la science échoue aussi honteusement que sur le 7o, qu'elle avoue être l'écueil de son pauvre génie.

Comme on ne peut pas guérir l'un des maux sans les autres, je ne traiterai pas d'un seul, mais de tous, et je ne donnerai que des moyens de cure applicables à tous ensemble, et pour ne parler que des deux premiers, indigence et fourberie, déclarons à la philosophie que si elle veut sérieusement extirper et prévenir l'indigence, elle ne peut obtenir ce résultat qu'en abandonnant ses bien-aimés les agioteurs et accapareurs, et en spéculant sur un régime de vérité commerciale, dont le premier effet serait de congédier tout ce troupeau mercantile, bourses et courtiers, agioteurs, accapareurs, usuriers, banquiers, etc.; bref, pour échapper aux 7 fléaux, il faut se décider à sortir de la Civilisation, puisqu'il est avéré qu'elle les traîne tous à sa suite.

Sortir de la Civilisation !!! quel blasphème, selon les perfectibiliseurs de Civilisation perfectible, sortir de l'indigence, de la fourberie, de l'oppression et du carnage! Tout serait perdu! vont-ils s'écrier.-Mais, que veulent-ils ? Rester en Civilisation avec des fourbes, des mendiants, des conscriptions, et des bourreaux ?— Non, répliquent-ils, nous voudrions rester civilisés et pouvoir extirper tous les caractères inhérents à la Civilisation.-C'est-à-dire que vous voudriez être civilisés de nom, et ne pas l'être d'effet. Voilà, sans doute, la prétention la plus ridicule; mais, tout absurde qu'elle est, j'y souscris, et je vais vous donner le moyen de passer au Garantisme sans cesser d'être civilisés. Expliquons cette prétendue contradiction.

La période 6, Garantisme, est lymbe ambiguë, c'est-à-dire qu'elle amalgame tellement les caractères d'harmonie et de subversion, qu'on ne peut la ranger dans aucune des deux classes; elle n'a pas la propriété de l'ordre mixte qui, tout en participant de 2 classes, tient un

rang distinct entre elles. C'est un caméléon social prenant, tantôt l'une, tantôt l'autre couleur, selon les aspects divers; ainsi, une renoncule glacée sera rouge, bordée de jaune, si on l'envisage de droite; jaune, bordée de rouge, si on l'envisage de gauche; c'est pourtant la même fleur dans l'un et l'autre aspect, comme le taffetas glacé ou changeant, qui est de deux nuances et n'est d'aucune.

Cette faculté d'ambigu, attribuée à la période Garantisme, ouvre ici une belle carrière d'accommodement avec la philosophie. Je lui ai fait la guerre dès la 1re page de ce chapitre; nous pouvons faire la paix à la 2e page, car la lymbe ambiguë, dite Garantisme, sera, si l'on veut, un renversement de la Civilisation, ou, si l'on veut, une Civilisation perfectibilisée. J'ai fait observer qu'elle s'amalgame avec nos coutumes les plus protégées, avec le mariage permanent, l'adultère toléré, le ménage simple et la culture incohérente; en conservant toutes ces coutumes, elle ne sera guères plus éloignée de la Civilisation actuelle que celle-ci ne l'est de la Civilisation grecque et romaine, qui admettait l'esclavage, la répudiation, le concubinage, le sérail, l'infanticide, l'orgie ou bacchanale religieuse, les sacrifices de victimes humaines, la vente des prisonniers et le massacre légal, les naumachies, la procession du Phallus, et tant d'autres coutumes aussi éloignées de nos mœurs actuelles que la Civilisation présente l'est du Garantisme, dont je vais donner la théorie.

Or, si deux sociétés aussi contradictoires que la Civilisation antique et la moderne sont toutes deux en faveur près de la philosophie, elle peut bien, sans se compromettre et sans déroger à son titre de science ambiguë, accorder protection au Garantisme, en le considérant comme 30 Civilisation, faisant suite d'échelle à l'antique et à la moderne.

Je n'aime point du tout ces accords ambigus, et il me déplaît fort de proposer pareil accord aux philosophes; mais c'est chose forcée, c'est règle de mouvement, et je ferais une faute grossière si je manquais à arborer pavillon ambigu en traitant des lymbes ambiguës, 6o et 27° périodes. Je vais donc remplir la tâche, tout en déclarant que j'aimerais mieux continuer franchement la guerre aux philosophes, comme je l'ai fait jusqu'à présent; mais si, dans un traité de 6o période, je négligeais de leur ménager constamment l'option de paix ou de guerre, ils seraient en droit de m'accuser d'ignorance sur une des principales lois du mouvement qu'il faut ici expliquer bien franchement.

La philosophie et la théologie, comme sciences ennemies de l'attraction, sont essentiellement ennemies de Dieu, distributeur de l'attraction. Dieu a bien prévu que sur tous les globes, dans leurs âges de lymbe obscure antérieure, on verrait s'accréditer ces sectes ennemies des pas

sions, et qui doivent tomber devant le code passionnel. Dieu, en ennemi généreux, a ménagé à ces sectes une capitulation aussi honorable que brillante, en ce qu'elle assurera à chacun des vaincus une fortune pécuniaire colossale, puis aux sectes, collectivement prises, un moyen de sauver l'honneur et triompher, sauf un sacrifice partiel du dogme. Elles peuvent, sur la théorie du Garantisme, opérer comme une garnison cernée qui se fait jour et passe en perdant moitié de son monde. Une telle troupe est plus triomphante que vaincue, et tel est, quant au point d'honneur, le rôle que peuvent jouer les philosophes, tout en gagnant à cette manoeuvre hardie une fortune colossale et subite.

A la vérité, ils perdront du monde et du bagage philosophique, c'està-dire qu'ils perdront certains des systèmes et des renommées éphémères, mais ils sauveront le corps d'armée et l'honneur, tout en gagnant la fortune. Ce sera la retraite de Xénophon, plus belle qu'une victoire. Qu'ils y prennent garde! Il n'est pour eux aucun autre parti; s'ils manquent à s'emparer de la théorie du Garantisme et la tourner en leur faveur, à titre de doctrine ambiguë, pressentie par eux et complément de leur science, ils seront perdus sans ressource, puisqu'il faut qu'elle devienne ou destructive ou complémentaire de la philosophie.

Les bons apôtres sont assez alertes au plagiat, et il n'est pas besoin de les stimuler pour celui-ci qu'ils sauraient bien faire sans mon indication; mais j'ai exposé les motifs qui m'obligent à les en aviser. C'est servir à la fois Dieu, les hommes et la raison.

1° Dieu! En monarque généreux, il ne veut pas que l'inauguration de son code soit un coup de disgrâce pour aucune classe de la société ; il a donc dù ménager, même à ses ennemis, les capitulations les plus honorables, et, comme interprète de ses lois, je dois prévenir les vaincus de la générosité du vainqueur.

2o Les hommes ! Si j'allais, par haine contre les philosophes, leur cacher les moyens de triomphe que leur offre ma théorie, et provoquer ainsi leur résistance, leur opposition à l'épreuve de l'attraction, n'obtinssent-ils qu'un an, qu'un mois, qu'un jour de succès, ce serait un délai d'autant sur l'avènement au bonheur, et l'humanité serait fondée à me reprocher ce délai, m'accuser de sacrifier sa cause à la mienne.

3o La raison! Elle veut, pour l'honneur de Dieu et pour le mien, que je dévoile tous les moyens de conciliation renfermés dans sa théorie; à défaut de quoi j'encourrais le double reproche d'avoir mal jugé le caractère et les vues de Dieu, laissé des lacunes dans sa théorie, et manqué l'honneur de la pleine découverte, quand je puis me l'assurer en dévoilant à mes adversaires les chances mêmes qui les favorisent.

Tout, dans les livres des phiosophes ne retentit que de garanties balance, contre-poids et équilibre. Il est piquant de leur prouver à la

ois qu'ils n'en ont jamais découvert aucun procédé, et que d'autre part ils peuvent les revendiquer à titre de pressentiments implicites et tendance naturelle de leur science, qui peut, sous certains rapports, participer à l'honneur.

A ce titre, il y aurait donc partage d'honneur entre eux et moi. C'est une propriété inhérente à la branche de l'ambigu. Elle ouvre cette chance de partage à ses rivaux mêmes, et c'est une conséquence naturelle des propriétés du mode neutre, qui est le plus liant des 3 (touche 2o, section 4). Il doit donc fournir des moyens de ralliement avec ses antipathiques. C'est ce qui a lieu dans la théorie du Garantisme, qui peut devenir le pivot de ralliement général entre tous les partis scientifiques. Ceux qu'une fausse honte empêchera de condamner la Ci vilisation, s'affubleront du masque de Garantisme, comme complément de Civilisation, et en exciperont pour accréditer indirectement la doctrine et l'épreuve de l'Harmonie, tout en feignant de l'improuver, de la repousser.

Du reste je ne crains pas d'avancer, pour fixer l'attention de ceux qui tiennent aux prestiges civilisées, qu'aucune étude ne sera plus consolante pour eux que celle du Garantisme. Ils y trouveront le charme de tirer parti de leurs erreurs mêmes, et s'excuser à leurs propres yeux, ce qui n'est pas un médiocre appât pour l'amour-propre. En outre, c'est dans cette étude plus que dans toute autre qu'ils pourront reconnaître la suprême habileté de Dieu en calculs de fausseté harmonique, ou art de faire emploi de 2 faussetés combinées pour produire une ¡vérité, de 2 vices combinés pour produire une vertu, et d'utiliser ainsi, en suprême économe, tous les matériaux abjects que présente le mouvement civilisé, abtme de fausseté et réceptacle de tout vice.

CHAPITRE II.

DES 12 DROITS DE L'HOMME ET DE LEURS 12 GARANTIES COLLECTIVES ET INDIVIDUELLES.

Le Garantisme ne roule que sur des mesures compatibles avec les doctrines civilisées ; il ne s'exerce que sur les problèmes philosophiques, sur les droits de l'homme et les devoirs de la société envers les citoyens, questions qui assurément n'ont pas été oubliées, surtout dans le cours de cette génération, où nous avons été assaillis de radotages sur ce sujet; il faut que lesdites questions aient été bien maladroitement traitées, pour avoir amené à conclure que la Civilisation soit destinée de l'homme social, à qui elle ne garantit aucun de ses 12 droits, dont le 1er est le droit au travail.

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