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bourgeois, à vous faire service jusques à la mort. Les autres dirent le semblable, en toute autre chose où il vous plaira les commander, sauf et réservé icelle foy évangélique, dans laquelle ils veulent vivre et mourir.

Après quoy, le plus estant passé le 4o de ce mois de Novembre, furent trouvés dix-huit hommes surpassans le nombre de ceux qui tenoient la foy catholique. Et quand le plus fut trouvé du costé de la foy évangélique, les dits ambassadeurs de Berne voulurent que chacun dût vivre selon le contenu de leur Réformation, et qu'on ne dût point dire de messe dans vostre maison, mais [que] ceux qui voudront ouïr messe fussent chastiés pour dix livres d'amende, parce qu'ils sçavoient que je ne les punirois pas pour cela. Ce que jamais je ne voulus consentir, mais fis les réserves contenues au dit Départ, et depuis j'ai toujours fait chanter messe dedans vostre chasteau, afin qu'ils n'y contrevinssent. Or je suis averti qu'ils sont nuit et jour pour faire une Réformation.'

Afin de garder les autres à la messe, aus villages circonvoisins qui sont encore en leur estat, et pour y obvier, j'ay appellé par devant moi les gouverneurs de toutes les justices et paroisses de vostre Comté, lesquels, en présence l'un de l'autre, se sont déclarés de vouloir vivre et mourir sous vostre protection, et vous obéir comme bons sujets doivent faire, sans changer l'ancienne foy jusques à ce que par vous en soit ordonné. Et, pource que par les ambassadeurs leur a esté dit que n'estoit nullement possible que vinssiés par deça, en sont demeurés fort dolents, et néanmoins qu'ils verront volontiers Mr le Marquis2, et, puis qu'autrement ne peut estre, ils feront ce qu'il vous plaira de leur commander par le dit Seigneur, espérans que quand serés de loisir, viendrés pour réhabiliter toutes choses.

Néantmoins, comme il sera nécessaire de faire plusieurs constitutions nouvelles, il sera nécessaire que Monseigneur vienne pourveu de bons conseils et totale puissance de vous, Madame, parce que Messieurs de vostre Chapitre sont ruinés en ceste ville. Ils m'ont prié de leur donner place pour faire le service divin et office, et pour ce ai-je avisé qu'ils se pourront retirer au Prieuré de Vaulx-Travers, qui leur compète et appartient, 1 sc. in the rest of the County.

2 Francis of Orleans, Marquis of Rothelin, +1548, son of the Countess. He came to Neuchâtel, and took the oath to the burghers, 6 Apr. 1531, in his own name and in the names of his mother, +1543, and his elder brother Louis, +1537. He left in May; and his mother never came again to Neuchâtel.

3 A Benedictine priory at Motiers, in the Val-de-Travers.

jusques à la venue de Monseigneur: pendant lequel temps je les ai souffert jouir de leurs prébendes comme du passé, ou qu'ils puissent se retirer chacun en leurs maisons paternelles ou bénéfices, jusques alors. J'ai aussi envoyé illec [là-bas] les enfans de chœur, pour vaquer au divin office, et ai serré et retiré les reliques, ornements et tiltres de vostre église dans vostre maison, et ceux de l'Abbaye de Fontaine-André1 aussi, et fait recouvrer les censes et revenus dessous vostre main, afin qu'opprobre et inconvénient n'en arrive, jusques à ce que par vous, Madame, et Messieurs nos Princes plus amplement en soit ordonné.

No. 237. The Recess of Neuchâtel, 4 Nov. 1530. Pour pacifier plusieurs noises et débats mus et suscités entre

seigneur Georges de Rive. . . de la part d'illustre et puissante dame, Madame la duchesse de Longueville, comtesse de Neuchâtel, gouverneur et lieutenant de la dite comté Neuchâtel d'une part, et les Quatre-Ministraux et Conseil et toute la communité de la dite ville de Neuchâtel d'autre part, à cause de ce qu'aucuns d'iceux dits bourgeois, soutenant la sainte loi évangélique et pure et vraie Parole de Dieu, ont ruiné . . . tous les autels et anciennes imageset décoremens de l'église collégiale de la dite ville. . . . Attendu aussi que les prédécesseurs de la dite illustre Dame et Comtesse avaient fait et fondé la dite église, de leurs biens et non par des biens des dits bourgeois...; à quoi une partie des dits bourgeois dirait et répondrait que par la voix du Saint-Esprit et la sainte doctrine évangélique, pure et vraie Parole de Dieu, ils voulaient faire apparaître que la dite messe était abusive et de nulle valeur, servant plutôt à damnation des humains que à salvation des âmes, dont plusieurs et diverses fois remontrances en avaient été faites publiquement aux prêtres et chanoines du dit collége tant par prédications que écritures, dont jamais n'ont voulu faire déclaration, ains toujours persévèrent en leurs iniquités et papales ordonnances, séduisant le peuple... et que... par bon respect [ils] avaient les dits autels ruinés. . . . Or est que, entre les dits bourgeois soutenant la messe être bonne et les dits tenant la foi évangélique, plusieurs noises s'émouvaient journellement... pour iceux obvier sont comparus de la part de mes dits seigneurs de Berne... seigneurs Antoine Noll et Sulpicius Archer... et Jacques Trybollet. . . ambes parties se sont 1 A Premonstratensian abbey, about three miles NE. of Neuchâtel. 2 sc. by Farel; cf. IIerminjard, ii, p. 295 n*.

condescendues à faire un plus.-Et pour ce que ce dit jour a été fait un plus, par lequel du côté des bourgeois tenant la foi évangélique se sont trouvés dix-huit hommes plus que de l'autre côté tenant la messe, a été dit et accordé . . . que dorénavant en la dite ville de Neuchâtel la messe ne soit célébrée ni dite....

No. 238. Morat reformed with Farel as Pastor, Jan. 1530.

Bern to Farel, 22 Jan. 1530.-Quum nuper subditi nostri Moretenses Parochiani, abdicato papistico iugo, libertatem Christianam amplexati sint, ab hostibus Verbi multos variosque insultus patiuntur, eo pacto ut ruina eorum timenda [sit], nisi pastor vigilantissimus illis praeficiatur. Tu igitur qui illic fundamenta Verbi fecisti fenestramque aperuisti, totis affectibus ab illis desideraris.2 Ob id a nobis precario obtinuerunt ut te tantopere desideratum illis denegare nequiverimus. Quocirca, compositis rebus Aquileiensibus, te illico itineri accingas, Moretenses petas, copiosam illam messem messurus. Hic nuntius comes tibi erit duxque itineris.

No. 239. Tumults at Grandson, 23-4 Sept. 1531.

(a) From Memoires de Pierrefleur.-Les Catholiques, privés depuis huit jours de tout service religieux, 'finalement prinrent cœur et firent sonner la messe, laquelle fust chantée avec armes et bastons... le samedy avant la St. Michel [23 Sept.]. Dimanche suyvant [24 Sept.], les prédicans... preschèrent trois sermons, l'un après l'autre ; quand l'un avoit acchevé de prescher, l'autre recommençoit. ... Les chrestiens, desirans que l'on chantasse la messe et voyans les empeschemens que les dits prédicants leur faisoyent, vont enhardir les femmes à devoir entrer dedans, ce qu'elles firent, et entrèrent avec grand bruit.... Qui eust du pire ce fust les trois prédicans, qui se nommoyent Guillaume Pharel, Marc le Rongneux et George Grivat, lesquels furent merveilleusement mal accoustrez. . . .'

(b) From a letter of M. de Watteville to the Council of Bern, 28 Sept.-Les prédicants ont le visage aussi déchiré que s'ils s'étaient battus avec des chats, et l'on a sonné contre eux le tocsin comme pour une chasse aux loups.

sc. from the Catholics of Morat and from Freiburg.

2 By letter to Bern from the Council of Morat, 22 Dec. 1529.

No. 240. Toleration of both religions at Grandson and Orbe, 30 Jan. 1532.

Nous les Advoyers et Conseilz des deux villes Berne et Frybourg notiffions par ces présentes, comme soyent esmeuz et estés beaucoup de différen[d]s... entre noz chiers et féaulx soubjects de la ville et terre de Granson1...; et c'est à cause que aulcungs maintiènent et veullent ensuyvre l'Évangille et ouyr la prédication de la Parolle de Dieu, et les aultres la messe et les cérimonies de l'Église. Sur quoy avons advysé d'y mettre ordre, remède et mode de vivre, affin que cy-apprès tous différens soyent évités, et les dicts nos soubjectz vivent par ensemble en paix et repos. Sur ce ordonnons et est entièrement nostre volloir exprès comandement :

Premièrement, que bonne paix ... soit . . . entre les dicts nos soubjects de Granson. . . .

En apprès, puis[que], comme dict est, tout le différent est survenuz à cause de l'Evangille et de la messe ... ordonnons que en la ville de Granson, en l'esglise de moynes, tous les jours soit annuncée la Parrolle de Dieu, sans contrediction, obstacle et ennuys quelconques, à l'heure establie, assçavoyr: en temps d'hyver depuys la St Michel jusques à Pasques, au mattin de sept jusques à huyt, en esté, de six heures jusques à sept heures. Parreillement, en la dicte esglise seront tenues et dictes, avant le sermon, les mattines et laudes, [et] après, les aultres heures canonicques, la messe, cérimonies et offices de l'Église, comme par avant, par condition que icelles n'empêchent la prédication, ne aussy la prédication les susdictes cérimonies. Les Dimenches et festes, l'on pourra prêcher au cloystre des Cordelliers, aussy une heure apprès disner, avant les vespres.

Nous voulons aussy que ung chescung ayt son libère arbitre d'aller au sermon ou à la messe et aultres offices d'Église, et, pour vuidance des différens qui sont sur la terre de Granson, avons ordonné que ès parroiches esquelles la messe et les cérimonies sont amandées [1. abolies] par la pluspart des parroichiens, que icelles ne doibvent estre remyses ne relevées; et eis parroiches out le plus n'a osté la messe, et toutesfois jusques icy la messe et les aultres offices ne sont dits. ne observés, que en icelles, sy la pluspart ne veult la messe et les offices de l'Eglise, que l'on cesse d'icelles, et la Parrolle de Dieu y soit annuncée; et ès parroiches out la pluspart veult 1 A similar document was addressed to Orbe, Herminjard, ii, No. 371, n. 6. The priory church of St. John Baptist.

desmeurer à la messe et ès aultres cérimonies et offices de l'Église, que cella aussi ayt lieu, et si la moindre part veult avoyr l'Evangille, que cella ne doibt estre dénégué. . ́. .

Et à cause [afin] que l'une parthie ne . . . moleste . . l'aultre, avons ordonné que celluy ou icelle . . . qui se mocquera de l'aultre . . . doige estre myse en prison et détenuz ung jour et une nuict à pain et eau, et avecque cela donner ung escus d'or devant que estre lâché de prison. . . .

Nous avons aussy ordonné, soub la poine susdite, que les prédicants soy dépourtent d'appeller les prestres et leurs adhérans 'meschants, héréticques, meurtriers, larrons', ne par aultres noms infâmes qui destruisent plus que édiffient.... Pareillement, les prestres ne doibvent blasmer les prédicants ne leurs adhérans, ains une chescune parthie laysser l'aultre en paix et tranquillité. . . .

Aussy deffendons expressément que nulli de sa propre auctorité soyt si hardi de rompre, abbattre, gastéz et destruire les aultelz images et réparations des églises out le plus ne sera faict de prendre la Parrolle de Dieu. . . .

No. 241. The Waldenses, Autumn 1532.

From a letter of Antoine Saunier, pastor of Payerne, to Farel at Morat, 5 Nov. 1532.-Quid in via1 nobis acciderit accipe. ... Fratres nos optatos receperunt et populus, cuius primores, a pseudofratribus circumventi, nobis sunt infensi et reluctantur in aliquibus. Sed Deus suos in viam, cum illi visum fuerit, deducet. Nos docemus ministros et plebem non palam, quae nos libenter audit, et sunt nonnulli qui, solius Verbi veritatis gratia audiendi, veniunt a locis distantibus nempe a nobis itinere duorum dierum. Nondum scholas publicas habemus, Ised habituri brevi. Ob id fecimus convenire concilium et communitatem, sed nondum conclusum est.

Fratres tibi omnia felicia precantur, habentes gratiam vel maximam quod ad se nos remiseris. Ad typographum dati sunt quingenti aurei nummi Martino, ut quam poterit brevis

1 Two deputies of the Waldenses visited Farel at Grandson, Aug. 1532, to invite the Swiss ministers to the Synod of Chanforans. Farel and Saunier were deputed to go, and with them went Peter Robert Olivétan, a native of Noyon, and uncle to Calvin.

2 The ministers and people of the Waldenses.

3 A section which disliked the decisions of Chanforans in favour of alliance with the Reformed, Ruchat, iii. 559.

Peter de Wingle, a printer in Geneva (Herminjard, ii, No. 391).

5 A Waldensian pastor.

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