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et cela pour des motifs politiques, parce que ces hommes étaient regardés, non sans raison, comme très-dangereux pour la paix publique. On espérait par là les mettre hors d'état de nuire. Quant à leurs partisans, on leur infligeait des amendes considérables et d'autres peines. Cette période dura des siècles, aussi longtemps que le vieux droit romain lui-même resta en vigueur.

Dans la troisième époque, celle du moyen âge, on alla encore plus loin. Non-seulement les amendes s'élevèrent jusqu'à la confiscation des biens, mais encore la peine capitale ou du moins la prison perpétuelle fut décrétée contre les hérétiques, et cela par les lois de l'empereur Frédéric II' et d'autres empereurs dont les

et les donatistes : « Ac primum quidem volumus esse publi>> cum crimen, quia, quod in religionem divinam commit» titur, in omnium fertur injuriam; quos bonorum etiam >> (omnium) publicatione persequimur. Ipsos quoque volu>> mus amoveri ab omni liberalitate et successione quolibet > titulo veniente. Præterea non donandi, non emendi, non » vendendi, non postremo contrahendi cuiquam convicto >> relinquimus facultatem,» etc.

1 Qu'il me soit permis de citer à l'appui la Constitutio imp. Friderici II contra hæreticos du 22 février 1232, où il est dit: << Catharos, Patarenos,... Arnaldistas et omnes hæreticos >> utriusque sexus, quocumque nomine censeantur, perpetua >> damnamus infamia, diffidamus atque bannimus censentes, >> ut bona talium confiscentur, nec ad eos ulterius revertan

Papes suivaient en ceci l'exemple, comme le dit

» tur, ita quod filii ad successionem eorum pervenire non » possint, cum longe sit gravius, æternam quam temporalem >> offendere majestatem..... Credentes præterea, receptato>> res, defensores et fautores hæreticorum bannimus, firmiter » statuentes, ut si, postquam quilibet talium fuerit excom>> municatione notatus, satisfacere contemserit infra annum, >> ex tunc ipso jure sit factus infamis, nec ad publica officia >> seu concilia vel ad eligendos aliquos ad hujusmodi, nec ad >> testimonium admittatur, sit etiam intestabilis, nec testa>> menti liberam habeat facultatem, nec ad hæreditatis suc>> cessionem accedat; nullus ei præterea super quocumque >> negotio, sed ipse aliis respondere cogatur. Qui si forte >> judex exstiterit, ejus sententia nullam obtineat firmita» tem, » etc. Pertz, Monum. German., Legum t. II (Hanoveræ, 1837, p. 287-288 et 328-329). · Une autre loi du même empereur Frédéric II, de mars 1232, commence ainsi : « Commissi nobis cœlitus cura regiminis, et impe>> rialis, cui dante Domino præsidemus fastigium dignitatis » materialem, quo divisim a sacerdotio fungimur, gladium >> adversus hostes fidei et in exterminium hæreticæ pravi>> tatis exigunt exserendum..... maleficos vivere non passuri, >> per quorum scientiam seductricem (al. sententiam sedu>> centem) mundus inficitur, et gregi fidelium per oves has >> morbidas gravior infligitur corruptela, » etc. Vient ensuite une série des peines les plus sévères. Pertz, Mon. Germ., loc. cit., p. 288 et 326. Enfin voici une troisième loi de cet Empereur, du même temps, commençant par ce mot Inconsutilem, et qui contient les dispositions suivantes : «< Statui» mus in primis, ut crimen hæreseos, et damnatæ sectæ » cujuslibet, quocumque nomine censeantur, sectatores, >> prout veteribus legibus est indictum, inter publica cri» mina numerentur, imo crimine læsæ majestatis nostræ » debet ab omnibus horribilius judicari, quod in divinæ » majestatis injuriam noscitur attentatum, quamvis judicii >> potestate alterum alteri non excellat. Nam sicuti perduel» lionis crimen personas adimit damnatorum et bona, et >> damnat post obitum memoriam defunctorum, sic et in

expressément Léon X'. En ce temps, d'après le témoignage de l'empereur Frédéric II, — lequel déclare en même temps expressément exercer son pouvoir temporel avec une pleine indépendance et non sous l'influence du pouvoir spirituel,- -on regardait l'hérésie comme crime d'État digne de la peine capitale, et on la punissait de l'infamie, de la confiscation des biens,

» prædicto crimine, quo Patareni notantur, per omnia vo» lumus observari... etiamsi levis superstitionis argumento >> tangantur, a viris ecclesiasticis et prælatis examinari jube>> mus. Per quos si inventi fuerint a fide catholica saltem in >> articulo deviare, ac per ipsos pastorali more commoniti.... >> in erroris concepta instantia perseverent, præsentis nostræ >> legis edicto damnatos mortem pati Patarenos aliosque hæ>> reticos, quocumque nomine censeantur, decernimus, ut >> vivi in conspectu hominum comburantur..... Apud nos pro >> talibus nemo intervenire præsumat; quod qui fecerit, in >> ipsum nostræ indignationis aculeos non immerito conver>> temus.» (Pertz, Mon. Germ., loc. cit., p. 328.) L'empereur Frédéric II était, comme on sait, le prince le plus libéral de ce temps.

1 « Germanos, dit-il, constat hæresum acerrimos oppugna»tores semper fuisse, cujus rei testes sunt laudabiles illæ >> constitutiones Germanorum Imperatorum pro libertate >> Ecclesiæ, proque expellendis exterminandisque ex omni » Germania hæreticis, sub gravissimis pœnis etiam amis>> sionis terrarum et dominiorum contra receptatores, vel >> non expellentes olim editæ, et a nostris Prædecessoribus » confirmatœ; quæ si hodie servarentur, et nos et ipsi utique » hac molestia careremus. » Voir la bulle Exsurge Domine du 16 juin 1520, dans le Bullar. Rom., ed. cit., t. III, P. 111, p. 488.

de la privation de tous droits, etc. Pour motiver des châtiments si sévères, l'Empereur déclare que c'est un plus grand crime d'offenser la majesté divine que la majesté terrestre. Telles étaient les idées qui dominaient tout le droit public du temps. Cette époque dura jusqu'au seizième siècle.

La quatrième époque, qui court depuis le dixseptième siècle, a abandonné ces lois pénales décrétées dans des circonstances tout autres, la raison d'être de ces lois n'existant plus depuis la fondation d'États protestants en Europe. Dans cette période, il ne se présente plus que des protestations, quand le droit divin de l'Église, son droit légal ou contractuel ont été lésés à l'avantage des hérétiques.

IV

Les objections faites pour tranquilliser les consciences et leur réfutation 1.

30. C'est dans la partie de l'écrit de M. le docteur Schulte ainsi intitulée, qu'éclate de la façon la plus frappante toute la différence de son point de vue et du mien. Je veux essayer de rendre bien visible ce contraste.

Nous prenons tous les deux la constitution dogmatique du concile du Vatican sur l'infaillible magistère du Pontife romain comme le point de départ commun de notre argumentation.

M. Schulte tire de cette décision, dans ses déductions, cette proposition générale, qu'il ne

1 Il ne faut pas oublier que Mgr Fessler reproduit en tête de ses divers chapitres les titres mêmes des chapitres correspondants de l'ouvrage qu'il réfute. Les objections dont il est ici question sont donc les objections supposées faites par les défenseurs de l'infaillibilité au système que soutient M. Schulte. (Note du Traducteur.)

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