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vailler à son Art poétique en 1669, nous dit encore dans le

mier chant :

Durant les premiers ans du parnasse françois,

Le caprice tout seul faisoit toutes les lois. (V. 113-114.) Racine et Molière offrent aussi quelques rimes de ce genre.

pre

Nous ajouterons que ce changement ne s'est pas fait non plus d'une manière uniforme. Combien de mots ont conservé le son oi! et combien d'auteurs voulaient qu'on soumît toutes les diphthongues de ce genre à la nouvelle réforme! Ménage prétend que l'on devait dire, courtais, courtaisie; d'autres affectaient de prononcer et d'écrire : « Quoi qu'il en sait, je crais qu'il fait fraid « dans cet endrait. » Et notre bon La Fontaine ne s'avise-t-il pas de faire rimer des cases étrètes avec retraites, et des portes ètrètes avec belettes! Cette pitoyable prononciation rendrait assez vraisemblable une vieille anecdote, qui, toute rebattue et triviale qu'elle est, trouve ici naturellement sa place : Une actrice de province, belle parleuse du temps, s'écrie:

Il revient! ciel! puis-je le craire!

Sa confidente craignant de blesser la rime, lui répond:
Oui Madame, il revient, et tout couvert de glaire.

On avouera qu'il eût été ridicule d'appliquer la nouvelle prononciation à toutes les diphthongues en oi.

C'est à ce changement de prononciation qu'est due la réforme orthographique que Voltaire a introduite dans notre langue environ deux cents ans après le règne de Henri II; car c'est vers 1750 qu'il a commencé à substituer l'a à l'o, dans les imparfaits et dans les mots où la diphthongue oi a pris le son de ai. Cette réforme était-elle nécessaire? est-elle utile? Ce n'est nullement l'avis du savant M. Charles Nodier qui, p. 139 de ses curieux MÉLANGES tirés d'une petite bibliothèque, Paris, 1829. in-8°, gourmande assez vivement à ce sujet le patriarche de Ferney. Voici ce qu'il y dit à l'occasion d'un petit livre assez rare, intitulé, La TRICARITE, plus qelqes chants an fauear de plusieurs damoêselles, par C. de Taillemont, lyonoes. Lyon, 1556, in-8° :

«Taillemont (dont l'orthographe est essentiellement pitto« resque, dit M. Nodier, et renferme des parties qui annoncent « de l'habileté), n'a pas eu du moins la folle et funeste préten«tion de Voltaire, qui, en substituant des élémens imparfaits « d'orthographe, à d'autres élémens qui ne l'étaient pas davantage, n'a prouvé qu'une présomptueuse impéritie en grammaire. C'est cependant cette innovation ridicule qui a << envahi toutes les presses.... Heureusement pour la gloire de «Voltaire, ce grand homme avait d'autres titres et des

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titres plus assurés à l'admiration de la postérité; mais il est « bien fâcheux qu'il ait ambitionné celui-là. Supposez un sot « à sa place. je doute que ce sot, quelque sot qu'il fût, eût « attaché plus d'importance à une sottise. »

Quoique nous ne suivions point (en écrivant), l'orthographe de Voltaire, nous ne regardons cependant pas sa réforme d'un œil aussi sévère que le fait M, Nodier; il y a même des mots où elle nous paraît admissible pour fixer la prononciation. Par exemple, qu'un étranger qui, apprend notre langue et qui veut la parler avec exactitude, rencontre dans un ancien livre, les mots polonois, danois, charollois, lillois, etc., qu'est-ce qui lui indiquera que les finales de ces mots toutes écrites de la même manière, se prononcent cependant différemment? Il est certain que son embarras cessera si les mêmes mots sont écrits selon la nouvelle orthographe, c'est-à-dire, polonais, danois, charollais, lillois. Nous savons qu'on a répondu habilement à cette objection; mais l'a-t-on fait victorieusement? Au reste, rien de plus bizarre que notre orthographe et notre prononciation; aussi Rivarol a raison de dire qu'on s'est fait une langue écrite (conforme à l'origine des mots), et une langue parlée (conforme au génie de la nation), ce qui occasionne entre l'orthographe et la prononciation un divorce qui dure et durera encore longtemps.

MONUMENT DE LA

LANGUE FRANÇAISE AU XII SIÈCLE,

OMIS p. 53.

EXTRAIT d'une traduction de la Passion, que l'on croit d'environ 1198. Insultes faites au Sauveur et reniement de saint Pierre.

« Dons encommencerent li alquant scupir en luiet cuverre sa face, et batre a coleies et dire a luy, devyne et li ministre lo battoient a fucicies. Et quant Pieres estoit en la cort de lez, se vint une des ancelles lo soverain prestre, et quant ille ot veut Pieron ki se chafieuet al feu, se lesvui ardeit et se dist a luy : et tu estoies avec jehu de galileie. Cil desnoiet davant toz et se dit, ne ni sai ne ni nentent ce ke tu dis. Si ussit fuers davant la cort, se chanteit li jas. Lo parax quant une altre ancelle lot veut, se dist a ceos ki lai encor esteivent, car cist è de ceos. Lo parax un petit après dissent a Pieron cil ki lai estreivent, vraiement tu es de ceos, car tu es aussi galileus. Et cil encommençoit excommunier et jurier ke ju ne sai ke cist hom soit ke vos dites. Maintenant lo parax chanteit li jas (car es ta parole te fait aparissant) se recordeit Pieres la parole jhesu....... »

TRADUCTION. Donc quelques-uns commencèrent à cracher sur lui, à couvrir sa face, et à lui donner des soufflets et à lui dire : deviue; et les ministres le frappaient de coups sur la joue. Et quand Pierre était près de là dans la cour, survint une des servantes du grand prêtre, et quand elle eut vu Pierre qui se chauffait auprès du feu, elle se leva aussitôt, et lui dit : Tu étais avec Jésus de Galilée; celui-ci le nia devant tous, et dit: Je ne

sais, ni n'entends ce que tu dis. Il sortit devant la cour et le coq chanta. Pareillement, quand une autre servante l'eut vu, elle dit à ceux qui étaient encore là, Celui-là est un de ceux (de Jésus); un peu après ceux qui étaient là dirent à Pierre, Tu es d'entre eux, car tu es Galiléen; et Pierre commença à excommunier (c'est-à-dire à protester avec emportement), et à jurer Je ne sais ce que c'est que l'homme dont vous parlez. Aussitôt le coq chanta pareillement (et se vérifia la parole). Pierre se ressouvint de la parole de Jésus............... »

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ERRATUM.

PAG. 47, lign. 9, martyr; lisez martyre.

TABLE DES MATIÈRES.

ACTES du martyre de S. Etienne (Extrait des ), rapporté comme mo-
nument de la langue romane au x siècle, p. 47.

ADALBERON (Extrait d'une bulle d'), monument de la langue au XI
siècle, p. 49.

-

Nombre de

ADELUNG (M. Fréd.), savant glossographe, cité p. 42.
langues et dialectes qu'il présume exister sur le globe, p. 43, note.
ADHEMAR de Monteil, évêque de Metz; extrait de son ordonnance con-
tre les moines, rapporté comme monument de la langue au xive siè-
cle, p. 61.

AGATHIAS, écrivain du vra siècle, cité au sujet des Francs, p. 21, note.
AIMOIN, historien, cité p. 23, note.

AMANTON (M.), membre de plusieurs Académies, cité p. 80.
pp. 79, 81, 82, 84, 85, 87, notes.

--

Puis,

Annales d'Aquitaine, par J. Bouchet, (Extrait des), monument de
la langue au XVIe siècle, p. 74.

Armorique, étymologie de ce mot, p. 17, note.

Arts libéraux (Les sept). Ce qui les composait, p. 91.

ATHANASE (Symbole attribué à S.), monument de la langue au x siè-
cle, p. 49.

Auteurs latins (Quelques) nés dans les Gaules, p. 14, note.

-

BALBI (M. Adrien), savant auteur de l'Atlas ethnographique, cité p.
6, note; mots de la langue des troubadours et de celle des trou-
vères empruntés à cet atlas, p. 42. Nombre de langues et de dia-
lectes que M. Balbi présume exister sur le globe, p. 42, note.
Bas-Breton, dialecte du Gallois, p. 11;

-

-

ses dialectes actuels, p. 12.

Basque (La langue); ses dialectes actuels, p. 15.

BATHILDE (Extrait de la vie de Stc), monument de la langue au XII
siècle, p. 55.

BERNARD (Extrait d'une lettre de S.), monument de la langue au XII
siècle, p. 53.

Bible (La) a déjà été traduite en 139 langues différentes, p. 43, note.

Bible hystoriaux (Extrait de la), monument de la langue au XIII° siè-
cle, p. 60.

Bilan de la langue anglaise, p. 93, note.

BOECE (Fragment d'un poëme sur), monument de la langue au x siè-
cle, p. 48.

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