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QUINZIÈME SIÈCLE.

EXTRAIT d'une pièce sur les MIRACLES de la Sainte Vierge, tiré d'un manuscrit de l'ancienne bibliothèque de Notre-Dame de Soissons. Le but de l'auteur est de persuader qu'il suffit d'être fidèle à réciter quelques prières à la Sainte Vierge, pour être assuré de son salut.

«Bien vous puis de cetui tant dire
Quil ne sauoit chanter ne lire
En romantier chartre ne brief,
Ne ne sauoit longue ne brief.
Vne messe sans plus sauoit
Salue sancta parens quauoit
Aprise denfance et dusage.
N'en karesme, ne en charnage
N'a pentecoste, n'a noel

Ne chantast nul for el,

Cestoit tous iors tous ses effors

Et por les vifs et por les mors.....

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TRAD. Je puis bien vous dire de celui-ci qu'il ne savait chanter, ni lire en romance, ni charte, ni bref, et ne savait ni longue, ni brève. Il ne savait qu'une messe, (et c'était celle) salve, sancta Parens qu'il avait apprise d'enfance et d'usage à force de la répéter). Ni en carême, ni en charnage (temps où l'on peut manger de la viande), ni à la Pentecôte, ni à Noël, il ne chanta autre chose que cette messe; c'était tout ce qu'il pouvait faire pour les vivans et pour les morts..... (La Vierge fit un miracle en faveur de cet ignorant.)

Nota. Cette pièce est accompagnée d'un fac simile dans notre recueil.

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EXTRAIT d'un recueil de moralités, tiré d'un manuscrit sur papier, de l'ancienne bibliothèque de l'abbaye de St.-Victor de Paris.

<< Come len veult jouer aux eschès len les prent en vn sachet et fait on au jeu plusieurs personnaiges Roys, Roynes, chlrs et villains. et après le jeu les remet on ou sachet ou l'en les prinst. et avient aucune fois que celluy qui a esté Roy au jeu est au fons du sachet. aussi joue nostre seigneur de nous qui nous prent en la terre touz nuz et nous met en diuers estaz au monde et a la mort resout touz homes en terre, car autant a le poure en terre comme a le Roy...... »

TRAD. Lorsque l'on veut jouer aux échecs, on les prend dans un sac, et on place au jeu plusieurs personnages, rois, reines, chevaliers et vilains (les pions); et, après le jeu, on les remet dans le sac où on les avait pris. Il arrive parfois que celui qui a été roi au jeu se trouve au fond du sac. Ainsi Notre Seigneur dispose de nous; il nous prend dans la terre tout nus, et nous place en ce monde dans divers états; puis à la mort il remet tous les hommes en terre (en parfaite égalité), car, dans la terre, le pauvre possède autant que le

roi........

Nota. Ce morceau sera accompagné d'un fac simile dans notre recueil.

EXTRAIT d'une

circulaire de Charles VII, encore dauphin, dans laquelle il justifie le meurtre du duc de Bourgogne, Jean-sans-peur, commis sous ses yeux le 10

septembre 1419, dans l'entrevue de Montereau. La lettre entière est dans notre recueil; nous nous bornons ici à un fragment copié sur l'original.

<< De par le regent Daulphin de Viennois, duc de Berry, de Tourraine et conte de Poitou.

Chiers et bien amez, nous tenons que uous auez assez sceu coment nagueres nous assemblasmes auecques le duc de Bourgongne.......... il nous promist entre aultres choses faire, dedans ung moys sur la foy et serment de son corps, guerre aux anglois anciens enemis de mond. seigneur et uostre (le roi)............ a laquelle cause soyons uenus en ceste uille de monstereau et en icelle ayons fait bailler le chasteau de cette dicte uille en nous deslogeant; et après que nous feusmes auecques luy en la maniere que il demanda, lui remontrasmes amiablement come nonobstant ladicte paix et sesd. promesses il ne faisoit ne auoit fait aucune guerre ausd. angloiz, ne aussy fait vvider les garnisons que il tenoit, ainsy que promis auoit esté par led. de Bourgongne, desquelles choses faire et accomplir le requerions, a quoy il nous respondit plusieurs oultrageuses paroles, et tira son espée pour nous courir sus et villenner de nostre personne, laquelle comme depuis auons sceu il entendoit prendre et mectre en sa subjection; de laquelle chose, la mercy nostre seigneur, et par la bonne aide de nos loyaux serviteurs auons esté preseruez et luy mort pour son oultraige et sur la place. sy vous signiffions ces choses comme a ceulx que

somes certains que estes tres ioyeux dont ainsy auons esté préserué d'un tel peril; et vous prions...

Escript a nemoux, le xvij iour de septembre (1419). signé CHARLES et à côté à droite MALLIERE. »

Cette lettre, d'une petite écriture ronde, semi-gothique, approchant du caractère civilité, assez difficile à déchiffrer à cause des abréviations que nous avons fait disparaître, est sur une seule page en vingt-cinq longues lignes. On y voit les trous par lesquels on faisait passer les fils de soie qui la fermaient avec de la cire. L'adresse est au milieu du verso, et porte : A NOS CHIERS ET BIEN AMEZ LES CONSEILLIERZ BOURGEOIS ET HABITANS DE LA VILLE DE LYON.

DÉLIBÉRATION de la chambre des comptes de Dijon. Les membres de cette chambre, président, maîtres, auditeurs et clercs, étaient très - assidus à se rendre à ladite chambre tous les jours de la semaine depuis six heures du matin jusqu'à six heures du soir. Par esprit de piété plutôt que par désir du repos, ces Messieurs prirent la délibé

ration suivante :

« Le samedy douziesme de iuillet 1438, par Messeigneurs des comptes a esté deliberé que attendu que iournellement des le matin iusques au soir, chacun iour ouurant de la sepmaine, ils sont en la chambre des comptes que le samedy après disner ne y seront plus doresenavant en ladicte chambre pour besoigner, mais yront aux vespres et le diuin office en honneur et reuerance de la benoyste vierge marie; consideré aussy que en la

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