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mois par des mots en partie latins, en partie barbares. Voici un petit tableau qui présentera cette double nomenclature :

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Charlemagne inventa également pour chacun des douze vents une dénomination particulière; avant lui on n'en distinguait que quatre. Il nomma celui d'est Ostroniwint, celui du sud Sundroni, celui de sud-est Sundrostoni, etc. Ce même prince, touJours selon Eginhard, avait commencé une grammaire de sa propre langue, inchoavit et grammaticam patrii sermonis. V. DUCHESNE, Hist. Francor. tom. 2, p. 103 (1).

(1) Malgré son attachement à l'idiôme maternel, ce prince devait être instruit dans la langue romane, et même dans la langue latine. Au reste, dès la première race, nous voyons de nos rois francs, familiarisés avec le latin, et même s'occuper de quelque amélioration dans la langue vulgaire par exemple, Charibert, roi de Paris en 561 (mort en 567), parlait très-bien latin, si

Il est donc certain que le théotisque était la langue dominante à la cour; mais en même temps le peuple conservait l'usage de la romane rustique; ou pour mieux dire les deux langues se parlaient simultanément, avec toutefois quelques rapprochemens de l'une à l'autre, c'est-à-dire que des mots de la romane s'introduisaient dans la théotisque, et des mots de la théotisque s'amalgamaient à la romane; mais le fond de chaque langue restait à

l'on s'en rapporte aux louanges que lui donne le poète Fortunat, lib. vi, carm. 4. Il lui dit :

Cùm sis progenitus de clarâ gente Sicamber,

*Floret in eloquio lingua latina tuo.

Qualis es in propriâ docto sermone loquelà,

Qui nos romano vincis in eloquio !

Grégoire de Tours (liv. v, ch. 44), et Aimoin (liv. n, ch. 40), nous apprennent que Chilpéric, prince instruit, qui régna de 567 à 584, rendit plusieurs ordonnances relatives à la langue. Ce prince fit ajouter à l'alphabet quatre lettres grecques, savoir, selon Grégoire, l'omicron, le psi, le zêta et le nu; et, selon Aimoin, le thêta, le phi, le xi et l'oméga. Mais Fauchet qui en parle dans ses Antiquitez gauloises, p. 225, et dans son traité de l'origine de la langue et de la poésie française, prétend, d'après un manuscrit du XIIe siècle, cité par Pithou, que ces quatre lettres étaient l'oméga des Grecs, le cheth, le teth et le zaïn des Hébreux. D'après cette conjecture, on pourrait croire que ces caractères furent introduits dans le théotisque pour des sons qui lui étaient particuliers, et non dans le latin qui avait suffisamment de caractères. Au reste, il ne serait pas surprenant que Chilpéric eût emprunté des caractères à l'alphabet hébraïque: il y avait beaucoup de Juifs à sa cour, surtout un nommé Prisc qui était son intime favori.

chaque peuple, de sorte que la théotisque était parlée par les Francs et à la cour, tandis que la romane l'était par le reste du peuple. La preuve la plus évidente de l'usage journalier et simultané de ces deux langues se trouve dans l'article 17 du concile de Tours, tenu en 813, lequel article recommande à chaque évêque d'avoir les homélies des SS. Pères, traduites en romane rustique et en théotisque, pour que le peuple puisse mieux les comprendre Visum est unanimitati nostrae, disent les Pères du concile, ut quilibet episcopus habeat homilias continentes necessarias admonitiones quibus subjecti erudiantur......... et ut easdem homilias quisque apertè transferre studeat in rusticam romanam linguam, aut theotiscam, quo faciliùs cuncti possint intelligere quae dicuntur. V. ACTA CONCILIORUM, Parisiis, è typ. reg. 1715, 11 vol. en 12 tom. in-fol., vol. iv, ab anno 787 ad ann. 847, col. 1025. Le concile de Reims de la même année prescrit la même chose aux évêques et aux prêtres; et des expressions semblables se retrouvent dans le second chapitre du premier concile de Mons, tenu en 847 par l'archevêque Raban. Vid. ACTA CONCIL. tom. v, col. 8. C. Rien ne démontre mieux que la romane rustique et le théotisque étoient les seules langues entendues et parlées par chaque peuple. L'un de ces peuples était devenu presque entièrement étranger à la langue latine; et l'autre ne l'avait jamais connue. Cependant ces deux langues, tout en éprouvant chaque jour quelques modifications, dominèrent jus

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que sous la seconde race, c'est-à-dire jusqu'au moment où le partage entre les enfans de Louis-leDébonnaire, vers 840, vint les séparer pour jamais. Le roman wallon resta en France avec Charles-leChauve, roi de France, et la théotisque suivit en Allemagne Louis son frère, roi des Germains.

Tant que la cour de nos rois se tint à Aix-la-Chapelle, la théotisque l'emporta sur la romane; mais aussitôt que cette cour fut transférée et fixée à Paris, ce changement influa sur le génie, ou plutôt sur le matériel de la langue qui y étoit en usage. Les mots théotisques, s'amalgamant avec la romane, perdirent de leur apreté, et ne produisirent d'autre effet sur cette langue que de lui donner une physionomie encore plus différente que celle qu'elle avait déjà avec la langue qui se parlait dans le Midi (le provençal), et qui était, dans le fond, à-peu-près la même, car l'une et l'autre avaient pour base la romane, mais prononcée et orthographiée différemment. Nous observerons que cette différence de prononciation et d'orthographe annonce qu'il n'existait pas beaucoup d'union entre ces deux grandes portions de la Gaule. C'est surtout depuis le couronnement de Boson, roi d'Arles, en 879, dont nous avons déjà parlé, que la France romane fut partagée en deux nations qui demeurèrent, pendant quatre siècles, rivales et indépendantes. Ces provinces semblaient destinées à être toujours habitées par des races différentes. César avait déjà remarqué de son temps que les Aquitains différaient des Celtes par la

langue, les mœurs et les lois; et la division des deux monarchies, bien établie à la fin de la dynastie Carlovingienne, ne fit peut-être que confirmer une division plus ancienne entre ces peuples. Leur langage, quoique formé des mêmes élémens, différa toujours davantage. Les peuples du Midi se nommèrent Romans provençaux, et leur langue prit le nom de LANGUE D'OC; les peuples du Nord ajoutèrent au nom de Romans qu'ils prenaient, celui de Waelches ou Wallons que leur donnaient leurs voisins (1), et leur langue s'appela LANGUE D'OIL; c'est ainsi qu'on appelait alors l'italien la langue de si, et l'allemand la langue de ya. Ces dénominations pro

(1) Ce sont les peuples Germains qui donnaient à tous les Occidentaux, Bretons, Gaulois ou Italiens, le nom de Waelches, Welske ou Welche. Ils appelaient langue welsche, la langue latine, et population welsche, les indigènes de la Gaule au milieu desquels vivaient les Francs. Voltaire a donc tort d'employer ce mot dans le sens de barbare; car dans la langue d'où ce nom provient, il servait à désigner les peuples dont la civilisation était le plus avancée.

Le mot walle ou wale est le substantif d'où vient l'adjectif walsk ou welske, ou welsche; dans les anciennes gloses de la loi salique, on se sert de ce mot pour traduire le mot latin romani ; et sur les frontières des deux ; pays distincts par le langage allemand et le langage français, on se servit, au dixième siècle et depuis, du mot wallons pour signifier les Français, et du mot thiois ou teutske pour désigner les Allemands.

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