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Esprit, nous rend parfaits chrétiens, et nous donne la force de combattre les ennemis de notre salut, de confesser courageusement la foi de Jésus-Christ, même au péril de notre vie : « In eo datur Spiritus sanctus ad robur, dit le pape Eugène IV, sicut datus est Apostolis in die Pentecostes, ut videlicet christianus audacter << Christi confiteatur nomen (1). »

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125. La Confirmation est un vrai sacrement. Aussi, conformément à l'Écriture sainte, à la tradition apostolique, à la pratique générale et constante de l'Église catholique, le concile de Trente a condamné, comme hérétiques, les novateurs du seizième siècle qui ont osé soutenir que la Confirmation n'est point un véritable sacrement. << Si quis dixerit, confirmationem baptizatorum otiosam «< ceremoniam esse, et non potius verum et proprium sacramentum, <«< aut nihil aliud fuisse quam catechesim quamdam, qua adolescen« tiæ proximi fidei suæ rationem exponebant; anathema sit (2). » Suivant le même concile, ce sacrement a été, comme les autres sacrements de la nouvelle alliance, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ (3). Il a été promulgué par les apôtres, qui l'administraient eux-mêmes à ceux qu'ils avaient baptisés (4).

CHAPITRE II.

De la Matière et de la Forme du sacrement de Confirmation.

126. Tous les catholiques placent la Confirmation au nombre des sacrements de la loi nouvelle; mais le dogme une fois reconnu, les docteurs se partagent en différentes opinions sur la matière et la forme de ce sacrement, de manière toutefois à se réunir en ce qui concerne la pratique, surtout en ce qui peut être essentiel à sa validité.

ARTICLE I.

De la Matière du sacrement de Confirmation.

127. Quelques auteurs, s'en tenant à la lettre de quelques passages de l'Écriture sainte, font consister la matière adéquate du

(1) Decretum ad Armenos.. (2) Sess. vII. de Confirmatione, can. 1. (3) Ibidem, de Sacramentis in genere, can. 1.- (4) Act. c. 8. v. 14 et seq.

C. 19. v. 6.

sacrement de Confirmation dans la seule imposition des mains que fait l'évêque, en récitant l'oraison Omnipotens sempiterne Deus, et ne regardent point l'onction comme essentielle au sacrement. D'autres exigent les deux rites comme faisant également partie essentielle de la matière sacramentelle. Les autres enfin, en beaucoup plus grand nombre, font consister toute la matière du sacrement dans l'onction du saint chrême et l'imposition des mains, qui accompagne naturellement l'onction. Nous adoptons ce troisième sentiment, que saint Alphonse de Liguori regarde comme très-certain, certissima (1). C'est d'ailleurs la doctrine du Catéchisme du concile de Trente. En effet, voici ce qu'il dit de la matière du sacrement de Confirmation : « La matière de ce sacrement << s'appelle chrême; terme que les Grecs emploient pour exprimer << toutes sortes de parfums, mais que les auteurs ecclésiastiques ne << donnent communément qu'à une composition d'huile et de baume qui se fait avec la bénédiction solennelle de l'évêque; ces deux «< choses sensibles mêlées ensemble sont la matière de la Confirmation, Confirmationis materiam præbent. Elles montrent, par « leur mélange, la diversité des dons du Saint-Esprit qui nous sont «< communiqués par la Confirmation, et même l'excellence parti« culière de ce sacrement. Aussi, l'Église a toujours enseigné que «< c'était là la matière de la Confirmation: Quod autem ea sit hu«jus sacramenti materia, sancta Ecclesia et concilia perpetuo « docuerunt. »

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128. «Il n'y avait, en effet, aucune autre matière plus propre << que celle du chrême à représenter les effets de la Confirmation. « L'huile qui, de sa nature, est grasse, qui coule et se répand facilement, exprime la plénitude de la grâce qui, par le Saint« Esprit, se répand de Jésus-Christ, notre chef, sur ses membres, << semblable au parfum qui coule sur la barbe d'Aaron et jusque « sur ses vêtements; car Dieu a versé l'huile de joie sur son « fils avec plus d'abondance que sur tous les autres; et nous << avons tous reçu de sa plénitude. Le baume, dont l'odeur est « très-agréable, signifie la bonne odeur de toutes les vertus que << les fidèles répandent après avoir été rendus parfaits par la Con«firmation; ce qui leur permet de dire avec saint Paul: Nous « sommes la bonne odeur de Jésus-Christ devant Dieu. Une autre « propriété du baume est d'empêcher de se corrompre les choses qui en ont été enduites: ce qui exprime admirablement la vertu

(1) Lib. vi. n° 164.

« du sacrement de Confirmation, dont la grâce préserve aisément

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de la corruption les cœurs de ceux qui le reçoivent digne"ment (1). »

Ce Catéchisme ne parle point de l'imposition des mains; il se contente donc de celle qui se fait par l'onction du saint chrême.

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129. Le pape Eugène IV, dans son décret pour les Arméniens, enseigne que le chrême est la matière du sacrement de Confirmation : « Secundum sacramentum est Confirmatio; cujus materia « est chrisma confectum ex oleo, quod nitorem significat conscientiæ, et balsamo quod odorem significat bonæ famæ. » Puis, après avoir dit que les évêques seuls, comme successeurs des apôtres, qui conféraient l'Esprit-Saint par l'imposition des mains, peuvent faire l'onction de la Confirmation, il ajoute que cette onction répond à l'imposition des mains : « Loco autem illius «< manus impositionis datur in Ecclesia Confirmatio (2); » c'est-àdire que l'onction par laquelle on administre la Confirmation renferme l'imposition pratiquée par les Apôtres. «Per frontis «< chrismationem, dit Innocent III, manus impositio designatur, « quæ alio nomine dicitur Confirmatio (3). » Innocent IV s'exprime dans le même sens que ces deux Papes : « Soli Apostoli, « quorum vices gerunt episcopi, per manus impositionem, quam « Confirmatio vel frontis chrismatio repræsentat, Spiritum sanc<< tum tribuisse legitur (4). » L'onction, dit le vénérable Bède, se fait par l'imposition de la main de l'évêque, et on l'appelle Confirmation: «< Unctio per manus impositionem ab episcopis fit, et vulgo Confirmatio dicitur (5). » Suivant Raban Maure, l'évêque confirme avec le chrême par l'imposition de la main : << Episcopus baptizatum per manus impositionem cum ipso chrismate consi« gnat (6). » Ratramne, Amalaire, Ives de Chartres, Rupert, Hugues de Saint-Victor, saint Antonin, et un grand nombre d'autres docteurs, ne reconnaissent pas d'autre imposition des mains, pour la validité du sacrement de Confirmation, que celle qui se fait par l'onction du saint chrême (7). Nous ajouterons que les Grecs, à qui les Latins ne reprochent point d'avoir altéré le sacrement de Confirmation, ne pratiquent point l'imposition des mains qui précède l'onction, n'admettant que l'imposition des mains qui est inséparable de l'action par laquelle on applique l'huile sainte,

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(1) De Confirmationis sacramento, S.- (2) Decret. ad Armenos. —(3) Caput Cum venisset. - (4) Epist. x. cap. 4. (5) In psalmum XXVI. (6) De Instit.

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clericorum. — (7) Voyez S. Alphonse de Liguori, lib. vi. no 164.

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de la main droite, sur le front de celui qui reçoit la Confirmation. On peut donc conclure, avec saint Thomas, que le sacrement de Confirmation consiste dans l'onction du saint chrème et les paroles qui répondent à cette onction : « Sacramentum Confirmatio<<<nis est linitio chrismatis sub forma præscripta verborum (1), » Benoît XIV n'est pas moins exprès : « Pollice tincto in oleo signum' «< crucis imprimitur, eoque pacto, dum formam ac verba pronun<«<tiat episcopus, materiam simul tradit, ex quibus sacramentum constituitur (2). »

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130. Ainsi, quoique l'évêque soit obligé de suivre en tout le cérémonial prescrit par le pontifical pour l'administration du sacrement de Confirmation, nous pensons qu'il ne doit point avoir d'inquiétude à l'égard des fidèles qui n'assistent pas à la première imposition des mains. Les curés veilleront à ce qu'ils soient tous présents à cette cérémonie; mais, qu'ils y soient présents ou non, s'ils reçoivent l'onction sainte, on les regardera comme confirmés: « Hinc est, dit saint Alphonse de Liguori, quod episcopi commu«niter non satagunt ut omnes confirmandi sint præsentes in principio ritus, cum minister elevans manus profert orationem; nec « dubitant ipsi confirmare eos qui, postquam primus ille ritus jam « est completus, accedunt (3). » Il en serait autrement, s'il y avait un doute fondé sur la question dont il s'agit; mais ce doute n'existe plus, au jugement du pape Benoit XIV, qui déclare, dans sa lettre encyclique aux évêques du rite grec, que, dans l'Église latine, le sacrement de Confirmation se confère par l'onction du saint chrême, tandis que le ministre prononce les paroles de la forme sacramentelle: « Quod itaque extra controversiam est, hoc dicatur; nimi« rum in Ecclesia latina Confirmationis sacramentum conferri, ad«hibito sacro chrismate, seu oleo olivarum balsamo commixto, « et ab episcopo benedicto, ductoque signo crucis per sacramenti « ministrum in fronte suscipientis, dum idem minister formæ verba « pronuntiat (4). » Ce grand Pape n'aurait évidemment pu s'exprimer de la sorte, s'il eût regardé la première imposition des mains comme essentielle au sacrement.

131. Nous ne parlons ni de la bénédiction du pontife, ni des prières qu'il récite après avoir fait l'onction; de l'aveu de tous, elles ne sont qu'accessoires à l'administration du sacrement de

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(1) In 4. dist. vII. quæst. 1. art. 2. - (2) Instit. ecclesiasticæ vi.— (3) Lib. VI. n° 164. (4) Epistol. Ex quo primum tempore ad archiepiscopos, episcopos aliosque ritus græci, an. 1756. § 52.

Confirmation. Il en est de même du petit soufflet que l'on donne sur la joue du confirmé.

132. Il est nécessaire que le saint chrême soit composé d'huile et de baume mélangés ensemble. L'encyclique de Benoît XIV que nous venons de citer, le décret d'Eugène IV aux Arméniens, le pontifical romain et le Catéchisme du concile de Trente, l'enseignent formellement. L'huile est nécessaire à la validité du sacrement: il en est très-probablement de même du baume; c'est le sentiment le plus commun, et on ne peut s'en écarter dans la pratique. Il s'agit de l'huile d'olive, oleum olivarum, la seule qui soit proprement appelée huile. Elle est d'ailleurs, comme l'a remarqué saint Thomas, la plus propre à exprimer les dons du Saint-Esprit (1). Pour ce qui regarde le baume, peu importe la contrée d'où il est tiré.

133. Il est également nécessaire que le chrême ait été béni par l'évêque. Cependant, plusieurs docteurs pensent que le Souverain Pontife peut déléguer un simple prêtre pour cette consécration.

Quant à la manière de faire l'onction, il faut, 1o qu'elle soit faite sur le front; 2° qu'elle soit faite en forme de croix ; 3° qu'elle soit faite par le ministre lui-même, qui doit se servir du pouce de la main droite, à moins cependant qu'il ne soit dans l'impossibilité physique de faire usage de cette main. Le saint chrême ne peut être appliqué par le moyen d'un instrument; car il est de toute nécessité qu'il y ait imposition de la main.

ARTICLE II.

De la Forme du sacrement de Confirmation.

134. Quelques théologiens font consister la forme de ce sacrement dans la prière Omnipotens sempiterne Deus, qui regenerare dignatus es, etc., que le pontife fait à Dieu, en étendant les mains, la face tournée vers les confirmands, versa facie ad confirmandos. Suivant d'autres, elle consiste et dans cette prière et dans les paroles qui accompagnent l'onction du saint chrême. Les autres enfin, en plus grand nombre, la placent tout entière dans les paroles que l'évêque prononce en faisant l'onction, regardant la prière qui précède comme accessoire. Ce troisième sentiment répond à celui

(1) Sum. part. 3. quæst. 72. art. 2.

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