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la produire. Celui-ci en est un, au même titre quoique d'une autre nature que ma Légende athénienne. D'autres viendront après. Ils sont si nombreux, que leur élaboration peut suffire à la vie de plusieurs hommes mais la conviction sera faite longtemps avant qu'ils soient tous publiés.

Athènes, 20 mai 1873.

ÉMILE BURNOUF.

Au moment où nous imprimons le présent ouvrage, nous apprenons avec chagrin la mort prématurée de M. Bezoles, emporté par une longue et cruelle maladie. Il avait réuni, jusque dans ses derniers jours, un grand nombre de documents sur plusieurs cérémonies de l'Église orthodoxe. Espérons qu'ils ne seront pas perdus pour la science.

23 juillet 1873.

E. B.

PRÉAMBULE

J'écris sur le baptême, le mariage et les funérailles des Grecs modernes. Thèmes assez intéressants, pittoresques, curieux surtout pour nous, gens d'Occident, habitués à d'autres coutumes.

Ce sont les trois jalons de la vie. Tout est là; tout en sort ou vient y aboutir.

Je me suis, en premier lieu, occupé du baptême, et voici la division de mon travail.

1° J'ai traduit le rituel des deux baptêmes, celui du grand Euchologe et le Rituel romain, et je les ai mis en regard l'un de l'autre.

Dans un résumé, j'ai indiqué la différence des deux rituels.

2o Dans un historique, j'ai essayé de montrer comment de ces paroles si simples prononcées par Jésus : « Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du SaintEsprit, » on en est arrivé à cet amas liturgique de prières, d'exorcismes, d'insufflations, de litanies, de signes de croix.

3o Pour compléter ce travail, j'ai dû recourir quelquefois à l'élément profane. J'ai décrit toutes les coutumes raisonnables ou superstitieuses qu'après bien des soins j'ai pu glaner çà et là 1.

4° Enfin, dans un glossaire assez étendu, j'ai donné l'explication des mots qui me paraissent difficiles à entendre.

En feuilletant les vieux livres, je me suis aperçu facilement que les détails fournis par Wheler, Spon, Tournefort, Ricaud, Picard, n'étaient pas toujours exacts, ou ne le sont plus aujourd'hui. Cependant les Grecs, peuple ami de la tradition, gardent les vieux souvenirs avec plus de fidélité que d'autres peuples, et l'on peut être sûr de trouver dans cet ouvrage des coutumes anciennes et de bon aloi. Un grand nombre même vont se perdre jusque dans l'antiquité la plus reculée ainsi l'on verra que, par une tradition non interrompue, certains détails des cérémonies baptismales sont venus ou des Pélasges, ou des Égyptiens, ou des Perses, ou des Indiens.

J'ai moins songé à faire connaître le dogme que la partie cérémoniale du baptême; après la lecture de ce livre, on pourra être assez édifié sur la partie dogmatique. Les cérémonies ont leur enseignement, leur morale, leur charme, leur côté poétique, philosophique, social, historique. On

1. Je dois beaucoup de renseignements, en particulier sur la musique actuelle des Grecs, à M. Élie Georgiadès, premier chantre de l'église Saint-Georges, à Athènes.

trouvera tout cela dans le courant de l'ouvrage. Je crois cependant que le lecteur, avant de s'engager dans l'inconnu et de voir passer sous ses yeux une à une les cérémonies baptismales, serait bien aise d'en avoir un premier aperçu. Voici donc comment les choses se passent :

A la maison où doit se célébrer le baptême, il y a un mouvement inaccoutumé, la joie brille sur tous les visages; tout a pris un air de fête. On s'occupe des préparatifs de la cérémonie. Dans la chambre baptismale, les cierges, le vase de l'huile, la robe blanche, le savon, les serviettes, les dragées, la kolymbithra (baptistère), le vase de myre, les vêtements sacerdotaux, sont préparés par la famille ou par les gens de l'église. Peu à peu les invités se pressent, les prêtres arrivent lentement. On allume les cierges; l'officiant catéchiste revêt l'épitrachilion et le phénolion; la catéchèse commence.

Le diable, qui est en possession de l'enfant, de l'eau et de l'huile, est anathématisé, conjuré, maudit, chassé, au nom de Dieu qui a tout créé, au nom des trois personnes divines, au nom des puissances célestes dont le pouvoir fait équilibre à celui des puissances des ténèbres. L'enfant est ensuite instruit de la création des premiers parents de l'humanité, de leur état parfait, de leur chute, de l'incarnation du Fils de Dieu, de sa naissance, de sa vie et de sa mort expiatoire.

Cela fait, l'enfant doit d'abord proclamer haute

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