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tyrannie insopportable dans le cas où quelque disse timent séleverait entre les mois d'Angleterre et les souversins pontifes; que le septiemne entrarait l'action de réglise dans des choses essentielles et désarmait ses ministre, en soumettant l'exercice d'un pouvoir purement spirituel au contrôle préalable de l'autorité civile; qu'en souscrivant au huitieme article, les évèques feraient un parjure, puisqu'ils n'avaient pas reçu le pallium sans prendre l'engagement de maintenir les appels au saint-siége, et livreraient les faibles à une oppression sans remede, puisqu'il s'agissait de leur interdire le libre recours à l'Église romaine, la commune mère; que le douzieme article, enfin, tendait à consacrer les abus les plus criants, soit parce qu'il revendiquait pour le trésor royal des biens appartenant aux pauvres, soit parce qu'il introduisait dans l'Église d'Angleterre une forme d'élection toute nouvelle et entièrement contraire aux canons anciens et à la pratique de l'Église universelle. Le primat dit, en terminant, que si quelque chose de pareil à ce qu'on voulait établir s'était déjà produit sous les regnes précédents, c'était un héritage dont il ne fallait pas accepter le bénéfice sacrilége; qu'au reste, en présence de ces abus, l'Église devait toujours réclamer, toujours former opposition, et dans une certaine mesure résister; que trop faible pour vaincre le

; mal, on pouvait le tolérer, mais y acquiescer, jamais'.

1. Ecclesixe semper clamandum, semper obviandum, et quatemus potest resistendum; et si sustineatur quod corrigi non potest, tamen consentiendum nunquam. Herb. Boseh., Vit. S. Thom., lib. 111, cap. 20, ed. Giles.

D'autre part, la cause ayant été bientôt après déférée au pape Alexandre III, alors retenu en France, le souverain pontife jugea les constitutions de Clarendon avec plus de sévérité encore que ne l'avait fait l'archevêque de Cantorbéry. Après les avoir mûrement examinées, il déclara y trouver non point des coutumes, mais des usurpations tyranniques. « Il n'y a, dit-il, pas une de ces dispositions odieuses qui soit absolument bonne; on peut, il est vrai, en tolérer plusieurs; mais la plupart ont été réprouvées d'avance par les anciens conciles comme directement contraires aux saints cànons'. » Alexandre en repoussa surtout neuf, à savoir, les première, quatrième, cinquième, septième, huitième, neuvième, dixième, douzième et quinzième ?.

Mais, quels que soient le nombre des articles condamnables et la perversité des prétentions qui s'y trouvent énoncées, on voit clairement ce que voulait Henri II: il voulait 1° mettre la main sur les revenus des bénéfices vacants, art. 12; 2° empêcher les voyages à Rome et les appels au saint-siége, art. 4 et 8; 3o dominer absolument les élections ecclésiastiques, art. 12; 4° enfin troubler l'ordre des juridictions et anéantir les immunités et les priviléges des clercs, en faisant juger les causes ecclésiastiques par les tribunaux laïques, art. 1, 3, 7,

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1. Inler abominabilia hæc... nulla quidem bona, sed quirdam tolerabilia sunt. Quæ utcumque potest Ecclesia tolerare, sed horum major pars reprobata et ab antiquis quidem et authenticis damnata conciliis, utpote directo sacris sanctionibus adversa. Herb. Boseh., Vit. S. Thom., lib. iv, cap. 10. 2. Herb. Boseb., Opp., vol. II, p. 201 seqq., ed. Giles.

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Injustice des prétentions élevées par Henri II

au sujet des biens ecclésiastiques. Origine et histoire de ces biens dans la Grande-Bretagne. Vice de l'artiele 12 des Constitutions de Clarendon

dans sa première partie.

Rien de plus mal fondé que les prétentions d'Henri II, car elles n'étaient conformes ni aux lois existantes, ni aux principes généraux qui dominent la question débattue entre lui et Thomas Becket. On en sera convaincu par la discussion qui va suivre. Il y a trois points que nous voulons discuter avec quelque étendue; pour ce qui regarde l'autre point, c'est-à-dire les voyages hors du royaume et les appels au saint-siége prohibés par les art. 4 et 8 de Clarendon, la simple lecture de ces articles fait assez comprendre ce qu'ils renferment d'arbitraire et d'oppressif.

D'abord pourquoi les évêques se seraient-ils irrévocablement engagés à ne sortir du royaume qu'avec l'autorisation royale, quand les simples particuliers pouvaient en sortir à leur gré? De quel droit Henri II donnait-il l'Angleterre pour prison aux personnes constituees en dignité? Ensuite il y avait alors beaucoup de pelerinages que les meurs de l'époque, la discipline en vigueur, ou la conscience mème des pénitents rendaient obligatoires; pourquoi le caprice du monarque aurait-il été mis au-dessus de tous ces motifs si respectables? Enfin la célébration des conciles et les appels au pape, qui sont de droit essentiel dans l'Église, plaçaient les évèques anglais dans la nécessité de passer quelquefois sur le continent; pourquoi subordonner l'exercice de leur droit et la pratique de leur devoir en de pareilles matières à la volonté des rois qui pouvaient être en désaccord avec le pape, ainsi qu'il est arrivé trop souvent aux rois d'Angleterre? Il est done évident qu'Henri II attentait à l'honneur et à l'indépendance de l'Église et de ses ministres, foulait aux pieds les saints canons dans leurs dispositions les plus respectées, ouvrait la porte au schisme, en proposant les art. 4 et 8 de Clarendon, en demandant à l'épiscopat d'y souscrire sans restriction ni réserve, en voulant leur imprimer le caractère d'une loi durable, et tenir ainsi sous le joug ct comme dans sa main toutes les Églises de son royaume.

Il serait superflu d'en dire davantage pour faire apprécier ce qu'il y avait de menaçant et de funeste dans ces deux articles. Examinons les autres, et d'abord recherchons, l'histoire à la main, quelle fut, particulièrement en Angleterre, l'origine des biens ecclésiastiques et le caractère des titres sur lesquels l'Eglise appuyait sa possession, en repoussant, par la bouche de saint Thomas Becket, la première partie de l'art. 12

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