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Idée générale de la question. - Opinions diverses

des historiens. But du présent travail.

L'homme tire sa gloire des principes qu'il représente et du courage avec lequel il les professe et les défend. Heureux qui s'est enrôlé sous le drapeau d'une noble cause, qui sait vivre et, au besoin, mourir pour elle !

! Car ni toutes les doctrines ne se recommandent par une égale importance, ni tous les hommes ne servent leur conviction avec la même générosité.

Il y a dans les choses un ordre hiérarchique auquel doivent se conformer nos jugements et nos affections,

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En 1846, le Rév. J.-A. Giles, ancien fellow du collége du Christ, à Oxford, en même temps qu'il donnait une nouvelle et plus complète édition des anciens écrivains ecclésiastiques d’Angleterre, fit paraître, à Londres, deux volumes intitulés : Life and Letters of Thomas à Becket, now first gathered from the contemporary historians; puis il vint à Paris dans l'intention de publier une traduction française de cet ouvrage. A cet effet, il communiqua son travail à Me" Affre, de glorieuse mémoire, et lui demanda conseil. Le vénérable prélat daigna penser, dans son indulgence, que je ne serais peut-être pas inutile à M. Giles, et il voulut bien l'inviter à se mettre en rapport avec moi, pour voir quelle suite il serait possible de donner à son projet.

La suite que j'ai cru convenable d'y donner est l'ouvrage même qui paraît aujourd'hui. Il

et qui sert par conséquent à mesurer la valeur et la portée de nos actes. Ainsi rien n'est plus grand que de se dévouer pour Dieu, créateur et maître des mondes; de même, plus les institutions et les lois jouent un rôle élevé dans les plans de la Providence, plus elles méritent qu'on leur offre le tribut d'un dévouement énergique. Sacrifier sa vie à la famille, à la cité, c'est digne d'admiration. « Tomber aux premiers rangs de bataille, comme dit la muse antique, et mourir en défendant sa patrie, » c'est plus beau encore; car la patrie, ce n'est pas seulement la joie d'une famille, le repos d'une cité: la patrie, c'est l'œuvre des aïeux, leur cendre et leur histoire ; c'est le nom, l'honneur et la liberté des générations présentes; c'est la somme des droits précieux dont la possession et l'exercice sont garantis à tous nos concitoyens.

Mais, bien plus haut que les intérêts défendus par de fragiles lois et circonscrits dans les limites de quelques siècles et de quelque empire, il y a des intérêts éternels qui enveloppent toutes les races humaines dans une solidarité étroite, et qui sont placés sous la garde d'une institution divine, c'est-à-dire de l'Église catholique.

Rien ici-bas n'égale l'Église pour la somme et le caractère des doctrines qu'elle enseigne, des biens et des droits qu'elle garantit, des devoirs et des vertus qu'elle fait pratiquer, des consolations et des joies qu'elle répand sur la vie, enfin des espérances dont elle remplit le tombeau. C'est elle qui a décrédité la violence et l'oppression, au nom et par l'idée de la justice; c'est elle qui, rétablissant entre la matière et

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l'esprit l'équilibre si hideusement brisé par l'antiquité païenne, a ramené et maintenu parmi les peuples une pureté dont ils avaient perdu le secret. Elle a relevé d'un long anathème la pauvreté, le travail et la douleur, en les illustrant par la parole et l'exemple d'un Dieu. Tutelle des faibles, frein des puissants, rempart des sociétés, elle a toujours agi et elle subsiste comme pouvoir immense et comme principe d'ordre plein d'une merveilleuse efficacité. Douce et pénétrante lumière des intelligences, règle autorisée et guide infaillible des volontés, mère et maîtresse des âmes, elle s'empare de l'homme tout entier pour imprimer à son

à activité une noble et salutaire direction, et pour le conduire sûrement, à travers les épreuves de la vie présente, jusqu'au repos de son immortel avenir.

C'est pourquoi, porter au loin le nom de l'Église, inspirer aux consciences le respect de ses ordres maternels, la venger et la soutenir, en lui assurant l'exercice de ses prérogatives, la glorifier par un généreux dévouement, souffrir et mourir en vue d'elle et pour l'avoir aimée, cette destinée est belle et utile entre toutes. Autant l'Église, instituée de Dieu, surpasse en dignité les institutions faites de main d'homme, autant l'athlète qui périt en combattant pour elle surpasse, par la grandeur du service rendu, les héros qui trouvent la mort au milieu des batailles, en défendant les lois et le sol de la patrie.

Ce fut l'honneur de Thomas Becket, non-seulement d'aimer et de servir l'Église comme l'ont aimée et servie une foule de grands évêques et de chrétiens intré

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