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L'OLIVE.

On ne le peut pas, et l'on le peut, selon.
Mon fils, à qui l'on vient de plier la toilette,
Pique après le voleur une vieille mazette,
Et ne peut être ici de retour d'aujourd'hui.
Si, pour jouer la pièce, on veut que ce soit lui
Qui de défunt Antoine imite la parole,

On ne le peut pas; mais, comme l'on sait son rôle,
Qu'on peut ainsi que lui le jouer, si l'on veut
Que l'on le représente à sa place, on le peut.
LA BAGUENAUDIÈRE.

Quel malheur! qu'est-ce encor?

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Ce petit avocat, aussi fou que mutin,
Croyant être attaqué de quelque hydropisie,
S'alloit faire saigner, bouffi de frénésie,
Et des bras et des pieds. Moi, bonnement, j'ai dit
Que pour rire on avoit rétréci son habit;
Car monsieur La Rancune avoit fait cet ouvrage.
Le petit glorieux, sensible à cet outrage,

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Il est bien facié, sa voix est agréable,
Et pour un page il est d'une taille admirable.

BLAISE BOUVILLON.

Ferois-je bien cela, tout de bon ?

L'OLIVE.

Oui, vraiment.

BLAISE BOUVILLON.

Est-ce un grand rôle?

L'OLIVE.

DE MOUSSEVERTE.

La bonté du cheval se connoît à la course.

LA BAGUENAUDIÈRE.

Trève d'encens; messieurs, cessez de me louer :
Un auteur n'est que trop facile à s'engouer.

La pièce que j'expose à vos doctes génies

Est un beau composé de ces rares saillies,
De ce bon goût nouveau, digne ouvrage du temps,
Où l'esprit prend partout le dessus du bon sens.

Il est de deux vers seulement. Fi, fi! de ces auteurs enchaînés par les règles,

BLAISE BOUVILLON,

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Non; je vais vous les apprendre

BLAISE, BOUVILLON.
Irai-je ? ô beau-père!
LA BAGUENAUDIÈRE.

Tout ceci me fatigue.

BLAISE BOUVILLON.

Qui, venant sur nos mœurs fondre comme des aigles,
Pensent, en beaux discours nous peignant la vertu,
Nous donner de l'horreur pour le vice abattu.

Il est vrai que jadis, respectant leurs ouvrages,

Le cœur étoit touché de leurs doctes images;
Les vives passions s'y faisoient admirer;
On étoit assez sot pour y venir pleurer.
Mais les temps ont changé. La triste tragédie,
Ah, mon gendre! Pour plaire maintenant, en farce travestie,
Des jolis quolibets, et des propos bouffons,
Préfère l'agrément à ses graves leçons:

Allons donc, menez-m'y.

LA BAGUENAUDIÈRE.

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Elle va ramasser dans les ruisseaux des halles
Les bons mots des courtauds, les pointes triviales,
Dont au bout du Pont-Neuf, au son du tambourin,
Monté sur deux tréteaux, l'illustre Tabarin
Amusoit autrefois et la nymphe et le gonze
De la cour de miracle et du cheval de bronze.
Voilà le véritable aimant des beaux esprits;
Voilà, messieurs, aussi le chemin que j'ai pris.
Antoine et Cléopâtre à vos yeux vont paroître,
Non pas tels qu'ils étoient, mais comme ils devroient être,
Mais tels qu'il faut qu'ils soient pour captiver les cœurs,
Par la main des fripiers vêtus en bateleurs;
Vous savez bien, messieurs...Mais'j'entends qu'on s'avance,
Messieurs, un petit air avant que l'on commence.

(Les violons jouent; et, les violons jouant, les messieurs
prennent place.)

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Mon lacet s'est rompu, mon collier défilé;
Antoine, étant venu chez moi, s'en est allé;
Je me suis mise au bain, l'eau paroissoit bourbeuse;
Le ciel brilloit d'éclairs, la mer étoit grondeuse;
De funestes oiseaux frappoient l'air de leurs cris;
J'ai vu des loups-garous, des hiboux, des esprits;
Octave s'est rendu maître d'Alexandrie;
Moi, pour me dérober à sa juste furie,

J'ai couru me cacher dans ces fameux tombeaux,
Où de feu mes aïeux sont les tristes lambeaux...
Tu me suivois partout, lorsque las de combattre,
Antoine m'a crié : « Je me meurs, Cléopâtre!
« Et vite à moi, je suis vilainement blessé;

« D'un grand coup de canon j'ai l'intestin percé;
« A séparer nos cœurs le sort têtu s'acharne. »>
J'ai mis, à ces grands cris, la tête à la lucarne:
Charmion, qu'ai-je vu? j'ai vu ce conquérant,
Ce héros, invalide, affreux, pâle et mourant,
Ranimer à mes yeux ses forces languissantes,
Sangloter, et vers moi tendre ses mains sanglantes.
Que te dirai-je enfin? tes soins officieux
Ont réduit en cordons nos voiles précieux;
On l'en a garrotté: les chemises trempées,
A le tirer à nous nous étions occupées;
Courbant sous ce fardeau, les ampoules aux mains,
Chacun, en maugréant, accusoit les destins
De voir en l'air pendu ce grand foudre de guerre,
Quand la corde se rompt: crac, pouf, il tombe à terre.
Voilà mon songe.

CHARMION.

Ah, ciel! j'en frisonne pour vous; Mais rengaînez vos pleurs, Antoine vient à nous.

SCÈNE III.

ANTOINE, CLÉOPATRE, CHARMION.

CLÉOPATRE.

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Il n'est plus temps de rien dissimuler: Pour la dernière fois nous allons nous parler, M'amour; il faut crever, et ma perte est certaine. CLÉOPATRE.

Que présage à mes yeux ce teint brun, cet œil louche? Quoi! Toinon....
Qui vous fait larmoyer? Antoine, ouvrez la bouche,
Qu'avez-vous?

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ANTOINE.

Par vos pleurs n'augmentez point ma peine; Je n'en veux pourtant pas fermer les réservoirs; C'est ici que sied bien l'usage des mouchoirs. Pleurons, pleurons. Ah, sort! quelle est pour moi ta baine! Adieu, ma chère enfant; adieu, ma pauvre reine; Nous ne nous verrons plus. Avant que de partir, J'ai cru de votre sort vous devoir avertir. Le Romain est brutal; il viole.

CLÉOPATRE.

Qu'importe?

ANTOINE.

Vous m'attendrissez trop; il est temps que je sorte. Adieu.

CLEOPATRE. Quoi! mon bouchon....

ANTOINE.

Ne suivez point mes pas. Je vais là-bas, avant que de voir mes soldats, Boire un coup de vin pur pour rassurer mon ame, Et noyer dans ce jus le trouble... Adieu, madame.

SCÈNE VI.

CLÉOPATRE, CHARMION.

CLÉOPATRE.

Hélas! ah, ciel! Sort! Dieux!

CHARMION.

Que de termes divers

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