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qui doit finir finisse bientôt. Tremblez à l'ombre même de la division: songez au malheur des peuples qui, ayant rompu l'unité, se rompent en tant de morceaux, et ne voient plus dans leur religion que la confusion de l'enfer et l'horreur de la mort. Ah ! prenons garde que ce mal ne gagne. Déjà nous ne voyons que trop parmi nous de ces esprits libertins, qui, sans savoir ni la religion, ni ses fondements, ni ses origines, ni sa suite, «blas<< phèment ce qu'ils ignorent, et se corrompent dans << ce qu'ils savent nuées sans eau, » poursuit l'apôtre saint Jude', docteurs sans doctrine, qui pour toute autorité ont leur hardiesse, et pour toute science leurs décisions précipitées : « arbres deux fois morts et déra«< cinés;» morts premièrement parce qu'ils ont perdu la charité; mais doublement morts, parce qu'ils ont encore perdu la foi; et entièrement déracinés, puisque, déchus de l'une et de l'autre, ils ne tiennent à l'Église par aucune fibre : «< astres errants » qui se glorifient dans leurs routes nouvelles et écartées, sans songer qu'il leur faudra bientôt disparaître. Opposons à ces esprits légers, et à ce charme trompeur de la nouveauté, la pierre sur laquelle nous sommes fondés, et l'autorité de nos traditions où tous les siècles passés sont renfermés, et l'antiquité qui nous réunit à l'origine des choses. Marchons dans les sentiers de nos pères; mais marchons dans les anciennes mœurs, comme nous voulons marcher dans l'ancienne foi.

Allez, chrétiens, dans cette voie d'un pas ferme : allons à la tête de tout le troupeau, MESSEIGNEURS, plus humbles et plus soumis que tout le reste: zélés défenseurs des canons; autant de ceux qui ordonnent la régularité de nos mœurs, que de ceux qui ont maintenu

I Jud., 10, 12.

l'autorité sainte de notre caractère, et soigneux de les faire paraître dans notre vie, plus encore que dans nos discours; afin que quand le Prince des pasteurs et le Pontife éternel apparaîtra, nous puissions lui rendre un compte fidèle et de nous et du troupeau qu'il nous a commis, et recevoir tous ensemble l'éternelle bénédiction du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

EXTRAIT

DE

DIVERS SERMONS.

EXHORTATION A LA CHARITÉ.

Combien de malades dans Metz! Il semble que j'entends tout autour de moi un cri de misère : ne voulezvous pas avoir pitié? Leur voix est lasse, parce qu'elle est infirme: moins je les entends, et plus ils me percent le cœur. Mais si leur voix n'est pas assez forte, écoutez Jésus-Christ qui se joint à eux. Ingrat, déloyal, nous dit-il, tu manges et tu te reposes à ton aise; et tu ne songes pas que je suis souffrant en telle maison, que j'ai la fièvre en cette autre, et que partout je meurs de faim, si tu ne m'assistes. Qu'attendez-vous, cruels, pour subvenir à la pauvreté de ce misérable? Quoi! attendezvous que les ennemis de la foi en prennent le soin, pour les gagner à eux par une cruelle miséricorde? Voulezvous que votre dureté leur serve d'entrée? Ah! qu'un homme se fait bien entendre, quand il vient donner la vie à un désespéré! Faiblesse d'esprit dans la maladie. Vous voulez qu'ils soient secourus; favorisez donc de tout votre pouvoir cette confrérie charitable qui se consacre à leur service. Aidez ces filles charitables, dont toute la gloire est d'être les servantes des pauvres malades; victimes consacrées pour les soulager. Et ne me dites point: Les pauvres sont de mauvaise humeur, on ne peut les contenter. C'est une suite nécessaire de la pau

CHEFS-D'OEUV. DE BOSS.-T. II.

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vreté. Sont-ils de plus mauvaise humeur que ceux auxquels Jésus-Christ disait : O generatio perversa! usquequo patiar vos? Adduc huc filium tuum1. « O race incrédule << et dépravée ! jusqu'à quand vous souffrirai-je? Ame<< nez ici votre fils. » Mais ils ne se contentent pas de ce que nous leur donnons : ils veulent de l'argent, et non des bouillons, et non des remèdes. Qui le veut? c'est l'avarice. Vous n'êtes pas assemblées pour satisfaire à ce que leur avarice désire, mais à ce qu'exige leur nécessité. Mais il n'y a point de fonds? C'est la charité des fidèles; et c'est à vous, mesdames, à l'exciter. C'est pour cela, mesdames, que vous vous êtes toutes données à Dieu pour la quête.

Si la pauvreté dans le christianisme est honorable, vous devez être honorées de faire pour Jésus-Christ l'action de pauvres. Quoi! rougirez-vous de demander l'aumône pour Jésus-Christ? Quand est-ce que vous donnerez, si vous ne pouvez vous résoudre à demander? Vous devriez ouvrir vos bourses, et vous refusez de tendre la main! Mais on ne me donne rien. O vanité, qui te mêles jusque dans les actions les plus humbles, ne nous laisseras-tu jamais en repos? Jésus se contente d'un liard, Jésus se contente d'un verre d'eau : bien plus, il ne laisse pas de demander aux plus rebelles, aux plus incrédules. Animezvous donc les unes les autres; mais persévérez. Quelle honte d'avoir commencé! ce serait une hypocrisie. Rien de plus saint tout le monde y devrait concourir. N'écoutez pas ceux qui disent: Cet ouvre ne durera pas. Il ne durera pas, si vous êtes lâches : il ne durera pas, si vous manquez de foi, si vous vous défiez de la Providence. Dieu suscitera l'esprit de personnes pieuses pour vous fournir des secours extraordinaires; mais ce

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sera si vous faites ce que vous pouvez. Quelle consolation: Je n'ai qu'un écu à donner; il se partagera entre tous les pauvres, comme la nourriture entre tous les membres! C'est l'avantage de faire les choses en union. Si chaque membre prenait sa nourriture de luimême, confusion et désordre; la nature y a pourvu : une même bouche. Comme les membres s'assistent les uns les autres, prêtez-leur vos mains, prêtez-leur vos voix. La main prend un bâton pour soutenir le corps, au défaut du pied.

Exhortation, en considérant la miséricorde que nous recevons de Jésus-Christ: que lui rendrons-nous? il n'a que faire de nous. Empressement de la reconnaissance : Sauveur, je meurs de honte de recevoir vos bienfaits sans rien rendre; donnez-moi le moyen de les reconnaître. Pressé par ces raisons que la gratitude inspire, il dit: Je te donne les pauvres; ce que tu leur feras, je le tiens pour reçu aux mêmes conditions qu'eux je veux entrer en leur place. Ne le crois-tu pas ? C'est lui qui le dit. Il a dit que du pain c'était son corps; tu le crois, et tu l'adores. Il a dit qu'une goutte d'eau lavait nos péchés; tu le crois, et tu conduis tes enfants à cette fontaine. Il a dit qu'il était en la personne des pauvres; pourquoi refuses-tu de le croire? Si tu refuses de le croire, tu le croiras et tu le verras, lorsqu'il dira: Infirmus, et non visitastis me1 : « J'ai été malade, et vous ne m'avez pas visité. » L'homme devant Dieu, demandant de le voir dans sa gloire: Tu ne m'as pas voulu voir dans mon infirmité : une troupe de misérables s'élèvera: Seigneur, c'est un impitoyable. C'est pour cela que le mauvais riche voit Lazare au sein d'Abraham. Au contraire, ces pauvres vous recevront dans les demeures éternelles Recipient vos in æterna tabernacula.

1 Matth., XXV, 43. - 2 Luc., XVI, 9.

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