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séjour qu'y fit Xavier de Maistre à l'époque de la grande révolution.

L'Académie prie M. Greyfié de faire, auprès de la famille de M. X. de Maistre, des démarches dans le but de retrouver les traces de l'écrit que l'auteur du Lépreux dit avoir préparé sur le Temps, en opposition avec les considérations présentées sur le même sujet par saint Augustin dans ses Confessions.

M. Trepier lit, de son travail sur Saint-André et les Abimes de Myans, un chapitre intitulé: Lieu, date de la catastrophe, nombre des personnes et des paroisses qui en furent victimes.

Suivant M. Trepier, les auteurs qui racontent la chute d'une montagne des Alpes au XIIIe siècle ne sont d'accord ni sur le lieu de la catastrophe, que les uns placent en Maurienne, d'autres près de Chambéry, d'autres dans les montagnes de Saluces, d'autres dans les Alpes-Maritimes; ni sur sa date, fixée tour à tour aux années 1227, 1228, 1230, 1241, 1247, 1248, 1249, 1250 et 1254; ni sur le nombre des personnes et des paroisses qu'elle fit périr. Mais :

4° Que les historiens le sachent ou qu'ils l'ignorent, en racontant l'écroulement d'une grande montagne des Alpes au XIe siècle, ils font tous l'histoire de la chûte du mont Grenier et de la formation des Abîmes de Myans dans le décanat de Savoie.

2o De toutes les dates assignées au tragique événement on arrive, par des éliminations successives, à ne plus laisser subsister comme possibles que celles de 1248 ou de 1249, jusqu'à ce qu'un dernier coup d'œil jeté, soit sur les manières diverses de compter les années au moyen-âge, soit sur la nature et la valeur du témoignage des historiens

en faveur de l'une ou de l'autre date, nous conduise à admettre comme seule vraie la date du 24 novembre 1248, assignée à la catastrophe par le moine anglais Mathieu Paris.

3o Les chroniqueurs et historiens ne s'accordent pas davantage sur le nombre des personnes ensevelies sous les débris du mont Grenier. La plupart le portent à cinq mille ; Gumppemberg et Philippe de la Sainte-Trinité le portent à six mille; Mathieu Paris et après lui Henri de Sponde le portent à neuf mille. Mais la haine invétérée de Mathieu Paris pour tout ce qui tient à la Savoie suffit pour nous faire tenir en garde contre son témoignage. L'atrabilaire chroniqueur espère en vain pouvoir, au moyen de ses exagérations calculées, rendre plus croyables les imputations calomnieuses dont il veut à tout prix charger les malheureuses victimes, qu'ils représentent comme livrées à toutes sortes d'abominations.

On doit se rapprocher beaucoup de la vérité en prenant une sorte de moyenne entre les estimations des autres auteurs, et en supputant le nombre des victimes à cinq mille et quelques dizaines ou quelques centaines.

4o Enfin, le nombre des paroisses détruites est fixé à cinq par un grand nombre d'auteurs; à six par le père Philippe de la Sainte-Trinité; à sept par le procès-verbal d'une visite pastorale faite à Myans le 26 octobre 1673, et à seize par le père Gumppemberg dans son Atlas Marianus.

Mais le chiffre 16 indiqué par Gumppemberg est évidemment le résultat d'une erreur de copiste ou d'imprimeur qui aura lu ou imprimé sedecim pagos seu parœcias là où il aurait dû lire, avec Philippe de la SainteTrinité (qui servait de guide à Gumppemberg), sedecim pagos ac sex parochias.

En présence des nombreux auteurs et en particulier des Pouillés de l'évêché de Grenoble qui fixent le nombre des paroisses anéanties à cinq, il serait difficile de donner raison au témoignage isolé de l'auteur qui le porte à six, ou même du secrétaire épiscopal qui le porte à sept dans le procès-verbal de la visite pastorale de 4673. Peut-être cependant ces deux derniers auteurs n'ont-ils pas complètement tort, et les premiers n'ontils raison que jusqu'à un certain point. En effet, d'un côté, les cinq paroisses détruites n'auront pas si entièrement disparu qu'il ne soit rien resté d'elles ; d'un autre côté, il est difficile, pour ne pas dire impossible, que l'œuvre de destruction ait été tellement restreinte à la circonscription de ces cinq paroisses, qu'elle n'ait nulle part franchi les limites des paroisses circonvoisines et atteint des sections plus ou moins considérables de quelques-unes d'entre elles. La différence entre les capricieux contours des Abîmes de Myans et le périmètre du groupe des cinq paroisses détruites explique assez la divergence des écrivains dans la supputation du nombre de ces paroisses.

Au nombre des paroisses anéanties, il faut certainement compter celles qui étaient autrefois connues sous le nom de Saint-André, de Grenier, de Vourey, de Saint-Pérange et peut être de Cognin, et une partie plus ou moins notable des paroisses de Murs (les Marches), de Myans, d'Apremont et de Chapareillan.

OUVRAGES REÇUS DEPUIS LA DERNIÈRE SÉANCE.

Revue des Sociétés savantes, septembre 1867. Table des comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, 1867, 1er semestre.

f

Programme des prix proposés par la Société de géographie, Paris, Martinet, 1867.

Actes de l'Académie des sciences de Bordeaux, 1867, 2o semestre.

Bulletin des sciences naturelles de Neuchâtel, tom. VII, 2o cahier; Neuchâtel, 1867.

Mémoires de l'Académie impériale de Toulouse, 6e série, tome V, 1867.

Mémoires de l'Académie des sciences, etc., de Marseille, années 1865-66-67; Marseille, 1867.

Bulletin de la Société archéologique de Seine-et-Marne, 3e année, 1er fascicule; Meaux, 1866; 14 année, 1867. Commission hypsométrique de Lyon, 1866.

Jean Ménen, par Jules Philippe, secrétaire de la Société florimontane; Annecy, 1867.

Catalogo delle principali specie di funghi crescenti nei contorni di Torino, par le docteur Garbiglioti; Turin, 1867. Mémoires de la Société des sciences de Vitry-le-Français, 19 février 1861 et 14 février 1867.

Budget départemental de la Savoie, Chambéry, Bottero, 1867.

Conseil général de la Savoie; Chambéry, Bottero, 1867. Revue Savoisienne, 8o année, no11.

Notice sur Faradey, par M. de La Rive; Genève, 1867. Comice agricole de Saint-Julien. - Rapport par M. le docteur Mongellaz.

Catalogue général de la Librairie-Française, de 1840 à 1867 (livraison spécimen); Paris, Lorenz, 1857.

Catalogue des livres rares et des manuscrits précieux de M. le Metayer Masselin; Paris, Schelesinger, 1867.

Séance du 19 décembre 1867.

L'Académie impériale de Savoie a été fondée en 1849, sous le titre de Société académique. L'Administration de la ville de Chambéry s'était montrée dès lors disposée à la seconder dans ses travaux, et lui avait accordé dans l'Hôtel-de-Ville un local pour la tenue régulière de ses séances. Plus tard, la nouvelle Administration avait mis à sa disposition, rue Saint-Antoine, un autre local dont l'Académie a joui jusqu'à présent. La maison dont il fait partie devant être prochainement démolie, M. le Maire offre à l'Académie de le remplacer provisoirement par une belle salle tout à fait indépendante, dans le nouvel Hôtelde-Ville. L'Académie accepte avec empressement la proposition qui lui est faite, et charge son président de porter à M. le Maire ses remerciments.

L'Académie nomme ensuite membres correspondants M. Pierre Tochon, de Chambéry, et M. l'abbé Antoine Ducret, curé des Mollettes.

M. Fivel, architecte, fait présenter à l'Académie un manuscrit intitulé: La Vierge à l'oeillet, tryptique de Memlinck. Ce mémoire est accompagné d'un tableau représentant le tryptique. Une commission est nommée pour examiner le travail de M. Fivel et faire un rapport.

M. l'abbé Trepier occupe la fin de la séance par la lecture du chapitre de son ouvrage sur le décanat de SaintAndré, qui est relatif au nombre des paroisses et des personnes que la chute du mont Grenier a englouties.

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