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cipal de Chambéry, où il laissera un vide difficile à remplir. Son intégrité et sa science du droit avaient brillé d'un vif éclat dans la présidence du Tribunal de commerce.

Mais ce qui caractérisait surtout cet homme remarquable, c'était sa passion pour l'étude : il avait fouillé avec une persévérance infatigable les archives de Turin et de Chambéry, tiré de la poussière de précieux manuscrits, et recueilli les faits les plus importants pour l'histoire de notre Savoie, dont il a éclairé bien des points obscurs. Outre les publications que tout le monde connaît et admire, il avait réuni des documents innombrables dont l'Académie a souvent eu l'occasion de reconnaître la valeur, et qui ne devaient pas tarder à prendre place dans ses Mémoires.

M. le marquis d'Oncieu a ouvert la séance en déplorant la perte immense que l'Académie venait d'éprouver : ses paroles vivement senties n'étaient que l'écho des regrets partagés par tous ses collègues.

Le délai fixé pour le concours du prix de poésie (fondation Guy) expirait le 31 octobre. Le secrétaire perpétuel avait reçu, avant cette époque, quatorze poèmes ; il les présente à l'Académie, et une commission est nommée pour en faire l'examen et préparer un rapport.

Les quatorze poèmes admis au concours portent en tête les épigraphes suivants :

N° 1.

N° 2.

N° 3.

Première veille de saint Augustin.

La comédie est le plaisir du sage.
(DE CHABANON.)

Tu es petrus, et super hancpetram ædificabo
Ecclesiam meam, etportæ inferi non pre-
valebunt adversùs eam.

N° 4.

N° 5.

Infortuné,

Dans la sphère où tu vis, te souvient-il, ma mère,
De ce jour où ton fils, au malheur condamné,
S'échappa de ton sein, comme une plante amère,
D'un sol abandonné.

(J. GALLOIX.)

O lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et, près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde, je viens seul m'asseoir sur cette pierre,

Où tu la vis s'asseoir.

(LAMARTINE.)

N° 6.

N° 7.

N° 8.

N° 9.

N° 10.

N° 11.

N° 12.

No 13.

N° 14.

Daniel et Malvina aux grottes de Glaise.

Mundus transit et concupiscentia ejus.

La petite flamme bleue.

Montons sur la barque légère
Que ma main guide sans efforts;
Et de ce golfe solitaire

Rasons timidement les bords.
(LAMARTINE.)

Beati qui lugent.

Chants sacrés.

Hi virgines sunt, sequuntur agnum quocumque ierit.

El quos evexit bellantem fama per orbem,
Gurgite læthæo pressit avara palus.

Que dites-vous, petits bavards d'oiseaux? (VICTOR HUGO.)

Le nombre et la variété des sujets traités montrent que le goût de la poésie est toujours vivace dans nos belles vallées et nos pittoresques montagnes.

Un quinzième concurrent, qui s'est présenté après le 31 octobre, n'a pu être admis.

M. le comte Josselin Costa de Beauregard fait hommage à l'Académie d'un magnifique travail qu'il vient de publier sur un très ancien cimetière de Saint-Jean de Belleville en Tarentaise. Il a dirigé lui-même les fouilles avec le plus grand soin, et a pu ainsi donner une description exacte soit de la disposition et de la forme des tombeaux, soit d'un grand nombre d'objets antiques qu'il a recueillis et qu'il a fait représenter dans des gravures admirablement exécutées. Quoiqu'il n'ait pu fixer l'époque précise de cet ossuaire, il a pu constater qu'il est le plus ancien de tous ceux qui sont connus en Savoie.

M. l'abbé Trepier lit un rapport sur l'Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne, publié récemment par M. Truchet, curé de Saint-Jean d'Arves (aujourd'hui curéarchiprêtre d'Aiguebelle), et membre de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne :

« L'Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne comprend la vie de tous les personnages saints, bienheureux ou réputés tels, qui, par leur naissance, leur vie, leurs fonctions, leurs travaux, leurs bienfaits, leur mort ou leur culte, peuvent se rattacher de près ou de loin à la Maurienne depuis le rer jusqu'au xire siècle.

<< Il en est parmi eux qui n'y tiennent que par de bien faibles liens, tel que saint Gontran, roi de Bourgogne, le fondateur du diocèse, ou même par des liens fort problématiques, tels que les saints Elie et Milet et même saint Barnabé, au rer siècle, saint Bénezet au XIIe. Il en est d'autres dont on ne sait guère que le nom, comme les saints Felmase, Hiconius et Leporius, premiers évêques de Maurienne (au vr° siècle), et les saints Emilien

et Edolard ou Odilard, autres évêques, tous deux mis à mort par les Sarrasins, l'un vers l'an 738 et l'autre à Embrun en 946.

<< Mais les faits et gestes de la plupart d'entre eux sont mieux connus et se déroulent dans l'Histoire hagiologique en de nombreuses et souvent très intéressantes pages.

<< Avec l'auteur, on aime à voir l'illustre vierge de Valloires, Tygre ou Thècle, dire adieu pour un temps au pays natal, où elle avait exercé jusque là une généreuse hospitalité envers les pèlerins, visiter les tombeaux des saints Apôtres, passer les mers, arriver à Alexandrie d'Egypte, y rester jusqu'à ce qu'elle ait fait violence au ciel et obtenu le trésor objet de ses saintes convoitises, les reliques du saint Précurseur, les rapporter avec elle et en doter cette ville de Maurienne à qui elles vont désormais laisser la protection et le nom de saint Jean.

<< On aime à suivre également, deux siècles plus tard, les pérégrinations de cet autre enfant de la Maurienne, le bienheureux Thomas de Farfe, qui part de Saint-Jean avec plusieurs de ses disciples, visite Rome, Jérusalem et revient en Italie où il relève de ses ruines le monastère de Farfe, dans la Sabine, fonde le monastère de SaintVincent, sur les bords du Vulturne, dans le pays des Samnites, et revient à Farfe, où, après de longues années passées dans l'exercice de toutes les vertus, il rend son âme à Dieu le 10 décembre 715, laissant à Farfe plusieurs de ses disciples de Maurienne, dont un nommé Lucérius ne devait pas tarder à lui succéder dans le gouvernement du monastère.

<< Ainsi en serait-il encore des pérégrinations, des travaux et de la mission de saint Bénezet, le constructeur du célèbre pont d'Avignon au XIIe siècle, si l'on ne craignait

qu'un patriotisme, bien excusable d'ailleurs, n'eût aidé l'auteur à trouver les raisons qui font naître Bénezet en Maurienne meilleures que celles qui le font sortir du Vivarais.

<< Un diocèse peut être heureux et fier quand il a eu pour protecteur et thaumaturge le premier des enfants des hommes; pour fondateur un saint Gontran, roi de Bourgogne; pour évêques plusieurs personnages de grande sainteté, parmi lesquels brille surtout le B. Ayrald; et pour apôtres sur divers points de son territoire des hommes tels que le curé saint Landry à Lanslevillard; saint Aupre ou Avre au village de Saint-Avre, près de la Chambre ; saint Martin à Chandor ou Châtel près de Saint-Jean, et saint Galbert ou Cabert à Aiguebelle.

<< L'auteur ne nous dit pas seulement la naissance, la vie, les faits et gestes et la mort de ses héros, il nous fait encore l'histoire de leur culte, de leurs restes vénérés, autant, du moins, qu'il peut en reconnaître les traces à travers les âges.

« L'Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne a le mérite considérable, dans un ouvrage de ce genre, de nous porter à admirer, aimer et imiter les saints dont il nous offre le portrait.

<< Le rapporteur, tout en faisant ses réserves sur un petit nombre de points, tels que le genre de vie adopté par le B. Ayrald avant son élévation sur le siége épiscopal de Maurienne, et le territoire habité anciennement par les Uceni, se joint à M. le comte Greyfié pour proposer à l'Académie de recevoir M. Truchet au nombre de ses membres correspondants.

<< Les ouvrages remarquables déjà publiés par M. Truchet et ceux qu'il nous promet encore nous donnent

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