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Château, Amédée VIII avait sollicité du pape Jean XXIII la concession du droit de patronage de la cure de SaintLéger. Afin de parvenir à la réalisation des voeux du prince, le concile de Constance chargea, par bulle du 17 août 1415, Rodolphe de Bonet, évêque de Belley, de faire une enquête au sujet de l'opportunité de cette mesure. Le prélat rendit une ordonnance qui confirmait la sentence pontificale; mais il fut décidé que le droit de nomination seulement passerait au duc de Savoie et que le prieur de Lémenc conserverait tous les revenus, dîmes et autres profits appartenant à la cure. En 1474, Sixte IV prononça l'union totale, cette fois, du bénéfice de SaintLéger au Chapitre de la Sainte-Chape'le; mais la bulle ayant été rapportée, le duc de Savoie dut se pourvoir de nouveau auprès du Saint-Siége, ce qu'il fit avec succès en 1514. Depuis cette époque, la juridiction curiale, dans l'enceinte de Chambéry, passa tout entière à la SainteChapelle, et la paroisse fut desservie par deux chanoines du Chapitre et deux vicaires entretenus par des fondations particulières. L'un de ces chanoines avait le rang et le titre de curé; il était chargé de l'administration de la paroisse, dont le Chapitre lui abandonnait tous les revenus moyennant une rente annuelle fixe qu'il était tenu de payer. Outre ces prêtres attachés régulièrement à l'église, « il existait, dit M. Perrin, une congrégation de douze chanoines séculiers, désignés sous le nom d'Altariens et ayant pour chef un plébain, qui faisaient une partie des fonctions religieuses et vivaient, chez eux, du produit de fondations ou de rentes payées par des corporations ou des confréries. Mais leurs revenus, qui étaient considérables, étaient sous la juridiction des syndics, et le Chapitre de la Sainte-Chapelle n'avait pas à intervenir. Quatre clercs étaient chargés du

soin et de l'arrangement de l'église, des sonneries, etc.; deux d'entre eux dépendaient de la municipalité, qui les payait; le premier, qu'on appelait le grand clerc, avait sous sa responsabilité la garde du mobilier, des ornements, des vases sacrés, en un mot, de tout ce que renfermait l'église dont il conservait toutes les clefs, et dans laquelle il occupait une chambre au-dessus de la tribune. Il était choisi au concours. Le second, appelé petit clerc, était nommé par le syndic, et les deux autres par le curé ou par le grand clerc. »

Nous ne pourrions, sans sortir du cadre de notre travail, nous étendre davantage sur les documents relatifs à la cure de Saint-Léger. Nous ajouterons seulement que les questions de préséance entre les prieurs de Lémenc, les chefs des couvents de Chambéry et les curés de la ville; les droits aux oblations et autres revenus; les dépenses du culte dont le partage n'avait jamais été réglé entre les curés, les desservants et la municipalité, furent des causes incessantes de procès que le Sénat de Savoie lui-même avait beaucoup de peine à éteindre, et auxquels le Chapitre de la Sainte-Chapelle se trouva mêlé, à partir de l'union à son profit de la cure de Saint-Léger en 1514.

En 1760, l'état de vétusté de l'antique paroissiale, qui excitait depuis longtemps les craintes les plus légitimes, décida le roi Charles-Emmanuel à en interdire définitivement l'usage par un décret du 3 juin, et les fonctions curiales furent provisoirement transférées à la SainteChapelle. « Le 8 juin suivant, dit encore M. Perrin, eut lieu une procession touchante et solennelle, pour transporter à la Sainte-Chapelle les pierres sacrées, les calices et tous les objets précieux que renfermait l'église. Après le trésor porté par des prêtres, venait le Saint-Sacrement sous un dais

entouré de quatre consuls, puis quatre serviteurs tenant des torches, et les quatre syndics en robe; le peuple suivait en gémissant. On se rendit à la Sainte-Chapelle, où la bénédiction fut donnée dans la chapelle de Saint-Joseph. >> Après la translation des Mineurs conventuels dans l'établissement des Jésuites en 1779, le siége de l'ancienne paroisse de Saint-Léger fut établi dans l'église de SaintFrançois, qui devint bientôt la cathédrale du nouvel évêché de Chambéry.

Revenons à l'exposé, par ordre chronologique, des faits principaux de l'histoire de la Sainte-Chapelle et de son Chapitre.

En 1470, le duc Amédée IX avait assigné aux six prêtres d'honneur qui figurent à la suite du Chapitre dans la bulle de 1467, les 200 florins jadis attribués par Amédée VIII aux six prêtres qui ont desservi la chapelle jusqu'à l'installation des chanoines. Cette fondation fut encore confirmée en 1483 par le duc Charles III. En 1476, la duchesse Yolande, tutrice de Philibert de Savoie, institue, conformément à la permission que le feu duc Amédée IX avait obtenue du pape Paul II, un collége d'enfants de choeur près la SainteChapelle et pour son service, composé de six enfants, un maître de grammaire, un maître de musique, un clerc, un valet et une servante; elle attribue à cet établissement un revenu de 800 florins. La même princesse fit encore, en faveur du Chapitre, d'autres fondations dont le revenu annuel s'élevait à 1,500 florins; mais, comme elles avaient pour objet des messes à dire et des aumônes à distribuer, nous en reparlerons au chapitre des revenus, charges et obligations du Chapitre, ne voulant noter ici que les faits relatifs à la constitution du Chapitre.

En 1544, à la requête du doyen de La Forest, le pape

Jules II avait uni l'abbaye de Payerne, dans le diocèse de Lausanne, au Chapitre de la Sainte-Chapelle; mais les Bernois ayant occupé, peu d'années après, tout le pays de Vaud, le Chapitre avait été privé de ce bénéfice qui valait 650 écus romains.

Le doyen Pierre Lambert réclama auprès du duc de Savoie, l'empereur d'Allemagne et le roi de France, et obtint, non pas sa restitution, mais seulement une indemnité de 3,000 écus d'or qui lui furent payés par le gouvernement bernois.

CHAPITRE IV

Premier archevêché de Chambéry. Le Saint-Suaire en Savoie.

Nous voici en présence d'un des faits les plus importants de l'histoire de notre Sainte-Chapelle. Nous voulons parler de l'érection de la collégiale du château de Chambéry ou église du Saint-Suaire, vulgairement appelée SainteChapelle, en église métropolitaine, et de la création d'un archevêché à Chambéry, par bulle du pape Léon X, donnée le 21 mai 1545. Cette seconde tentative du souverain échoua encore, mais elle reste du moins, et nous nous plaisons à la faire connaître, comme un nouvel et éclatant témoignage de la piété des princes de Savoie et de leur sollicitude pour les intérêts religieux de leurs sujets. Le titulaire de ce nouveau siége fut nommé : c'était Urbain de Miolans, qui n'eut pas même le temps d'en prendre possession, car le 12 septembre de l'année suivante, cédant aux réclamations de l'évêché de Grenoble, appuyées du reste par les prétentions énergiques du roi de France, François Ier, qui alla jusqu'à en faire un casus belli, le souverain pontife annula sa bulle de 1515 et tout rentra dans le premier état. Cependant, dit Besson, « quoique le pape, sur les instances de la France, ait révoqué la bulle qu'il avait donnée dans le cas dont s'agit, il n'a point prétendu dégrader la Sainte-Chapelle du rang qu'elle

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