Obrazy na stronie
PDF
ePub

pour demander les grâces qui seront nécessaires à l'Ordinand, afin que sa vie soit conforme à la sainteté de sa vocation (1).

Ces Rites et prières se trouvent, pour les choses essentielles, dans les plus anciens Manuscrits grecs, qui furent recherchés avec soin et livrés à l'impression (2); dans les Pontificaux et Eucologes grecs, édités par Isaac Habert (3); dans l'Eucologe à l'usage des Grecs catholiques, et imprimé par les soins de la Propagande romaine (4); enfin, dans celui dont se servent actuellement les Grecs schismatiques, et réimprimé a Venise en 1839 (5).

Cette doctrine des Livres pontificaux a été aussi proclamée par les Auteurs grecs qui publièrent des Ecrits à l'occasion des erreurs protestantes (6). Mélétius Syrigus, après avoir réfuté la Confession de foi hérétique de Cyrille Lucar, conclut en ces termes : « Donc l'Eglise orientale a reçu dès les premiers temps, et conserve encore le Sacerdoce comme un Sacrement, suivant en cela S. Denis, et les autres saints Pères qui ont été depuis; elle le regarde comme ce qu'il y a de plus élevé, et comme la source de tout ce qui se pratique dans la Religion, ainsi que parle S. Epiphane, et elle ne reconnaît point la voix de Cyrille Lucar qui dit le contraire : Κυρίλλου δὲ την φωνὴν τούτοις ἀντιφθεγγομένην οὐκ ἐπιγινωσκει. » Les Eveques orientaux expriment la même doctrine dans la Confession de foi orthodoxe des Eglises grecques (7).

Chez les Maronites catholiques, et chez les hérétiques Jacobites, Nestoriens et Cophtes, on trouve les mêmes choses que dans les Pontificaux et Eucologes latins et grecs: la présentation, l'élection et l'ordination. Les Evêques, les Prêtres et les Diacres sont ordonnés de la même manière, par l'imposition des mains et la prière (8); et cela ne doit pas nous surprendre. En considérant les Rites pour

(1) Euc. græc. à Goar, pag. 250.

(2) Comment. de Sacris ordin. part. 2, pag. 52 usque ad 85, a P. Morino. (3) Pag. 66 et seq. Edit. Paris 1643.

(4) Pag. 114 et suiv., Rom. 1754.

(5) Pag. 162.

(6) Perpet. de la foi tom. v, liv. 5, ch. 4, pag. 350, Ed. Paris 1713.

(7) Conf. orth. quest. 119, pag. 173.

(8) Morin. Comm. de Sacr. Ord. part. 2, pag. 328.

les Ordinations des hérétiques orientaux, il est facile de reconnaître, que les Pontificaux dont ils se servent sont calqués sur l'Eucologe des Grecs, et qu'ils ont conservé le nombre des Ordres, avec la matière et la forme, qui sont les parties essentielles du Sacrement; c'est la remarque du savant orientaliste Assemani (1). Cette conservation est une "euve évidente qu'à l'époque de leur séparation dans le ve siècle, l'Eglise croyait, comme elle le croit encore, que l'Ordre est un des Sacrements de la Loi évangélique.

CONCLUSION. Les hérétiques orientaux se séparèrent des catholiques la haine dans le cœur, haine qui fut augmentée, par l'excommunication que les Evêques lancèrent contre eux, et par les persécutions que les Empereurs leur firent souffrir; et de là nous devons conclure, que l'Ordre n'est point une institution formée par les hommes, mais qu'elle a été établie par Jésus-Christ, et transmise par les Apôtres, comme un Sacrement de la Loi nouvelle, selon la doctrine catholique. Car nous voyons l'Ordre reçu et pratiqué, avec toutes les conditions d'un véritable Sacrement, non seulement dans l'Eglise romaine, mais encore dans toutes les autres Eglises; par les catholiques, comme par les schismatiques et les hérétiques; non seulement présentement, mais encore dans les siècles les plus reculés ; chez les nations qui se connaissent, comme chez les peuples qui n'ont aucun rapport entre eux; et malgré l'ignorance et l'abrutissement, dans lesquels ces hérétiques et schismatiques vivent depuis tant de siècles, sous la domination des Musulmans. L'antiquité, l'universalité et l'uniformité du Rite essentiel des Ordinations seraient un vrai miracle, si l'Ordre n'était pas un véritable Sacrement institué par J.-C. et enseigné par les Apôtres. « Comme il est clair, dit le Concile de Trente, et manifeste, par le témoignage de l'Ecriture, par la Tradition des Apôtres et par le sentiment unanime des Pères, que par la sainte Ordination qui s'accomplit par des paroles et par des signes extérieurs, la grâce est conférée, personne ne peut douter que l'Ordre ne soit véritablement et proprement un des sept Sacrements de la sainte Eglise » (2).

(1) Biblioth. orient. tom. 11, dissert Monophys. n. 5, de Ord. Les Nestoriens s'en éloignent davantage, mais ils ne reconnaissent pas moins que l'Ordre est un Sacrement. Ibid. tom. iv, pag. 331.

(2) Conc. de Trent. sess. 23, ch. 3.

Et ensuite: « Si quelqu'un dit, que l'Ordre ou la sacrée Ordination n'est pas véritablement et proprement un Sacrement, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ; ou que c'est une invention humaine, imaginée par des gens ignorants des choses ecclésiastiques; ou bien que ce n'est qu'une certaine forme et manière de choisir des Ministres de la parole de Dieu et des Sacrements, qu'il soit anathème » (1).

TROISIÈME QUESTION.

Quels sont l'enseignement et la discipline de l'Eglise sur les Ordres, considérés en particulier ?

Il est des institutions, qui vues de loin paraissent admirables, mais qui considérées de près perdent tout leur prestige. L'institution du Sacrement de l'Ordre, au contraire, ne présente rien d'attrayant à la première vue; mais examinée en détail et en particulier, elle est pleine d'intérêt pour les Ecclésiastiques, et même pour les simples fidèles, qui désirent bien connaître la Religion. Après avoir parlé du nombre des Ordres, dans un premier article, nous considèrerons, dans les suivants, la Tonsure, les Ordres mineurs et les Ordres sacrés.

ARTICLE PREMIER.

DU NOMBRE DES ORDRES.

Nous traiterons cet article, selon le but que nous nous sommes proposé, qui est de repousser l'erreur et d'exposer la doctrine. catholique.

Erreurs

protestantes

1° Les Protestants ne se sont pas contentés de rejeter le Sacrement de l'Ordre, ils se sont plu encore à dénaturer l'enseignement de sur les Ordres.

(1) Conc. de Trent.. cau. 3.

l'Eglise et à lui attribuer une fausse doctrine: c'est ce qui a été fait par Calvin dans son livre de l'Institution chrétienne. Est-ce par malice ou par ignorance? Nous croyons qu'on peut admettre l'une et l'autre cause; et afin qu'on ne puisse pas dire que nous calamnions le chef de la Réforme, nous rapporterons exactement ses propres paroles : « Le Sacrement de l'Ordre, dit-il, est mis en leur rolle au quatrième lieu mais il est si fertile, qu'il enfante de soy sept petits Sacramentaux. Or, c'est une chose digne de moquerie, que quand ils ont proposé qu'il y a sept Sacrements, en les voulant nombrer ils en content treize : et ne peuvent excuser que les sept Sacrements des Ordres soyent un seul Sacrement, pourtant qu'ils tendent tous a une Prestrise, et sont comme degrez pour monter à icelle. Car puisqu'il appert qu'en chacun d'iceux il y a diverses ceremonies davantage, puisqu'ils disent qu'il y a diverses grâces: nul ne doutera que selon leur doctrine, on n'y doive recognoistre sept Sacrements... et sont ceux qui s'en suivent Huissiers, Lecteurs, Exorcistes, Acolytes, Sous-Diacres, Diacres et Prètres. Et sont sept, comme ils disent, à cause de la grâce du Saint-Esprit contenant sept formes, de laquelle doivent être remplis ceux qui sont promeus à ces Ordres.... Toutefois, les autres plus subtils, ne font pas seulement sept Ordres, mais neuf; à la similitude, comme ils disent, de l'Eglise triomphante. Et encore il y a guerre entre eux, d'autant que les uns font le premier Ordre de la tonsure cléricale, le dernier d'Evêché. Les autres excluant la tonsure, mettent l'Archevêché entre les Ordres (1)......... Tout ce qu'ils babillent de leurs petits Ordres, soit qu'ils en content cinq ou six, est forgé de mensonge et ignorance.... Maintenant mon intention n'est sinon de reprouver cette invention nouvelle, de forger sept Sacrements aux Ordres ecclésiastiques de laquelle on ne trouvera point un seul mot aux Docteurs anciens, mais seulement en ces badeaux de Théologiens Sorboniques et Canonistes (2)..... Restent les trois Ordres qu'il appellent grandes ou Sacrées... Puisque ceux

(1) Inst. chrct., par Calvın, liv. iv, chap. 19, n. 22, pag. 1215, Ed. de Gen., en 1565.

(2) Ibid. n. 24, pag. 1217.

ci, les Prêtres, usurpent une telle authorité de J.-C., que reste-t-il plus sinon que leur Prestrise soit un sacrilège damnable? Certes c'est une trop grande impudence à eux, de l'orner du titre de Sacrement. Quant à l'imposition des mains, qui se fait pour introduire les vrais Pasteurs et Ministrés de l'Eglise en leur état, je ne répugne pas qu'on la reçoive pour Sacrement.... Mais il ne faut pas que les Prêtres romanisques, qui sont créés selon l'ordre du Pape, s'énorgueillissent de cela, car ceux que nous disons sont ordonnés par la bouche de J.-C., pour être dispensateurs de l'Evangile et des Sacrements, et non pour être bouchers, afin de faire immolations quotidiennes (1)... Les cérémonies sont bien correspondantes à la chose. Notre Seigneur envoyant des Apôtres à la prédication de l'Evangile, souffla sur eux. Par lequel signe il représenta la vertu du Saint-Esprit qu'il mettait en eux. Ces bons preud'hommes ont retenu ce soufflement, et comme s'ils vomissoient le Saint-Esprit de leur gosier, ils murmurent sur leurs Prêtres qu'ils ordonnent, disant: recevez le Saint-Esprit. Tellement ils sont adonnés à ne rien laisser qu'ils ne contrefassent perversement; je ne dis pas comme basteleurs et farceurs, qui ont quelque art et manières en leurs maintiens, mais comme singes qui sont frétillants à contrefaire toute chose sans propos et sans discrétion.... Bien est vray qu'ils sont si effrontés, qu'ils osent dire que le Saint-Esprit est conféré par eux. Mais l'expérience montre combien cela est vray : par laquelle nous cognoissons évidemment, que tous ceux qui sont consacrés pour Prètres, de chevaux deviennent asnes, et de fols enragez » (2). Voilà un échantillon du langage que tenait parfois le Réformateur, que les Protestants ont suivi avec tant de docilité. Il est facile de se moquer de ses adversaires, quand on leur prête une doctrine qu'ils n'ont pas; on ne sait ce dont il faut le plus s'étonner, du défaut de bonne foi de Calvin, ou de son défaut de politesse et de bonne éducation.

2o Exposons maintenant la Doctrine catholique. L'Eglise a toujours cru que Jésus-Christ avait institué sept Sacrements (3);

(1) Inst. chrét. par Calv. liv. 4, ch. 19, n. 28, pag. 1220.

(2) Ibid. n. 29, pag. 1221.

(3) Inst. hist. et theol. tom. 1, quest. 11, pag. 30.

Doctrine catholique sur le nombre des Ordres.

« PoprzedniaDalej »