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de la main droite, sur le front de celui qui reçoit la Confirmation. On peut donc conclure, avec saint Thomas, que le sacrement de Confirmation consiste dans l'onction du saint chrême et les paroles qui répondent à cette onction: Sacramentum Confirmationis est linitio chrismatis sub forma præscripta verborum (1). » Benoit XIV n'est pas moins exprès : « Pollice tincto in oleo signum crucis imprimitur, eoque pacto, dum formam ac verba pronuntiat episcopus, materiam simul tradit, ex quibus sacramentum « constituitur (2). »

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130. Ainsi, quoique l'évêque soit obligé de suivre en tout le cérémonial prescrit par le pontifical pour l'administration du sacrement de Confirmation, nous pensons qu'il ne doit point avoir d'inquiétude à l'égard des fidèles qui n'assistent pas à la première imposition des mains. Les curés veilleront à ce qu'ils soient tous présents à cette cérémonie; mais, qu'ils y soient présents ou non, s'ils reçoivent l'onction sainte, on les regardera comme confirmés: Hinc est, dit saint Alphonse de Liguori, quod episcopi commu«niter non satagunt ut omnes confirmandi sint præsentes in principio ritus, cum minister elevans manus profert orationem; nec « dubitant ipsi confirmare eos qui, postquam primus ille ritus jam est completus, accedunt (3). » Il en serait autrement, s'il y avait un doute fondé sur la question dont il s'agit; mais ce doute n'existe plus, au jugement du pape Benoit XIV, qui déclare, dans sa lettre encyclique aux évêques du rite grec, que, dans l'Église latine, le sacrement de Confirmation se confère par l'onction du saint chrême, tandis que le ministre prononce les paroles de la forme sacramentelle: « Quod itaque extra controversiam est, hoc dicatur; nimi* rum in Ecclesia latina Confirmationis sacramentum conferri, adhibito sacro chrismate, seu oleo olivarum balsamo commixto, et ab episcopo benedicto, ductoque signo crucis per sacramenti • ministrum in fronte suscipientis, dum idem minister formæ verba pronuntiat (4). Ce grand Pape n'aurait évidemment pu s'exprimer de la sorte, s'il eût regardé la première imposition des mains comme essentielle au sacrement.

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131. Nous ne parlons ni de la bénédiction du pontife, ni des prières qu'il récite après avoir fait l'onction; de l'aveu de tous, elles ne sont qu'accessoires à l'administration du sacrement de

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(1) In 4. dist. vi. quæst. 1. art. 2. (2) Instit. ecclesiasticæ vi.- (3) Lib. vi. n° 164. (4) Epistol. Ex quo primum tempore ad archiepiscopos, episcopos aliosque ritus græci, an. 1756. § 52.

DE LA CONFIRMATION.

Confirmation. Il en est de même du petit soufflet que l'on donne sur la joue du confirmé.

132. Il est nécessaire que le saint chrême soit composé d'huile et de baume mélangés ensemble. L'encyclique de Benoit XIV que nous venons de citer, le décret d'Eugène IV aux Arméniens, le pontifical romain et le Catéchisme du concile de Trente, l'enseignent formellement. L'huile est nécessaire à la validité du sacrement: il en est très-probablement de même du baume; c'est le sentiment le plus commun, et on ne peut s'en écarter dans la pratique. Il s'agit de l'huile d'olive, oleum olivarum, la seule qui soit proprement appelée huile. Elle est d'ailleurs, comme l'a remarqué saint Thomas, la plus propre à exprimer les dons du Saint-Esprit (1). Pour ce qui regarde le baume, peu importe la contrée d'où il est tiré.

133. Il est également nécessaire que le chrême ait été béni par l'évêque. Cependant, plusieurs docteurs pensent que le Souverain Pontife peut déléguer un simple prêtre pour cette consécration.

Quant à la manière de faire l'onction, il faut, 1o qu'elle soit faite sur le front; 2° qu'elle soit faite en forme de croix ; 3° qu'elle soit faite par le ministre lui-même, qui doit se servir du pouce de la main droite, à moins cependant qu'il ne soit dans l'impossibilité physique de faire usage de cette main. Le saint chrême ne peut ètre appliqué par le moyen d'un instrument; car il est de toute nécessité qu'il y ait imposition de la main.

ARTICLE II.

De la Forme du sacrement de Confirmation.

134. Quelques théologiens font consister la forme de ce sacrement dans la prière Omnipotens sempiterne Deus, qui regenerare dignatus es, etc., que le pontife fait à Dieu, en étendant les mains, la face tournée vers les confirmands, versa facie ad confirmandos. Suivant d'autres, elle consiste et dans cette prière et dans les paroles qui accompagnent l'onction du saint chrême. Les autres enfin, en plus grand nombre, la placent tout entière dans les paroles que l'évêque prononce en faisant l'onction, regardant la prière qui précède comme accessoire. Ce troisième sentiment répond à celui

(1) Sum part. 3. quæst. 72. art. 2.

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que nous avons adopté sur la matière du même sacrement (1). Nous disons donc que toute la forme sacramentelle de la Confirmation consiste dans ces paroles: Signo te signo crucis, et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. En effet, voici ce qu'enseigne le Catéchisme du concile de Trente: La forme du sacrement de Confirmation consiste dans les paroles « qui accompagnent l'onction. Il faut avertir les fidèles qui doivent <recevoir ce sacrement d'exciter en eux des sentiments de foi, de piété et de religion, surtout lorsque l'évêque prononce ces paro« les, afin qu'il n'y ait rien en eux qui puisse mettre obstacle à la grâce. Ainsi donc, les paroles qui composent la forme entière du « sacrement de Confirmation, sont celles-ci: Je te marque par le signe de la croix, et je te confirme par le chrême du salut, au « nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit : et il est facile de « démontrer que c'est là la forme essentielle de ce sacrement; car « la forme d'un sacrement doit renfermer tout ce qui explique sa « nature et sa substance. Or, les trois choses qui constituent l'es« sence du sacrement de Confirmation, savoir: la puissance de Dieu, • qui y opère comme cause principale; la force de l'esprit et du cœur, qui, par l'onction sainte, est donnée aux fidèles pour leur salut; et le signe dont est marqué celui qui va entrer dans la milice chrétienne, sont clairement exprimées dans les paroles que « nous venons de rapporter : la première, dans ces mots, qui sont * à la fin, Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; la seconde, dans ceux-ci, placés au milieu, Je te confirme avec le « chrême du salut; et la troisième, par ces mots, qui sont au com« mencement, Je te marque du signe de la croix. Au reste, lors « même que la raison ne pourrait démontrer que telle est la véri« table forme du sacrement de Confirmation, veram et absolutam formam, l'autorité de l'Église catholique ne nous laisserait au« cun lieu de douter à cet égard, puisqu'elle a toujours enseigné e qu'elle consiste dans les paroles que nous avons indiquées (2). » 135. Le décret d'Eugène IV, pour les Arméniens, n'est pas moins exprès : « Secundum sacramentum est Confirmatio, cujus.... forma est: Signo te signo crucis, et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. » C'est aussi la doctrine du concile provincial de Bourges de l'an 1584, qui fut approuvé par le pape Sixte V en 1585 : « In administratione ⚫ hujus (Confirmationis) sacramenti servetur forma debita et qua

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(1) Voyez, plus haut, le n° 127. -- (2) De confirmationis sacramento, Six.

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« uti consuevit Ecclesia, videlicet: N. consigno te signo crucis, « et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. » Enfin, le pape Benoit XIV, dans sa lettre aux évêques du rite grec, déclare qu'il est hors de doute que, dans l'Église latine, l'évêque administre la Confirmation par l'onction du saint chrême, en prononçant les paroles qui répondent à cette onction (1).

136. On ne doit rien changer ni dans la matière ni dans la forme du sacrement de Confirmation. Tout changement qui porterait atteinte à la substance du saint chrême, ou qui ôterait aux paroles sacrées leur véritable sens, compromettrait la validité du sacrement. On pourra facilement juger si tel ou tel changement est substantiel ou seulement accidentel, par ce qui a été dit dans le traité des sacrements en général (2). Nous ajouterons qu'à la différence du Baptême et de la Pénitence, il ne serait pas permis d'adminis trer la Confirmation, même à un malade, avec une matière douteuse; car ce sacrement n'est pas, comme les deux premiers, nécessaire de nécessité de moyen.

CHAPITRE III.

Des Effets du sacrement de Confirmation.

137. Comme tous les autres sacrements, la Confirmation produit la grâce sanctifiante; c'est une grâce d'accroissement et de perfection, une grace qui augmente en nous la grâce du Baptême, qui nous fortifie contre les ennemis du salut et nous rend parfaits chrétiens. Par le Baptême, nous recevons la vie spirituelle; par la Confirmation, nous en recevons le développement. Cependant, suivant le sentiment le plus commun, le sacrement de Confirmation confère quelquefois la première grâce sanctifiante, qui efface le péché mortel: « Aliquando prima gratia sanctificans per hoc sacramen<< tum confertur, » comme l'enseigne saint Alphonse de Liguori (3). « Si quis adultus, dit saint Thomas, in peccato existens, cujus conscientiam non habet, vel si etiam non perfecte contritus

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 130.- Voyez aussi S. Thomas, S. Alphonse de Liguori, Billuart, etc. — (2) Voyez, ci-dessus, le no 12. — (3) Lib. vt. no 189.

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accedat (ad Confirmationem), dummodo non fictus accedat, per « gratiam collatam in hoc sacramento consequitur remissionem pec«catorum (1). »

138. Un autre effet, qui est particulier à la Confirmation, est de nous donner la plénitude du Saint-Esprit, et de renouveler dans nos âmes les merveilleux effets qu'il opéra lorsqu'il descendit sur les Apôtres. A la vérité, le Saint-Esprit ne nous communique pas, comme à eux, le don des langues, celui des miracles, et les autres graces extérieures nécessaires alors au progrès et à l'affermissement de l'Evangile; mais il répand dans nos âmes les mêmes grâces intérieures dont il sanctifia et fortifia les Apôtres, et particulièrement les sept dons qui lui sont attribués. Ces dons sont certaines dispositions ou habitudes surnaturelles qui ornent notre åme, nous font agir suivant les inspirations et les mouvements de la grâce qui nous est donnée à tous en temps opportun, in tempore opportuno, et nous facilitent l'accomplissement de la loi de Dieu, surtout dans les circonstances difficiles.

139. Les dons du Saint-Esprit sont : le don de sagesse, le don d'entendement, le don de conseil, le don de force, le don de science, le don de piété, le don de crainte de Dieu. 1o Le don de sagesse, qui nous fait aimer les biens éternels, nous détache des biens de ce monde, et nous éloigne de tout ce qui peut être contraire à notre fin dernière; 2o le don d'entendement, qui nous fait concevoir les vérités de la religion, autant que cela nous est nécessaire, eu égard aux desseins particuliers que Dieu a sur chacun de nous; 3o le don de conseil, qui nous fait choisir à propos ce qui contribue davantage à la gloire de Dieu et à notre salut; 4o le don de force, qui nous donne le courage de professer la religion, de fouler aux pieds le respect humain, de surmonter les tentations, de résister, même au péril de la vie, aux fureurs de la persécution; 5o le don de science, qui nous fait connaître la volonté de Dieu en ce qui concerne le salut, et nous découvre les dangers que nous devons éviter; 6o le don de piété, qui nous unit à Dieu d'une manière plus particulière, et nous fait embrasser avec joie tout ce qui est du service divin; 7° enfin, le don de crainte, qui nous inspire un souverain respect pour Dieu, et nous fait éviter tout ce qui est contraire à sa sainte volonté.

140. La Confirmation produit encore un autre effet qui lui est commun avec le Baptème et le sacrement de l'Ordre. Elle imprime

1) Sum. part 3. quæst. 72. art. 7.

M. II.

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