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proxima per accidens est illa quæ, licet per se respectu aliorum « non sit proxima, eo quod non sit apta de sua natura communiter inducere homines ad peccatum, tamen respectu alicujus est proxima; vel quia hic in illa occasione, et si non fere semper . nec frequentius, frequenter tamen cecidit; vel quia, spectata « ejus præterita fragilitate, prudenter timetur ipsius lapsus. Unde « perperam dicunt Navarrus, Lugo et Viva cum aliis non esse in « occasione proxima adolescentes, qui laborando cum fœminis peccant consensu, verbis aut tactibus, eo quod, ut dicunt, non « fere semper in talibus occasionibus peccant; nam, ut diximus, « ad occasionem proximam constituendam sufficit ut homo frequenter in ea labatur. Notandum vero quod aliquando occasio, « quæ respectu aliorum est proxima, respectu hominis valde pii « et cauti poterit esse remota (1). Ex præmissis infertur esse in occasione proxima, 1o qui domi retinet mulierem cum qua sæpe peccavit. Et hic notandum quod si quis non habet ad suam dispositionem mulierem, cum qua peccat, sed cum ea peccat sem« per ac accedit in illius domum, tunc illuc accedere erit occasio proxima, etiamsi semel in anno accederet. 2° Qui in ludo fre« quenter labitur in blasphemias vel fraudes. 3° Qui in aliqua domo, caupona, aut conversatione (frequenter), incidit in « ebrietatem, rixas, verba aut gestus lascivos ( aut cogitationes obscœnas). » Ainsi s'exprime saint Alphonse de Liguori (2).

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559. Selon le bienheureux Léonard de Port-Maurice, " on « donne communément le nom d'occasion prochaine à celle où, attendu les circonstances de la personne, du lieu et de l'expérience passée, on pèche toujours, ou presque toujours, ou du moins fréquemment. C'est ce qui la distingue de l'occasion éloignée, dans laquelle, eu égard aux mêmes circonstances, on ne pèche que rarement. Ainsi, l'occasion prochaine n'est jamais telle que quand elle a, d'une manière absolue ou relative,

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« union fréquente avec le péché. Tel est le caractère propre qu'assignent les théologiens pour distinguer l'occasion prochaine de l'occasion éloignée... Mais il est à propos de remarquer que " nous n'entendons pas ici que la fréquence des chutes soit tou« jours absolue quant au temps et quant aux actes, de sorte que pour constituer l'occasion prochaine il soit nécessaire de pécher tous les jours ou presque tous les jours, ou de commettre dans

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(1) S. Alphonse de Liguori, lib. vi. no 452. — (2) Ibidem et Praxis confessarii, no 64.

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le même espace de temps un certain nombre de péchés. Non; « mais il suffit qu'elle soit relative au nombre de fois qu'on s'est exposé à l'occasion. Ainsi, un homme ne tient pas, à la vérité, dans sa propre maison, la personne avec laquelle il a coutume de pécher, moins encore il l'entretient ailleurs dans sa dépendance; le concubinage serait trop évident. Mais il la visite dans « une maison qui ne lui appartient pas, et, pour cacher son intrigue et tromper les regards de ceux qui épient ses démarches, il «ne la visite qu'une seule fois par mois, et même plus rarement. « Il est certain que s'il pèche le plus souvent (1) quand il se rend ⚫ dans cette maison, si de douze fois l'année il n'en passe pas cinq « ou six sans tomber, il doit être infailliblement réputé dans l'oc«casion prochaine du péché. Quelquefois encore il ne faudra pas s'attacher au nombre matériel des chutes, mais plutôt à exami«ner quelle est l'influence de l'occasion sur le péché, et jusqu'à . quel point le péché dépend de l'occasion. Toutes ces considéra<tions sont abandonnées à la prudence du confesseur, qui pèsera « mûrement le fait avec toutes les circonstances (2). »

560. Ainsi, on se comportera comme si l'occasion était prochaine envers une personne qui n'a fait encore qu'une seule chute, si, étant déjà fort portée d'elle-même au mal, elle se trouve continuellement en présence de son séducteur, qui, à raison de sa position, a beaucoup d'ascendant sur elle; ut si ancilla facilis semel peccaverit cum hero, præsertim si ab eo peccati emolumentum speret. Elle est évidemment dans un danger prochain de rechute.

(1) La Méthode de Direction, par un directeur du séminaire de Besançon, définit les occasions prochaines celles qui « nous mettent dans un danger pro«bable, moral et prochain de pécher; ce qui fait que celui qui s'y trouve - tombe presque toujours dans le péché : In ea positus sæpius peccat, ainsi * qu'on s'exprime dans l'école. » Chap. 7. art. 2. § 1. Nous n'admettons point celte notion, quoiqu'on la trouve dans plusieurs théologiens: pour que l'occasion du péché soit prochaine, il suffit que celui qui s'y trouve tombe fréquemment, sæpe, frequenter, comme le dit S. Alphonse. Toutefois, nous sommes loin d'accuser l'auteur de cette Méthode d'avoir voulu favoriser le relâchement pour l'absolution de ceux qui sont dans l'occasion du péché; car, citant d'une manière incomplète et quelquefois inexacte les Avertissements de S. Charles aux Confesseurs, il se montre encore plus sévère que ce grand archevêque, auquel certainement personne ne reprochera d'avoir été trop indulgent: Quem nemo cerle dicet plus æquo indulgentem. C'est la remarque de Benoît XIV, de Synod. diœces. lib. vi. cap. 63. On peut voir dans l'introduction du Manuel des Confesseurs, de M. l'abbé Gaume, et dans la Justification de la Théologie de S. Alphonse, ce que nous avons dit de la Méthode de Direction. (2) Discorso mistico e morale, no 21 et 23.

Ce danger subsisterait encore, bien que jusqu'ici elle n'ait pas succombé, si, étant fortement tentée par son maître, elle ne se sentait pas assez forte pour résister à la séduction. Quoique l'occasion prochaine proprement dite ne soit pas encore formée, le danger n'en est pas moins réel. Il faudrait, par conséquent, exiger de cette personne qu'elle quittât la maison, si elle pouvait le faire commodément (1). «Qui amat periculum, in illo peribit (2). » Nous ajouterons que, quand il s'agit d'apprécier le nombre des fautes qui caractérisent l'occasion prochaine du péché mortel, on doit faire attention non-seulement aux péchés extérieurs, mais encore aux péchés de pensée, aux désirs criminels, en examinant, toutefois, si c'est telle ou telle occasion qui est la cause morale des mauvaises pensées.

561. Peut-on absoudre le pénitent qui est dans une occasion prochaine et volontaire? Premièrement, on ne peut jamais absoudre, ni celui qui cherche directement l'occasion prochaine du péché, ni celui qui se trouvant volontairement, sans nécessité aucune, dans cette occasion, ne veut pas la quitter; car évidemment il conserve de l'affection au péché. Aussi, le pape Innocent XI a condamné cette proposition : « Potest aliquando absolvi, qui in proxima « occasione peccandi versatur, quam potest et non vult omittere, quinimo directe et ex proposito quærit, aut ei se ingerit (3). »

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Secondement, plusieurs théologiens pensent qu'on peut, généralement, absoudre une première ou une seconde fois le pénitent qui est dans une occasion prochaine et volontaire, avant même qu'il l'ait fait cesser, pourvu qu'il soit dans la ferme résolution de l'éloigner au plus tôt; mais il faut distinguer entre les occasions qui sont présentes ou continues, et les occasions qui ne sont point présentes, qui ne viennent que par intervalle : telles sont les occasions qui se rencontrent au jeu, dans les cabarets, dans les visites et les conversations. Si l'occasion est présente, ut si quis concubinam domi detineat, on ne doit point ordinairement absoudre le pénitent qu'il n'ait préalablement ôté l'occasion; la promesse de la quitter le plus promptement possible ne suffit pas. La raison en est que l'éloignement d'une semblable occasion est très-difficile, et exige une grande violence; d'où l'on a lieu de craindre que le péitent, qui n'est pas encore affermi dans la vertu, n'ait pas le

(1) Voyez S. Alphonse de Liguori, lib. vi. no 452. —(2) Eccli. c. 3. v. 27 (3) Décret de l'an 1679.

courage d'exécuter sa résolution, et ne demeure exposé au danger prochain d'offenser Dieu (1).

562. Nous avons dit, ordinairement, car cette règle admet plusieurs exceptions. La première est en faveur des moribonds, dont l'état ne permet pas d'attendre qu'ils aient renvoyé la personne qui est pour eux une occasion de péché. Car s'ils peuvent le faire sans scandale et sans se diffamer, on doit exiger qu'ils la renvoient avant de recevoir l'absolution. S'ils s'y refusent sans raison légitime, c'est une preuve qu'ils n'ont point renoncé au péché. La seconde exception est pour le cas où le pénitent donnerait des signes tellement extraordinaires de contrition, qu'on pourrait juger prudemment qu'il n'est plus exposé au danger prochain de manquer à la résolution d'éloigner l'occasion. Cependant, si, même dans ce cas-là, on peut commodément différer l'absolution, il serait prudent de le faire (2). La troisième exception a lieu pour ceux qui se confesseraient étant à une distance considérable de leur domicile. Il serait trop dur d'exiger qu'ils retournassent chez eux pour éloigner l'occasion, et revinssent ensuite recevoir l'absolution. On doit y suppléer autant qu'on le peut, en les affermissant contre le danger de la rechute. Il en serait de même pour le cas où le pénitent ne pourrait revenir, ou du moins que longtemps après. On peut l'absoudre, s'il paraît résolu à éloigner l'occasion sur-lechamp: autrement, il serait obligé, ou de répéter sa confession à un autre prêtre, ou de rester longtemps privé de la grâce du sacrement; ce qui serait pour lui un poids trop onéreux ou une trop grande privation (3). La quatrième exception est pour le cas où le pénitent, faute d'instruction, est arrivé jusqu'à ce moment sans remarquer ni l'occasion prochaine ou le danger qui l'accompagne, ni l'obligation où il était de s'en éloigner. On peut, dit Billuart, l'absoudre une première fois, mais une fois seulement, avant qu'il ait quitté l'occasion, s'il est d'ailleurs disposé (4). Enfin, on peut excepter le cas où le pénitent, ayant des raisons graves de recevoir tout de suite l'absolution, donnerait des marques non équivoques de repentir. On pourrait l'absoudre après l'avoir affermi dans ses bonnes résolutions. « Le soin de s'assurer si le pénitent ne retombera pas, est moins essentiel que celui de voir s'il a les disposi«tions requises pour recevoir l'effet du sacrement. Ce dernier soin

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(1) S. Alphonse, ibidem; S. Charles, ibidem; le B. Léonard de Port-Maurice, Discorso mistico e morale. (2) S. Alphonse, ibidem; Roncaglia, etc. (3) S. Alphonse, lib. vi. n° 454. — (4) De sacramento Pœnitentiæ, dissert. vi. art. 10. $5; Mgr Bouvier, de Pœnitentia, etc.

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« est indispensable, puisque le défaut de disposition entraîne la profanation ou au moins la nullité du sacrement. Le premier est « sans doute nécessaire; mais si, en voulant prendre toutes les pré« cautions usitées pour assurer la conservation de la grâce, on s'ex⚫ pose à des inconvénients très-graves, par exemple, si l'on expose « le pénitent à la tentation de persister dans le péche, ou à celle de « recevoir un sacrement qui demande l'état de grâce sans avoir « reçu l'absolution, la prudence et le bien de cette âme demanden qu'on se relâche de ces précautions. En voulant garantir le péni<< tent du malheur de perdre la grâce après l'avoir recouvrée, on « l'exposerait à un malheur non moins grand, et peut-être beaucoup plus probable (1). »

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563. Pour ce qui regarde les occasions qui ne sont point présentes, qui ne s'offrent que par intervalle, si le pénitent se propose fermement de les quitter, on peut l'absoudre une ou deux fois (2,, et même trois fois (3), avant qu'il ait exécuté sa résolution. Si, après cela, il ne se corrige pas, on doit lui différer l'absolution jusqu'à ce qu'il ait enlevé l'occasion, ou qu'il ait donné des preuves d'un véritable amendement. Après avoir dit que si le penitent est dans une occasion prochaine, volontaire et présente, le confesseur ne doit point lui donner l'absolution qu'il n'ait premièrement quitté effectivement cette occasion, saint Charles ajoute: « Et quant aux autres occasions, comme de jeux, de regards, conversations, gestes, etc., il ne doit point aussi lui accorder «< cette même grâce qu'il ne promette de s'en abstenir : que s'il « l'avait promis autrefois et ne s'en était pas néanmoins corrigé, il doit alors, quelque promesse qu'il en fasse, lui différer l'abso■lution jusqu'à ce qu'il voie quelque amendement (qualche emendazione). Et parce qu'il peut arriver qu'avec toutes les ins«<tructions et les conseils qu'un sage et zélé confesseur a donnés « à son pénitent, il ne peut pas néanmoins se retirer de l'occasion « du péché sans grand péril ou scandale, le confesseur, en ce cas, « se doit servir des remèdes qui suivent. En premier lieu, il diffé«<rera de lui donner l'absolution jusqu'à ce qu'il voie des preuves certaines d'un véritable amendement; et s'il ne peut pas diffé«rer de l'absoudre sans le mettre en danger d'infamie, et que ⚫ d'ailleurs il trouve en lui de si grandes marques de sa disposi

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(1) La Science du Confesseur, par une société de prêtres réfugiés en Allemagne, part. 1. ch. 3. art. 2.—(2) S. Charles, dans ses Avertissements. – (3) S. Alphonse, lib_v1. no 454.

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