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point dans la décision ce qui est douteux; et il n'y a rien de plus digne de l'autorité et de la majesté d'un concile que de réprimer l'ardeur de ceux qui voudroient aller plus avant.

CLXV.

Ce qu'il y a

de certain

très-bien re

connu dans

par les doc

Selon cette règle, comme on eut proposé à Trente une formule pour expliquer l'autorité du Pape, tournée d'une manière d'où l'on pouvoit dans l'autoinférer en quelque façon sa supériorité sur le rité du Pape concile général, le cardinal de Lorraine et les évêques de France s'y étant opposés, le cardinal le concile, et Palavicin raconte lui-même dans son histoire que tours cathola formule fut supprimée, et que le Pape répon- liques. dit qu'il ne falloit définir que ce qui plairoit unanimement à tous les Pères (1): règle admirable pour séparer le certain d'avec le douteux. D'où il est aussi arrivé que le cardinal du Perron, quoique zélé défenseur des intérêts de la cour de Rome, a déclaré au roi d'Angleterre << que le » différend de l'autorité du Pape, soit par le re» gard spirituel au respect des conciles œcumé»niques, soit par le regard temporel à l'endroit » des jurisdictions séculières, n'est point un dif>>férend de choses qui soient tenues pour articles » de foi, ni qui soit inséré et exigé en la Confes»sion de foi, ni qui puisse empêcher Sa Majesté » d'entrer dans l'Eglise lorsqu'elle sera d'accord » des autres points (2) ». Et encore de nos jours le célèbre André Duval, docteur de Sorbonne, à qui les Ultramontains s'étoient remis de la défense de leur cause, a décidé que la doctrine qui

(1) Hist. Conc. Trid. interp. Giattin. lib. x1x, cap. 11, 13, 141. 15. (2) Réplique, liv. vi, préf. p. 858.

-

CLXVI. Avec cette

modération

nu l'autorité du Pape.

nie le Pape infaillible n'est pas absolument contre la foi, et que celle qui met le concile au-dessus du Pape ne peut être notée d'aucune censure, ni d'hérésie, ni d'erreur, ni même de témérité (1).

On voit par-là que les doctrines qui ne sont pas appuyées sur une tradition constante et perMelancton pétuelle ne peuvent prendre racine dans l'Eglise, auroit recon puisqu'elles ne font point partie de sa Confession de foi, et que ceux mêmes qui les enseignent, les enseignent comme leur doctrine particulière, et non pas comme la doctrine de l'Eglise catholique. Rejeter la primauté et l'autorité du saint Siége avec cette salutaire modération, c'est rejeter le lien des chrétiens, c'est être ennemi de l'ordre et de la paix, c'est envier à l'Eglise le bien que Melancton même lui a souhaité (2).

CLXVII.

Après les choses qu'on vient de voir, il n'y a Abrégé de ce dernier li- plus rien maintenant qui puisse empêcher nos vre, et pre- Réformés de se soumettre à l'Eglise le refuge mièrement d'Eglise invisible est abandonné : il n'est plus tuelle visibi- permis d'alléguer pour le défendre les obscurités lité de l'E- de l'Eglise judaïque; les ministres nous ont releglise.

sur la perpé

vés du soin d'y répondre, en démontrant clairement que le vrai culte n'a jamais été interrompu, pas même sous Achaz et sous Manassés (3): la société chrétienne, plus étendue selon les conditions de son alliance, a été encore plus ferme;

(1) Duvall. Elench. p. 9. It. tract. de sup. Rom. Pont. potest. part. II, q. 1, p. 4, q. 7, 8. — (2) Ci-devant, liv. iv, n. 39; liv. v, n. 24, 25. Mel. de pot. Pontif. p. 6. · (3) IV. Reg. xv1. 4, 15. xx1. Jur. Syst. p. 222, 223.

et on ne peut plus douter de la perpétuelle visibilité de l'Eglise catholique.

CLXVIII.

Remarque sur la Con

fession d'Au

Ceux de la Confession d'Ausbourg sont encore plus obligés à la reconnoître que les Calvinistes (1): l'Eglise invisible n'a trouvé de place ni dans leur Confession de foi, ni dans leur Apologie, où nous sbourg. avons vu au contraire l'Eglise, dont il est parlé dans le Symbole, revêtue d'une perpétuelle visibilité; et il faut, selon ces principes, nous pouvoir montrer une assemblée composée de pasteurs et de peuple, où la saine doctrine et les sacremens aient toujours été en vigueur.

Les argu

mens qu'on

de l'Eglise,

sont résolus

Tous les argumens qu'on faisoit contre l'auto- CLXIX. rité de l'Eglise se sont évanouis. Céder à l'autorité de l'Eglise universelle, ce n'est plus agir à faisoit conl'aveugle, ni se soumettre à des hommes; puis- tre l'autorité qu'on avoue que ses sentimens sont la règle, et encore la règle la plus sûre pour décider les vé- par les mirités les plus importantes de la religion (2). On nistres. convient que si on eût suivi cette règle, et qu'on se fût proposé d'entendre l'Ecriture sainte selon qu'elle étoit entendue par l'Eglise universelle, il n'y auroit jamais eu de Sociniens; jamais on n'auroit entendu révoquer en doute avec la divinité de Jésus-Christ l'immortalité de l'ame, l'éternité des peines, la création, la prescience de Dieu, et la spiritualité de son essence: choses qu'on croyoit si fermes parmi les chrétiens, qu'on ne pensoit pas seulement qu'on en pût jamais douter; et qu'on voit maintenant attaquées avec

(1) Ci-dessus, n. 4 et suiv. jusqu'au 10. — (3) Ci-dessus, n. 86, 87 et suiv.

CLXX.

sauve dans

FEglise romaine.

des raisonnemens si captieux, que beaucoup de foibles esprits s'y laissent prendre. On convient que l'autorité de l'Eglise universelle est un remède infaillible contre ce désordre. Ainsi l'autorité de l'Eglise, loin d'être, comme on le disoit dans la Réforme, un moyen d'introduire parmi les chrétiens toutes les doctrines qu'on veut, est au contraire un moyen certain pour arrêter la licence des esprits, et empêcher qu'on n'abuse de la sublimité de l'Ecriture d'une manière si dangereuse au salut des ames.

La Réforme a enfin connu ces vérités; et si lés Luthériens ne veulent pas les recevoir de la main d'un ministre calviniste, ils n'ont qu'à nous expliquer comment on peut résister à l'autorité de l'Eglise, après avoir avoué que la vérité y est toujours manifeste (1).

On ne doit plus hésiter à venir de toutes les Qu'on se communions séparées chercher la vie éternelle dans le sein de l'Eglise romaine, puisqu'on avoue que le vrai peuple de Dieu et ses vrais élus y sont encore, comme on a toujours avoué qu'ils y étoient avant la Réforme prétendue (2). Mais on s'est enfin aperçu que la différence qu'on vouloit mettre entre les siècles qui l'ont précédée et ceux qui l'ont suivie étoit vaine, et que la difficulté qu'on faisoit de reconnoître cette vérité venoit d'une mauvaise politique.

Que si les Luthériens font encore ici les difficiles, et ne veulent pas se laisser persuader aux senti

(1) Ci dessus, n. 4 et suiv. (2) Ci-dessus, n. 50, 51 et suiv. jusqu'à 59.

mens de Calixte; qu'ils nous montrent donc ce qu'a fait depuis Luther l'Eglise romaine pour déchoir du titre de vraie Eglise, et pour perdre sa fécondité, en sorte que les élus ne puissent plus naître dans son sein.

CLXXI. Les minis

Il est vrai qu'en reconnoissant qu'on se peut sauver dans l'Eglise romaine, les ministres veu- tres

ne sont

bles lors

qu'ils font le salut si difficile dans l'Eglise romai

ne.

lent faire croire qu'on s'y peut sauver comme pas croyadans un air empesté, et par une espèce de miracle, à cause de ses impiétés et de ses idolâtries. Mais il faut savoir remarquer dans les ministres ce que la haine leur fait ajouter à ce que la vérité les a forcés de reconnoître. Si l'Eglise romaine faisoit profession d'impiété et d'idolâtrie, on n'a pas pu s'y sauver devant la Réforme, et on ne peut pas s'y sauver depuis; et si on peut s'y sauver devant et après, l'accusation d'impiété et d'idolâtrie est indigne et calomnieuse.

Excès des ministres,

qui préfè

arienne à l'E

Aussi montre-t-on pour elle une haine trop CLXXII. visible, puisqu'on s'emporte jusqu'à dire qu'on s'y peut sauver à la vérité, mais plus difficilement que parmi les Ariens (1), qui nient la divinité du rent la secte Fils de Dieu et du Saint-Esprit; qui par consé- glise romaiquent se croient dédiés à des créatures par le ne. Baptême; qui regardent dans l'Eucharistie la chair d'un homme qui n'est pas Dieu, comme la source de la vie; qui croient que sans être Dieu un homme les a sauvés, et a pu payer le prix de leur rachat; qui l'invoquent comme celui à qui est donnée la toute-puissance dans le ciel et dans la terre; qui sont consacrés au Saint-Esprit, c'est(1) Préjug. lég. I. part. ch. 1. Syst. p. 225.

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