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CXLVIII.

plissement des commandemens de

Dieu.

encore en conformité, et sur les mêmes principes qui avoient fait dire à nos Pères, dans le même concile d'Orange : « Que les mérites ne prévien» nent pas la grâce, et que la récompense n'est >> due aux bonnes œuvres qu'à cause que la » grâce, qui n'étoit pas due, les a précédées (1) ». Par ce moyen nous trouvons dans le chrétien une véritable justice, mais qui lui est donnée de Surl'accomDieu avec son amour, et qui aussi lui fait accomplir ses commandemens: en quoi le concile de Trente ne fait encore que suivre cette règle des Pères d'Orange: « Qu'après avoir reçu la grâce » par le Baptême, tous les baptisés, avec la grâce » et la coopération de Jésus-Christ, peuvent et » doivent accomplir ce qui appartient au salut, » s'ils veulent fidèlement travailler (2) »; où ces Pères ont uni la grâce coopérante de JésusChrist avec le travail et la fidèle correspondance de l'homme, conformément à cette parole de saint Paul: Non pas moi, mais la grâce de Dieu avec moi (3).

CXLIX.

té, et ensem

Sur la véri

perfection

Dans cette opinion que nous avons de la justice chrétienne, nous ne croyons pourtant pas qu'elle soit parfaite et entièrement irrépréhensi- ble sur l'imble, puisque nous en mettons une principale partie dans la demande continuelle de la rémission de notre jusdes péchés. Que si nous croyons que ces péchés, dont les plus justes sont obligés tous les jours à demander pardon, ne les empêchent pas d'être vraiment justes, le concile de Trente a puisé en

(1) Conc. Araus. II. cap. 18. (2) Concil. Trid. sess. VI, cap. 11. can. 18. Concil. Araus. 11, cap. 25. . (3) 1. Cor. xv. 10.

tice.

CL.

Que Dieu

accepte nos

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core une décision si nécessaire dans le concile de Carthage (1), où il est porté : « Que ce sont les »saints qui disent humblement et véritablement >> tout ensemble, Pardonnez-nous nos fautes :

Que l'apôtre saint Jacques, quoique saint » et juste, n'a pas laissé de dire : Nous péchons » tous en beaucoup de choses: Que Daniel aussi, quoique saint et juste, n'avoit pas laissé de » dire: Nous avons péché ». D'où il s'ensuit que de tels péchés n'empêchent pas la sainteté et la justice, à cause qu'ils n'empêchent pas que l'amour de Dieu ne règne dans les cœurs.

Que si le concile de Carthage veut qu'à cause de ces péchés nous disions continuellement à bonnes œu- Dieu : N'entrez point en jugement avec votre vres pour l'a- serviteur, parce que nul homme vivant ne sera sus-Christ. justifié devant vous (2); nous l'entendons, comme

mour de Jé

ce concile, de la justice parfaite, sans exclure de l'homme juste une justice véritable; reconnoissant néanmoins que c'est encore par un effet d'une bonté gratuite, et pour l'amour de JésusChrist, que Dieu, qui pouvoit mettre à des damnés comme nous un aussi grand bien que la vie éternelle à un aussi haut prix qu'il eût voulu, n'avoit pas exigé de nous une justice sans tache; et au contraire avoit consenti de nous juger, non selon l'extrême rigueur qui ne nous étoit que trop due après notre prévarication, mais selon une rigueur tempérée et une justice accommodée à notre foiblesse : ce qui a obligé le concile de Trente à reconnoître «< que l'homme n'a (1) Cap. 7, 8. — (2) Ibid.

pas

de

» quoi

» quoi se glorifier; mais que toute sa gloire est
» en Jésus-Christ, en qui nous vivons, en qui
» nous méritons, en qui nous satisfaisons; faisant
» de dignes fruits de pénitence, qui tirent leur
» force de lui, par lui sont offerts à son père,
» et sont acceptés pour l'amour de lui
» père (1) ».

par son

a

CLI.

Que les SS.

Pères ont dé

testé, aussi

bien que

nous, comme

que un blasphêqui me, la doctrine qui fait

prédestinerà

mal.

L'écueil qui étoit à craindre, en célébrant le mystère de la prédestination, étoit de la mettre pour le bien comme pour le mal; et si l'Eglise détesté le crime des Réformateurs prétendus qui se sont emportés à cet excès, elle n'a fait marcher sur les pas du concile d'Orange, prononce un anathéme éternel, avec toute lestation, contre ceux qui oseroient dire que Dieu le bien l'homme soit prédestiné au mal par la puissance comme le divine (2); et du concile de Valence qui décide pareillement que « Dieu par sa prescience n'im» pose à personne la nécessité de pécher; mais » qu'il prévoit seulement ce que l'homme devoit » être par sa propre volonté; en sorte que les » méchans ne périssent point pour n'avoir point » pu être bons, mais pour n'avoir pas voulu le » devenir, ou pour n'avoir pas voulu demeurer » dans la grâce qu'ils avoient reçue (3) ».

CLII.

Ainsi quand une question a été une fois jugée dans l'Eglise, comme on ne manque jamais de On trouve toujours l'Ela décider selon la tradition de tous les siècles glise dans la passés, s'il arrive qu'on la remue dans les siècles même situasuivans, après mille et douze cents ans on trouve

(1) Sess. XIV, cap. 8.- (2) Conc. Araus. 11, cap. 25. — (3) Conc. Valent. 111, can. 2 et 5. Labb. t. vin, col. 138 et seq.

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tion.

CLIII.

Pères ont re

tude du salut

tice.

toujours l'Eglise dans la même situation, toujours prête à opposer aux ennemis de la vérité les mêmes décrets que le saint Siége apostolique et l'unanimité catholique a prononcés; sans jamais y rien ajouter que ce qui est nécessaire contre les nouvelles erreurs.

Pour achever ce qui reste sur la matière de Que nos la grâce justifiante, je ne trouve point de décijeté, comme sion touchant la certitude du salut, parce que nous, la certi- rien n'avoit encore obligé l'Eglise à prononcer et de la jus- sur ce point : mais personne n'a contredit saint Augustin, qui enseigne que cette certitude n'est pas utile en ce lieu de tentation, où l'assurance pourroit produire l'orgueil (1) : ce qui s'étend aussi, comme on voit, à la certitude qu'on pourroit avoir de la justice présente; si bien que l'Eglise catholique, en inspirant à ses enfans une confiance si haute qu'elle exclut l'agitation et le trouble, y laisse, à l'exemple de l'apôtre, le contre-poids de la crainte, et n'apprend pas moins à l'homme à se défier de lui-même qu'à se confier absolument en Dieu.

CLIV. Melancton demeure

Enfin si l'on repasse ce qu'on a vu dans tout cet ouvrage accordé par nos adversaires sur la d'accord que justification et les mérites des saints (2), on de l'article de la meurera entièrement d'accord qu'il n'y a aucun Justification

est aisé à con- sujet de se plaindre de la doctrine de l'Eglise. Melancton si zélé pour cet article avoue aussi qu'on en peut facilement convenir de part et d'au

cilier.

(1) De Corrept. et Grat. c. 13, n. 40; tom. x, col. 773. de Civit. Dei, lib. x1, cap. 12; tom. v11, col. 282. — (3) Ci-dessus, lip, 111, n. 25 et suiv. liv. VH1, n. 22 et suiv.

tre (1). Ce qu'il semble demander le plus, c'est la certitude de la justice: mais tout humble chrétien se contentera aisément de la même certitude sur la justice que sur le salut éternel: toute la consolation qu'on doit avoir en cette vie est celle d'exclure par la confiance, non-seulement le désespoir, mais encore le trouble et l'angoisse; et on n'a rien à reprocher à un chrétien qui assuré du côté de Dieu n'a plus à craindre ni à douter que de lui-même (2).

Les décisions de l'Eglise catholique ne sont pas moins nettes et moins précises, qu'elles sont fermes et constantes; et on va toujours au-devant de ce qui pourroit donner occasion à l'esprit humain de s'égarer.

Honorer les saints dans les assemblées, c'étoit

y
honorer Dieu auteur de leur sainteté et de leur
béatitude; et leur demander la société de leurs
prières, c'étoit se joindre aux chœurs des anges,
aux esprits des justes parfaits, et à l'Eglise des
premiers nés qui sont dans le ciel. L'on trouve
une si sainte pratique dès les premiers siècles (3),
et on n'y en trouve pas le commencement, puis-
qu'on n'y trouve personne qui ait été remarqué
comme novateur. Ce qu'il y avoit à craindre pour
les ignorans, c'étoit qu'ils ne fissent l'invocation
des saints trop semblable à celle de Dieu, et leur
intercession trop semblable à celle de Jésus-
Christ mais le concile de Trente nous instruit
parfaitement sur ces deux points, en nous aver-

:

(1) Sent. Phil. Mel. de pace. Ec. p. 10. - (2) Bern. serm. I, de Sept. (3) Ci-dessus, liv. x1, n. 23 et suiv.

CLV.

Netteté des

décisions de l'Eglise. Elle coupe la ra

cine des abus sur la prière des saints.

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