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donc que d'agir avec autorité, et de lier les consciences, si ce n'est de pousser les choses jusqu'à obliger les particuliers condamnés à acquiescer de point en point, et avec exprès désaveu de leurs erreurs enregistrées, à peine d'étre retranchés de l'Eglise (1)?

Est-ce là un jugement dans un sens impropre, et plus étendu, et non pas un jugement en toute rigueur? Et que les synodes aient usé de ce pouvoir, nous l'avons vu dans l'affaire de Piscator (2), où l'on obligea de souscrire au formulaire qui condamnoit sa doctrine: nous l'avons vu dans l'affaire d'Arminius, et dans la souscription qui fut exigée aux canons du synode de Dordrect; et tous les registres de nos Réformés sont pleins de squscriptions semblables.

CVII.'

ptions improuvées par le ministre,

malgré la pratique de ses Eglises.

A cela M. Jurieu n'a trouvé d'autre remède que de dire, «< que lorsqu'un synode termine des con- Les souscri>>troverses qui ne sont pas importantes, il ne » doit jamais obliger les parties condamnées à » souscrire, et à croire ses décisions (3) » : mais cela est contre les termes exprès de la Discipline, qui « oblige à acquiescer de point en point, et » avec exprès désaveu des erreurs enregistrées, » à peine d'être retranché de l'Eglise »; ce que M. Jurieu entend lui-même « des controverses » moins importantes qui ne détruisent ni ne bles» sent le fondement (4) ».

Il ne restoit plus que de dire que retrancher de l'Eglise, en cet endroit, c'est seulement retrancher d'une confédération arbitraire, contre (2) Ci-dessus, liv. XII. - (3) Ibid. p. 306. —

(1) Discip. ibid. (4) Syst. ibid. p. 270.

CVIII.

Evasion du ministre.

CIX.

L'infaillibi

lité de l'E

nistre.

les paroles expresses de la Discipline, qui, expliquant ce retranchement dans le même chapitre, n'en connoît point d'autre que celui qui retranche du corps un membre pourri, et le renvoie avec les Païens, comme nous avons déjà vu (1).

Il n'est donc que trop visible que ce ministre a changé les maximes de la secte. Rétablissons-les glise prouvée maintenant, et joignons-les aux principes du par les prin- ministre, nous trouverons clairement l'infaillibicipes du mi- lité reconnue. Par les principes du ministre, si les conciles étoient juges dans les matières de la foi, ils seroient infaillibles (2): or par les principes de son Eglise ils sont juges (3): il faut donc que le ministre condamne ou lui-même, ou son Eglise, s'il n'avoue l'infaillibilité des conciles, du moins de ceux où se trouve la dernière et finale résolution mais quand il auroit ôté aux pasteurs assemblés le titre de juges pour ne leur laisser que celui d'experts, les conciles n'en demeureront que mieux autorisés par sa doctrine; puisqu'il n'y a point d'homme de bon sens qui ne se tînt pour le moins aussi téméraire de résister au sentiment de tous les experts, qu'à une sentence de tous les juges.

CX.

:

Il n'est pas moins embarrassé des lettres de Etrange parole du mi- soumission que les députés de tous les synodes nistre, qui provinciaux devoient porter au national en bonne sacrifie la vé- forme, et en ces termes : « Nous promettons derité à la paix. » vant Dieu de nous soumettre à tout ce qui sera » conclu et résolu dans votre sainte assemblée,

veut qu'on

(1) Syst. ibid. p. 269. Ibid. art. 17. (3) N. 106, et suiv.

- (2) Ci-dessus, n. 105. —

» persuadés que nous sommes que Dieu y prési» dera, et vous conduira par son Saint-Esprit >> en toute vérité et équité par la règle de sa pa» role (1) ». Les dernières paroles démontrent qu'il s'agissoit de religion; et on ne sait plus ce que c'est que d'être juges, et encore juges souverains, si des gens à qui on fait un tel serment ne le sont pas. Nous avons montré ailleurs (2) qu'on l'exigeoit en toute rigueur; que plusieurs provinces furent censurées pour avoir fait difficulté de se soumettre à la clause d'approbation, de soumission et d'obéissance; et qu'on étoit obligé à la faire en propres termes à tout ce qui seroit conclu et arrété, sans condition ou modification. Ces paroles sont si pressantes, qu'après s'être long-temps tourmenté à les expliquer, M. Jurieu à la fin en vient à dire qu'on promet cette soumission sous les réglemens de discipline qui regardent des choses indifférentes (3), ou en tout cas sur des controverses moins importantes, qui ne détruisent, ni ne blesseni le fondement de la foi; de sorte, conclut-il, « qu'il n'est pas étrange

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qu'en ces sortes de choses on rende au synode » une entière soumission; parce que dans les » controverses qui ne sont pas de la dernière im»portance, on doit sacrifier des vérités au bien » de la paix ».

Sacrifier des vérités, ct des vérités révélées de Dieu : ou l'on ne s'entend pas, ou l'on blasphême. Sacrifier ces célestes vérités; si c'est-à-dire les

(1) Discip. p. 144. — (2) Expos. n. 19. Conf. avec M. Claude, n. 1, 3. (3) Syst. p. 270, 271.

CXI.

La Confes

renoncer, et en souscrire la condamnation, c'est
le blasphême. Il n'y a aucune vérité révélée de
Dieu qui ne mérite qu'on se sacrifie pour elle,
loin de les sacrifier elles-mêmes. Mais peut-être
que
les sacrifier, c'est se taire. L'expression est
bien violente. Passons néanmoins, pourvu qu'on
se contente de notre silence: mais le synode vien-
dra après sa dernière et finale résolution vous
presser en vertu de la discipline et de votre pro-
pre serment, à acquiescer de point en point, et
avec exprès désaveu de votre opinion bien enre-
gistrée, afin qu'il n'y ait point d'équivoques, à
peine d'être retranché du peuple de Dieu, et tenu
pour un Païen. Que ferez-vous, si vous ne savez
faire céder votre jugement à celui de l'Eglise?
Certainement ou vous souscrirez, et vous trahi-
rez votre conscience, ou bientôt vous serez tout
seul toute votre Eglise.

Au reste, quand le ministre nous dit que les sion de foi points de controverse que l'on soumet au synode toujours re- ne sont pas ceux qui sont contenus dans la Conmise en ques- fession de foi (1), il ne songe pas combien de fois tous les sy- on a voulu la changer dans des articles impor

tion dans

nodes.

tans pour complaire aux Luthériens. Bien plus, il a oublié la coutume de tous les synodes, où le premier point qu'on met en délibération est toujours, en relisant la Confession de foi, d'examiner s'il n'y a rien à y corriger. Le fait a été posé, et n'a pas été nié par M. Claude (2); et d'ailleurs il est constant par les actes de tous les synodes. Qui s'étonnera maintenant qu'on ait tout changé

(1) Syst. p. 270. — (2) Réflex. sur un écrit de M. Claude, n. x.

dans la nouvelle Réforme, puisqu'après tant de livres et tant de synodes, ils en sont encore tous les jours à délibérer sur leur foi?

Mais rien ne fera mieux voir la foible constitution de leur Eglise que le changement que je vais raconter. Il n'y a rien de plus essentiel ni de plus fondamental parmi eux, que d'obliger chacun à former sa foi sur la lecture de l'Ecriture. Mais une seule demande qu'on leur a faite à la fin les a tirés de ce principe. On leur a donc demandé quelle étoit la foi de ceux qui n'avoient encore ni lu ni ouï lire l'Ecriture sainte, et qui alloient commencer cette lecture. Il n'en a pas fallu davantage pour les jeter dans un désordre manifeste. De dire qu'en cet état on n'ait point de foi, avec quelle disposition et dans quel esprit lira-t-on donc l'Ecriture sainte? Mais si on dit qu'on en ait, où l'a-t-on prise? Tout ce qu'on a eu à répondre, c'est que « la doctrine chré» tienne prise en son tout se fait sentir elle-même » que pour faire un acte de foi sur la divinité de » l'Ecriture, il n'est pas nécessaire de l'avoir lue; » qu'il suffit d'avoir lu un sommaire de la doc> trine chrétienne sans entrer dans le détail (1); » que les peuples qui n'avoient pas l'Ecriture » sainte ne laissoient pas de pouvoir être bons » chrétiens; que la doctrine de l'Evangile fait » sentir sa divinité aux simples, indépendam»ment du livre où elle est contenue; que quand » même cette doctrine seroit mêlée à des inuti» lités et à des choses peu divines, la doctrine (1) Syst. p. 428.

CXII.
La foible

constitution de la Réforme oblige enfin les ministres à

changer leur dogme principal, qui est la nécessité

del'Ecriture.

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