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XXXIII.

sent de la

combien im

puisqu'on n'en avoit aucune marque, et que deux synodes n'avoient pu trouver autre chose, pour autoriser ces pasteurs extraordinairement envoyés, sinon qu'ils se disoient poussés intérieurement à leur ministère. Les chefs des Anabaptistes et des Unitaires en disoient autant ; et il n'y a point de plus sûr moyen pour introduire tous les fanatiques dans la charge de pasteur.

Voilà un beau champ ouvert aux catholiques: Etat pré- aussi ont-ils tellement pressé les argumens de controverse l'Eglise et du ministère, que le désordre s'est de l'Eglise mis dans le camp ennemi, et que le ministre ortant. Claude, après avoir poussé la subtilité plus loin qu'on n'avoit jamais fait, n'a pu contenter le ministre Jurieu. Ce qu'ils ont dit l'un et l'autre sur cette matière, les pas qu'ils ont faits vers la vérité, les absurdités où ils sont tombés pour n'avoir pas assez suivi leur principe, ont mis la question de l'Eglise dans un état que je ne puis dissimuler sans omettre un des endroits des plus essentiels de cette histoire.

XXXIV.

conteste plus

Ces deux ministres supposent que l'Eglise est On ne nous visible et toujours visible; et ce n'est pas en cet la visibilité endroit qu'ils se partagent. Afin qu'on ne doute de l'Eglise. pas que M. Claude n'ait persisté dans ce sentiment jusqu'à la fin, je produirai le dernier écrit qu'il a fait sur cette matière (1). Il y enseigne que la question entre les Catholiques et les Protestans n'est pas si l'Eglise est visible; qu'on ne nie pas dans sa religion que la vraie Eglise de Jésus-Christ, celle que ses promesses regardent, (1) Rep. au disc. de M. de Cond. p. 73.

le

ne le soit (1): il décide très - clairement que passage de saint Paul, où l'Eglise est représentée comme étant sans tache et sans ride, ne regarde pas seulement l'Eglise qui est dans le ciel, mais encore l'Eglise visible qui est sur la terre; ainsi que l'Eglise visible est le corps de Jésus-Christ, ou ce qui revient à la même chose, «< que le corps » de Jésus-Christ, qui est la vraie Eglise, est vi»sible que c'est là le sentiment de Calvin et » de Mestresat, et qu'il ne faut pas chercher l'Eglise de Dieu hors de l'état visible du mi» nistère de la parole ».

XXXV.
Les

pro

messes de Jé

sus-Christ

bilité sont

C'est confesser très-clairement qu'elle ne peut être sans sa visibilité et sans la perpétuité de son ministère : aussi l'auteur l'a-t-il reconnu en plusieurs endroits, et en particulier en expliquant sur la visices paroles (2): Les portes d'enfer ne prévau- avouées. dront point contre elle (3); où il parle ainsi : « Si l'on entend dans ces paroles une subsistance » perpétuelle du ministère dans un état suffisant » pour le salut des élus de Dieu, malgré tous les » efforts de l'enfer, et malgré les désordres et » les confusions des ministres mêmes; c'est ce » que je reconnois aussi que Jésus-Christ a pro>> mis; et c'est en cela que nous avons une mar» que sensible et palpable de sa promesse ».

Ainsi la perpétuité du ministère n'est pas une chose qui arrive par hasard à l'Eglise, ou qui lui convienne pour un temps: c'est une chose

(1) Rép. au disc. de M. de Cond. p. 82, 83 et suiv. (3) Matth. XVI. 18.

P. 105.

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- (2) Ibid.

XXXVI.

messe égale

qui lui est promise par Jésus-Christ même; et il est aussi assuré que l'Eglise ne sera point sans un ministère visible, qu'il est assuré que JésusChrist est la vérité éternelle.

Ce ministre passe encore plus avant, et en Autre pro- expliquant la promesse de Jésus-Christ, Allez, ment avouée. baptisez, enseignez ; et je suis avec vous jusqu'à la fin des siècles; il approuve ce commentaire qu'on en avoit fait avec vous enseignant, avec vous baptisant (1); ce qu'il finit en disant : « Je » reconnois que Jésus-Christ promet à l'Eglise » d'être avec elle, et d'enseigner avec elle sANS » INTERRUPTION jusqu'à la fin du monde (2) ». Aveu d'où je conclurai en son temps l'infaillibilité de la doctrine de l'Eglise avec laquelle JésusChrist enseigne toujours: mais je m'en sers seulement ici pour établir, par ses Ecritures et par ses promesses, du consentement du ministre. la visible perpétuité du ministère ecclésiastique.

XXXVII.
La visibilité

entre dans la

définition

tre Claude a

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De là vient aussi qu'il définit ainsi l'Eglise : L'Eglise, dit-il (3), est les vrais fidèles qui font profession de la vérité, de la piété chrétienne, que le minis-» et d'une véritable sainteté, sous un ministère qui lui fournit les alimens nécessaires pour la » vie spirituelle sans lui en soustraire aucun ». Où l'on voit la profession de la vérité et la perpétuité du ministère visible entrer manifestement dans la définition de l'Eglise : d'où il s'ensuit clairement qu'autant qu'il est assuré que l'Eglise sera

donnée de l'Eglise.

(1) Conf. avec M. Claude, n. 1. Cond. p. 106, 107. — (3) Hid. 119.

· (2) Rép. au disc. de M. de

toujours, autant est-il assuré qu'elle sera toujours visible; puisque la visibilité est de son essence, et qu'elle entre dans sa définition.

XXXVIII.

Commentla

société des fi

déles est visi

ministre.

Si on demande au ministre comment il entend que l'Eglise soit toujours visible, puisqu'il veut que ce soit l'assemblée des vrais fidèles qui ne sont connus que de Dieu, et que la profession ble selon ce de la vérité, qui pourroit la faire connoître, lui est commune avec les méchans et les hypocrites aussi bien que le ministère extérieur et visible: il répond que c'est assez pour rendre visible l'assemblée des fidèles, qu'on puisse montrer au doigt le lieu où elle est, c'est-à-dire le corps où elle est nourrie (1), et le ministère visible sous lequel elle est nécessairement renfermée : ce qui fait qu'on en peut venir jusqu'à dire, Elle est là, comme on dit en voyant le champ où est le bon grain avec l'ivraie, Le bon grain est là, et en voyant le rets où sont les bons poissons avec les mauvais, C'est là que sont les bons poissons.

Mais quel étoit ce ministère public et visible XXXIX. sous lequel étoient renfermés, avant la Réforma

:

Avant la ré

formation les

la commu

romain.

tion, les vrais fidèles, qu'on veut être seuls la élus de Dicu vraie Eglise c'étoit la grande question. On ne sauvés dans voyoit dans tout l'univers de ministère qui eût nion et sous perpétuellement duré que celui de l'Eglise ro- le ministère maine, ou des autres dont la doctrine n'étoit pas plus avantageuse à la Réforme. Il a donc bien fallu avouer enfin que ce « corps où les vrais » fidèles étoient nourris, et ce ministère où ils >> recevoient les alimens suffisans sans soustrac(1) P. 79, 95, 115, 121, 146, 213.

XL.

Ce ministre

» tion d'aucun (1) », étoit le
étoit le corps de l'Eglise
romaine, et le ministère de ses prélats.

Il faut ici louer ce ministre d'avoir vu plus clair que plusieurs autres, et de n'avoir pas comme recours aux eux restreint l'Eglise aux sociétés séparées de Albigeois, Rome, comme étoient les Vaudois et les Albi

n'a pas eu

etc.

IXLI.

et contradic

ble.

geois, les Vicléfites et les Hussites; car encore qu'il les regarde comme la plus illustre partie de l'Eglise, parce qu'elles en étoient la plus pure, la plus éclairée et la plus généreuse (2), il a bien vu qu'il étoit ridicule de mettre là toute la défense de sa cause; et dans son dernier ouvrage (3), sans s'arrêter à ces sectes obscures dont maintenant on a vu le foible, il ne marque la vraie Eglise et les vrais fidèles que dans le ministère latin.

Mais c'est là qu'est l'embarras d'où on ne sort Embarras point car les Catholiques en reviennent à leur tion inévita- ancienne demande : Si la vraie Eglise est toujours visible; si la marque pour la reconnoître, selon tous vos Catéchismes et toutes vos Confessions de foi, est la pure prédication de l'Evangile et la droite administration des sacremens : ou l'Eglise romaine avoit ces deux marques, et en vain la veniéz-vous réformer: où elle ne les avoit pas, et vous ne pouvez plus dire, selon vos principes, qu'elle est le corps où est renfermée la vraie Eglise. Car au contraire, Calvin avoit dit que la doctrine essentielle au christianisme y étoit ense

(2) P. 130, etc. 145, etc. 360, etc. 369, etc. 373, 378. — (2) Déf. de la Réf. III. part. ch. 5, p. 289. — (3) Rép. au disc. de M. de Cond.

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