Obrazy na stronie
PDF
ePub

De là on infère très clairement le troisième point, que la vérité est toujours professée par la société de l'Eglise : car l'Eglise n'étant visible que par la profession de la vérité, il s'ensuit que si elle est toujours, et qu'elle soit toujours visible, il ne se peut qu'elle n'enseigne et ne professe toujours la vérité de l'Evangile d'où suit aussi clairement le quatrième point, qu'il n'est pas permis de dire que l'Eglise soit dans l'erreur, ni de s'écarter de sa doctrine; et tout cela est fondé sur la promesse, qui est avouée dans tous les partis; puisqu'enfin la même promesse, qui fait que l'Eglise est toujours, fait qu'elle est toujours dans l'état qu'emporte le terme d'Eglise par conséquent toujours visible, et toujours enseignant la vérité. Il n'y a rien de plus simple, ni de plus clair, ni de plus suivi que cette doctrine.

IV. Sentimens des Eglises

sur la perpé

tuelle visibili.

Cette doctrine est si claire, que les Protestans ne l'ont pu nier; elle emporte si clairement leur condamnation, qu'ils n'ont pu aussi la recon- protestantes noître c'est pourquoi ils n'ont songé qu'à l'embrouiller, et ils n'ont pu s'empêcher de tomber té de l'Eglise. dans les contradictions que nous allons raconter. La ConfesExposons avant toutes choses leurs Confessions sion d'Ausbourg. de foi; et pour commencer par celle d'Ausbourg, qui est la première et comme le fondement de toutes les autres, voici comme on y posoit l'article de l'Eglise : « Nous enseignons qu'il y a » une Eglise sainte, qui doit subsister éternelle» ment (1) ». Quelle est maintenant cette Eglise (1) Conf. Aug. art. 7.

V.

Cette doc

trine, avouée

la ruine de

[ocr errors]

dont la durée est éternelle? Les paroles suivantes l'expliquent : L'Eglise c'est l'assemblée des » saints, où l'on enseigne bien l'Evangile, et où >> l'on administre bien les sacremens ».

On voit ici trois vérités fondamentales. 1. Que l'Eglise subsiste toujours il y a donc une succession inviolable. 2. Qu'elle est essentiellement composée de pasteurs et de peuple, puisqu'on met dans sa définition l'administration des sacremens et la prédication de la parole. 3. Que nonseulement on y administre la parole et les sacremens, mais qu'on les y administre bien, rectè, comme il faut : ce qui entre pareillement dans l'essence de l'Eglise, puisqu'on le met, comme on voit, dans sa définition.

La question est, après cela, comment il peut arriver qu'on accuse l'Eglise d'erreur ou dans par les Pro- la doctrine ou dans l'administration des sacretestans, est mens; car, si cela pouvoit arriver, la définition leur Réforme de l'Eglise où l'on met non-seulement la prédicaet la source tion, mais la vraie prédication de l'Evangile, et non - seulement l'administration, mais la droite administration des sacremens, seroit fausse; et si cela ne peut arriver, la Réforme, qui accusoit l'Eglise d'erreur, portoit sa condamnation dans son propre titre.

de leur em

barras.

Qu'on remarque la difficulté : car ç'a été dans les Eglises protestantes la première source des contradictions que nous avons à y remarquer : contradictions au reste où les remèdes qu'ils ont cru trouver au défaut de leur origine n'ont fait

que les enfoncer davantage. Mais en attendant que l'ordre des faits nous fasse trouver ces vains remèdes, tâchons de bien faire sentir le mal.

VI.

A quoi pré

cisément les

Protestans se

trine.

Sur ce fondement de l'article vii de la Confession d'Ausbourg, on demandoit aux Luthériens ce qu'ils venoient réformer. L'Eglise romaine, disoient-ils. Mais avez-vous quelque autre sont obligés Eglise où la doctrine que vous voulez établir soit par cettedocprofessée? C'étoit un fait bien constant qu'ils n'en pouvoient montrer aucune. Où étoit donc cette Eglise, où par votre article vii devoit toujours subsister la véritable prédication de la parole de Dieu et la droite administration des sacremens? Nommer quelques docteurs par-ci par-là, et de temps en temps, que vous prétendiez avoir enseigné votre doctrine; quand le fait seroit avoué, ce ne seroit rien car c'étoit un corps d'Eglise qu'il falloit montrer, un corps où l'on prêchât la vérité, et où l'on administrât les sacremens; par conséquent un corps composé de pasteurs et de peuples; un corps à cet égard toujours visible. Voilà ce qu'il faut montrer, et montrer par conséquent dans ce corps visible une manifeste succession et de la doctrine et du ministère.

VII.

La perpé

se confirmée

Au récit de l'article vii de la Confession d'Ausbourg, les Catholiques trouvèrent mauvais qu'on tuelle visibieût défini l'Eglise, l'assemblée des saints; et ils lité de l'Eglidirent que les méchans et les hypocrites, qui par l'Apolosont unis à l'Eglise par les liens extérieurs, ne de- gie de laConvoient pas être exclus de leur unité. Melancton fession d'Aurendit raison de cette doctrine dans l'Apologie (1);

(1) Apol. tit. de Eccl. p. 1'.

sbourg.

VIII.

que

:

et il pouvoit y avoir ici autant de dispute de mots de choses mais sans nous y arrêter, remarquons seulement qu'on persiste à dire que l'Eglise doit toujours durer, et toujours durer visible (1), puisque la prédication et les sacremens y étoient requis; car écoutons comme on parle : «< L'Eglise » catholique n'est pas une société extérieure de >> certaines nations; mais c'est les hommes dis» persés par tout l'univers, qui ont les mêmes » sentimens sur l'Evangile, qui ont le même

Christ, le même Esprit saint, et les mêmes sa» cremens (2) ». Et encore plus expressément un peu après : « Nous n'avons pas rêvé que l'Eglise » soit la cité de Platon, (qu'on ne trouve point » sur la terre :) nous disons que l'Eglise existe; » qu'il y a de vrais croyans, et de vrais justes » répandus par tout l'univers : nous y ajoutons » les marques, l'Evangile pur, et les sacremens; » et c'est une telle Eglise qui est proprement la » colonne de la vérité (3) ». Voilà donc toujours sans difficulté une Eglise très - réellement existante, très - réellement visible, où l'on prêche très - réellement la saine doctrine, et où trèsréellement on administre comme il faut les sacremens: car, ajoute-t-on, le royaume de JésusChrist ne peut subsister qu'avec la parole et les sacremens (4) : en sorte qu'où ils ne sont pas, il n'y a point d'Eglise.

On disoit bien en même temps qu'il s'étoit coulé Comment dans l'Eglise beaucoup de traditions humaines,

on ajustoit

(1) Apol. tit. de Eccl. p. 145, 146. — (2) Ibid.

. (3) Ibid. 148.

(4) Ibid. 156.

ne avec la né

par lesquelles la saine doctrine et la droite admi- cette doctrinistration des sacremens étoit altérée; et c'étoit cessité de la ce qu'on vouloit réformer. Mais si ces tradi- réformation. tions humaines étoient passées en dogmes dans l'Eglise, où étoit donc cette pureté de la prédication et de la doctrine, sans laquelle elle ne pouvoit subsister? Il falloit ici pallier la chose; et c'est pourquoi on disoit, comme on a vu (1), qu'on ne vouloit point combattre l'Eglise catholique, ou même l'Eglise romaine, ni soutenir les opinions que l'Eglise avoit condamnées; qu'il s'agissoit seulement de quelque peu d'abus, qui s'étoient introduits dans les Eglises sans aucune autorité certaine ; et qu'il ne falloit pas prendre pour doctrine de l'Eglise romaine ce qu'approuvoient le Pape, quelques cardinaux, quelques évêques, et quelques moines.

A entendre ainsi parler les Luthériens, il pourroit sembler qu'ils n'attaquoient pas les dogmes reçus, mais quelques opinions particulières et quelques abus introduits sans autorité. Cela ne s'accordoit guère avec ces reproches sanglans de sacrilége et d'idolâtrie dont on remplissoit tout l'univers, et s'accordoit encore moins avec la rupture ouverte. Mais le fait est constant : et par ces douces paroles on tâchoit de remédier à l'inconvénient de reconnoître de la corruption dans les dogmes de l'Eglise, après avoir fait entrer dans son essence la pure prédication de la vérité.

Cette immutabilité et la perpétuelle durée de la saine doctrine étoit appuyée, dans les articles (1) Ci-dessus, liv. 11, n. 59.

IX.

La perpétuelle visibi

« PoprzedniaDalej »