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tres.

XXV.
Autres

Chrysostôme a dit aussi,

<< que les reliques de

» saint Pierre et de saint Paul étoient à la ville » de Rome des tours plus assurées que dix mille » remparts (1) ». N'est-ce pas là, conclut Mède, élever les dieux Maozims? Saint Basile et saint Chrysostôme sont les Antechrists qui érigent ces forteresses contre le vrai Dieu.

Ils ne sont pas les seuls; le poète Fortunat a saints pareil- chanté, après saint Chrysostôme, que « Rome lement idolà- » avoit deux remparts et deux tours dans saint » Pierre et dans saint Paul ». Saint Grégoire en a dit autant. Saint Chrysostóme répète encore << que les saints martyrs de l'Egypte nous forti>> fient comme des remparts imprenables, comme » d'inébranlables rochers, contre les ennemis in» visibles (2) ». Et Mède reprend toujours : N'estce pas là des Maozims? Il ajoute que saint Hilaire trouve aussi nos boulevards dans les anges. Il cite saint Grégoire de Nysse, frère de saint Basile (3), Gennadius, Evagrius, saint Eucher, Théodoret, et les prières des Grecs, pour montrer la même chose. Il n'oublie pas que la croix est appelée notre défense, et que nous disons tous les jours; se fortifier du signe de la croix ; munire se signo crucis (4): la croix y vient comme le reste; et ce sacré symbole de notre salut sera encore rangé parmi les Maozims de l'Antechrist.

XXVI.

M. Jurieu relève tous ces beaux passages de Saint Am- Joseph Mède; et pour n'être pas un simple coaux autres piste, il y ajoute saint Ambroise, qui dit que

broise ajouté

(2) Hom. 70, ad pop.

(1) Chrys. Hom. 32 in Ep. ad Rom.
·(3) Orat. in XL Mart. - (4) Ibid. p. 67.

Ant.

rieu.

saint Gervais et saint Protais étoient les anges par M. Jututélaires de la ville de Milan (1). Il pouvoit encore nommer saint Grégoire de Nazianze, saint Augustin, et enfin tous les autres Pères, dont les expressions ne sont pas moins fortes (2). Tout cela, c'est faire des saints autant de dieux, parce que c'est en faire des remparts et des rochers où on a une retraite assurée, et que l'Ecriture donne ces noms à Dieu.

Ces Messieurs savent bien en leur conscience

XXVII.
Les minis-

tres ne peu

re

que les Pères dont ils produisent les passages ne l'entendent pas ainsi; mais qu'ils veulent dire seu- vent pas croilement que Dieu nous donne dans les saints, disent. ce qu'ils comme il a fait autrefois dans Moïse, dans David et dans Jérémie, des invincibles protecteurs dont les prières agréables nous sont une défense plus assurée que mille mille remparts; car il sait faire de ses saints, quand il lui plaît et à la manière qu'il lui plaît, des forteresses imprenables, et des colonnes de fer, et des murailles d'airain (3). Nos docteurs, encore un coup, savent bien en leur conscience que c'est là le sens de saint Chrysostôme et de saint-Basile, quand ils appellent les saints des tours et des forteresses. Ces exemples leur devroient apprendre à ne prendre pas au criminel d'autres expressions aussi fortes, et ensemble aussi innocentes que celles-là: et du moins il ne faudroit pas pousser l'impiété jusqu'à faire de ces saints docteurs les fondateurs de l'idolâtrie antichrétienne; puisque c'est attribuer cet atten

(1) Acc. des Proph. I. part. ch. 14. p. 248, 249 et seq.· (2) Ibid. p. 245. Med. ubi sup. c. 16. - (3) Jerem. 1. 18.

XXVIII.
Pourquoi

tat à toute l'Eglise de leur temps, dont ils n'ont fait que nous expliquer la doctrine et le culte. Aussi ne faut-il pas s'imaginer qu'on puisse croire sérieusement ce qu'on en dit, ni ranger tant de saints parmi des blasphémateurs et des idolâtres. On doit seulement conclure de là que les ministres sont emportés au-delà de toute mesure, et que sans éclairer l'esprit, ils ne songent qu'à exciter la haine dans le cœur.

Mais enfin, s'il faut tenir pour des Antechrists ils ne font pas tous ces prétendus adorateurs des Maozims, commencer pourquoi différer jusqu'à saint Léon le commencement de l'empire antichrétien? Montrez-moi saint Basile que du temps de ce saint Pape on ait plus fait aussitôt qu'à pour les saints, que de les reconnoître pour

l'antichris

tianisme à

saint Léon.

des tours et des remparts invincibles. Montrezmoi qu'on eût mis alors plus de force dans leurs prières, et qu'on eût rendu plus d'honneur à leurs reliques. Vous dites (1) qu'en 360 et 390 le culte des créatures, c'est-à-dire, selon vous, celui des saints, n'étoit pas encore établi dans le service public: montrez-moi qu'il le fut ou plus ou moins sous saint Léon. Vous dites que dans ces mêmes années de 360 et 390, on prenoit encore de grandes précautions pour ne pas confondre le service de Dieu, avec le service des créatures qui naissoit : montrez-moi qu'on en ait moins pris dans la suite, et surtout du temps de saint Léon. Mais qui jamais auroit pu confondre des choses si bien distinguées? On demande à Dieu les choses; on demande aux saints des prières : (1) Acc. II. part. p. 23.

qui s'avisa jamais de demander ou des prières à Dieu, ou les choses mêmes aux saints comme à ceux qui les donnassent? Montrez donc que du temps de saint Léon on eût confondu des caractères si marqués, et le service de Dieu avec l'honneur qu'on rend, pour l'amour de lui à ses serviteurs. Vous ne l'entreprendrez jamais. Pourquoi donc demeurer en si beau chemin ? Osez dire ce que vous pensez. Commencez par saint Basile et par saint Grégoire de Nazianze le règne de l'idolâtrie antichrétienne, et les blasphêmes de la bête contre l'Eternel, et contre tout ce qui habite dans le ciel : tournez en blasphême contre Dieu et contre les saints ce qu'on a dit dès-lors de la gloire que Dieu donnoit à ses serviteurs dans son Eglise. Saint Basile n'est pas meilleur que saint Léon; ni l'Eglise plus privilégiée à la fin du quatrième siècle que cinquante ans après, dans le milieu du cinquième. Mais je vois la réponse que vous me faites dans votre cœur c'est qu'à commencer par saint Basile, tout seroit fini il y a long-temps; et démentis par l'événement, vous ne pourriez plus amuser les peuples d'une vaine attente.

En effet, notre auteur avoue qu'on pourroit commencer tout son calcul à quatre années différentes à 360, à 393, à 430, et enfin à 450 ou 55, qui est le calcul qu'il suit (1). Toutes ces quatre supputations, selon lui, conviennent admirablement au systême de la nouvelle idolâtrie : mais par malheur dans les deux premières sup(1) Acc. 11. part. p. 20 et seq.

XXIX. Calcul ri dicule.

XXX.
Pourquoi

des autresPé

res de même

antichrétien

ne.

putations, où tout le reste à ce qu'on prétend, convenoit si bien, le principal manque c'est que selon ces calculs l'Empire papal devroit être tombé en 1620 ou 1653 (1): or il est encore, et il a quelque répit. Pour le troisième calcul, il finit en 1690, à quatre ou cinq ans d'ici, dit notre auteur ce seroit trop s'exposer que de prendre un terme si court. Cependant tout y convenoit parfaitement. Voilà ce que c'est que ces convenances dont on fait un si grand cas: ce sont des illusions manifestes, des songes, des visions démenties par l'événement.

Mais, dit-on (2), la principale raison pourl'idolatrie de » quoi Dieu ne veut pas compter la naissance de S. Basile, et » l'antichristianisme de ces années 360, 393 et » 430 », encore que la nouvelle idolâtrie, qu'on temps, n'est veut être le caractère de l'antichristianisme, y pas réputée fût établie, c'est «< qu'il y avoit un quatrième >> caractère de la naissance de cet Empire anti» chrétien qui n'étoit pas encore arrivé »; c'est que l'Empire romain devoit être détruit; c'est qu'il devoit y avoir sept rois (3), avoir sept rois (3), c'est-à-dire, selon tous les Protestans, sept formes de gouvernement dans la ville aux sept montagnes, c'est-àdire, dans Rome. L'Empire papal devoit faire le septième gouvernement: et il falloit que les six autres fussent détruits pour donner lieu au septième, qui étoit celui du Pape et de l'Antechrist. Lorsque Rome devoit cesser d'être maîtresse, et que l'Empire antichrétien devoit commencer, il (1) Acc. II. part. p. 22. (2) Ibid. p. 23. - (3) Apoc. xv. 9.

falloit

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