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XXXVI.

Réflexion

l'Ecriture

forme.

en nous, c'est avec des expressions extraordinaires ne dire que la même chose que les Catholiques.

Voilà en peu de paroles ce que j'avois à dire sur la procé sur le fond. J'aurai encore plutôt fait sur la produre: qu'on cédure : elle n'a rien que de foible, rien de grave n'y allegue ni de sérieux. L'acte le plus important est le forque pour la mulaire de souscription ordonné au synode de Privas mais d'abord on n'y songe pas seulement à convaincre Piscator par les Ecritures. Il s'agissoit d'établir que l'obéissance de Jésus-Christ, par laquelle il a accompli toute la loi dans sa vie et dans sa mort, nous est allouée pour nous rendre justes; ce qu'on appelle dans le formulaire de Privas, comme on avoit fait à Gap, l'imputation de la justice active.

Or tout ce qu'on a pu trouver en quatre synodes pour établir cette doctrine, et l'imputation de cette justice active par les Ecritures, c'est que le Fils de l'homme est venu non pas pour être servi, mais pour servir; passage si peu convenant à la justice imputée, qu'on ne peut pas même entrevoir pourquoi il est allégué.

C'est-à-dire que, dans la nouvelle Réforme, pourvu qu'on ait nommé la parole de Dieu avec emphase, et qu'ensuite on ait jeté un passage en l'air, on croit avoir satisfait à la profession qu'on a faite de n'en croire que l'Ecriture en termes exprès. Les peuples sont éblouis de ces magnifiques promesses, et ne sentent pas même ce que fait sur eux l'autorité de leurs ministres, quoique ce soit elle au fond qui les détermine.

Manière

Non-seulement on n'a rien prouvé contre Pis- XXXVII. cator par la parole de Dieu, mais encore on n'a rien prouvé par la Confession de foi qu'on lui gue la Conopposoit.

Car nous avons vu d'abord qu'on abandonne à Privas les articles xx et xxii qu'on avoit allégués à Gap. On se réduit au xvie; et comme il ne disoit rien que de général et d'indéfini, on s'avise de faire dire dans le formulaire : « Je dé» clare et proteste que j'entends l'article xviii de >> notre Confession de foi selon le sens reçu en » nos Eglises, approuvé par les synodes et con» forme à la parole de Dieu ».

La parole de Dieu eût suffi seule : mais comme on en disputoit, pour finir il en fallut revenir à l'autorité des choses jugées, et s'en tenir à l'article de la Confession de foi, en l'entendant, non selon ses termes précis, mais selon le sens reçu dans les Eglises, et approuvé dans les synodes nationaux; ce qui enfin règle la dispute par la tradition, et nous montre que le moyen le plus assuré pour entendre ce qui est écrit, c'est de voir comment on l'a toujours entendu.

dont on allé

fession de

foi.

On se mo

que de tous ces décrets.

Rien de sé

rieux dans la

Voilà ce qui se passa dans l'affaire de Piscator XXXVIII. en quatre synodes nationaux. Le dernier avoit été celui de Tonneins, tenu en 1614, où après la souscription ordonnée dans le synode de Privas, tout paroissoit défini de la manière du monde Réforme.Méla plus sérieuse; et néanmoins ce n'étoit rien: moire de Ducar l'année d'après, sans aller plus loin, c'est-àdire en 1615, Dumoulin, le plus célèbre de tous le synode les ministres, s'en moqua ouvertement avec l'ap- d'Ay.

moulin ap

prouvé dans

1615.

XXXIX.

probation de tout un synode en voici l'histoire.

On étoit toujours inquiet dans le parti de la Réforme opposé au lutheranisme, de n'y avoir jamais pu parvenir à une commune Confession de foi qui en réunît tous les membres, comme la Confession d'Ausbourg réunissoit les Luthériens. Tant de diverses Confessions de foi montroient un fond de division qui affoiblissoit le parti. On revint donc encore une fois au dessein de les réunir. Dumoulin en proposa les moyens dans un écrit envoyé au synode de l'Isle de France. Tout alloit à dissimuler les dogmes dont on ne pouvoit convenir; et Dumoulin écrit en termes formels que parmi les choses qu'il faudra dissimuler dans cette nouvelle Confession de foi, il faut mettre la question de Piscator touchant la justification (1) : une doctrine tant détestée par quatre synodes nationaux devient tout-à-coup indifférente, selon l'opinion de ce ministre; et le synode de l'Isle de France, de la même main dont il venoit de souscrire à la condamnation de Piscator, et la plume, pour ainsi dire, encore toute trempée de l'encre dont il avoit fait cette souscription, remercie Dumoulin par lettres expresses de cette ouverture (2): tant il y a d'instabilité dans la nouvelle Réforme, et tant on y sacrifie les plus grandes choses à cette commune Confession qui ne s'est pu faire.

Les paroles de Dumoulin sont trop mémoraParoles de bles pour n'être pas rapportées. Là, dit-il (3), (1) Act, auth. Blond. Pièce v1, p. 72. — (2) Ibid. — (3) Ibid. n. 4

Dumoulin :

dans

tion. Carac

dans cette assemblée qu'on tiendra pour cette dissimulanouvelle Confession de foi, « je ne voudrois point tère de l'hé» qu'on disputât de la religion; car depuis que résie recon» les esprits se sont échauffés, ils ne se rendent nu dans la jamais, et chacun en s'en retournant dit qu'il

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» a vaincu : mais je voudrois que sur la table fût

>> mise la Confession des Eglises de France, d'An

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gleterre, d'Ecosse, des Pays-bas, du Palatinat, » des Suisses, etc. Que de ces Confessions on tâ» chât d'en dresser une commune, en laquelle on » DISSIMULAT plusieurs choses, sans la connois

sance desquelles on peut être sauvé, COMME EST » LA QUESTION DE PISCATOR Sur la justification, >> et plusieurs opinions subtiles proposées PAR » ARMINIUS Sur le franc arbitre, la prédestination » et la persévérance des saints ».

Il ajoute que Satan, qui a corrompu l'Eglise romaine par le trop avoir, c'est-à-dire, par l'avarice et l'ambition, tâche à corrompre les Eglises de la nouvelle Réforme par le trop savoir, c'est-à-dire, par la curiosité, qui est en effet la tentation où succombent tous les hérétiques, et le piége où ils sont pris; et conclut que sur les voies d'accommodement «< on aura fait une grande » partie du chemin, si on veut se commander d'ignorer plusieurs choses, se contenter des » nécessaires à salut, et se supporter dans les

>> autres >>.

Réforme.

XL.

Réflexion

sur ces paro

. La question eût été d'en convenir: car si par les choses dont la connoissance est nécessaire à salut, il entend celles que chaque particulier est les de DuBOSSUET. XX.

19

moulin, ap- obligé à savoir expressément sous peine de damprouvées dans le syno nation; cette commune Confession de foi est déjà de d'Ay. faite dans le symbole des apôtres, ou dans celui de Nicée. L'union que l'on feroit sur ce fondement s'étendroit bien loin au-delà des Eglises nouvellement réformées, et on ne pourroit s'empêcher de nous y comprendre: mais si par la connoissance des choses nécessaires à salut il entend la pleine explication de toutes les vérités expressément révélées de Dieu, qui n'en a révélé aucune dont la connoissance ne tende à assurer le salut de ses fidèles; y dissimuler ce que les synodes ont déclaré expressément révélé de Dieu avec détestation des erreurs contraires, c'est se moquer de l'Eglise, en tenir les décrets pour des illusions, même après les avoir signés ; trahir sa religion et sa conscience.

lin.

XLI.

Au reste, quand on verra que ce même DuInconstan- moulin, qui passe ici si légèrement avec les propoce de Dumou- sitions de Piscator les propositions bien plus importantes d'Arminius, en fut dans la suite un des plus impitoyables censeurs; on reconnoîtra dans son procédé la perpétuelle inconstance de la nouvelle Réforme qui accommode ses dogmes à l'occasion.

XLII.

portans à

Pour achever le récit du projet de réunion Points im- qu'on fit alors; après cette commune Confession supprimer, de foi du parti opposé aux Luthériens, on vouentre autres loit encore en faire une plus vague et plus génécontraire à la rale, où les Luthériens seroient compris. Duprésence moulin développe ici toutes les manières dont on

ce qui est

réelle.

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