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cette doctri

ne n'est que

ce. Les Lu

autre

pondre par ordre de leur écrire que le décret du synode Beze, que de la Rochelle ne les regardoit pas, mais seulement certains Français; de sorte qu'il y avoit pour la Fran- une Confession de foi pour la France, et une la Suisse pour comme si la foi varioit sesi bien que lon les pays, et qu'il ne fût pas aussi véritable ques détestés qu'en Jésus-Christ il n'y a ni Suisse, ni Français, comme dé- qu'il est véritable, selon saint Paul, qu'il n'y a fenseurs ni Scythe, ni Grec (1). Au surplus, Bèze ajou

thériens aus

les Catholi

d'une opi

nion monStrueuse.

X.

ne se con

tentent

pas

tiennent tou

condamnés.

toit pour contenter les Suisses, que les Eglises de France détestoient la présence substantielle et charnelle, avec les monstres de la transsubstantiation et de la consubstantiation. Voilà donc en passant, les Luthériens aussi maltraités que les Catholiques, et leur doctrine regardée comme également monstrueuse; mais c'est en écrivant aux Suisses nous avons vu qu'on sait s'adoucir quand on écrit aux Luthériens, et que la consubstantiation est épargnée.

Les Suisses ne se payèrent pas de ces subtilités Les Suisses du synode de la Rochelle, et ils virent bien qu'on les attaquoit sous le nom de ces Français. Bulde la réponse linger, ministre de Zurich, qui eut ordre de réde Bèze, et se pondre à Bèze, lui sut bien dire que c'étoit eux jours pour en effet que l'on avoit condamnés : « Vous con» damnez, répondit-il (2), ceux qui rejettent le >> mot de propre substance; et qui ne sait que »> nous sommes de ce nombre » ? Ce que Bèze avoit ajouté contre la présence charnelle et substantielle n'ôtoit pas la difficulté: Bullinger savoit assez que les Catholiques aussi bien que les (1) Colos. III. II. — (2) Hosp. ibid.

Luthériens se plaignent qu'on leur attribue une présence charnelle à quoi ils ne pensent pas; et d'ailleurs il ne savoit ce que c'étoit de recevoir en substance ce qui n'est pas substantiellement présent ainsi ne comprenant rien dans les raffinemens de Bèze, ni dans sa substance unie sans être présente, il lui répondit, qu'il falloit parler nettement en matière de foi, pour ne point réduire les simples à ne savoir plus que croire ; d'où il conclut, qu'il falloit adoucir le décret, et ne proposa que ce seul moyen d'accommode

ment.

XI.

Il fallut enfin changer

réduire à rien la sub

stance.

1572.

Il y fallut enfin venir, et l'année suivante, dans le synode de Nîmes, on réduisit la substance à si peu de chose, qu'il eût autant valu la supri- le décret, et mer tout-à-fait. Au lieu qu'au synode de la Rochelle il s'agissoit de réprimer une opinion contraire à ce qui avoit fondement exprès en la parole de Dieu, on tâche d'insinuer qu'il ne s'agit que d'un mot. On efface du décret de la Rochelle ces mots qui en faisoient tout le fort. Le synode rejette l'opinion de ceux qui ne veulent recevoir le mot de substance. On déclare qu'on ne veut point préjudicier aux étrangers; et on a tant de complaisance pour eux, que ces grands mots de propre substance du corps et du sang de JésusChrist tant affectés par Calvin, tant soutenus par ses disciples, si soigneusement conservés au synode de la Rochelle, et à la fin réduits à rien par nos Réformés, ne paroissent plus dans leur Confession de foi que pour être un monument de l'impression de réalité et de substance que les

pa

XII. Réflexion

sur cet affoi

blissement

re doctrine.

roles de Jésus-Christ avoient faites naturellement dans l'esprit de leurs auteurs et dans celui de Calvin même.

Cependant, s'ils veulent penser à ces affoiblissemens de leur première doctrine, ils y pourront remarquer comment l'esprit de séduction les a de la premiè- surpris. Leurs pères ne se seroient pas aisément privés de la substance du corps et du sang de Jésus-Christ accoutumés dans l'Eglise à cette douce présence du corps et du sang de leur Sauveur, qui est le gage d'un amour immense, on ne les auroit pas aisément réduits à des ombres et à des figures, ni à une simple vertu découlée de ce corps et de ce sang. Calvin leur avoit promis quelque chose de plus. Ils s'étoient laissés attirer par une idée de réalité et de substance continuellement inculquée dans ses livres, dans ses sermons, dans ses commentaires, dans ses confessions de foi, dans ses catéchismes: fausse idée, je le confesse, puisqu'elle y étoit en paroles seulement, et non en effet : mais enfin cette belle idée les avoit charmés; et ne croyant rien perdre de ce qu'ils avoient dans l'Eglise, ils n'ont pas craint de la quitter. Maintenant que Zuingle a pris le dessus, de l'aveu de leurs synodes, et que les grands mots de Calvin demeurent visiblement sans force et sans aucun sens, que ne reviennent-ils de leur erreur, et que ne cherchent-ils dans l'Eglise la réelle possession dont on les avoit flattés?

XIII.

Les diverses Confessions

Les Suisses Zuingliens furent appaisés par l'explication du synode de Nîmes: mais le fond de

quent la dé

la division subsistoit toujours. Tant de différentes de foi marConfessions de foi en étoient une marque trop sunion du convaincante pour pouvoir être dissimulée. Ce- parti. pendant les Français, et les Suisses, et les Anglais, et les Polonais avoient la leur, que chacun gardoit sans prendre celle des autres; et leur union sembloit plus tenir de la politique que d'une concorde sincère.

On a souvent cherché des remèdes à cet incon

XIV.

L'assemblée

venir les dé

d'une com

mune Con

foi.

vénient; mais en vain. En 1577 il se tint une de Francfort assemblée à Francfort, où se trouvèrent les am- où on tàche bassadeurs de la reine Elisabeth, avec des députés de faire conde France, de Pologne, de Hongrie et des Pays- fenseurs du bas. Le comte palatin Jean Casimir, qui l'année sens figuré précédente avoit amené en France un si grand secours à nos Réformés, procura cette assem- fession de blée (1). Tout le parti qui défendoit le sens figuré, 1577. dont ce prince étoit lui-même, y étoit assemblé, à la réserve des Suisses et des Bohémiens. Mais ceux-ci avoient envoyé leur déclaration, par laquelle ils se soumettoient à ce qui seroit résolu : et pour les Suisses, le Palatin fit déclarer par son ambassadeur qu'il s'en tenoit assuré. Le dessein de cette assemblée, comme il paroît tant par le discours du député lorsqu'il en fit l'ouverture, que par le consentement unanime de tous les autres députés, étoit de dresser une commune Confession de foi de ces Eglises (2); et la raison qui avoit porté le Palatin à faire cette proposition, c'est que les Luthériens d'Allemagne, après avoir fait ce fameux livre de la Concorde

(1) Act. auth. Blond. p. 59. — (2) Ibid. p. 60.

On veut

les Luthériens dans

cette

mune

com

fession de

foi.

dont nous avons souvent parlé, devoient tenir une assemblée à Magdebourg, pour y prononcer d'un commun accord l'approbation de ce livre, et à la fois la condamnation de tous ceux qui ne voudroient pas y souscrire; en sorte qu'étant déclarés hérétiques, ils fussent exclus de la tolérance que l'empire avoit accordée sur le sujet de la religion. Par ce moyen tous les défenseurs du sens figuré étoient proscrits, et le monstre de l'ubiquité soutenu dans ce livre étoit établi. Il étoit de l'intérêt de ces Eglises que l'on vouloit condamner, de paroître alors nombreuses, puissantes et unies. On les décrioit comme ayant chacune leur Confession de foi particulière; et les Luthériens réunis sous le nom commun de la Confession d'Ausbourg, se portoient aisément à proscrire un parti que sa désunion faisoit mépriser.

XV. On y couvroit néanmoins le mieux qu'on poucomprendre voit un si grand mal par des paroles spécieuses; et le député Palatin disoit, que toutes ces Confessions de foi, conformes dans la doctrine, ne Con- différoient que dans la méthode, et dans la manière de parler. Mais il savoit bien le contraire; et les différences n'étoient que trop réelles pour ces Eglises. Quoi qu'il en soit, il leur importoit, pour arrêter les Luthériens, de leur faire voir leur union par une Confession de foi aussi reçue entre eux tous, que l'étoit celle d'Ausbourg dans le parti luthérien. Mais on avoit un dessein encore plus général : car en faisant cette nouvelle Confession de foi commune aux défenseurs du sens

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