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CVII.

Si les Vau

» la secte, a répondu qu'il s'y confessoit tous » les ans, mais qu'il ne lui disoit pas qu'il fût » Vaudois; et que les Barbes défendoient de le » découvrir ». Ils répondent aussi, comme on a vu, «< que tous les ans ils communioient à Pâque, » et recevoient le corps de Jésus-Christ, et que » les Barbes les avertissoient que devant que de » le recevoir, il falloit être bien confessé ». Remarquez qu'il n'est parlé que du corps seul et d'une seule espèce, comme on la donnoit alors dans toute l'Eglise, et après le concile de Constance, sans que les Barbes s'avisassent de le trouver mauvais. Un ancien auteur a remarqué « qu'ils >> recevoient très-rarement de leurs maîtres le » Baptême et le corps de Jésus-Christ; mais que >> tant les maîtres que les simples croyans les » alloient demander aux prêtres (1) ». On ne voit pas même que pour le Baptême ils eussent pu faire autrement sans se déclarer; car on eût bientôt remarqué qu'ils ne portoient pas leurs enfans à l'Eglise, et on leur en eût demandé compte. Ainsi séparés de cœur d'avec l'Eglise catholique, ces hypocrites, autant qu'ils pouvoient, paroissoient à l'extérieur de la même foi que les autres, et ne faisoient en public aucun acte de religion qui ne démentît leur doctrine.

Les Protestans peuvent connoître par cet exemdois ont re- ple ce que c'étoit que ces fidèles cachés qu'ils tranchéquel nous vantent avant la Réforme, qui n'avoient qu'un des sacremens: La pas fléchi le genou devant Baal. On pourroit douter si les Vaudois avoient retranché quelques(1) Pylicd. ibid. c. a4, n. 796.

Confirma

tion.

7

uns des sept Sacremens. Et déjà il est certain qu'au commencement on ne les accuse d'en nier aucun au contraire, nous avons vu un auteur qui en leur reprochant qu'ils changeoient, excepte les sacremens. On pouvoit soupçonner ceux de Renier d'avoir varié en cette matière, à cause qu'il semble dire qu'ils rejetoient non-seulement l'ordre, mais encore la Confirmation et l'ExtrêmeOnction (1) mais visiblement il faut entendre celle qui se donnoit parmi nous. Car, pour la Confirmation, Renier qui la leur fait rejeter, ajoute << qu'ils s'étonnoient qu'on ne permît » qu'aux évêques de la conférer ». C'est qu'ils vouloient que les laïques, gens de bien, eussent pouvoir de l'administrer comme les autres sacremens. C'est pourquoi ces mêmes hérétiques, à qui on fait rejeter la Confirmation, se vantent après « de donner le Saint-Esprit par l'imposi>>tion de leurs mains (2) »; ce qui est en d'autres paroles le fond même de ce sacrement.

A l'égard de l'Extrême-Onction, voici ce qu'en dit Renier : « Ils rejettent le sacrement de l'Onc» tion; parce qu'on ne la donne qu'aux riches, » et que plusieurs prêtres y sont nécessaires (3) ». Paroles qui font assez voir que la nullité qu'ils y trouvoient parmi nous venoit des prétendus abus, et non pas du fond. Au reste, comme saint Jacques avoit dit qu'il falloit appeler les prêtres (4) en pluriel, ces chicaneurs vouloient croire que l'Onction donnée par un seul, comme on faisoit ordi

Pylicd. ibid. c. 5. p. 750, 751.- () Ibid. 751.-(3) Pag.751. -(4) Jac. v. 14.

CVIII. L'ExtrêmeOnction.

dans le Bap

tême.

nairement parmi nous dès ce temps-là, ne suffisoit pas ; et ils prenoient ce mauvais prétexte de la négliger.

CIX. Quant au Baptême, encore que ces hérétiques Ce que c'étoit que l'a- ignorans en rejetassent avec mépris les plus anblution, dont ciennes cérémonies, on ne doute pas qu'ils ne le parle Renier, reçussent. On pourroit seulement être surpris des paroles de Renier, lorsqu'il fait dire aux Vaudois, que l'ablution qu'on donne aux enfans ne leur sert de rien (1). Mais comme cette ablution se trouve rangée parmi les cérémonies du Baptême que ces hérétiques improuvoient, on voit bien qu'il parle du vin qu'on donnoit aux enfans après les avoir baptisés: coutume qu'on voit encore dans plusieurs vieux Rituels voisins de ce siècle-là, et qui étoit un reste de la communion qu'on leur administroit autrefois sous la seule espèce liquide. Ce vin, qu'on mettoit dans un calice pour le donner à ces enfans, s'appeloit ablution, par la ressemblance de cette action avec l'ablution que les prêtres prenoient à la messe. Au surplus, on ne trouve point chez Renier le mot d'ablution pour signifier le Baptême: et en tout cas si on s'opiniâtre à le vouloir prendre pour ce sacrement, tout ce qu'on pourroit conclure, ce seroit au pis, que les Vaudois de Renier trouvoient inutile un Baptême donné par des ministres indignes, tels qu'ils croyoient tous nos prêtres : erreur qui est si conforme aux principes de la secte, que les Vaudois, que nous avons vus approuver notre Baptême, ne le pou(3) Ren. ibid. v. 14.

voient faire sans démentir eux-mêmes leur propre doctrine.

Voilà donc déjà trois sacremens dont les Vaudois approuvoient le fond, le Baptême, la Confirmation et l'Extrême-Onction. Nous avons tout le sacrement de Pénitence dans leur confession secrète, dans les pénitences imposées, dans l'absolution reçue pour avoir la rémission des péchés; et s'ils disoient que la confession de bouche n'étoit pas toujours nécessaire lorsqu'on avoit la contrition dans le cœur, ils disoient vrai au fond et en certains cas; encore que très-souvent, comme on a pu voir, ils abusassent de cette maxime en différant trop long-temps de se confesser.

Il y avoit une secte qu'on appeloit des Siscidenses, « qui ne différoit presque en rien d'avec » les Vaudois; si ce n'est, dit Renier, qu'ils re» çoivent l'Eucharistie ». Ce n'est pas qu'il veuille dire que les Vaudois ou les pauvres de Lyon ne la reçussent pas, puisqu'au contraire il fait voir qu'ils y recevoient jusqu'à la transsubstantiation. Il veut donc dire seulement qu'ils avoient une extrême répugnance à recevoir ce sacrement des mains de nos prêtres, et que ces autres en faisoient moins de difficulté, ou peut-être point du

tout.

CX.

La Confes

sion.

CXI. L'Eucharistic.

CXII.
Le Maria-

ge. Si Renier
a calomnié

Les Protestans accusent Renier de calomnier les Vaudois, en leur reprochant qu'ils condamnent le mariage: mais ces auteurs tronquent le passage, et le voici tout entier : « Ils condamnent les Vaudois. » le sacrement de Mariage, en disant que les » mariés péchent mortellement lorsqu'ils usent

CXIII.

tration que

ignoré ni dis

simulé la

Vaudois.

>> du mariage pour une autre fin que pour avoir » des enfans (1) »; par où Renier fait voir seulement l'erreur de ces superbes hérétiques, qui, pour se montrer au-dessus de l'infirmité humaine, ne vouloient pas reconnoître la seconde fin du mariage, c'est-à-dire celle de servir de remède à la concupiscence. C'est donc à cet égard seulement qu'il accuse ces hérétiques de condamner le mariage, c'est-à-dire d'en condamner cette partie nécessaire, et d'avoir fait un péché mortel de ce que la grâce d'un état si saint rendoit pardonnable.

On voit maintenant quelle a été la doctrine des Démons Vaudois ou des pauvres de Lyon. On ne peut les Catholi- accuser les Catholiques ni de l'avoir ignorée, ques n'out ni puisqu'ils étoient parmi eux, et tous les jours en recevoient les abjurations; ni d'en avoir négligé doctrine des la connoissance, puisqu'au contraire ils s'appliquoient avec tant de soin à en rapporter jusqu'aux minuties; ni enfin de les avoir calomniés, puisqu'on les a vus si soigneux, non-seulement de distinguer les Vaudois d'avec les Cathares et les autres Manichéens, mais encore de nous apprendre tous les correctifs que quelques uns d'entre eux apportoient aux excès des autres ; et enfin de nous raconter avec tant de sincérité ce qu'il y avoit de louable dans leurs mœurs, qu'encore aujourd'hui leurs partisans en tirent avantage car nous avons vu qu'on n'a pas dissimulé les spécieux commencemens de Valdo, ni la première simplicité de ses sectateurs. Renier, (1) Ren. ibid. p. 751.

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