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XCIV.

Dénombre

Eglises, conformément à cette parole de Malachie: L'on me sacrifie en tout lieu, et on offre une oblation pure à mon nom (1); ce qui montre qu'ils ne nioient pas le sacrifice ni l'oblation de l'Eucharistie; et que s'ils rejetoient la messe, c'étoit à cause des cérémonies, la faisant uniquement consister dans les paroles de Jésus-Christ récitées en langue vulgaire (2). Par-là on voit clairement qu'ils admettoient la transsubstantiation, et ne s'étoient éloignés en rien de la doctrine de l'Eglise sur le fond de ce sacrement; mais qu'ils disoient seulement qu'il ne pouvoit être consacré par de mauvais prêtres, et le pouvoit être par de bons laïques; selon ces maximes fondamentales de leur secte, que Renier ne manque pas de bien remarquer, « que tout bon » laïque est prêtre, et que la prière d'un mau>> vais prêtre ne sert de rien (3) »; par où aussi ils prétendoient la consécration de ce mauvais prêtre inutile. On voit aussi en d'autres auteurs (4), selon leurs principes, « qu'un homme sans être » prêtre, pouvoit consacrer, et pouvoit admi»nistrer le sacrement de Pénitence, et que tous » laïques, et même les femmes, devoient prê» cher ».

Nous trouvons encore dans le dénombrement ment des er- de leurs erreurs, tant chez Renier que chez les reurs vaudoi- autres, « qu'il n'est pas permis aux clercs (c'està-dire, aux ministres de l'Eglise) d'avoir des

ses.

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» biens; qu'il ne falloit point diviser les terres,

(1) Malach. 1. 11.-(a) Ren. c. v, t. v. Bib. PP. II. part. p. 750. — (3) Ibid. p. 751. —(4) Frag. Pylicd. ibid. §17. Rén. ibid. 751.

» ni les peuples (1) », ce qui vise à l'obligation de mettre tout en commun, et à établir comme nécessaire cette prétendue pauvreté apostolique dont ces hérétiques se glorifioient; « que tout » serment est péché mortel; que tous les princes >> et tous les juges sont damnés (2), parce qu'ils >> condamnent les malfaiteurs contre cette parole: » La vengeance m'appartient, dit le Seigneur (3); » et encore: Laissez-les croítre jusqu'à la mois» son (4) » : Voilà comme ces hypocrites abusoient de l'Ecriture sainte, et avec leur feinte douceur renversoient tous les fondemens de l'Eglise et des Etats.

XCV.

Autre dé

nombre

On trouve cent ans après dans Pylicdorf une ample réfutation des Vaudois article par article, sans qu'il paroisse dans leur doctrine la moindre ment, et nulopposition à la présence réelle ou à la transsub

le mention d'erreur sur

stantiation. Au contraire, on voit toujours dans l'Euchariscet auteur, comme dans les autres, que les laï- tie. ques de cette secte faisoient le corps de JésusChrist (5), quoiqu'avec crainte et avec réserve dans le pays où il écrivoit (6) : et en un mot il ne remarque dans ces hérétiques aucune erreur sur ce sacrement, si ce n'est que les mauvais prêtres ne le faisoient pas, non plus que les autres sacremens (7).

Enfin dans tout le dénombrement que nous

(1) Ren. ibid. p. 750. Ibid. err. 820. err. ibid. 831, 923. (3) Rom. XII.

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19.

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(5) Pylicd. cont. Vald. t. iv. Bibl. PP. II. part. p. 778 et

seq. an. 1395. ibid. c. 20, p. 893.

e. 16, 18.

(6) Ibid. c. 1.

(7) Ibid.

1

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XCVI.

Autre dé

ment.

nombre- avons de leurs erreurs, ou dans la bibliothèque des Pères, ou dans l'inquisiteur Emeric (1), on ne trouve rien contre la présence réelle; encore qu'on y remarque jusqu'aux moindres différences de ces hérétiques d'avec nous, et jusques aux moindres articles sur lesquels il les faut interroger: au contraire l'inquisiteur Emeric rapporte ainsi leur erreur sur l'Eucharistie : « Ils veulent » que le pain ne soit point transsubstantié au >> corps de Jésus-Christ, si le prêtre est un pé» cheur ». Ce qui démontre deux choses; l'une, qu'ils croyoient la transsubstantiation; l'autre, qu'ils croyoient que les sacremens dépendoient de la sainteté des ministres.

XCVII. Démonstration que

On trouve dans le même dénombrement toutes les erreurs des Vaudois que nous avons remarquées. Les erreurs des nouveaux Manichéens, qu'on a fait voir être les mêmes que les Albigeois, sont aussi rapportées à part dans le même livre (2). On voit par-là que ce sont deux sectes entièrement distinguées; et parmi les erreurs des Vaudois, il n'y a rien qui ressente le manichéisme, dont l'autre dénombrement est tout rempli.

Mais pour revenir à la transsubstantiation d'où pourroit venir que les Catholiques eussent éparles Vaudois gné les Vaudois sur une matière aussi essentielle, n'avoient au- eux qui relevoient avec tant de soin jusqu'aux sur la trans- moindres de leurs erreurs? Est-ce peut-être que ces matières, et surtout celle de l'Eucharistie, n'étoient pas assez importantes, ou n'étoient pas

cune erreur

substantia

tion.

(1) Bibl. PP. t. xv. II. part. p. 820, 832, 836. Director. part. II. q. XIV, p. 279. (2) Ibid. q. x111, p. 273.

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assez connues après la condamnation de Bérenger par tant de conciles? Est-ce qu'on vouloit cacher au peuple que ce mystère étoit attaqué? Mais on ne craignoit point de rapporter les blasphêmes bien plus étranges des Albigeois, et même contre ce mystère. On ne taisoit pas au peuple ce que les Vaudois disoient de plus atroce contre l'Eglise romaine, comme qu'elle étoit « l'impudique mar» quée dans l'Apocalypse, son pape le chef des >> errans, ses prélats et ses religieux des Scribes » et des Pharisiens (1) ». On avoit pitié de leurs excès; mais on ne les cachoit pas : et s'ils avoient rejeté la foi de l'Eglise sur l'Eucharistie, on leur en auroit fait le reproche.

XCVIII. même dé

Suite de la

Témoignage

de Claude

Séyssel en

1517 Défaite grossière

Encore au siècle passé, en 1517, Claude Séyssel, célèbre par son savoir et par ses emplois sous Louis XII et François Ier, et élevé pour son mé- monstration. rite à l'archevêché de Turin, dans la recherche qu'il fit de ces hérétiques, cachés dans les vallées de son diocèse, afin de les réunir à son troupeau, raconte dans un grand détail toutes leurs er d'Aubertin. reurs (2), comme un fidèle pasteur qui vouloit connoître à fond le mal de ses brebis pour les guérir et nous en lisons dans son écrit tout ce que les autres auteurs nous en racontent, ni plus ni moins. Il remarque principalement avec eux comme la source de leur égarement, « qu'ils faisoient dépendre l'autorité du ministère » ecclésiastique du mérite des personnes (3) » ; d'où ils concluoient, « qu'il ne falloit point obéir

(1) Ren. c. IV, ibid. 750. Emeric. ibid. (2) Adv. error. Vald. part. an. 1520. f. 1 et seq. ——— (3) Ibid. f. 10, 11.

XCIX.

Vaine objection d'Aubertin.

» au Pape, ni aux prélats, à cause qu'étant mau» vais, et n'imitant pas la vie des apôtres, ils » n'ont de Dieu aucune autorité, ni pour consa» crer ni pour absoudre; que pour eux, ils » avoient seuls ce pouvoir, parce qu'ils obser» voient la loi de Jésus-Christ; que l'Eglise n'étoit » que parmi eux, et que le Siége romain étoit » cette prostituée de l'Apocalypse, et la source » de toutes les erreurs ». Voilà ce que ce grand archevêque dit des Vaudois de son siége. Le ministre Aubertin s'étonne de ce que, dans un si exact dénombrement qu'il nous fait de leurs erreurs, on ne trouve point qu'ils rejetassent ni la présence réelle ni la transsubstantiation (1); et ce ministre n'y trouve point d'autre réponse, si ce n'est que ce prélat qui les avoit si vivement réfutés dans les autres points, s'étoit senti ici trop foible pour leur résister (2): comme si un si savant homme et si éloquent n'avoit pas pu du moins copier ce que tant de doctes Catholiques avoient écrit sur cette matière. Au lieu donc d'une si vaine défaite, Aubertin devoit reconnoître que si un homme si exact et si éclairé ne reprochoit point cette erreur aux Vaudois, c'est qu'en effet il ne l'avoit pas reconnue parmi eux : en quoi il n'y a rien de particulier à Séyssel, puisque tous les autres auteurs ne les en ont non plus accusés que cet archevêque.

Aubertin triomphe pourtant d'un passage du même Séyssel, où il dit, « qu'il n'a pas trouvé à propos de rapporter que quelques-uns de (1) Lib. ш, de Sacram, Euch. p. 986, col. 2. — - (2) Ibid. 987.

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