A l'eau du Styx. Pour un pauvre animal, Grenouilles, à mon sens, ne raisonncient pas XIII mal. LE VILLAGEOIS ET LE SERPENT. ÉSOPE conte qu'un manaut, Charitable autant que peu sage, N'ayant pas à vivre un quart d'heure. Le villageois le prend, l'emporte en sa demeure; Il l'étend le long du foyer, L'animal engourdi sent à peine le chaud, Il est bon d'être charitable: Mais eyers qui? c'est là le peint. Quant aux ingrats, il n'en est point XIV. LE LION MALADE, ET LE RENARD. DE E par le roi des animaux, Qui dans son autre étoit malade, Les pas empreints sur la poussière Par ceux qui s'en vont faire au malede leur cour, Tous, sans exception, regardent sa tanière; Pas un ne marque de retour. Cela nous met en méfiance. Que sa majesté nous dispense: Je le crois bon : mais dans cet antré X V. L'OISELEUR, L'AUTOUR, ET L'ALOUETTE. LES injustices des pervers Servent souvent d'excuse aux nôtres. Telle est la loi de l'univers : Si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres, Un manant au miroir prenoit des oisillons. Sur celle qui chantoit, quoique près du tombeau. Lorsque, se rencontrant sous la main de l'oiseau, Pendant qu'à la plumer l'autour est occupé, XV I. LE CHEVAL ET L'ANE. Ex ce monde il se faut l'un l'autre secourir: Si ton voisin vient à mourir, C'est sur toi que le fardeau tombe. Un ane accompagnoit un cheval peu courtois, Celui-ci ne portant que son simple harnois, Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade, Et reconnut qu'il avoit tort. Du baudet en cette aventure XVII. LE CHIEN QUI LÂCHE SA PROIE POUR L'OM BRE, CHACUN HACUN se trompe ici-bas: On voit courir après l'ombre Tant de fous, qu'on n'en sait pas, La plupart du temps, le nombre; Au chien dont parle Ésope il faut les renvoyer. Ce chien voyant sa proie en l'eau représentée Et n'eut ni l'ombre ni le corps. LE CHARTIER EMBOURBÉ. Le Phaeton d'une voiture à fòin Vit son char cmbourbé. Le pauvre homme étoit lõin On sait assez que le Destin Adresse là les gens quand il veut qu'on enrage. Pour venir au chartier embourbé dans ces lieux, Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux, Il invoque à la fin le dieu dont les travaux Ton bras peut me tirer d'ici. Sa prière étant faite, il entend dans la nue Hercule veut qu'on se renue; Puis il aide les gens. Regarde d'où provient Ote d'autour de chaque roue Ce malheureux mortier, cette maudite boue Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit; |