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16 31 19

JUL 27 1909

CUCA
·G93
7

L'ANNÉE LITURGIQUE

PRÉFACE.

ous ouvrons par ce volume la Section du Temps pascal, qui contient l'accomplissement des divins Mystères préparés et

attendus depuis l'Avent. Il nous eût été impossible de renfermer dans un espace trop resserré tout ce que la Liturgie contient de richesses, à ce moment solennel de l'Année chrétienne : nous avons donc été contraint de diviser cette partie, la plus importante de tout notre travail.

Le présent volume ne contient que la seule semaine de Pâques; l'intervalle qu'il parcourt est donc peu de chose, à ne voir que la durée; mais il est considérable, si l'on pèse l'importance des faits qu'il retrace, si l'on songe à la grandeur des mystères qui se rencontrent dans son cours. Nous avons restreint nos explications le plus qu'il nous a été possible; et cependant, en terminant le commentaire des Offices du Dimanche de Quasimodo, nous avions déjà dépassé plus des deux tiers de l'étendue de nos volumes ordinaires. Il n'y avait

plus lieu, dès lors, de songer à entamer les semaines suivantes; et d'autant moins que les fêtes des Saints reprenant leur cours dès le lendemain de l'Octave de Pâques, leur ordonnance nous eût contraint de donner au volume une dimension hors de toute proportion avec celle que nous avons cru pouvoir nous permettre pour celui de la Passion. Nous nous sommes donc borné à reproduire la Messe et l'Office de l'Annonciation de la sainte Vierge, déjà traités dans la section du Carême; mais qu'il est nécessaire d'avoir entre les mains le Lundi qui suit le Dimanche de Quasimodo, dans les années où Pâques tombe du 22 mars au 2 avril; et cette date se présente encore assez fréquemment.

Nous continuons de demander le secours des lecteurs de cette Année liturgique, pour obtenir de Dieu son assistance dans un labeur aussi grave, et dont nous sommes loin encore d'avoir atteint la limite. Cette dernière raison, jointe au sentiment de notre insuffisance, nous enhardit à solliciter le fraternel concours de ceux qui jusqu'ici ont goûté cet humble commentaire de la sainte Liturgie.

LE

TEMPS PASCAL

CHAPITRE PREMIER

HISTORIQUE DU TEMPS PASCAL.

N donne le nom de Temps pascal à cette période de semaines qui s'étend du dimanche de Pâques au samedi après la Pentecôte. Cette portion de l'Année liturgique en est la plus sacrée, celle vers laquelle converge le Cycle tout entier. On le concevra aisément, si l'on considère la grandeur de la fête de Paques, que l'antiquité chrétienne a décorée du nom de Fête des fêtes, de Solennité des solennités, en la manière, nous dit saint Grégoire Pape, dans son Homélie sur ce grand jour, que le sanctuaire le plus auguste était appelé le Saint des saints, et que l'on donne le nom de Cantique des cantiques au sublime épithalame du Fils de Dieu s'unissant à la sainte Eglise. C'est, en effet, au jour de Pâques que la mission du Verbe incarné obtient l'effet vers lequel elle n'a fait que tendre jusqu'ici; c'est au jour de Pâques que le genre humain est relevé de sa chute, et rentre en possession de tout ce qu'il avait perdu par le péché d'Adam. Noël nous avait donné un Homme-Dieu; il y a

TEMPS PASCAL. I.

I

trois jours, nous avons recueilli son sang d'un prix infini pour notre rançon. Mais au jour de Pâques, ce n'est plus une victime immolée et vaincue par la mort que nous avons sous les yeux; c'est un vainqueur qui anéantit la mort, fille du péché, et proclame la vie, la vie immortelle qu'il nous a conquise. Ce n'est plus l'humilité des langes, ce ne sont plus les douleurs de l'agonie et de la croix; c'est la gloire, d'abord pour lui, ensuite pour nous. Au jour de Pâques, Dieu recouvre en l'HommeDieu ressuscité son œuvre première; le passage de la mort n'a pas laissé plus de trace que celui du péché dont l'Agneau divin avait daigné prendre la ressemblance; et ce n'est pas lui seulement qui revient à la vie immortelle ; c'est la race humaine tout entière. « La mort était entrée par un homme, nous dit l'Apôtre; par un homme aussi commence la résurrection des morts; et de même que tous sont morts en Adam, ainsi tous recouvrent la vie dans le Christ'. »

L'anniversaire de ce sublime événement est donc chaque année le grand jour, le jour d'allégresse, le jour par excellence ; c'est à lui qu'aspire l'année tout entière ; c'est sur lui qu'elle est fondée. Mais comme ce jour est saint entre tous, puisqu'il nous ouvre les portes de la vie céleste, dans laquelle nous entrerons ressuscités comme le Christ, l'Eglise n'a pas voulu qu'il vînt luire sur nous avant que nous eussions purifié nos corps par le jeûne et réparé nos âmes par la componction. C'est dans ce but qu'elle a institué la pénitence quadragésimale, et qu'elle nous a même avertis, dès la Septuagésime, que le temps était venu d'aspirer aux joies pures de la Pâque, et de nous dis

1. I Cor. xv, 21, 22.

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