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terre et les royaumes, ne valent pas le moindre des esprits; car il connoît tout cela, et soi-même; et le corps, rien. Et tous les corps, et tous les esprits ensemble, et toutes leurs productions, ne yalent le moindre mouvement de charité; car elle est d'un ordre infiniment plus élevé.

pas

De tous les corps ensemble on ne sauroit tirer la moindre pensée ; cela est impossible, et d'un autre ordre. Tous les corps et les esprits ensemble ne sauroient produire un mouvement de vraie charité : cela est impossible, et d'un autre ordre tout surnaturel,

ce

II.

JÉSUS-CHRIST a été dans une obscurité (selon que le monde appelle obscurité) telle, que les historiens, qui n'écrivent que les choses importantes, l'ont à peine aperçu.

III.

Quel homme eut jamais plus d'éclat que JÉSUSCHRIST? Le peuple juif tout entier le prédit avant sa venue. Le peuple gentil l'adore après qu'il est venu. Les deux peuples gentil et juif le regardent comme leur centre. Et cependant quel homme jouit jamais moins de tout cet éclat? De trente-trois ans, il en vit trente sans paroître. Dans les trois autres, il passe pour un imposteur; les prêtres et les principaux de sa nation le rejettent; ses amis et ses proches le méprisent. Enfin il meurt d'une mort honteuse, trahi par un des siens, renié par l'autre. et abandonné de tous.

Quelle part a-t-il donc à cet éclat? Jamais homme n'a eu tant d'éclat; jamais homme n'a eu plus d'ignominie. Tout cet éclat n'a servi qu'à nous, pour nous le rendre reconnoissable; et il n'en a rien eu pour lui.

IV.

JESUS-CHRIST parle des plus grandes choses si simplement, qu'il semble qu'il n'y a pas pensé; et si nettement néanmoins, qu'on voit bien ce qu'il en pensoit. Cette clarté jointe à cette naïveté est admirable.

Qui a a appris aux évangélistes les qualités d'une âme véritablement héroïque, pour la peindre si parfaitement en JÉSUS-CHRIST? Pourquoi le fontils foible dans son agonie? Ne savent-ils pas peindre une mort constante? Oui, sans doute; car le même saint Luc peint celle de saint Étienne plus forte que celle de JÉSUS-CHRIST. Ils le font donc capable de crainte avant que la nécessité de mouFir soit arrivée, et ensuite tout fort. Mais quand ils le font troublé, c'est quand il se trouble luimême; et quand les hommes le troublent, il est tout fort.

L'Église s'est vue obligée de montrer que JÉSUS-CHRIST étoit homme, contre ceux qui le nioient, aussi-bien que de montrer qu'il étoit Dieu; et les apparences étoient aussi grandes contre l'un et contre l'autre.

JÉSUS-CHRIST est un Dieu dont on s'approche sans orgueil, et sous lequel on s'abaisse sans désespoir.

V.

La conversion des païens étoit réservée à la grâce du Messie. Les Juifs, ou n'y ont point travaillé, ou l'ont fait sans succès : tout ce qu'en ont dit Salomon et les prophètes a été inutile. Les sages, comme Platon et Socrate, n'ont pu leur persuader de n'adorer que le vrai Dieu.

L'évangile ne parle de la virginité de la Vierge que jusqu'à la naissance de Jésus-CHRIST, tout par rapport à Jésus-CHRIST.

Les deux Testaments regardent Jésus-CHRIST, l'ancien comme son attente, le nouveau comme son modèle; tous deux comme leur centre.

Les prophètes ont prédit, et n'ont pas été prédits. Les saints ensuite sont prédits, mais non prédisants. JÉSUS-CHRIST est prédit et pré

disant.

JÉSUS-CHRIST Pour tous, Moïse pour un peuple. Les Juifs bénis en Abraham : Je bénirai ceux qui te béniront. (Genes. 12, 3.) Mais toutes nations béi nies en sa semence. (Genes. 18, 18.)

Lumen ad revelationem gentium. (Luc, 2, 32.) Non fecit taliter omni nationi (Ps. 1'47, 20), di-' soit David en parlant de la loi. Mais en parlant de JÉSUS-CHRIST, il faut dire : Fecit taliter omni nationi.

Aussi c'est à JÉSUS-CHRIST d'être universel. L'Église même n'offre le sacrifice que pour les fidèles JÉSUS-CHRIST a offert celui de la croix pour tous.

:

ARTICLE XI.

PREUVES DE JÉSUS-CHRIST PAR LES PROPHÉTIES.

I.

LA plus grande des preuves de Jésus-Christ, ce sont les prophéties. C'est aussi à quoi Dieu a le plus pourvu; car l'événement qui les a remplies est un miracle subsistant depuis la naissance de l'Église jusqu'à la fin. Ainsi Dieu a suscité des prophètes durant seize cents ans; et pendant quatre cents ans après, il a dispersé toutes ces prophéties avec tous les Juifs qui les portoient dans tous les lieux du monde. Voilà quelle a été la préparation à la naissance de JÉSUS-CHRIST, dont l'évangile devant être cru par tout le monde, il a fallu non-seulement qu'il y ait eu des prophéties pour le faire croire, mais encore que ces prophéties fussent répandues par tout le monde, pour le faire embrasser par tout le monde.

Quand un seul homme auroit fait un livre des prédictions de JÉSUS-CHRIST pour le temps et pour la manière, et que JÉSUS-CHRIST seroit venu conformément à ces prophéties, ce seroit une force infinie. Mais il y a bien plus ici. C'est une suite d'hommes durant quatre mille ans qui, constamment et sans variation, viennent l'un ensuite de l'autre prédire ce même avénement. C'est un peuple tout entier qui l'annonce, et qui subsiste pendant quatre mille années pour rendre encore té

moignage des assurances qu'ils en ont, et dont ils ne peuvent être détournés par quelques menaces et quelque persécution qu'on leur fasse: ceci est tout autrement considérable.

II.

Le temps est prédit par l'état du peuple juif, par l'état du peuple païen, par l'état du temple, par le nombre des années.

Les prophètes ayant donné diverses marques qui devoient toutes arriver à l'avénement du Messie, il falloit que toutes ces marques arrivassent en même temps; et ainsi il falloit que la quatrième monarchie fût venue lorsque les septante semaines de Daniel seroient accomplies; que le sceptre fût ôté de Juda, et qu'alors le Messie arrivât. Et JÉSUS-CHRIST est arrivé alors, qui s'est dit le Messie.

Il est prédit que dans la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, avant que la domination des Juifs fùt ôtée, et en la septantième semaine de Daniel, les païens seroient instruits et amenés à la connoissance du Dieu adoré par les Juifs; que ceux qui l'aiment seroient délivrés de leurs ennemis, et remplis de sa crainte et de son amour.

Et il est arrivé qu'en la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, etc., les paiens en foule adorent Dieu, et mènent une vie angélique; les filles consacrent à Dieu leur virginité et leur vie; les hommes renoncent à tout

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