Præfepe, foenum, fafcice, puer. Tu-ne ille, Christe, Fi- Illum-ne cerno qui levi Agis magiftrum vel ta cens : Ex hac cathedra nos do ces Vitare quod carni placet, ti. Caftos amores nu- Qui natus es, &c. JEfu, Redemptor om nium, Tu noftra pax & glo- pauvre! un enfant foible & fans voix ! Eft-ce donc vous que je vois, Fils éternel du Pere& la fplendeur de fa gloire? êtes-vous celui dont la main foutient tout le poid de l'univers entier ? Oui, Seigneur, c'est vousmême: la foi perce les voi les refpectables dont vous vous couvrez : je reconnois en vous celui que les Anges contemplent, & qu'ils ado. rent avec un faint tremble. ment. Vous exercez déja la fon ction de Docteur du monde, même par votre filence: votre crêche devient pour nous une chaire d'inftruction, & d'où vous nous enfeignez à éviter ce qui flatte la chair, & à fupporter les maux que la chair a en horreur. OJefus,dont l'abaiffement devient le reméde de l'orgueil, & l'aliment du célefte amour; Divin enfant, venez prendre naiffance dans le fond de nos cœurs. Gloire à vous, &c. Jefus, qui êtes le Rédempteur de tous les hommes, Fils unique du Très haut; qui feul avant tous les fiécles, naissez égal au Pere: Vous êtes notre paix & notre gloire; vous êtes l'unique efperance des mortels : recevez l'encens de nos priéres qui s'éleve du fanctuaire de nos cœurs vers le thrône de votre miféricorde, Qui corporis noftrivolens En même tems que vous prenez dans votre naiffance une chair femblable à la nôtre, par un heureux échange vous affociez notre nature à votre divinité. Faites qu'élevés à ce haut comble de gloire, & devenus vos freres, notre vie foit conforme à la dignité de notre état, & que de nouveaux péchés ne nous faffent pas retomber dans notre premiere baffeffe. C'eft la grace que nous vous demandons dans ce jour qui nous rappelle le fouvenir de votre naillance ; ce jour facré, où fortant de votre lit nuptial comme un époux plein de majesté, vous venez éclairer le monde, dont vousêtes le véritabe foleil. Auffi le ciel, la terre & la mer s'empreffent à l'envi de rendre graces au Pere célefte, qui vous a donné au monde ; & ils ne ceffent de le louer par de faints cantiques. Nous fur-tout, à qui vous apportez en naiffant le falut éternel, nous mettons notre joie à célébrer cet heureux jour par des chants de triomphe. Gloire à vous, &c. LE JOUR DE SAINT ESTIENNE. A L'OFFICE DE LA NUIT. Vous qui êtes le pre Qui tuo, dux Mar- Omier & le chef de rous tyrum, Præfers coronam nomi ne, Non de caducis floribus Tuo cruenta fanguine Quor facta fronti vul nera Tat tela lucis.emicant; rem 2 Quod prodit è vultu, Tu primus oftenfam Maris rubri fulcas viam tes Martyrs de Jefus-Christ, dont le nom feul annonce le point ici orner votre tête satriomphe; nous ne venons crée d'une couronne qui se flétriffe. tre fang forment autour de Les pierres teintes de vo vous une couronne plus éclatante: & la gloire qu'elles vous procurent eft infini ment plus brillante, qu'une multitude d'étoiles qui environneroient votre front. Les plaies dont ce front eft couvert, font comme aul'éclat qui fe répand fur vo tant de rayons de gloire; & tre vifage, eft femblable à celui des Efprits céleftes. Vous êtes la première vi Etime qui rendez facrifice pour facrifie à J. C. devenu Hoftie pour nous vous êtes te premier qui fcellez de votre fang le témoignage que vous rendez à fa divinité. Vous l'avez fuivi avant tous dans le chemin qu'il nous a ouvert au milieu d'une mer de fang: mais quelle gloire pour vous, de voir marcher fur vos traces une fuite nombreufe de Martyrs, encouragés par votre exemple ! Gloire à vous ô Jefus, qui êtes né d'une Vierge : foyez honoré avec le Pere & le faint Efprit, dans tous les fiécles des fiécles. Amen. Qui natus es de Vir In fempiterna fecula. A LAUDES. Uid obftinata pe durs Quétora pourquoi refiftez-vous au faint Efprit? pourquoi cherchez-vous la mort de celui, qui rempli de la force de Dieu même, vient vous inftruire de fa part? Tous confpirent avec fu reur contre lui: déja ils s'arment de pierres; & Saul lui même fe rend complice de ce meurtre impie, en tuant le Prophete du Seigneur par les mains de ceux qui le lapident. Mais, ô prodige de bonté le ciel s'ouvre: & l'opprimé voit le Fils du TrèsHaut triomphant à la droite de fon Pere. Vous n'abandonnez pas, ô Jefus, ce généreux foldat, qui combat fous les éten darts de votre croix : vous l'affermiffez au contraire, en vous montrant attentif à fes fouffrances ; & vous de Verbo Dei refiftitis? cet, Hunc deftinatis funeri. Omnes in unum fæ viunt ; Saxis gravant truces ma nus: Hunc, particeps Saulus necis Per omnium dextras pe Stellata cœli regia : Stas arbiter certaminis, venez le temoin & l'arbitre d'un combat, dont Ce n'eft pas être ambattu, c'eft vaincre & triompher, que de mourir ainfi fous les yeux du Juge: auffi le cœur d'Eftienne, déja fixé dans le ciel, le rend-il infenfible aux coups redoublés qu'on lui porte. Son ame enyvrée dans an ocean de lumière, oublie Deo mori fub judice Pugnantis eft victoria: Dum grando faxoruin1 pluit Nil fentit affixus polo. Mens nempe largo vivide Torrente lucis ebria, qu'elle a un corps; & déja s'affocie avec les bienheu reux. Gloire à vous, &c. A VES PRES. 'Amour d'un cœur chré Iris probat fefe mo- L'en pour les ennemis MIris Suos in hoftes caritas ; Qui ftans perorabat fibi, Cadens & expirans humi, Linguâ diferti fanguinis Suis perorat hoftibus. Audivit è cœlo Deus. Suprema verba Martyris: Dux Saulus, & teftis necis, Necis fit ipfe præmium. Fractis jacens cervicibus, Et fic perire lætior: O Chrifte, dixit, fufcipe Quem pono pro te fpiri tum. Tum blanda mors amabili Sopore claufit lumina : Ad lucis æternæ jubar: Exutus artus, evolat. Servire menfis paupe rum Id muneris quondam tui; Conviva nunc dignus Deo Menfis fupernis affides. le manifefte en différentes maniéres : tantôt il emploie la douceur & les carelles, tantôt il fait d'utiles reproches mais c'est toujours le même efprit de charité qui le fait agir. Jufqu'au moment de fa mort, Eftienne prioit pour lui-même: lorfqu'il tombe & qu'il expire, il implore par la voix éloquente de fon fang, la miféricorde de Dieu pour les perfécuteurs. Dieu entend du haut du ciel les derniéres paroles de fon Martyr Saul, auteur & complice de fa mort, devient lui-même fa glorieuse conquête. re, Eftienne renverse parterbrifé de coups, & plein de joie de mourir pour vous, Seigneur, s'écrie: O Jefus, recevez mon efprit, & acceptez le facrifice de ma vie. Alors une mort douce & tranquille, femblable à un paifible fommeil, lui ferme les yeux: mais fon efprit en liberté s'envole vers le féjour de la lumiére éternelle. Pendant votre vie mortelle, ô faint Martyr, vous étiez emploié à diftribuer la nourriture des pauvres: maintenant admis à la table de Dieu, vous vous nourriffez de lui-même, & vous partagez avec lui ses délices. |