Equalis tibi fit gloria, Nate; Amborum fimilislaus fit Amori. Amen. AUX II. Ta gloire au Saint-Esprit, mour mutuel du Pere & du Fils. Amen. VESPRES Ccourez, peuples infi HUe vos, & miferi: A déles: quittez ces dieux furda relinquite Quæ cæci colitis, mutaque numina: Se vobis aperit fplendida civitas, Veri Numinis hofpita. En veftræ præeunt primitiæ Magi: Vatum dicta patent: exitialibus Errorum tenebris obfita gens diu Miro lumine fpargitur. Ambo fic populi, disfociabilis Quos dudum paries feparat, unicum In corpus coeunt. Hoc proprium modo Ambobus maneat decus! O arcana Dei confilia ! 6 tuo Deturbata gradu, primus amor Dei, Plebs Judæa, tuis gloria gentium Damnis, vitaque nafcitur, Jam nativa olex bra chia decidunt, Rami degeneres, germen adulterum; Miraturque.novos femine non fuo Arbor crefcere furculos Nos radix olex fufti fourds & muets, qu'un aveuglement déplorable vous fait adorer : une nouvelle & lainte cité, où refide le vrai Dieu, s'ouvre pour vous recevoir. Deja les Mages qui font vos prémices, vous montrent la voie : les oracles des Prophétes fe vérifient : la lumiére brille de toutes parts fur une nation enfevelie jufqu'ici dans les ténébres de la fuperftition & de l'erreur. Le Juif & le Gentil, qu'un mur de divifion féparoit depuis fi long-tems, fe réuniffent ainfi dans le Sauveur, & ne font plus en lui qu'un feul corps: puiffent-ils l'un & l'autre conferver un fi précieux avantage! Mais, ô profondeur des confeils de la fageffe éternelle! Peuple Juif, le prémier abjet des miféricordes de Dieu, je te vois dégradé : la richeffe des nations vient de tes pertes; & ta ruine eft la fource de leur falut. Je vois tomber les branches naturelles de l'olivier, maintenant deftituées de fuc & de vie, & devenues une race adultére le tronc qui les portoit eft furpris de fe trouver orné de nouvelles branches, qui lui étoient ig connues. Nous fommes entés fur la racine de ce mystérieux olivier: mais celui qui eft debout doit craindre qu'une foi morte & stérile ne le faffe tomber: Ah! Seigneur, faites revivre les anciennes branches, & ne ceffez pas de conferver les nouvelles. Gloire infinie au Pere qui nous rend membres du corps de fon Fils: gloire au Fils, dont nous fommes les membres: gloire au faint Efprit, qui répand la vie dans tout le corps. Amen. net. Ah! cave, Quiftas, ne fterili deficias fide. Tu ramos veteres infere denuò : Tu ferva, Deus, infitos. Qui nos membra facri corporis efficit, Sit laus fumma Patri laus quoque Filio, Cujus membra fumus: quo vigor influit Membris, laus tibi Spiri tus. Amen. LE DIMANCHE Dans l'Octave de l'Epiphanie. A L'OFFICE DE LA NUIT. Ar Partout où l'étoile appel à lapfu tacito ftel ce lumière qu'elle repand de vant eux, elle y attire & leurs yeux & leurs cœurs : ils y portent leurs pas avec un faint empreffement. Mais à peine font-ils arrivés à Jerufalem, que par une difpofition fecrétte de la providence, l'étoile fe dérobant à leurs yeux, leur ôte la douce confolation de fuivre fa trace; & les laiffe dans la douleur & l'incertitude femblables à un vaiffeau qui perd le pole au milieu de sa route. Ils entrent cependant, fans craindre ni la fureur d'Hérode, ni les artifices de fa cruelle envie, animés d'une foi Q la loquacibus Scintillat radiis, huc oculis Magi, Huc defideriis, hucrapia non fine numine Latam ftella facem, proh Illi, nil rabiem principis, invidas Nil artes veriti í tanta animis fides!) Urbis per trepida compi- vum. Nec vos irrita fpes de- Blic, quem fua plebs ref- Sit laus fumma Patri, fummaque Filio: Amborum fit idem Spiritui decus, Qui, dum ftella pedes prævia dirigit, Dux mentem melior monet. Amen. courageufe, ils publient dans les places de la ville allarmée, qu'ils cherchent le Roi qui vient de naitre. Mages fidéles, vous ne serez point trompés dans votre efpérance: allez où les livres facrés vous appellent : c'eftlà qu'il eft donné à des étrangers de reconnoitre dans un foible enfant un Dieu & un Roi méconnu par fon propre peuple. Gloire infinie au Pere: gloire infinie au Fils: gloire infinie au faint Efprit, qui éclaire les Mages par une lumiére intérieure pendant qu'au déhors l'étoile guide leurs pas. Amen. Hymnes de Laudes & de Vêpres, comme au jour de Epiphanie. L'OCTAVE DE AUX I. ET Lamantis ecce vox fonans Deferta Judææ quatit: Mox ad Joannem confluunt, Quos criminum moles gravat. En ipfe permiftus réis Accedit Agnus innocens, Agnus, fuo qui fanguine Piabit orbis crimina. Sub nube carnis at gere, L'EPIPHANIE. II. VESPRES. A voix du précurfeur, qui doit retentir dans les deferts de la Judée, fe fait entendre fur les bords du Jourdain ; & tous ceux qui font accablés fous le poids de leurs crimes ont recours à fon batême. -L'Agneau fans tache fe confond auffi parmi les coupables; lui qui doit laver les péchés du monde, & le racheter par fon fang. Mais Jean-Baptifte, qui eft une lampe ardente & luifante, découvre fous la nuée d'une chair mortelle le Soleil de juftice, d'où il tire fa lumiéres & il n'ofe batifer le Saint des faints, qui le doit batifer lui-même. Mais il faut obéir à Dieu, lors même qu'il le rabaiffe: c'eft ainfi qu'il convient à ce Dieu fait homme d'accomplir toute juftice. Reconnoiffez, ô faint précurfeur, celui que le Pere célefte vous revele intérieurement vous batifez dans l'eau; mais il batife dans le faint Efprit & dans le feu. Gloire vous foit rendue, ô Jefus qui effacez les péchés du monde : qu'elle foit auffi rendue au Pere & au faint Efprit, dans tous les fiécles des fiécles. Amen. A quo lavari debuit. Parere fed fas eft Deo, Vel quando fefe depri- · mit: Hunc omne virtutum ge➡ nus Implere nempe fic decet.. Intus revelat quem Deus: tu. Mundi fcelus qui di In fempiterna fecula. A L'OFFICE DE LA NUIT.: UN Dieu n'eft pas purifié par les eaux: c'eft Dieu qui les purifie, & qui par l'attouchement de fa chair facrée, leur communique la vertu d'effacer les péchés. Il ouvre ainfi cette fontaine falutaire promise dans les écritures, dont les eaux vives doivent fervir à purifier les cœurs. Prodige furprenant! Le corps eftplongé dans l'eau, & l'ame eft lavée de fes fouillures. Le Sang du Roi de gloire, uni aux eaux du Batême, inonde ceux qui font plongés dans ce bain facré, & leur donne une pureté plus éclatante que la blancheur de la neige. Une Vierge devenue féconde par le faint Efprit, enfante un Dieu pour les hom. N On abluunt lymphæ Sed abluit lymphas Deus: cræ, tet Fons abluendis cordibus. His tincta nam canali bus Regis fupremi purpura Tinctos cruentat, & nivis Inftar dat effe candidos. Fœcunda fancto Spiri- · tu Virgo Deum nobis parit :: B84 Foecunda fancto Spiritu Mundi fcelus, &c. mes: & l'eau devenue fécon A LAUDES. 'Homme-Dieu fortant E Mergit undis, & Deo L dur Jourdain, adreffe à Deus : preces homo Patet polorum regia Inftar columbæ vertici Dieu fon Pere de ferventes : le ciel s'ouvre, & faint fe manifeste tout à coup. Il defcend fous la forme d'une colombe, & fe repofe fur la tête facrée du Sauveur: la voix du Pere fait entendre ces paroles: Voici mon fils bien-aimé. C'eft ainfi que ceux qui font confacrés par le Batême dans les eaux que Jefus Chrift lui-même a fanctifiées, deviennent les enfans de Dieu, & s'ouvrent une entrée dans le ciel par la prié re. Dégagés de toutes fouillures, ils deviennent femblables à des colombes fimples & innocentes; & l'Esprit du Seigneur qui les anime intérieurement, les foutient & les conduit dans toutes leurs démarches. Faites, Jefus, que ceux qui ont été lavés dans les eaux falutaires du batême, & blanchis par votre Sang, ne foient jamais fouillés par de nouvelles taches. Gloire vous foit, &c. |