Quia nomen Domini invocabo.* Damagnificentiam te Deo noftro. Dei perfecta funt opera, & omnes viæ ejus judicia: Deus fidelis, & abfque ullâ iniquitate, juftus & rectus. Parce que j'invoquerar le nom du Seigneur. Rendez gloire à notre Dieu. Les œuvres de Dieu font parfaites, & toutes fes voies font des jugemens juftes: Dieu est fidéle, & il n'y a point en lui d'iniquité, il est juste & droit. (c) (c) Peu de perfonnes méditent la vérité de ces paroles les œuvres de Dieu font parfaites, &c. Son œu vre par excellence eft la formation du corps des Elus, & c'est pour cette œuvre qu'il fait toutes les autres. La conduite qu'il a tenue fur les hommes depuis l'événement de la Tour de Babel, a été réglée sur ce plan. S'il rend les hommes barbares les uns à l'égard des autres en confondant leur langage, s'il les fépare de ceux qui étoient dépofitaires de la vérité, & s'il les abandonne à leur propre raifon fans les inftruire, il le fait par un deffein plein de fageffe & de juftice. Il ne doit rien à ces hommes coupables, qu'il facrifie à l'inftruction de fes Elus. Il apprend à fes Elûs que l'homme laiffé à luimême n'eft que ténébres & que corruption, en leur montrant les excès honteux des Idolatres, & même des plus fages d'entre eux. ( Rom. 1.) Mais comme l'on auroit pu penfer que les hommes n'avoient donné dans ces excès, que par le défaut de lumieres & d'inftructions, Dieu fe forme un peuple particulier, c'est le peuple d'Ifrael. Il tire ce peuple de l'Egypte : il l'in ftruit par la voix des prodiges & des miracles: il lui explique fa loi dans le dernier détail : il fait avec lui une alliance conditionelle, par laquelle il s'engage à récompenfer ce peuple s'il obferve fes commandemens, & à le punir s'il vient à les violer. Le peuple accepte cette condition, étant bien perfuadé qu'il n'a befoin que de lumiere pour obferver la loi de Dieu. Qu'arrive-t'il ? Ce peuple viole la loi de fon Dieu; & quoique aidé par les lumieres de la révélation il devient plus abominable que les nations que Dieu laiffe marcher dans leurs voies. Er par-là Dieu inftruit fes Elus de cette importante vérité que l'homme n'eft qu'impuif fance pour le bien, & que péché, au milieu même des. Ils fe font corrompus fous fes yeux: : non ce ne font point fes enfans, c'eft une race méchante & perverse. Eft-ce ainfi, peuple fou & infenfé, que tu 'marque ta reconnoiffance au Seigneur ? Lui-même n'est-il pas votre pere, qui vous a poffédé comme fon héritage, qui vous a fait, & qui vous a créé ? Souvenez-vous des tems les plus reculés: confidérez chaque âge en particulier. Interrogez votre pere, & il vous inftruira; vos aïeuls, & ils vous di ront: Quand le Très-Haut a fait la divifion des peuples, quand il a féparé les enfans d'Adam; Il a marqué les limites des peuples felon le nom plus vives lumieres de la loi, & qu'il a befoin pour devenir jufte, que Dieu faffe avec lui une alliance par laquelle il s'engage à lui donner un cœur & à lui faire obferver fes commandemens. C'eft la nouvelle alliance. Ainfi la conduite qu'il a tenue fur les nations idolatres, eft une œuvre parfaite dans fon ordre. Celle qu'il a tenue fur les enfans de l'ancienne alliance, eft auffi une œuvre parfaite; parce qu'elles tendent à l'accompliffement des jugemens justes de fa fageffe, de fa juftice & de fa miféricorde. Il eft facile d'étendre ces réflexions. juxta numerum fi- bre des enfans d'Ifrael, liorum Ifrael. Pars autem Domi * ni populus ejus : Jacob funiculus hæreditatis ejus. Invenit eum in terrâ defertâ,*in loco horroris, & vaftæ folitudinis. Circumduxit eum & docuit; & cuftodivit quafi pupillam oculi fui. Sicut aquila proVocans ad volandum pullos fuos, & fuper eos volitans, Expandit alas fuas & affumpfit eum, atque portavit in humeris fuis. Dominus folus dux ejus fuit, * & non erat cum eo Deus alienus. Conftituit eum fuper excelfam terram, ut comederet fructus agrorum: Ut fugeret mel de petrâ, oleumque de faxo duriffimo. Butyrum de armento, & lac de ovi Mais le partage du Seigneur a été fon peuple : Jacob a été fon` hérita ge. Il l'a trouvé dans une terre deferte, dans un lieu plein d'horreur, & dans une vafte folitude. Il l'a conduit par de longs détours, & il l'a inftruit: il l'a confervé comme la prunelle de fon œil. Comme un aigle excite fes petits à voler, & voltige doucement autour & au-deffus d'eux, Il a de même étendu fes aîles, il l'a pris, & l'a porté fur fes épaules. Le Seigneur a été feul fon conducteur : il n'y a point eu avec lui de Dieu étranger. Il lui a foumis les fortereffes du païs fituées fur des hauteurs: il lui a fait manger les fruits des campagnes: Il lui a fait fuccer le miel de la pierre, & tirer l'huile du plus dur rocher. Il lui a donné le beurre des troupeaux & le lait des brebis, la graiffe des agneaux & des moutons du pais de Bafan; Les chevreaux avec la fleur du froment: il lui a fait boire le vin le plus pur. Ce peuple bien aimé étant engraiffé eft devenu rebéle: il a été engraiffé, rempli de nourriture, chargé d'embonpoint. Il a abandonné Dieu fon Créateur, il s'eft retiré avec mépris (1) de Dieu fon Sauveur. Ils l'ont piqué de jaloufie en adorant des Dieux étrangers, & ils ont provoqué fa colére par des abominations. Ils ont offert leurs facrifices aux Démons & non à Dieu, à des Dieux qu'ils ne connoiffoient pas. Il en eft venu de nouveaux & de récens, que leurs peres n'avoient pas adorés. Tu as abandonné le Dieu qui t'a donné la vie; & tu as oublié le Seigneur qui t'a crée. (d) (d) Heb. Qui t'a enfanté avec douleur. Que ne difent point ces paroles, quand on connoît le myftere de J.C. erucifié? (1) C'est le fens du terme Hébreu. Vidit Dominus, & Le Seigneur l'a vâ, & ad iracundiam con- il s'eft mis en colere ; * citatus eft; quia provocaverunt eum filii fui & filiæ. Et ait: abfcondam faciem meam ab eis,* & confiderabo noviffima eorum. Generatio enim perverfa eft, & infideles filii. Ipfi me provocaverunt in eo qui non erat Deus, & irritaverunt in vanitati bus fuis. * Et ego provocabo eos in eo qui non eft populus, & in gente ftultâ irritabo illos. parce que fes fils & fes filles l'ont piqué de jalousie. Et il a dit je leur cacherai ma face, & je confidérerai ce qui doit leur arriver dans les derniers tems. Car c'eft une race perverfe, & des enfans infidéles. Ils m'ont piqué de jaloufie en adorant celui qui n'eft point Dieu, & ils m'ont irrité par leurs vaines idoles. Et moi, je les piquerai de jaloufie en aimant celui qui n'eft point peuple, & j'exciterai leur indignation par une nation infenfée. (e) (e) Le peuple Juif eft plein d'envie & de colere com tre les Gentils qui adorent le vrai Dieu & le Meffie promis. Ce peuple par conféquent a mérité que cette menace fût accomplie : il a donc fubftitué un faux Dieu au véritable: & comme il n'a point d'idole extérieure, & que le Dieu Créateur eft encore fon Dieu, il faut néceffairement que fon idolatrie confifte dans fon incrédulité à l'égard de Jefus de Nazareth, qui dès-lors eft prouvé être le même Dieu que fon Pere; car la Divinité eft indivifible. Tout cela eft clairement démontre; mais l'autorité de S. Paul, en qui J. C. parloit, ajoute à l'évidence de cette démonftration une certi tude furnaturelle, Et Ifrael n'en a-t'il pas eu auffi connoillance? Mais c'eft Moife qui le premier a dit : je vous piquerai de jalousie dans un peuple qui n'eft point peuple, j'exciterai votre indignation par une nation infenfée. Mais Ifaie dit hautement : j'ai été trouvé par |