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elle qui nous fournit des armes pour le combat: quand elle nous fert de bouclier, notre main repouffe avec fuccès les traits enflammés de l'ennemi.

Par elle nous répandons nos priéres devant vous, pleins de confiance dans le nom facré de votre Fils, ce nom qui fait l'efpérance de tous, & qui eft l'unique gage

de notre falut.

Appaifé par ce nom adorable, vous nous affifterez, Seigneur, dans tous nos périls, & ne permettez pas que par une vie indigne de notre vocation, nous deshonorions la fainteté de notre foi.

Gloire au Pere, gloire aú Fils, gloire au S. Efprit, qui par une effufion de fa divine lumiére fait briller la vérité dans le fond de nos cœurs. Amen.

A COMPLIES.

PSEAUME II.

Auvez-moi,Seigneur,

Scarle Saints Seigneur, Alvum me fac, Domine,; quo

les vérités font altérées niam

parmi les enfans des hom- &tus; * quoniam di

mes. (a)

Chacun dit à fon prochain des chofes vaines, les langues font trompeufes, on parle avec un cœur double.

Que le Seigneur coupe toutes les lèvres trompeufes,& la langue qui fe glorifie infolemment. (6)

minutæ funt veritates à filiis hominum.

Vana locuti funt

unufquifque ad proximum fuum, *labia dolofa, in corde &

corde locuti funt. Difperdat Dominus univerfa labia dolofa, * & linguam magniloquam.

(a) A l'occafion du mystere d'iniquité confommé dans la Cour de Saul, David dépeint, 19. celui qui s'eft confommé dans la Synagogue par la condamnation de J. C. & de fon œuvre 29. celui qui a commencé chez les Gentils chrétiens fous les yeux de S. Paul, dont l'Eglife a pleuré les progrès de fiecle en fiecle, & qui fera confommé dans ces tems où la for fera obfcurcie, la charité réfroidie, & le pouvoir des fuperbes monté à fon comble: 3o. Enfin le myftere d'iniquité qui précèdera le dernier jugement. Les promeffes infaillibles que Dieu a faites J. C. & à fon Eglife, font le remede puiffant contre tous ces mysteres d'iniquité.

,

(b) La langue de la Synagogue fe glorifioit infolemment de fa juftice: elle blafphémoit la perfonne, les miracles, la doctrine & les Difciples du Sauveur. Cette langue infolente s'eft fait entendre dans l'Eglife même de J. C. Elle a varie fon langage felon les différens tems, pour blafphémer la foi & les défenseurs de la foi. Voiez le portrait que S. Jean dans l'Apocalypfe ch. 13. fait de cette Bête dont le bouche se glorifie infolemment.

.Qui dixerunt : linguam noftram magnificabimus, labia noftra à nobis funt; * quis nofter Dominus eft?

Propter miferiam inopum & gemitum

*

pauperum, nunc

exurgam, dicit Do

minus.

Ponam in falutari,* fiducialiter agam in

eo.

*

Eloquia Domini eloquia cafta: argentum igne examinatum, probatum terræ, purgatum feptuplum.

Tu, Domine, fervabis nos, * & cuftodies nos à generatione hâc in æternum.

Incircuitu imoii ambulant, fecun

Ils ont dit: Nous ferons valoir la puiffance de notre langue : nous pouvons faire prononcer à nos lévres tout ce qu'il nous plaît: quel eft notre Maître ?

A caufe de la mifere de ceux qui font fans fecours, & du gémiffement des pauvres, je vais me lever, dit le Seigneur.

Je les mettrai dans un lieu de falut, où j'agirai pour être fidéle à mes promeffes. (c)

Les paroles du Seigneur font des paroles pures: elles font comme Pargent éprouvé par le feu, éprouvé dans le creufet, & purifié jufqu'à fept fais.

Vous même, Seigneur, vous nous conferverez → (d) & vous nous mettrez à couvert de cette race pour l'éternité.

Les impies nous environnent de tout côté:

(c) Les termes que la Vulgate a rendus par fiducialiter agam in eo, fignifient en Hébreu, je fouflerai fur lui, ou c'est là que je répandrai mon foufle. On fe rappelle le cenacle où Dieu répandit fon efprit pour accomplir fes promeffes. S. Auguftin fur ce Pleaume, entend par falutari. le Sauveur en qui Dieu a mis tout ce qui eft néceffaire pour faire ceffer la mifere des

>> pauvres.

(d) Heb. Vous les accomplirez ( ces promesses )

élevé en haut vous avez multiplié les enfans des hommes. (e)

dùm tuam

altitudinem multiplicafti

filios hominum.

(e) Heb. Les impies fe répandent de toute part, depuis que ce qui eft en opprobre a été élevé parmi les enfans des hommes. L'Hébreu & la Vulgate préfentent un trèsbeau fens. C'eft la croix qui eft en opprobre parmi les hommes. Les méchans y ont attaché la vérité : mais fur la croix la vérité devient féconde pour former de nouveaux enfans; & c'eft de cette croix, où elle eft? infultée par une multitude de méchans, qu'elle prononce leur condamnation & rétablit toutes chofes.

,

PSEAUME 38.

Ai dit: Je ferai attention à mes voies, pour ne prononcer aucune parole contraire à mon état. (a)

J'ai mis une garde à ma bouche, lorsque le pécheur étoit devant moi.

ut.

Ixi: cuftodiam vias meas, non delinquam in linguâ meâ.

Pofui ori meo cuftodiam,* cum confifteret peccator adverfùm me.

(a) Ce Pfeaume contient les fentimens de pénitence. dont le cœur de David étoit pénétré, lorfque la révolte de fon fils Abfalom l'obligea de fortir de Jerufalem,. & que Semeï le chargea d'injures & de malédictions. ( 2. Rois 16. ) Il convient à Jesus-Christ le Jufte par excellence, devenu pour nous le pécheur & le péni-tent univerfel, fortant de Jerufalem pour aller au Calvaire, & chargé de malédictions par les Pharifiens & les Prêtres, dont Semeï étoit la figure. L'Eglife traitée. comme fon chef, y reconnoît les véritables fentimens dé fon cœur.

Je ferai attention à mes voies : c'est-à-dire ; je confidererai attentivement tous les péchés de ma vie, afin de garder le filence qui convient à un criminel que Dieu. punit. Notre adorable Sauveur étoit occupé des voies criminelles dans lefquelles nous avons marché : c'est pourquoi il gardoit un filence fi humble & fi foutenu dans fa Paffion, que fes ennemis mêmes en étoient étonnés. ( Marc 15. )

Obmutui, & humiliatus fum, & filui à bonis ; * & dolor meus renovatus eft.

Concaluitcor meum intra me, & in meditatione meâ exardefcet ignis, locutus fum in linguâ meâ:

Notum fac mihi,Domine, finem meum, & numerum dierum meorum quis eft, ut fciam quid defit

mihi.

*

Ecce menfurabiles pofuifti dies meos, * & fubftantia mea tanquam nihilum ante

te.

que

Je me fuis tu, je me fuis humilié, je n'ai pas même dit de bonnes chofes, & ma douleur s'eft renouvellée.

Mon cœur s'eft enflammé au dedans de moimême, le feu s'eft allumé par mes réflexions, & ma langue a prononcé ces paroles :

Seigneur, faites moi connoître ma fin, & quel eft le nombre de mes jours; afin que je voie ce qui me manque. (6)

Voilà mes jours que vous avez réduits à une mesure bien petite : & mon être eft devant vous comme le néant. (c)

(b) C'est-à-dire, faites-moi arriver à ma fin, faites la mefure de ces jours foit bientôt à son comble, afin que je joue de ce qui me manque. La fin de J. C. dans fa Paffion étoit fa glorification & notre falut: il défiroit ardemment que la mefure de ces jours de douleurs fût à fon comble, afin que fes membres fe formaffent. L'Eglife défire auffi d'arriver à fa fin, qui eft l'accompliffement parfait de toutes les promeffes qui lui iont faites. C'eft le même fouhait que forme chaque Elu en particulier.

(c) Les jours de la gloire de J. C. (c'eft-à-dire, les jours de fon miniftere accompagné de la gloire des miracles) ont été courts: enfuite font venus les jours de fon humiliation, où il s'eft anéanti lui-même en fe rendant obéiant jusqu'à la mort 5 à la mort de la croix. ( Philip. 2. L'Eglife peut dire auffi que les jours de fa gloire ont été réduits à une mesure bien petite; car elle s'eft vûe de bonne heure humiliée par des ennemis de toute efpece,

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