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PSEAU ME 92.

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Ldans fon regne: il s'eft revêtu de gloire, le Seigneur s'eft revêtu de force, & il s'eft armé. ()

Seigneur est entré

Car c'eft lui qui a affermi toute l'étendue de la terre, qui ne fera point renversée. (b)

Dès lors votre thrône étoit établi : vous êtes avant de tems. (c)

Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix.

(a) Il eft vraisemblable que ce Pfeaume a été inspiré à David à l'occafion du tranfport de l'Arche à Jérufalem, de fon établiffement fur la montagne de Sion & des promeffes que Dieu venoit de faire que ce feroit la fa demeure éternelle. (2. Rois 6.) Le Prophete y célebre le triple regne de Dieu, 1°. fur l'univers. 2°. fur le peuple Juif, 3o. fur le peuple chrétien. Les deux premiers regnes font l'image du troifiéme. Le Seigneur vegne, &c. Le Seigneur Jefus entre par fa Refurrection dans fon regne de gloire. Revêtu de la force de fes mérites, & armé de fa croix, il foumet les efprits & les cœurs à l'empire de fa grace.

(b) Il eft une même perfonne avec la Sageffe éternelle, qui a étendu les Cieux & fondé la terre fur fes poles: & il vient de fonder l'Eglife fa nouvelle terre fur des promelles qui empêcheront les portes de l'Enfer de fe prévaloir contre elle.

(c) Son regne n'a jamais commencé. Quand les hommes l'ont ignoré, il n'étoit pas moins leur maître. Il les gouvernoit fans qu'ils le fçuffent, & il ne dépend ni de leur obéiffance, ni de leur fidélité, pour être leur Souverain.

Les fleuves ont élevé

leurs flots.

Par le bruit multiplié des grandes eaux, les foulevemens de la mer font admirables; mais c'eft le Seigneur qui eft admirable, lui qui habite au plus haut des Cieux. (d)

Les témoignages que vous rendez, Seigneur, font très-fidéles : la fainteté doit faire à jamais l'ornement de votre maifon. (e)

Elevaverunt flumina fluctus fuos. (1) A vocibus aquarum multarum,

Mirabiles elationes maris ; * mirabilis in altis Dominus.

Teftimonia tua credibilia facta funt nimis: domum tuam decet fanctitudo, Domine, in longitu dinem dierum.

(d) Le Prophete veut parler du bruit extraordinaire que firent les eaux qui couvroient la terre au commencement du monde, lorfque la puiffante voix de Dieu leur ordonna de fe retirer. Cette puiffante voix a crdonné de même aux peuples figurés par les eaux, de laiffer paroître l'Eglife naiffante. Ces peuples fe font foulevés, ils ont fait entendre leurs cris féditieux : ils ont tenté plus d'une fois de fubmerger l'Eglife par les flors des perfécutions; mais la puiflance de Dieu les a arrêtés, & les arrêtera jusqu'à la fin des fiécles.

(e) Ce Pfeaume aura un accompliffement plus parfait au jour du rétablissement de toutes choses. S. Jean dans fon Apocalypse ch. 11. après avoir parlé du miniftere, de la mort, de la Réfurrection & de l'Afcenfion des deux témoins, nous dit: Le feptiéme Ange fonna de la trompette, on entendit de fortes voix dans le Ciel qui difoient les Roiaumes de ce monde font devenus les Roiaumes du Seigneur & de fon Chrift,

il regnera dans les fiecles des fiecles. Amen. C'est le regne de la grace que ces voix annoncent: la fuite le fait voir. J'entendis dans le Ciel une voix forte qui difoit: voici le tems du falut, de la force, 5 du regne

de

(1) C'eft là que finit le verfet dans le texte, & le fens le demande.

Τν

de notre Dieu, de la puissance de fon Chrift,.. Le ferpent jetta de fa gueule après la femme (c'eft l'Eglife devenue mere du peuple Juif ) comme un fleuve d'eau, afin qu'elle fut emportée par le courant. (ch. 12.) Voilà ce qui répond aux fleuves du Pfeaume. Revenons à l'onzième chapitre. Les nations fe font irritées (comme la mer) le tems eft venu de récompenfer vos Prophetes (en accompliffant tout ce qu'ils ont prédit ) S d'exterminer ceux qui ont corrompu la terre. Alors le temple de Dieu fut ouvert dans le Ciel, on y vis Arche de fon alliance. Ces paroles répondent au dernier verfet de ce Pfeaume.

A

VESPRE S.

PSEAUME 115.

Redidi, propter J'ai parlé; mais j'ai été

Ai cru, c'eft pourquoi

fum ; * ego autem humiliatus fum nimis.

Ego dixi in exceffu meo: * omnis homo mendax.

extrêmement humilié. (a)

J'ai dit en fortant : tous homme eft menteur. (b)

(a) Ce Pfeaume eft le Cantique d'action de graces que David chanta en rentrant à Jerufalem après la vitoire complette que fa foi lui avoit fait remporter fur Abfalom. C'eft dans la bouche de J. C. & des Elus, dont David étoit la figure dans fon humiliation & dans fon triomphe, que ce Cantique admirable a toute fa force.

J'ai cru, &c. S. Paul (2. Cor. 4.) rapporte ces paroles comme prononcées par cet efprit de foi, qui (étant avec plénitude en J. C.) juftifie ceux qu'il anime, & les rend victorieux par le témoignage qu'il leur fait rendre à la vérité, à l'exemple de J. C. qui en a été le premier témoin & la premiere victime: parce que nous avons un même efprit de foi, felon qu'il est écrit: j'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé; nous croions ani nous autres, & c'est auf pourquoi nous parlons; sçachant que celui qui a resuscité Jefus, nous reffufcitera auffi avec Jefus, nous fera comparoitre avec vous en La présence.

(4) S. Paul a pris à la lettre ces paroles (Rom.. 3.)

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car il les oppofe à celles-ci, Dieu eft véritable. Elles ont la même étendue que celles du Pf. 13. Il n'y a perfonne qui faffe le bien, qui ne fouffrent aucune excep tion. Il y a des Juftes, mais leur juftice vient de Dieu feul il y a des hommes finceres, mais c'est Dieu qui les rend tels.

Tout homme eft menteur, mais Dieu eft véritable: voilà l'abregé de toutes les vérités dont la croiance juftifie, & dont la confeffion opere le falut & le triomphe éternel & toute la prédication de J. C. fe réduit en derniere analyfe à ces profondes paroles : péché originel & fes fuites, impuiffance de l'homme pour fe racheter & pour fe rendre Jufte, promeffe d'un Sauveur, accompliffement de cette promeffe, &c. Après P'ufage que S. Paul a fait du premier verfet de ce Pfeaume, il eft aifé de voir la liaifon qu'il a avec le fecond,

(c) Le facrifice de J. C. qui a été facrifice d'expiation fur la croix, eft fur nos autels & dans le Ciel un facrifice d'action de graces. C'eft dans la coupe où eft contenu le fang de J. C. que nous allons boire le falut. c'eft en la tenant dans nos mains, que nous invoquons avec une confiance qui ne trompe point, le grand nom de Dieu, qui après avoir confommé la délivrance du chef, confommera infailliblement celle de tous fes membres; enfin c'est par cette coupe mystérieuse, que nous accompliffons les voeux que J. C. a faits en notre nom, d'être toujours en présence de fes Saints un facrifice d'adoration & de louanges.

(d) Elle est précieufe, parce qu'elle n'eft qu'un facrifice avec celui de Į. C

*

O Domine, quia ego fervus tuus, ego fervus tuus & filius ancillæ tuæ. Dirupifti vincula meatibi facrificabo hoftiam laudis, & nomen Domini invocabo.

*

Vota mea Domino reddam in confpectu omnis populi ejus, in atriis domus Domini, in medio tui, Jerufalem.

Oui, Seigneur, je fuis votre ferviteur je fuis votre ferviteur, & le fils de votre fervante. (e)

Vous avez rompu_mes liens; (f) je vous facrifierai une hoftie de louange, & j'invoquerai le nom du Seigneur.

Je rendrai mes vœux au Seigneur en présence de tout fon peuple, dans les parvis de la maifon duSeigneur, au milieu de toi, ô Jérufalem. (g)

(e) La Sainte Vierge, qui prend dans l'Evangile (Luc 2.) la qualité de fervante du Seigneur, est la' mere du corps naturel de J. C. & la mere de fon corps myftique par fa charité. Mais la Vierge elle-même dans l'ordre de la grace, est l'enfant de J. C. comme tous les autres Elus

(f) Liens de la mort, liens de la mortalité, liens du péché, &c.

(g) Jerufalem. C'est l'Eglife de la terre, où le peuple Juif viendra s'unir au culte que J. C. y rend à fon Pere. Mais dans le fens le plus parfait Jerufalem c'eft P'Eglife toute entiere glorifiée. C'est au milieu de ce peuple immenfe d'Elus délivres de toute efpece de liens, que J. C. rendra éternellement fes vœux à la charité éternelle, qui a fait tout dans lui & dans fes membres.

PSEAUME 137.

Confitebor tibi,

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J a

in to

*

: to corde meo ; quoniam audifti verba oris mei.

E vous rendrai gloire, Seigneur, de tout mon coeur; parce que vous avez écouté les paroles de ma bouche. (a)

(a) Ceft le Cantique de l'Eglife qui fuit fon Epoux dans le fanctuaire celefte, pour y adorer par lui &

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