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des magistrats, concertée avec tant de peine et de soins qui, selon le témoignage de Talon, fameux jurisconsulte, . ne renfermoit que les priviléges de la nation, reconnus ef confirmés par une longue suite de rois, qui devoit faire évanouir jusqu'au moindre nuage de la tempête dont l'état étoit menacé depuis long-temps, fut enfreinte par Mazarin, et devint inutile.

Le fameux capucin, Pierre-Joseph Leclerc du Tremblai, fils d'un président aux requêtes, instituteur des dames du Calvaire, mourut à Ruel en 1638. Comme il avoit été nommé au cardinalat, Richelieu voulut que son corps fût porté en carosse à six chevaux aux capucins de la rue Saint-Honoré. Le père Bon, carme, prononça l'oraison funèbre en présence des princes, des ducs et du parlement, qui assistèrent à ses obsèques. Il fut inhumé devant l'autel, proche frère Ange de Joyeuse.

Il a paru deux vies du père Joseph, l'une par l'abbé Richard, chanoine, depuis doyen de Sainte-Opportune. On juge que la deuxième est du même auteur. La première représente ce capucin tel qu'il auroit dû être ; et l'autre, tel qu'il étoit.

Maw, prétendu fils du roi d'Ethiopie, surnommé ZagaChrist, mourut à Ruel en 1638, âgé de 28 ans. On lui fit cette épitaphe :

Ci-git le roi d'Ethiopie,
Soit original ou copie :
Fut-il roi, ne le fut-il pas ?
La mort a vuidé les débats.

Les châteaux de Malmaison, de Busanval et de Fouilleuse, décorent le bourg de Ruel. Le premier est remarquable par ses eaux, ses jardins et son orangerie. On a construit près de Ruel de belles casernes pour les Suisses.

( M. l'abbé de COURTE-ÉPÉE.)

ADRESSE,

R USE.

DRESSE, art, fiesse, moyen subtil dont on se sert pour en imposer aux autres. Seul, il se prend toujours en mauvaise part : il ne faut point avoir de ruses; la ruse est d'un caractère faux et d'un petit esprit. On dit qu'il y a des ruses innocentes; j'y consens, mais je n'en veux avoir ni de celles-là ni d'autres. L'adresse est l'art de conduire ses entreprises d'une manière propre à y réussir; la souplesse est une disposition à s'accommoder aux conjonctures et aux événemens imprévus; la finesse est une façon d'agir secrète et cachée; la ruse est une voie déguisée pour aller à ses fins; l'artifice est un moyen recherché et peu naturel pour l'exécution de ses desseins. Les trois premiers de ces mots se prennent plus souvent en bonne part que les deux autres.

(ANONYME.)

TERME à l'usage des habitans des villes, par lequel ils désignent la grossièreté, la simplicité, la rudesse des mœurs, du caractère et du discours des gens de la

campagne.

La rusticité est une manière d'agir contre la politesse. La différence qui se trouve entre elle et l'impolitesse vient de la cause qui les produit. La rusticité vient de l'ignorance des usages; et l'impolitesse marque une détermination de la volonté pour ne pas suivre ces usages.

On appelle rustre un homme fort grossier. Rustique s'applique à toutes les choses qui appartiennent à la campagne; une maison rustique, l'économie rustique. Il se prend aussi dans le même sens que rusticité. Cet homme est rustique et fier.

(ANONYME.)

S

SAGE, SAGESS E.

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Lis sacr, quelque part qu'il se trouve, est, comme

dit Leibnitz, citoyen de toutes les républiques, mais il n'est pas le prêtre de tous les dieux; il observe tous les devoirs de la société que la raison lui prescrit; mais sa manière de penser, au dessus du vulgaire, ne dépend ni de l'air qu'il respire, ni des usages établis dans chaque pays. Il met à profit l'instant qu'il tient, sans trop regretter celui qui est passé, ni trop compter sur celui qui s'approche. Il cultive sur-tout son esprit; il s'attache au progrès des arts; il les tourne au bien public, et la palme de l'honneur est dans sa main. Il sait tirer un bon usage des biens et des maux de la vie, semblable à la terre qui s'abreuve utilement des pluies, et qui se pénètre des chaleurs vivifiantes dans les jours brillans et sereins. Il tend à de si grandes choses, dit la Bruyère, qu'il ne porte

point ses desirs à ce qu'on appelle des tresors dans

à des emplois, à la fortune et à la faveur. Il ne voit rien dans de si foibles avantages qui soit assez solide pour remplir son cœur, et pour mériter ses soins. Le seul bien capable de le tenter est cette sorte de gloire qui devroit naître de la vertu toute pure et toute simple; mais les hommes ne l'accordent guère, et il s'en passe. Si vous avez quelque goût pour 1le aimiez à entrer dans les détails de sa vie et dans sa façon penser, l'aimable' peintre des saisons va vous en faire

de

le tableau.

95.73 149UES Vous

sage, et que

ou

Le sage, dit-il, est celui qui, dans les villeste

du tumulte des villes, retiré dans quelque vallon fertile, goûte les plaisirs purs que donne la vertu. Il ne voudroit pas habiter ces palais somptueux, dont la porte orgueilleuse vomit tous les matins la foule rampante des vits flatteurs qui sont à leur tour abusés. Il ne se soucie nulle

ment de cette robe brillante, où la lumière fait réfléchir mille couleurs, qui flotte négligemment, ou qui se soutient par les bandes d'or, pour éviter la peine de la porter. Il n'est pas plus curieux de la délicatesse des mets un repas frugal, débarrassé d'un vain luxe, suffit à ses besoins, et entretient sa santé; sa tasse ne pétille pas d'un jus rare et coûteux; il ne passe pas les nuits plongé dans un lit de duvet, et les jours dans un état d'oisiveté. Mais est-ce une privation pour celui qui ne connoît pas ces joies fantastiques et trompeuses, qui promettent toujours le plaisir, et ne donnent que des peines ou des momens de trouble et d'ennui?

Loin des traverses et des folles espérances, le sage est riche en contentement, autant qu'il l'est en herbes et en fruits : il s'assied tantôt auprès d'une haie odoriférante, et tantôt dans des bosquets et des grottes sombres; ce sont les asyles de l'innocence, de la beauté sans art, de la jeunesse vigoureuse, sobre, et patiente au travail. C'est là qu'habite la santé toujours fleurie, le travail sans ambition, la contemplation ou le calme, et le repos philosophique.

Que d'autres traversent les mers, courent après le gain; qu'ils fendent la vague bouillonnante d'écume pendant de tristes mois; que ceux-ci trouvent de la gloire à verser le sang, à ruiner les pays et les campagnes, sans pitié du malheur des veuves, de la désolation des vierges et des cris tremblans des enfans; que ceux-là, loin de leurs terres natales, endurcis par l'avarice, trouvent d'autres terres sous d'autres cieux; que quelques-uns aiment avec passion les grandes villes, où tout sentiment sociable est éteint, le vol autorisé par la ruse, et l'injustice légale établie; qu'un autre excite en tumulte une foule séditieuse, ou la réduise en esclavage; que ceux-ci enveloppent les malheureux dans des dédales de procès, fomentent la discorde, et embarrassent les droits de la justice. Race de fer! Que ceux-là, avec un front plus serein, mais également dur, cherchent leurs plaisirs dans pompe des cours et dans les cabales trompeuses; qu'ils rampent bassement en distribuant leurs souris perfides,

la

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