ÉTAT PRIMITIF DE NOS PREMIERS PARENTS 47. Quels sont ceux qui dénient à l'homme une origine céleste? 85 Ce sont les darwinistes, qui, sans ombre de raison et par parti pris contre la Bible, font de l'homme un singe perfectionné. Dieu créa l'homme à son image : c'est à l'image de Dieu qu'il le créa1. 5. État primitif de nos premiers parents. Dons surnaturels. 48. Dans quel état furent établis Adam et Ève? Dans l'état de justice et de sainteté 2, c'est-à-dire dans la possession de la grâce sanctifiante, qu'accompagnaient les vertus infuses de foi, d'espérance et de charité, les vertus morales et les dons du Saint-Esprit. Revêtez-vous de l'homme nouveau, qui a été créé à la ressemblance de Dieu dans la vraie justice et dans la vraie sainteté3. · 49. Quel avantage leur donnait cet état? Ils étaient agréables à Dieu, justes et saints, enfants adoptifs de Dieu, héritiers de la gloire céleste, capables de la mériter par leurs bonnes œuvres. 50. Cet état de grâce était-il naturel ou surnaturel? Il était surnaturel, parce que la nature créée ne peut point s'y élever par ses propres forces et qu'elle n'y a pas droit en vertu de sa création. Dons extranaturels. 51. A ces dons surnaturels, Dieu ajouta-t-il d'autres dons? Il y ajouta des privilèges extraordinaires, des dons extranaturels, qui rendaient leur nature intègre. 52. Quels sont ces dons? La science, la domination de la volonté sur l'appétit sensitif", l'incorruptibilité et l'immortalité du corps. a Darwinistes, partisans de la doctrine de Darwin, naturaliste anglais, qui soutient que les espèces dérivent les unes des autres, par une série de transformations. Il fait descendre l'homme du singe. Appétit, du latin ad, vers; petere, désirer, rechercher : inclination vers une chose. L'appétit sensitif est une inclination vers le bien connu par les sens. L'appétit sensitif se divise en deux facultés distinctes : l'appétit concupiscible, qui nous porte à rechercher ce qui nous convient et à fuir ce qui nous est nui 53. Pourquoi ces dons sont-ils appelés extranaturels ? Parce que, rigoureusement parlant, ils ne sont ni naturels ni surnaturels. Ils ne sont pas naturels, puisque Dieu aurait pu créer l'homme sans péché, il est vrai, mais sujet à l'ignorance, à la concupiscence, à la douleur et à la mort. Ils ne sont pas surnaturels, puisqu'ils n'ont pas un rapport essentiel avec la vision béatifique, et que, dans l'état de nature déchue, l'homme peut posséder la grâce sanctifiante et le droit à la vision béatifique, sans les dons.extranaturels dont furent gratifiés nos premiers parents. 54. Quelle était la science d'Adam et d'Ève? Ils avaient toutes les lumières naturelles et surnaturelles dont leur intelligence avait besoin ici-bas selon les vues de Dieu, et ils n'étaient point sujets à l'erreur. Dieu les remplit de la lumière de l'intelligence. Il créa en eux la science de l'esprit, il remplit leur cœur de sens1. 55. Pourquoi Adam devait-il avoir une grande science? Parce qu'il était le docteur et le père du genre humain, et qu'en cette qualité il devait connaitre toutes les choses divines et humaines nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions. C'est lui, sans doute, qui instruisit Ève des révélations divines, et particulièrement de la défense de toucher au fruit de l'arbre de la science du bien et du mal. 56. En quoi consistait la domination de la volonté sur l'appétit sensitif? En ce que l'âme n'était pas sujette aux mouvements désordonnés de la concupiscence. L'harmonie la plus parfaite existait dans l'être humain; les sens et les passions étaient subordonnés à la raison, et la raison à Dieu. 57. En quoi consistait l'incorruptibilité? Dans l'exemption de toute maladie, de toute infirmité, de toute souffrance. sible; et l'appétit irascible, qui nous excite à combattre ce qui empèche le bien recherché ou produit le mal repoussé. Le premier comprend : l'amour et la haine, le désir et l'aversion, la joie et la douleur; le second comprend : l'espérance et le désespoir, l'audace et la crainte, enfin la colère. a Concupiscence, du latin cum, avec union; cupere, désirer: désirer avec union, en tant que le sujet qui désire tend à s'unir à l'objet désiré. La concupiscence est un mouvement de l'appétit sensitif vers un bien agréable aux sens; elle incline la volonté vers ce bien. Dans le langage théologique, la concupiscence est la convoitise ou le désir immodéré des choses sensuelles, effet du péché originel. 1 Eccli., XVII, 5 et 6. LA TENTATION ET LA CHUTE 58. En quoi consistait l'immortalité? 87 En ce que le corps, toujours uni à l'âme, aurait été transfiguré et serait monté au ciel sans passer par le tombeau. Dieu n'a point fait la mort1. Dieu a créé l'homme immortel2. C'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde3. 59. Quel était le bonheur de nos premiers parents? Doués de tous les dons de la nature et de la grâce, leur vie s'écoulait dans les pures joies de l'innocence, de la conversation avec Dieu et de la contemplation des merveilles de l'univers. 60. Qu'est-ce qui mit fin à leur bonheur? Le péché, commis à l'instigation du démon. 6. La tentation et la chute. 61. Quelle forme prit le démon pour porter au mal nos premiers parents? Il prit la forme du serpent, le plus rusé de tous les animaux“. 62. Comment expliquer que le démon ait pris cette forme étrange? Il est vraisemblable qu'au paradis terrestre les anges apparais saient à nos premiers parents sous la forme de quelque animal; ils ne prenaient pas la forme humaine, comme ils firent plus tard, parce qu'alors Adam et Ève étaient les seuls êtres humains. Le démon, en prenant la forme de serpent, n'aurait donc fait qu'imiter les bons anges. 63. Pourquoi le démon tenta-t-il Ève plutôt qu'Adam? Parce qu'en trompant Ève, il espérait pouvoir plus facilement. entraîner Adam dans la désobéissance. 64. Quelle question le démon fit-il à Ève? Il lui demanda pourquoi Dieu leur avait défendu de manger du fruit de tous les arbres du paradis. 65. Que répondit Eve? « Nous mangeons du fruit des arbres qui sont dans le paradis ; mais pour le fruit de l'arbre qui est au milieu du paradis, Dieu nous a commandé de n'en point manger et de n'y point toucher, de peur que nous ne mourions3. >> 66. Que répliqua le démon? Voyant la victoire à demi gagnée, le démon répliqua effrontément : « Point du tout, vous ne mourrez pas de mort. Car Dieu sait qu'en quelque jour que ce soit que vous en mangiez, vos yeux s'ouvriront; et vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal1. » 67. Ève crut-elle à la parole du démon? Se laissant aller aux rêves insensés de l'ambition et de l'orgueil, Ève crut à cette parole séductrice, dont elle ne vit pas la sanglante ironie. Elle se persuada qu'elle et son mari seraient vraiment comme des dieux, absolument libres et indépendants, et qu'il n'y aurait plus pour eux de mystère. 68. Qu'arriva-t-il alors? La raison s'étant révoltée contre Dieu, les sens se révoltèrent contre la raison. Après l'orgueil vint la concupiscence. Ève vit que le fruit de l'arbre était bon à manger 2, beau à voir, et d'un aspect qui excitait le désir. Elle prit un de ces fruits et en mangea. 69. Que fit Ève après avoir mangé du fruit défendu? Elle en donna à son mari, qui en mangea aussi. Adam ne fut point trompé, ni surpris, comme la femme. S'il mangea du fruit défendu, ce fut pour complaire à Ève, que Dieu lui avait donnée pour compagne. Il préféra la créature au Créateur et tomba ainsi dans le péché. Nature et gravité de ce péché. 70. Quelle est la nature du péché d'Adam et d'Ève? Leur péché fut, comme celui de Lucifer et de ses anges, un péché d'orgueil. Le commencement de l'orgueil de l'homme est d'apostasier Dieu; parce que son cœur s'est retiré de celui qui l'a créé, parce que le commencement de tout péché est l'orgueil 3. 71. Leur péché fut-il très grave? Ce péché fut très grave, ainsi qu'il résulte : 1° De la défense et de la menace de Dieu. Ne mange pas du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras tu mourras de mort1. 2o Des caractères multiples de cette faute. On y trouve : La désobéissance: Ne mange pas du fruit de cet arbre. La curiosité: Vous connaitrez le bien et le mal. La sensualité La femme vit donc que le fruit était bon à manger. LE CHATIMENT 3o De ses suites lamentables : 89 Le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché; ainsi la mort est passée dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché1. 4o De la réparation qu'elle a exigée de Jésus-Christ : Ce n'est pas par de l'or ou de l'argent corruptibles que vous avez été rachetés..., mais par le précieux sang de Jésus-Christ®. 7. Le châtiment. 72. Quelles furent pour Adam et Ève les conséquences de leur péché? Ils furent dépouillés : 1o de la grâce sanctifiante et du droit au bonheur du ciel; 2o de tous les dons extranaturels dont la grâce sanctifiante était la source, c'est-à-dire qu'ils furent assujettis à l'ignorance, à la concupiscence, à la douleur et à la mort. 73. Adam et Ève reconnurent-ils leur faute? Aussitôt après la faute, ils sentirent la révolte des sens, ils eurent peur et se cachèrent. Bientôt, interpellé par Dieu, Adam s'excusa sur la femme qu'il lui avait donnée, et la femme sur le serpent. 74. Comment Dieu punit-il les coupables? 1o Il maudit le serpent et le condamna à ramper sur la terre; dans le serpent, il maudit le tentateur et lui annonça en même temps la femme qui lui briserait la tête; 2o Il fit peser sur la femme la domination de son mari, et la condamna à enfanter dans la douleur; 3o Il dit à Adam : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du fruit dont je t'avais défendu de manger, maudite sera la terre en ton œuvre; et c'est avec des labeurs que tu en tireras ta nourriture durant tous les jours de ta vie... C'est à la sueur de ton front que tu te nourriras de pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, d'où tu as été tiré : car tu es poussière et tu retourneras en poussière 3. » Puis il les chassa tous deux du jardin de délices. 75. Quel aurait été le sort de l'humanité si Adam avait été fidèle à Dieu ? Si Adam avait été fidèle à Dieu, il aurait transmis à sa postérité la grâce sanctifiante et une nature intègre. 76. Pourquoi? C'est une loi établie de Dieu que dans l'ordre naturel tout être |