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228. Combien y a-t-il de sortes de conciles?

Deux le concile général ou œcuménique, qui représente toute l'Église; et le concile particulier, qui représente une ou plusieurs provinces.

229. Qu'est-ce que le concile œcuménique ou général?

C'est celui où le Pape et les évêques s'assemblent, personnellement ou par représentation, pour délibérer et juger sur la doctrine ou la discipline.

230. Quelles sont les principales conditions requises pour le concile œcuménique?

Il y en a cinq: 1o Le concile général doit être convoqué par le souverain Pontife, ou du moins avec son consentement.

2o Tous les évêques qui exercent une juridiction doivent être convoqués au concile, car ils ont un droit égal à juger des choses de la foi. Il n'est pas nécessaire que tous les évêques, ni même le plus grand nombre, y assistent. Du reste, la confirmation donnée par le Pape aux décisions du concile lève toutes les difficultés qui pourraient surgir de l'insuffisance du nombre des assistants.

3o Le Pape doit présider le concile, ou par lui-même, ou par ses légats.

4o La liberté la plus entière doit présider aux délibérations du concile.

5o Les décisions du concile doivent être confirmées par le Pape. 231. Les conciles généraux sont-ils nécessaires ?

Ils ne sont pas absolument nécessaires, car un concile général n'a pas plus d'autorité doctrinale ou gouvernementale que le Pape seul.

232. Sont-ils néanmoins utiles?

A certaines époques ils ont une très grande utilité; la doctrine catholique y est proclamée d'une manière plus solennelle; le peuple sent mieux que la doctrine définie est celle de toute l'Église; le Pape s'y entoure de plus de lumières humaines.

233. Combien y a-t-il eu de conciles œcuméniques?

Outre le concile de Jérusalem, tenu par les Apôtres, il y a eu, jusqu'à présent, dix-neuf conciles œcuméniques, les huit premiers en Orient et les autres en Occident.

1o Le concile de Nicée (325), où fut condamnée l'hérésie d'Arius, qui niait la divinité du Verbe.

2o Le concile de Constantinople (381), où fut condamnée l'hérésie de Macédonius, qui niait la divinité du Saint-Esprit, et celle de Manès, qui professait le dualisme.

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3o Le concile d'Ephèse (431), où fut condamnée l'hérésie de Nestorius, qui niait l'unité de personne en Jésus-Christ et la maternité divine, et celle de Pélage, qui niait la nécessité de la grâce.

4o Le concile de Chalcédoine (451), où fut condamnée l'hérésie d'Eutychès, qui niait la dualité de natures en Jésus-Christ.

50 Le deuxième de Constantinople (553), où fut condamnée l'hérésie des trois Chapitres, qui n'était autre que celle de Nestorius.

6o Le troisième de Constantinople (680), où fut condamnée l'hérésie des monothélites.

7o Le second de Nicée (787), où fut condamnée l'hérésie des iconoclastes ou briseurs d'images.

8 Le quatrième de Constantinople (869-870), où fut condamné et déposé Photius, l'auteur du schisme grec.

9o Le concile de Latran (1123), où fut ratifié le concordat de Worms, qui venait de mettre fin à la querelle des investitures.

10 Le deuxième de Latran (1139), où furent condamnées les hérésies de Pierre de Bruys et d'Arnaud de Brescia, sur le baptême et l'eucharistie.

11o Le troisième de Latran (1179), où fut réglée l'élection des Papes.

12o Le quatrième de Latran (1215), où furent condamnées les hérésies des Vaudois et des Albigeois, et déclarées obligatoires pour tout chrétien la confession annuelle et la communion pascale.

13o Le concile de Lyon (1245), où fut excommunié l'empereur Frédéric II, comme hérétique et spoliateur de l'Église.

14o Le second concile de Lyon (1274), où les Grecs reconnurent, d'accord avec l'Église romaine, la double procession du Saint-Esprit.

15o Le concile de Vienne (1311-1312), où fut aboli l'ordre des Templiers.

16o Le concile de Florence (1439-1442), où l'Église grecque se réunit de nouveau à l'Église romaine.

17o Le dernier concile de Latran (1512), qui eut pour objet le rétablissement de la discipline dans l'Église.

18o Le concile de Trente (1545-1563), où furent condamnées les erreurs de Luther, de Zwingle et de Calvin.

19o Le concile du Vatican (1869-1870), où fut proclamée l'infaillibilité pontificale.

Quelques sessions du concile de Constance (1414) et de celui de Bâle (1431) sont considérées comme œcuméniques.

234. Qu'est-ce qu'un concile particulier?

Celui où s'assemblent les évêques d'une nation ou d'une province pour délibérer et juger sur la doctrine ou la discipline.

235. Le concile national ou provincial est-il infaillible?

Non, à moins qu'il ne soit confirmé expressément par le souverain Pontife, qui en rendrait les décisions obligatoires pour tous les fidèles.

236. Quels sont les conciles particuliers dont les enseignements ont pris rang parmi les dogmes de foi?

Ce sont le concile de Milève (416), approuvé par Innocent Ier, et qui condamna les erreurs des pélagiens sur la grâce; le second concile d'Orange (529), approuvé par Boniface II (530), et qui condamna les erreurs des semi-pélagiens.

Forme du gouvernement dans l'Église.

237. Quelle est, d'après ce qui précède, la forme du gouvernement dans l'Église? C'est la forme purement et simplement monarchique, car le pontife romain possède la plénitude de l'autorité; il est le centre et le chef essentiel de toute l'Église.

238. Cette monarchie est-elle absolue, dans le sens vulgaire du mot?

Non, car le Pape ne peut rien changer dans les choses qui sont de droit divin: son infaillibilité, du reste, l'en préserve.

239. Y a-t-il de l'aristocratie dans le gouvernement de l'Église?

Oui, puisque l'épiscopat y est d'institution divine, et que le suprême pasteur ne peut gouverner l'Église sans lui.

240. Y a-t-il de la démocratie dans l'Église ?

Oui, car l'homme de la plus humble origine peut y être revêtu des dignités les plus élevées. De grands papes, de grands évêques, étaient par leur origine d'une condition très obscure.

7. Rapports de l'Église et de l'État.

241. Que faut-il pour que l'Église puisse remplir efficacement sa mission? Il faut 1° qu'elle exerce dans une entière indépendance les droits qu'elle a reçus de Jésus-Christ; 2° qu'elle soit aidée par le pouvoir civil.

Indépendance et droits de l'Église.

242. L'Église et la société civile sont-elles deux sociétés distinctes?

Oui, car elles diffèrent, dans leur origine, dans l'autorité qui les régit, dans leur objet, et dans leur fin.

INDÉPENDANCE ET DROITS DE L'ÉGLISE

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243. Comment l'Église et la société civile diffèrent-elles dans leur origine? L'Église a été fondée par un acte libre de l'Homme-Dieu; la société civile résulte des tendances et des besoins naturels de l'homme. La première vient de Dieu, auteur de la grâce; la seconde vient de Dieu, auteur de la nature.

244. Comment diffèrent-elles dans l'autorité qui les régit?

L'Église est gouvernée, selon la volonté de Jésus-Christ, par saint Pierre et ses successeurs, par les Apôtres et leurs successeurs; la société civile est gouvernée par des pouvoirs de formes diverses suivant les temps et les lieux, et qui, bien que tirant leur autorité de Dieu, doivent leur origine à des faits purement humains, comme la conquête, l'élection, etc.

245. Comment different-elles dans leur objet?

L'Église a pour objet la vérité religieuse et la vertu, et la société civile, des intérêts temporels et terrestres.

246. Comment diffèrent-elles dans leur fin?

L'Église a pour but de conduire l'homme au bonheur de l'éternité, et la société civile a pour fin immédiate la prospérité temporelle. << Dieu a divisé le gouvernement du genre humain en deux puissances: la puissance ecclésiastique et la puissance civile; la première est préposée aux choses divines, la seconde aux choses humaines. » (S. S. LEON XIII.) 247. Les qualités de l'Église l'emportent-elles sur celles de la société civile ? Oui, car l'Église est une société religieuse et surnaturelle, au lieu que la société civile est profane et naturelle; l'Église est une société universelle, immuable, immortelle, au lieu que la société civile est particulière, variable et temporaire.

248. L'Église est-elle indépendante de l'État?

Oui, car 1o ce n'est pas de l'État, mais de Jésus-Christ, qu'elle tire son origine, son autorité, son objet et sa fin; 2o Jésus-Christ a voulu que son Église fût indépendante, comme lui-même, de toute puissance terrestre.

Toute puissance m'a été donnée sur la terre. Allez donc, enseignez... 1. - Il n'y a point de catholique qui puisse ignorer que Jésus-Christ, en instituant son Église, a donné aux Apôtres et à leurs successeurs une puissance indépendante de toute autre puissance2. »

249. Les Apôtres se sont-ils montrés indépendants en face de l'État ?

Oui, car lorsque le conseil des Juifs leur défendit d'enseigner au nom de Jésus, ils répondirent hardiment: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes 3. »

1 Matth., XXVIII, 18, 19. 2 Pie VI, Bref du 10 mars 1791 à Louis XVI.

3 Actes, v, 29.

250. L'Église a-t-elle toujours revendiqué son indépendance?

Partout et toujours, avec une constance invincible, elle a proclamé et revendiqué son indépendance, contre toutes les tyrannies. 251. L'indépendance de l'Église est-elle contraire aux vrais intérêts de l'État? Non, car l'Église exerce son pouvoir dans un autre domaine que celui de l'État; elle a pour fin prochaine et principale de procurer aux hommes les biens célestes et éternels, et l'État, de s'occuper des intérêts terrestres.

Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu1. <«< L'Église reconnait et déclare que tout ce qui est d'ordre civil est sous la puissance et la suprême autorité des princes de la terre2.

252. Quels sont les droits qui découlent, pour l'Église, de son indépendance souveraine dans les matières spirituelles?

L'Église possède tous les droits dont l'exercice est nécessaire pour l'accomplissement de sa fin, qui est la sanctification des âmes et leur félicité éternelle.

Par conséquent, l'Église a le droit : 1° De se propager par toute la terre pour la prédication de la foi.

2o De se constituer partout où il y a des fidèles, et d'y établir des diocèses et des paroisses.

3o De réclamer la libre communication des évèques et des fidèles avec le souverain Pontife; de convoquer des conciles et autres assemblées.

4o De condamner les erreurs contraires à la foi, de prohiber les livres qui les renferment, et de frapper de peines ceux qui s'en font les propagateurs.

5o De former et d'élever son clergé, et d'exiger qu'on ne mette point d'entraves à son recrutement.

6o De surveiller l'enseignement religieux et moral, soit dans la famille, soit dans les écoles; d'enseigner toutes les sciences, d'ouvrir des écoles, de choisir les maitres, de prescrire des programmes et des méthodes, de créer des universités et de conférer des grades.

7° De déterminer les conditions à remplir pour que le contrat de mariage soit valide.

8 D'acquérir et de posséder des biens meubles et immeubles pour construire ses temples, pour entretenir ses ministres et son culte, pour propager la foi, pour fonder des écoles, pour secourir les infortunes humaines dans les orphelinats, les hospices et autres établissements de charité.

1 Matth., XXII, 21. 2 S. S. Léon XIII.

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