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174. Les intrusions de ce genre se sont-elles quelquefois présentées ?

Oui, et particulièrement en France, lorsque, pendant la Révolution, des évêques et des prêtres, ayant prêté serment à la constitution civile du clergé, exercèrent leur ministère, malgré la défense du Pape.

175. Peut-on recevoir les sacrements administrés par un pasteur intrus? Non, excepté l'absolution, dans le cas de maladie mortelle, quand on ne peut avoir un ministre digne, et qu'on peut le faire sans scandale.

Les fidèles.

176. Quel nom portent les chrétiens qui ne sont point pasteurs dans l'Église? Le nom de fidèles laïques ou simplement de fidèles.

177. Les fidèles ont-ils part à l'autorité ecclésiastique?

Ils n'y ont aucune part; mais ils peuvent utilement la seconder, surtout lorsqu'ils sont appelés par leurs talents à défendre la religion et l'Église contre les attaques de l'impiété.

178. Qu'est-ce que l'Église leur recommande dans ce dernier cas?

D'agir toujours avec réserve et prudence, de demander conseil aux évêques et de ne jamais s'écarter des règles qu'ils leur tracent.

L'autorité dans l'Église.

179. De quelle autorité Jésus-Christ a-t-il revêtu l'Église enseignante?

Il l'a revêtue de la triple autorité doctrinale, sacerdotale et gouvernementale; car, étant docteur, pontife et roi, il a chargé les pasteurs de son Église d'enseigner les fidèles, de les sanctifier par l'administration des sacrements et de les gouverner dans les voies du salut. Tous doivent être parfaitement unis et soumis à l'Église, s'ils veulent participer à sa vie et opérer leur salut'.

<«< Il ne saurait avoir Dieu pour père, celui qui n'a pas l'Église pour mère. » (S. CYPRIEN.)

180. A qui appartient l'autorité dans l'Église?

Elle appartient au pontife romain principalement et absolument, et aux évêques secondairement et dépendamment du pontife romain. Car c'est à eux seuls que Jésus-Christ a dit, dans la personne de Pierre et des Apôtres : « Allez, enseignez toutes les nations..., et leur apprenez à observer toutes les choses que je vous ai prescrites 2. »

1 Four l'Autorité sacerdotale, voir les Sacrements, III• partie.

2 Matth., xxvIII, 19, 20.

DE L'AUTORITÉ DU PONTIFE ROMAIN

181. Les pasteurs du second ordre n'ont-ils aucune autorité ?

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Ils participent à l'autorité de l'évêque, en ce sens qu'ils reçoivent de lui le droit d'enseigner et de gouverner les âmes confiées à leurs soins; mais ils ne sont ni juges de la foi, ni les conseillers, ou les assesseurs nécessaires de l'évêque dans l'administration du diocèse. Ils ne font donc pas partie de l'Église enseignante, mais de l'Église enseignée.

De l'autorité du Pontife romain.

Primauté de saint Pierre.

182. Pourquoi le Pontife romain possède-t-il l'autorité suprême dans l'Église ? Parce qu'étant le successeur de saint Pierre, il a dans l'Église la primauté que Jésus-Christ a conférée à saint Pierre.

« Le bienheureux Pierre, prince et chef des Apôtres,... vit, gouverne et juge toujours en ses successeurs, les évêques du saint-siège romain, établi lui et consacré par son sang1. »

par

183. Est-il de foi que Jésus-Christ a conféré la primauté à saint Pierre? Oui, le concile du Vatican déclare anathème quiconque le nie. « Si quelqu'un dit que le bienheureux apôtre Pierre n'a pas été constitué, par le Christ Notre-Seigneur, le prince des Apôtres et le chef visible de toute l'Église militante, ou que le même Pierre n'a reçu directement et immédiatement du Christ Notre-Seigneur qu'une primauté d'honneur et non de véritable et propre juridiction, qu'il soit anathème 2. >> 184. Que nous enseigne l'Évangile à ce sujet?

Il nous enseigne : 1° que Jésus-Christ prépara cette primauté en imposant à Simon, fils de Jona, un nouveau nom, le nom de Céphas ou Pierre3, nom qui est une prérogative du Christ';

2o Qu'il lui promit la primauté lorsqu'il lui dit « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église. »

3o Qu'il lui conféra la primauté, lorsqu'après sa résurrection il lui dit : « Pais mes agneaux, pais mes brebis". »

185. Saint Pierre n'apparaît-il pas toujours le premier dans les Évangiles et dans les Actes?

Il apparaît toujours le premier, quoiqu'il n'eût ni la priorité d'âge, ni la priorité de vocation, ni la priorité de science. Il est nommé le premier dans la liste des Apôtres. Il est le premier à

a L'erreur contraire est condamnée sous le nom de presbytérianisme.

3

1 Conc. du Vatican, Const. Pastor æternus, ch. II. æternus, chap. I. Jean, 1, 42. 4 Actes, IV, 11. 16, 17.7 Matth., x, 2; Marc, 11, 16; Luc, VI, 14.

5 Matth., XVI, 18.

2 Conc. du Vatican, Const. Pastor 6 Jean, XXI,

confesser la foi; le premier qui vit le Sauveur ressuscité; le premier qui lui rendit témoignage devant tout le peuple; le premier qui confirma la foi par un miracle; le premier à convertir les Juifs; le premier à recevoir les Gentils; le premier à prendre la parole au concile de Jérusalem; le premier que vint voir Paul avant d'exercer les fonctions de l'apostolat. Il vint le voir, afin qu'il demeurât établi à jamais que, quelque docte, quelque saint qu'on soit, fût-on un autre saint Paul, il faut voir Pierre'.

186. L'Église a-t-elle toujours cru à la primauté de saint Pierre? Oui, car les Pères, témoins et interprètes de la croyance primitive, appellent saint Pierre le premier pontife des chrétiens, le docteur de tout l'univers, le chef, le prince des Apôtres.

Ainsi, partout et toujours, Pierre a sur les autres Apôtres, non seulement la primauté d'honneur, mais encore la primauté de juridiction.

Perpétuité de la primauté de saint Pierre dans les Pontifes

romains.

187. Est-il de foi que les Pontifes romains sont de droit divin les successeurs de saint Pierre dans la primauté sur toute l'Église?

Oui, ainsi encore l'a défini le concile du Vatican.

« Si quelqu'un dit que ce n'est pas par l'institution de Jésus-Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a des successeurs perpétuels dans la primauté sur toute l'Église, ou que le Pontife romain n'est pas le successeur du bienheureux Pierre dans la même primauté, qu'il soit anathème2. » 188. Pourquoi saint Pierre devait-il avoir des successeurs perpétuels dans la primauté sur toute l'Église?

Parce que ce n'était pas pour lui, mais pour toute l'Église que la primauté avait été instituée. L'Église est un royaume, il lui faut un roi; une maison, il lui faut un chef; une famille, il lui faut un père; une barque, il lui faut un pilote; un corps, faut une tête; un édifice, il lui faut un fondement.

il lui

189. La tradition catholique a-t-elle toujours reconnu dans le Pontife romain le successeur de saint Pierre ?

Oui, depuis les temps apostoliques jusqu'à nos jours, l'évêque de Rome a toujours été reconnu comme supérieur aux autres évêques, comme le centre et le chef essentiel de toute l'Église, parce qu'il était le successeur de saint Pierre sur le siège épiscopal de Rome.

« C'est avec cette Église, dit saint Irénée, que doivent nécessairement,

1 Bossuet.

2 Conc. du Vatican, Const. Pastor æternus, chap. II.

DE L'AUTORITÉ DU PONTIFE ROMAIN

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à cause de sa principauté supérieure, s'unir et s'accorder toutes les Églises, c'est-à-dire tous les fidèles, quelque part qu'ils soient. >> Pierre, là est l'Église, » dit saint Ambroise.

est finie, dit saint Augustin.

« Où est

« Rome a parlé, la cause

190. Les évêques de Rome ont-ils exercé, dès l'origine et dans toute la suite des siècles, la suprématie dans toute l'Église?

Oui, dès les premiers siècles, au temps même des persécutions, on voit saint Clément intervenir à Corinthe, saint Victor en Asie, saint Étienne en Afrique. Quand les persécutions cessent, leur suprématie devient plus éclatante. On les consulte de toutes parts; ils portent des lois et des décrets dont l'obligation est universelle; ils convoquent et président les conciles; ils reçoivent les appels des jugements des évêques et même des patriarches; ils déposent les évêques indignes, rétablissent sur leurs sièges ceux qui en ont été injustement dépossédés, ou leur donnent un refuge à Rome; ils condamnent les hérétiques, prononcent en dernier ressort sur les matières ecclésiastiques.

Le Pape est partout, il se mêle à tout, il regarde tout, comme de tout côté on le regarde1.

Autorité doctrinale du Pape.

191. En quoi consiste, au point de vue doctrinal, la primauté du Pontife romain?

En ce qu'il est le principal docteur et le principal gardien et défenseur de la vérité révélée.

192. Que suit-il de là?

Qu'il appartient au Pape : 1o de définir tout ce que Jésus-Christ a prescrit de croire, de faire et d'éviter, pour aller au ciel; 2o de signaler et de condamner toutes les erreurs contraires à la révélation.

193. Le Pape est-il infaillible dans son enseignement ?

Oui, le concile du Vatican déclare anathème quiconque oserait nier cette vérité.

« C'est un dogme divinement révélé que le Pontife romain, lorsqu'il parle ex cathedra, c'est-à-dire lorsque, remplissant la charge de Pontife et Docteur de tous les chrétiens, en vertu de sa suprême autorité apostolique, il définit qu'une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par l'Église universelle, jouit pleinement, par l'assistance divine qui lui a été promise dans la personne du bienheureux Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que son Église fût pourvue, en

1 De Maistre, du Pape.

définissant sa doctrine touchant la foi ou les mœurs; et, par conséquent, que de telles définitions du Pontife romain sont irréformables par ellesmêmes, et non en vertu du consentement de l'Église 1. »

194. L'infaillibilité du Pape est-elle prouvée par la sainte Écriture ?

Oui, car c'est au Pape, dans la personne de saint Pierre, que Jésus-Christ a dit qu'il était la pierre fondamentale de l'Église, contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudraient point; que tout ce qu'il lierait sur la terre serait lié au ciel; que sa foi ne défaudrait point; qu'il confirmerait ses frères; qu'il était le pasteur des agneaux et des brebis. Or tout cela serait faux si le Pape, successeur de saint Pierre, pouvait se tromper lorsqu'il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu'une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par l'Église univer

selle.

195. L'infaillibilité du Pape est-elle prouvée par la tradition catholique? Oui, car les Pères de l'Église ont tous admis cette infaillibilité. << Sache, dit saint Jérôme, que la foi romaine est inaccessible à l'hérésie. » « Les causes de la foi, dit saint Bernard, doivent être portées là où la foi ne peut subir aucune défaillance. C'est la prérogative du saintsiège. »

Les Pères du quatrième concile de Constantinople déclarent que, « dans le siège apostolique, la religion catholique a toujours été conservée immaculée. »

De fait, à toutes les époques, on a soumis au jugement du Pape toutes les discussions relatives à la religion, et son jugement a toujours été reconnu comme irréformable.

196. Pourquoi faut-il que le Pape soit infaillible?

Afin que les chrétiens sous sa conduite soient sûrs de ne point s'égarer dans les voies du salut.

197. L'infaillibilité doit-elle se confondre avec l'impeccabilité?

Non, l'infaillibilité est le privilège de ne pouvoir ni se tromper ni tromper les autres en enseignant, au lieu que l'impeccabilité est le privilège de ne pouvoir offenser Dieu. Le Pape est infaillible, mais non impeccable.

198. Quel est l'objet de l'infaillibilité pontificale?

Le même que celui de l'Église.

a Voir Infaillibilité de l'Église, p. 357.

L'infaillibilité du Pape, comme celle de l'Église, n'a pas pour objet les matières purement scientifiques, mais les vérités dogmatiques et morales, c'est-à-dire ce que les hommes doivent croire, faire et éviter pour opérer leur salut.

1 Conc. du Vatican Constit. Pastor æternus, chap. IV.

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