Voici donc quel sera mon dessein : La religion n'est pas seulement donnée aux hommes pour les rendre heureux dans l'éternité, elle est, dès cette vie, le gage de leur félicité, la force et la sûreté des empires. Il est donc autant de l'intérêt de l'Etat que de celui de l'Eglise d'empêcher l'affaiblissement de la religion, et c'est mon premier point. Plus la religion est sainte, plus l'abus en est dangereux; mais si cet abus est un malheur dans l'ordre civil, il est encore plus nuisible dans l'ordre spirituel, puisqu'il arrête le progrès de la foi et en détruit le principe. Il est donc autant de l'intérêt de l'Eglise que de l'intérêt de l'Etat d'empêcher l'abus de la religion, et c'est mon second point. L'Eglise et l'Etat n'ont donc qu'un seul et même intérêt, celui de conserver pure et sans tache la religion que nous avons reçue de nos pères, et que nous vous enseignons. Les rivalités qui peuvent s'élever entre les deux puissances sont donc sans fondement, elles sont l'ouvrage de leurs ennemis; le prince et le pontife peuvent être assis chacun sur leur trône, et il doit y avoir entre eux un conseil de paix: Et erit consilium pacis inter illos duos. Tel est le plan et le vœu de ce discours. Daigne un Dieu de paix animer les paroles de son ministre et les rendre efficaces par l'onction de sa grâce. Demandons le secours de l'Esprit-Saint par l'intercession de la vierge Marie en lui disant: Ave Maria, etc. PREMIÈRE PArtie. Pour vous faire voir l'intérêt qu'a l'Etat à empêcher l'affaiblissement de la religion, je pourrais vous dire qu'elle ne prêche qu'amour de l'ordre, observation des lois, soumission à la puissance légitime; que les rapports multipliés qu'elle établit entre les hommes, resserrent encore plus les liens qui les unissent; que la charité chrétienne est la première des vertus civiles, et qu'enfin toute l'économie du christianisme tend au bonheur et à la sûreté des empires. Mais sans m'arrêter à ces raisons générales qui peuvent appartenir à toutes les nations, Français, j'ai à vous exposer des motifs qui vous sont personnels. C'est la religion qui a formé vos mœurs, elle vous a donné des lois, elle a fixé l'autorité qui vous gouverne; la constitution de la France est son courage; et elle seule peut la préserver des malheurs qui la meDacent. L'expérience du passé, l'intérêt de l'avenir, ce que vous étiez avant qu'elle vous éclairât, ce que vous deviendriez si sa lumière s'affaiblissait parmi vous, ses bienfaits et vos besoins, tels sont ses titres et ses droits particuliers sur votre attachement, Pardonnez, ô mon Dieu, si je vais entrer dans des détails qui semblent passer les bornes du ministre évangélique; vous l'avez permis à votre apôtre annonçant l'Evangile au milieu de l'aréopage, et ce siècle malheureux la foi a besoin d assurée contre les conseils d'une fausse litique. Rappelez-vous, chrétiens, ces temps culés où, suivant la prédiction du proph Daniel, l'empire romain après avoir été strument des vengeances du Seigneur, vit lui-même d'exemple à l'univers en venant la proie des nations barbares. nombre des peuples destinés à s'enric de ses dépouilles étaient vos pères. S lois, sans police, sans mœurs, la justice connaissait parmi eux d'autre droit ( celui de la violence, la prospérité, d'au titre que celui de l'usurpation, l'autori d'autre puissance que celle de mener combat des soldats indociles. Tels que peuples idolâtres dont parle l'Ecriture, marquaient leur route par la rapine et pillage; les meurtres succédaient aux me tres; on eut dit qu'ils voulaient moins vahir la terre que la dévaster. Mais hâtons-nous de passer sur ces ten malheureux, et ne cherchons point dans nuages qui enveloppent notre origine, d traits de lumière qui la déshonorent. Clo reçoit le baptême, et il semble qu'un no veau soleil de justice soit venu éclairer q ancêtres. Les Français apprennent q l'homme est fait à l'image du Seigneur, q Dieu redemandera son sang à celui l'aura répandu, que la terre appartieni celui à qui Dieu l'a donnée, que le pa d'Esau ne doit point être envahi par le e ple d'Israël, que tous les hommes doive s'entre aider réciproquement, que la tril de Ruben est inexcusable de ne pas n. cher au combat avec les autres tribus :: apprennent que tous les hommes sont ft res, et qu'ils n'ont qu'un seul Père qui è dans les cieux; que le véritable procha du voyageur, est le Samaritain qui pan ses blessures; que la bonté, la bienfaisan la charité ont toujours distingué notre vin Maître, et doivent animer tous ses d ciples, ctd'après ces maximes saintes 1 usages barbares, les coutumes sanguinair disparaissent, l'esclavage est banui, ce dr honteux qui révolte la nature et la rais mais que la nature et la raison n'avai pu détruire; les jours de repos, les trè annoncées au noin du Seigneur suspend les fureurs de la guerre, elle-même s'as jettit à des règles qui en diminuent les vages; la liberté, les biens des vaincus s respectés; le peuple conquérant et le pe ple conquis deviennent un même peu les Gaulois ne sont plus étrangers Français; déjà sont bannis de nos lois compositions meurtrières par lesquelles avait osé estimer la vie d'un homme et déterminer la valeur par le hasard de naissance ou le préjugé de la nation. Da les conciles sont publiés ces capitulaire monument éternel de la piété et de la s gesse de nos rois, et qui sont la premiè source du droit français. Le glaive ces d'être l'arbitre de l'honneur et des fortune CURSUS COMPLETUS SIVE BIBLIOTHECA UNIVERSALIS, INTEGRA, UNIFORMIS, COMMODA, OECONOMICA, OMNIUM SS. PATRUM, DOCTORUM SCRIPTORUMQUE ECCLESIASTICORUM QUI AB EVO APOSTOLICO AD INNOCENTII III TEMPORA FLORUERUNT; RECUSIO CHRONOLOGICA OMNIUM QUÆ EXSTITERE MONUMENTORUM CATHOLICÆ TRADITIONIS PER DUODECIM PRIORA JUXTA EDITIONES ACCURATISSIMAS, INTER SE CUMQUE NONNULLIS CODICIBUS MANUSCRIPTIS COLLATAS. DISSERTATIONIBUS, COMMENTARIIS LECTIONIBUSQUE VARIANTIBUS CONTINENTER ILLUSTRATA; INDICIBUS PARTICULARIBUS ANALYTICIS, SINGULOS SIVE TOMOS, SIVE AUCTORES ALICUJUS MOMENTI CAPITULIS INTRA IPSUM TEXTum rite dispoSITIS, NECNON ET TITULIS SINGULARUM PAGINARUM MARGINEM SUPERIOREM OPERIBUS CUM DUBIIS, TUM APOCRYPHIS, ALIQUA vero auctoritate in ORDINE AD TRADITIONEM INNUMERABILIBUS INDICIBUS LOCUPLETATA; SED, PRÆSERTIM DUOBUS IMMensis et geneRALIBUS, ALTERO IN QUIBUS OPERUM SUORUM LOCIS SINGULOS SINGULORUM LIBRORUM SCR;PTURÆ VERSUS, A EDITIO ACCURATISSIMA, CÆTERISQUE OMNIBUS FACILE ANTEPONENDA, SI PERPENDANTUR : CHARACTERUM NITIDITAS, SERIES SECUNDA, IN QUA PRODEUNT PATRES, DOCTORES SCRIPTORESQUE ECCLESIÆ LATINÆ ACCURANTE J.-P. MIGNE, BIBLIOTHECA CLERI UNIVERSE, SIVE CURSUUM COMPLETORUM IN SINGULOS SCIENTIÆ ECCLESIASTICE RAMOS EDITORE. PATROLOGIA, AD INSTAR IPsius ecclesiæ, DUABUS PARTIBUS CONSTAT SIMUL AC DIVIDITUR, ALIA NEMPE LATINA, PATROLOGIE TOMUS CCXVII ET, SALVIS INDICIBUS, TOTIUS PATROLOGIÆ LATINÆ ULTIMUS. INNOCENTIUS III/PONTIFEX ROMANUS. INAT IN VIA DICTA D'AMBOISE, PROPE PORTAM LUTETIÆ PARISIORUM VULGO D'ENFERNOMINATAM, SEU PETIT-MONTROUGE. 1855 Cum in hac perardua septemdecim ultra ducentos majoris formæ voluminum editione non potuerit fieri quin typographice nonnunquam, dogmatice etiam forte, insciis certe nobis, erraverimus (non enim unius diei hic labor est noster, sed multorum annorum), clerum et viros doctos officii nostri est certiores facere, quod illis haud ingratum fore speramus, Collectionis hujus textum, qui integer stereotyporum beneficio prostat, a nobis iteratis curis jam diu retractatum et ad exactissimæ revisionis crisim revocatum; sie Notitiam in Leonem I papam, ex Schoenemanno depromptam, sic nonnullorum judicia de Augustino, minus recte sentientium, expunximus, alia quæ medicatione opus habent sedulo correcturi vel omnino rescissuri. Quo fiet ut proximæ editiones expurgatæ et, quantum fierí potest, emendatæ prodeant. Iis interim quibus jam ad manus est Patrologia nostra, statim ac aliquid vitii nobis innotuerit, chartam medicabilem, ipsa translatione omni impensa immuni, transmittendam curabimus. Ex laboriosa cura, sicut ex iterata, universali et minutissima tot et tantæ molis librorum revisione vel expurgatione, quantæ impensæ provenire debeant, omnibus notum est. Verumtamen pro minimo ducimus aut sollicitudines aut sumptus, dum nitidissima textuum correctio, et præsertim orthodoxæ doctrinæ veritas in integrum serventur. Opus cum majoris est momenti, tunc illud securius et inoffenso pede percurrere debemus. Porro, quid totius traditionis catholicæ impressis et pervulgatis libris æquiparandum est? Sub duplici respectu sive typographia sive theologiæ irreprehensibilis cujusque paginæ munditia fulgeat. Hoc in nostris votis est. Quapropter enixe et publice lectores hortamur, ut si quis ob textus maculam aut propter adversum sanæ fidei verbum potuerit offendi, sine mora nobis benevolenter denuntiet. Nostra mens est sicut et firma voluntas pro nihilo qualecunque vigiliarum damnum vel laborum curam computandi, si Patrologium nostram perdilectissimam, in quantum ad omnium textuum nitorem vel ad orthodoxæ doctrinæ integritatem attinet, irreprehensam penitus ædificare possimus. Pauca tamen, ut speramus, supersunt reformanda. Duos adducere liceat idoneos testes ex doctissima Bollandi familia, qui per epistolam Bruxellis ad nos transmissam asserunt sibi volumina nostra evolventibus nihil aut leviora occurrisse perstringenda. Quibus accedat testimonium Superioris generalis congregationis in informandis ad theologiam adolescentibus facile principis, viri eminenti doctrina simul et prudentia atque animi gravitate conspicui, qui Patrologiam « monumentum immortale scientiis ecclesiasticis a nobis erectum non dubitavit appellare. Ad satisfactionem simul et ædificationem lectoris, patefacere nos juvat, Doctores, Patres, vel Scriptores ecclesiasticos, in septemdecim et ducentis Patrologiæ latinæ voluminibus recusos, non minus quam sexdecim ducentorum et mille auctorum attingere aumerum, 7387 41-186 150 INNOCENTII III. ROMANI PONTIFICIS, OPERA OMNIA, TOMIS QUATUOR DISTRIBUTA, QUORUM PRIORES TRES REGESTORUM BALUZIANAM RECENSIONEM COMPLECTUNTUr, accedentibus ACCURANTE J.-P. MIGNE, BIBLIOTHECE CLERI UNIVERSÆ, SIVE CURSUUM COMPLETORUM IN SINGULOS SCIENTIÆ ECCLESIASTICÆ RAMOS EDITORE. TOMUS QUARTUS. VENEUNT 4 VOLUMINA 30 FRANCIS GALLICIS. EXCUDEBATUR ET VENIT APUD J.-P. MIGNE EDITOREM, IN VIA DICTA D'AMBOISE, PROPE PORTAM LUTETIÆ PARISIORUM VULGO D'ENFER NOMINATAM, SEU PETIT MONTROUGE. 1855. |