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L'épouse chrétienne, la mère chrétienne sont, dans la famille, les colonnes de l'ordre, du respect de la hiérarchie, du maintien et de l'affermissement des croyances religieuses.

L'épouse chrétienne veille à la dignité et à l'ordre moral de la maison conjugale. Tolérante pour tous, mais ferme dans sa foi, elle donne l'exemple de la prière et de l'accomplissement des devoirs religieux. Chaque matin, chaque soir, son mari la voit, simple, modeste et priant pour les siens enseignement silencieux et fort qui, comme la goutte d'eau tombant sur le rocher, finit sûrement par traverser le roc si dur de l'apathie religieuse chez le sceptique ou le libre penseur.

Et nos mères? N'est-ce pas sur leurs genoux que nous avons appris les premières prières? En nous initiant à ces actes de foi et d'obéissance, elles nous ont enseigné le respect et l'amour de Dieu, et quand nous sommes passés de leurs douces mains dans les mains viriles, nos âmes et nos esprits avaient été préparés, inclinés par leur tendresse et leur simplicité de cœur, à la soumission devant les mystères, à l'obéissance aux lois du devoir et de la morale.

Quel est l'homme qui ne se rappelle avec un attendrissement profond, sa mère le suivant du regard et de toute son âme au moment de sa première communion? Ces germes ne périssent pas; quelque jour, ils se retrouvent vivants et tout-puissants.

Les sceptiques s'étonnent devant la vitalité indestructible du christianisme; ils en cherchent le secret, et vont bien loin, font bien des efforts pour le trouver. Ne cherchez pas si loin; regardez autour de vous, chez vous peut-être.

L'esprit chrétien est là, gardé par l'épouse et par la mère.

Les familles tenues, sous l'inspiration de l'esprit chrétien, dans l'ordre, dans le respect des enfants pour le père et la mère, dans le respect du père et de la mère pour l'honneur et le travail, sont la force et la vraie richesse de l'État. La femme, et c'est son honneur, en même temps que son devoir, y exerce un rôle aussi important que celui du mari. C'est l'honneur de la chrétienté; rien de pareil chez les nations non chrétiennes.

Les diverses conditions sociales ont bien évidemment les mêmes devoirs de famille; la morale n'a pas deux codes; mais, dans les familles des travailleurs, patrons et ouvriers, il y a quelques particularités à observer. Nous les rencontrerons dans le cours de cette Étude, et nous nous y arrêterons. Ici je ne veux signaler que quelques points principaux.

Dans le commerce et dans certaines fabrications, la femme du patron est très souvent l'associée du travail de son mari. Quand une jeune femme se décide à accepter ce labeur toujours le même et de tous les jours, où rien n'est donné à l'imagination, c'est qu'elle est profondément pénétrée du sentiment du devoir. Elle a trouvé devant elle une voie ouverte pour se soustraire à la vie oisive et à ses entraînements, et elle y est bravement entrée, au grand honneur de son cœur et de son esprit.

Les grandes villes surtout présentent de nombreux exemples de ce travail en commun si moral, et d'un exemple si moralisateur.

Chez les ouvriers, la situation la plus ordinaire c'est que la femme garde et soigne les enfants et le ménage. Elle est ainsi dans son rôle naturel, et elle peut y développer les plus précieuses, les plus honorables et les plus aimables vertus. Par son activité, par sa vigilance, par son économie, par sa sérénité, elle peut assurer la paix, l'honneur, le bonheur du foyer.

Beaucoup plus aujourd'hui qu'autrefois, les jeunes femmes de condition ouvrière savent lire, écrire et compter. Avec ces éléments d'instruction bien employés, la femme est presque toujours maîtresse chez elle, au grand profit du ménage. Qu'elle y apporte de plus le sentiment religieux avec douceur, simplicité, persévérance, et si le mari n'a pas perdu tout sentiment de dignité et de courage, cette famille est sûre de l'avenir et d'une vieillesse honorée.

Le travail en famille présente une autre combinaison dans laquelle la femme prend part elle-même au travail de son mari. Nous en rencontrerons de nombreux exemples; des moralistes, des économistes préconisent le travail en famille comme le véritable idéal du travail industriels. Nous verrons ce qu'il faut penser de cette manière de voir où beaucoup d'exagérations se sont mêlées à la vérité; nous reconnaîtrons que, si le travail en famille ne peut pas se prêter à toutes les exigences industrielles, il reste l'une des combinaisons les plus heureuses du travail manuel.

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Enfin, il se peut, les exemples n'en sont que trop nombreux,- que, pressées par le besoin, par l'insuffisance du salaire ou par les dissipations du mari ou du père, les femmes, les filles aillent s'offrir elles-mêmes au travail

manuel, et délaissent, pendant le jour, le foyer domestique. Nous nous trouvons ainsi en présence d'un des plus délicats et émouvants problème du travail. Nous l'étudierons avec l'attention et la sympathie qui lui sont dues.

CHAPITRE III

LA PROPRIÉTÉ

« L'homme a deux grands mobiles de sollicitude et d'amour ce sont les affections; c'est la propriété. »>

ARISTOTE, la Politique, t. II, ch. II.

La propriété est d'ordre divin; si l'on veut user seulement de la langue scientifique, elle est de droit naturel. Tous les penseurs, — je ne parle ni des utopistes, ni des révolutionnaires, - lui ont reconnu ce double caractère1.

La propriété, en fait, est antérieure à la loi. Comme

1. « On cherche si l'origine du droit de propriété est humaine ou divine; question de mots; ceux qui croient que cet univers est l'œuvre d'un Être suprême doivent dire sans hésiter qu'elle est à la fois divine et humaine. >> (Thiers, Discours sur le droit au travail, 13 septembre 1848.)

« La propriété est d'origine divine. » Glasson, Éléments du droit français, t. Ier, p. 236. Cet ouvrage, de publication très récente, mérite d'être lu et médité. Les origines morales, les nécessités sociales des grands principes de justice y accompagnent toujours l'exposé de chacune des parties essentielles de la science. C'est la réponse, et une réponse courageuse, aux doctrines révolutionnaires avec lesquelles on essaye d'empoisonner aujourd'hui l'étude du droit.

« Nous pensons que la propriété est d'institution divine. » (F. Bastiat, Sophismes économiques, t. Ior, Propriété et loi.)

<< Dans notre civilisation chrétienne, la propriété est un droit divin. »> (Général Ambert, l'Héroïsme en soutane, p. 108.)

La conscience humaine a toujours regardé la propriété comme un droit naturel, par cela seul qu'elle a toujours regardé comme une obligation morale le devoir de la respecter.» (Baudrillart, Études de philosophie morale et d'économie politique, t. II, p. 59.)

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